Originally: Thèmes de l’Emission de la Semaine

Thèmes de l?Émission de la semaine


Orlando le 23 juin, 2013


Actualités Politiques : Grandes Lignes


Etant déjà à la fin du mois de juin. Le projet de loi électorale n?étant pas encore prête, pour être remis au parlement. Selon ce qu?a admis le porte-parole de la présidence, à l?émission de la Voix de l?Amérique du vendredi 21 juin 2013, seulement 10%, soit 20articles sur 200, ont été l?objet de discutions entre les délégués au CTCEP. Compte tenu de fait qu?un second tiers du Sénat tombera en caducité en janvier 2014. Ayant encore à l?esprit la déclaration de l?ambassadrice des Etats-Unis, concernant les difficultés économiques qu?affrontent les donneurs d?aide qui supportent le financement des élections en Haïti. Peut-on raisonnablement croire que le CTCEP annoncera des élections pour la fin de l?année, d?une part ? Et d?autre part, que ces donneurs d?aide accepteront à financer trois élections de suite, d?ici la fin de 2015 ? Le porte-parole de la présidence, à la même émission, a en outre agité l?idée de l?utilisation d?un système électoral électronique pour les prochaines élections. L?installation et l?adaptation d?un système électronique, peut importe l?application, prend du temps et surtout un temps de rodage.


 


Que ce soit par la voie d?un programme d?apparentement ou par d?autres voies et moyens traditionnels que Martelly ait pu réussir à se trouver des alliés à la chambre basse. Ce que l?on constate dans la réalité, est que son parti n?a, à proprement parler, aucune représentation parlementaire. Ce fait crée automatiquement un impératif incontournable pour Martelly, de résoudre cette anomalie. Dans ce cas Martelly n?a aucun intérêt à organiser des élections que pour seulement 10 sièges sénatoriaux. Il lui faut un plus grand nombre de sièges vacants au Sénat, pour se donner une meilleure chance d?obtenir une présence plus substantielle et peut être une majorité. Il est clair que le 7 février 2016 le mandat de Martelly touchera à sa fin. Ce fait, n?augmente-t-il pas les probabilités de n?avoir que des élections générales qu?à la fin de l?année 2015, pour opérer la mutation vers le bipartisme, un projet prioritaire ?


 


Les intérêts électoraux de l?Exécutif ne coïncident-ils pas sans heurt avec ceux que poursuit l?Internationale ? Elle n?est intéressée qu?à financer des élections générales qui lui permettront de faire d?une pierre deux coups : Ce qu?elle a toujours réitéré depuis2009, la réduction du coût des élections. Et ce qu?elle n?avoue pas, mais qu?elle poursuit ostensiblement, l?établissement du bipartisme en réservant l?option de pouvoir qu?aux deux régimes dictatoriaux déchus, fascistoïde et anarchopopuliste, dont les leaders ont été rapatriés simultanément avant le deuxième tour des présidentielles. Si d?ici la fin de l?année 2015, on a que des élections générales, le bipartisme, avec le contrôle qu?exerce l?Exécutif sur le système électoral, n?aura-t-il pas toutes les chances d?être imposer comme le nouveau régime politique ? Voilà ce que sera l?enjeu politique à ce moment là ! Qui va perdre l?option de pouvoir, au profit de qui ? Si théoriquement la représentation qui est le résultat de l?expression de la volonté générale, est un procédé d?extraction du sein de la société des citoyens les plus capables et les plus accrédités, pour les autoriser à gérer à bon escient, le bien public et gouverner la nation. Dans ce cas, ces deux partis, qui désormais auront l?exclusivité de l?option de pouvoir par la volonté de l?Internationale, seront-ils représentatifs d?une nation et autorisés par elle, qui les a déjà rejetés en deux fois, par deux longues luttes insurrectionnelles ? Si l?insurrection elle-même, l?expression incontestable de vox populi, la puissance originaire de résistance et d?affirmation, l?acte foudroyant de souveraineté, étant la ressource correctrice des régimes dysfonctionnels, comment expliquer l?imposition draconienne de cette rétrogression par l?Internationale ? Cette souveraineté, n?est-elle pas ignorée et foulée au pied ?


