Originally: Tout n’est pas Rose



Depuis la chute du Président Jean-Claude Duvalier en 1986, Haïti se voit abandonné et même délaissé par ses propres fils. L?image de nos hommes politiques les plus compétents, les plus intègres, animés d?un esprit nationaliste, s?estompe de plus en plus sur l?échiquier politique. L?émergence d?une relève digne et compétente ne se manifeste pas non plus.



Cessons cette hypocrisie! La République d?Haïti est sous le joug de la Communauté Internationale. La médiocrité comme un rouleau compresseur piétine sur son passage nos lois, les règlements internes de nos institutions. Notre Constitution a été charcutée et vandalisée, violée à maintes reprises par nos propres dirigeants.



Pour peu qu?on soit encore lucide, on doit s?inquiéter de l?incertitude de notre avenir en présence de ce linceul qui recouvre les Institutions Nationales. Tout n?est pas? Rose? comme on nous laisse accroire La roue de l?histoire fait marche arrière pour revenir à l?ère de Boyer. Les signes avant-coureurs sont évidents. Nous devons renouer avec la pensée Louverturienne si nous ne voulons pas perdre la face et rester encore sur l?échiquier politique comme Nation du Monde. Tout semble se liguer pour faire de nous un sous- État. Nous en voulons comme preuves :



1. La nouvelle Déclaration du nouveau Président Dominicain d?ouvrir un marché de Libre-échange entre Haïti et Santo Domingo. Jusqu?où veut aller le Président Medina? Nous importons déjà leurs portions congrues de banane, figue-banane, citron, ananas, 7 millions d?oeufs, pâte de tomate, ail, pois etc. Moins d?un mois après cette déclaration de nouvelles mesures d?immigration sont adoptées.


2- Désormais pour entrer à Santo Domingo il faut signer sur le site internet du service d?immigration
a) Presenter une lettre de demande d?invitation de Saint Domingue
b) payer un frais d?entrée de 80 dollars
c) remplir un formulaire rédigée en espagnol
d) avoir une attestation bancaire
e) prouver une réservation d?hôtel


2. La publication de la Constitution amendée est un piège à cons. Le peuple n?aura aucune voix ni recours avec le retour des ELECTIONS AU SECOND DEGRE. Il n?est pas commode de solliciter l?aide monétaire internationale pour organiser les élections. Qui finance commande! L?aide logistique (appareil de communication, sécurité, moyens de déplacement) est souhaitable. Les forces vives de la nation doivent contribuer à la réalisation des prochaines élections. Pour constituer un fonds propre au financement des élections une taxe sera perçue sur le revenu de tous les citoyens. Le personnel électoral sera recruté par la société civile en collaboration avec le Ministère des sports, de l?éducation nationale et les universitaires, en guise de devoir civique.



3. La Politique du PM Laurent Lamothe, pourtant désireux de promouvoir le développement économique national, manque de pragmatisme. L?investissement étranger son principal fer de lance ne saurait atteindre les objectifs nationaux visés. L?encadrement de la classe moyenne, le financement des petites et moyennes entreprises par le biais des Banques de Crédit, l?ouverture des Centres de Formation Professionnelle sont les principaux leviers d?une croissance économique à moyen et à long terme. Ce sont les pistes sur lesquelles le Président Martelly devrait lancer son Programme de Gouvernement pour obtenir des résultats rapides, concrets et positifs. Le financement de l?éducation des enfants est une initiative louable mais pas payante dans l?immédiat tandis qu?il y a des milliers de jeunes oisifs sur le béton. L?apprentissage d?un métier leur permettra d?intégrer rapidement le marché du travail et contribuer à la croissance économique d?Haïti tout en diminuant la pression sociale et l?insécurité subséquente.



Nous devons faire preuve d?intelligence et traiter le dossier de la Pression de la République Dominicaine avec intelligence et doigté afin d?éviter tout conflit larvé. Si nous voulons répondre de manière appropriée à l?agression dominicaine, la diplomatie est l?arme la plus performante en une telle occurrence. A bon entendeur salut!


 


The author was an election observer for the Haiti Democracy Project in 2006, observing in Belladère, Central Plateau. In 2007, she participated in our delegation to the State Department. In May 2008 she participated in our Legislators’ Delegation of Haitian senators to Washington and our Haiti Study Group. Subsequently, she served as Diaspora liaison for the Provisional Electoral Council in Haiti.