Haïti devient graduellement un non-État
La situation sécuritaire dans les quartiers populaires n’est pas stable. Le gouvernement fait des efforts pour rétablir la sécurité dans ces quartiers mais les bandits qui vivent dans ces zones donnent beaucoup de problèmes à la population civile.
Michel Rocard a parlé de deux (2) “non-États” dans le concert des pays indépendants. Il s’agit d’Haïti et de la Somalie. Ils appellent ces pays “non-États” pas parce qu’il y règnent la misère, le chômage et les autres formes d’inégalités sociales, mais parce l’État dans ces pays n’est pas en mesure de gérer la macrostruture qu’est la société.
Autrement dit, la police de l’État est tellement faible qu’elle ne peut pas protéger les citoyens et de fixer les contours du jeu démocratique. Si Rocard parle de non-État pour qualifier cette situation de fait, Sauveur Pierre Étienne, à son tour, s’agissant d’Haïti , il la qualifie d”État fragile” .
La conception de Sauveur Pierre Étienne se base sur la conception de la sociologie de l’État de Weber, à savoir que l’État est le groupe qui détient le monopole de la contrainte physique légitime.
À cette conception, il fait enchérir celle de Nobert Elias: l’État est le groupe en société qui détient le monopole de la fiscalité. Les thèses de ces intellectuels sont vérifiées. Lorqu’on constate ces derniers temps l’auto proclamation des bandits et les moyens qu’ils peuvent mobiliser pour garantir leur titre , l’on peut même se demander s’ils ne constituent pas la police répressive étatique. Désormais, chaque zone ( la tendance se développe) a sa propre force, ses propres bandits.
Ils sont notoires et puissants au point de défier la police de l’État. Certes, Haïti est indépendante. Mais son État disparait graduellement.
James Marc Donald ORPHÉE