 


L?effort particulier que Martelly est en train de déployer pour garantir un contrôle absolu de la gestion des élections, en s?assurant de la présidence du CTCEP, en contrôlant la machine électorale, en retardant les élections pour plusieurs raisons, l?obtention d?une présence plus substantielle au parlement, et enfin en facilitant l?établissement d?un régime bipartite. Il faut se rendre à l?évidence, que le camp politique de Martelly, ayant déjà la garantie d?en être l?un des deux pôles, tend indubitablement à ce qu?il ait autant d?intérêt que l?Internationale dans l?établissement du bipartisme. De fait, c?est l?unique moyen par lequel une réapparition de la caste duvaliérienne à l?avant-scène politique, avec option de pouvoir, sera possible !


 


Ces intérêts ne sont nullement conflictuels. Ils sont de fait convergents. Martelly a intérêt dans la caducité d?un second tiers du Sénat, en retardant les élections sénatoriales partielles et des collectivités territoriales, le plus longtemps que possible. Son parti n?ayant aucune présence au Sénat, d?une part. Et d?autre part, cette caducité enlevant automatiquement toute possibilité de quorum au Sénat, augmenterait automatiquement, pour un lapse de temps, l?autorité de l?Exécutif, en rendant le parlement dysfonctionnel. Martelly n?a alors aucun intérêt dans l?accrochage qu?aurait causé le renvoi des chambres. Car, au moment de faire la déclaration des élections générales à la fin de 2015, la 49eLégislature, sera déjà en caducité !


 


Les élections des collectivités territoriales, qui sont relativement plus complexes, à cause du nombre de postes électifs et la précision de la logistique de distribution qu?elles requièrent, augmentent substantiellement les difficultés d?organiser rapidement ces types d?élections pour la fin de l?année. De plus les autorités des collectivités territoriales ayant un rôle très prépondérant, quant à l?organisation et au contrôle de la machine électorale proprement dite. Ceux sont les titulaires de ces postes électifs qui choisissent et nomment tous les fonctionnaires de la machine électorale sur tout l?étendu du territoire, pour les 12,000 bureaux de vote. A raison de 5 ou 6 employés par bureau de vote, on a une machine électorale dont l?effectif varie entre 60,000 et 72,000 employés. Si théoriquement selon l?organigramme du système électoral, la machine électorale est coiffée par le CTCEP. Dans la réalité et dans la pratique, pendant plus d?un quart de siècle, aucun conseil électoral n?a jamais exercé, aucune autorité, n?a jamais eu aucune emprise, sur la machine électorale. Elle relève directement de l?Exécutif, par le biais du ministère de l?intérieur et des collectivités territoriales. A ce que l?on constate dans les faits aujourd?hui, rien n?a changé depuis 1987 !


 


Un autre fait important à prendre en considération, est que toutes ces autorités des collectivités territoriales, ont été élues aux élections générales de 2006, pour 4 ans. Leurs mandats sont donc caducs depuis janvier 2010. Il est évident, qu?il soit de l?intérêt de Martelly d?augmenter son emprise sur la machine électorale, en opérant un replâtrage pré-électoral pour la totalité du cadre des autorités des collectivités territoriales. C?est une prérogative constitutionnelle de la présidence.


 


C?est précisément ce à quoi aujourd?hui l?Exécutif, par le biais de son ministre de l?intérieur et des collectivités territoriales, est attelé à gérer, pas au bureau du ministère de l?intérieur, mais au palais national, sous le contrôle direct et personnel de Martelly. Ceci suffit amplement pour mettre en évidence l?intérêt que Martelly porte à la préparation et à la micro-gestion des prochaines joutes électorales. De fait, il n?y a aucun conflit d?intérêt. Il y a plutôt une convergence d?intérêt entre l?Internationale qui veut faire d?une pierre deux coups : Réduire le coût des élections et établir le bipartisme. Et Martelly dont le camp politique, a déjà la garantie d?être l?un des deux pôles du prochain régime bipartite.


 


Ce qui donne un avantage considérable au camp de Martelly. Il détient les courroies de la bourse et le pouvoir politique, en tant qu?Exécutif. Il a le contrôle du CTCEP par le biais de son président qui est l?un de ses délégués. Le replâtrage du cadre des titulaires des postes des collectivités territoriales lui garantissant le contrôle absolu sur le terrain, de la machine électorale. Il a de fait le contrôle réel et absolu de tout le système électoral. De plus, la centralisation du processus du vote, réduisant énormément la participation, fait qu?il ne soit pas obliger de faire des efforts outre mesure pour manipuler efficacement et harmonieusement les données statistiques des résultats électoraux d?un faible taux de participation, en maintenant en même temps la vraisemblance. Après 27 ans de pratique, la fraude électorale est devenue un art qui se transmet. Si dans d?autres domaines, Martelly a des problèmes d?assimilation. Dans le domaine en question, il fait des bouchés doubles. Il aura du métier en peu de temps !


 


Le fait que la diversification du vote soit absolument impossible, à cause de l?impossibilité de la lecture du bulletin de vote, handicape le processus nuancé du choix. Plus de 60% de l?électorat sont obligés forcément de voter la totalité d?un ticket en se basant uniquement sur les symboles qui identifient les différents groupements ou partis politiques. Le projet d?implantation du bipartisme n?exploitera-t-elle pas à fond cet handicape ? Pensez-vous que ce soit l?effet du hasard que l?Internationale veuille restreindre l?option de pouvoir qu?à ces deux régimes populiste de droite fascistoïde et de gauche anarchopopuliste ?


 


Aussi paradoxal que cela puisse paraître. Aristide, qui depuis son retour d?exile, après sept ans d?absence et de refus absolu de désigner qui que ce soit pour représenter son parti aux joutes électorales durant son absence, est en train de gérer la triple récupération, de sa pertinence, de sa clientèle et de son espace politique. Il est logiquement évident qu?il n?a aucun intérêt dans des sénatoriales partielles avec seulement 10 sièges sénatoriaux ! Comme pour Martelly, Aristide a besoin d?une présence plus substantielle au Sénat pour assurer dans les faits, la prépondérance de la légitimité de cette triple récupération. Ayant toujours prôné que son parti soit le plus populaire, Aristide est obligé de rétablir avec éclat et de manière impressionnante et substantielle la légitimité de son parti, aux premières élections auxquelles il participera officiellement, depuis son exile. Les résultats de ces premières élections sont cruciaux pour le rétablissement de sa pertinence politique et la survie de son parti !


 


Son parti ayant au préalable la garantie d?être l?un des deux pôles du régime bipartite. Aristide, ainsi que Martelly et l?Internationale n?ont-ils pas, tous trois, intérêt à ce que l?on ne fasse que des élections générales ? De plus il faut se rendre à l?évidence que populistes, ces deux pôles du prochain régime bipartite, partagent le même espace et la même clientèle politique. La rétrogression vers l?affrontement, mais pas la compétition, entre ces deux castes xénophobes et violents, n?aboutira-t-elle pas qu?àl?ensauvagement de l?arène politique ? Cette rétrogression au moment où le reste du monde se cherche une meilleure voie de recomposition systémique, n?aboutira-t-elle pas plutôt à l?ingouvernabilité. Encore une fois qui a intérêt dans l?ingouvernabilité d?Haïti ?


 


Compte tenu de la rétrogression que l?internationale veut imposer en garantissant l?option de pouvoir qu?aux deux régimes déchus, fascistoïde et anarchopopuliste, dans le cadre d?une reconfiguration bipartite. Au seuil de la dynamique de cette recomposition du système mondial qui s?opère à travers tous les continents dans presque tous les gouvernements. Puisqu?il n?y a jusqu’à présent aucune énonciation claire de proposition ni de la part du pouvoir, ni de manière univoque de la part de l?opposition. Inquiet, on est obligé de se questionner : Quelle sera la politique d?avenir ? Sous quel régime, va-t-elle s?accomplir ? Devra-t-on se résigner à sombrer dans la rétrogression vers les extrêmes,« the path of least resistance » ?  Ou devra-t-on faire l?effort du saut qualitatif pour franchir enfin le seuil de l?ère de la Démocratie ? Certes, être pessimiste crée les conditions de la lucidité. Mais, réfléchir sur les lignes d?horizon pour penser l?avenir, c?est prendre des risques ! Le cours naturel des choses en Haïti conduisant inéluctablement à la catastrophe. Si on sait comment le maîtriser et le réorienter, un autre avenir est indubitablement possible. Le pouvoir en place ayant démontré dans les faits, après deux ans, qu?il n?en soit pas capable. A quand l?énonciation de la proposition univoque de l?opposition ?