Originally: Thèmes de l’Emission de la Semaine
A 9 jours du second tour, force est de constater et surtout de comprendre que seule une intervention étrangère des experts de l?OEA, a pu rendre possible pour la première fois l?enrayement du contrôle absolu et frauduleux, qu?exercent le régime populiste, le CEP et l?énorme machine électorale, sur les joutes électoraux. Bien qu?ils soient les premiers principalement concernés, directement impliqués et définitivement victimes de ces fraudes, aucun parti, ni mouvement politique, malgré leurs multiples contestations et protestations à travers les ans, n?ont jamais pu parvenir, même pas pour une fois, par leurs propres moyens, à avoir la capacité de défendre, de faire valoir leurs droits et d?enrayer ce contrôle absolu. Le régime populiste et les autorités électorales ont pu constamment imposer avec succès, l?entérinement des résultats manifestement frauduleux par la nation, par les partis politiques et par l?Internationale ! Un palmarès impeccable d?une part ! Mais d?autre part, un régime sous lequel le citoyen n?a aucun droit d?être légitimement représenté. L?expression de sa volonté politique étant continuellement foulée au pied.
C?est de fait, par le biais de cette caste exerçant un contrôle absolu sur la machine électorale que la continuité a pu être gérée sans coup férir et sans interruption, au cours des deux dernières décennies, même au lendemain du succès d?une longue lutte insurrectionnelle qui a renversé ce régime. Alors que le CEP est remplacé quasiment à chaque élection, la constante qui garantit continuellement ce succès, est la machine électorale. Si nous voulons désormais que les résultats des élections soient le reflet véridique de l?expression de la volonté générale, cette machine électorale doit être repensée, reconfigurée et réformée de fond en comble, par le prochain gouvernement. Il nous faut finalement arriver à établir un Conseil Electoral Permanent indépendant des trois pouvoirs et surtout des autorités locales. Il nous faut désormais une véritable autorité électorale indépendante pour garantir la qualité des élections !
La tolérance n?étant pas le péché mignon du populisme, le sérieux non plus. Le réflexe naturel de cette tendance à travers le monde est l?établissement graduel d?un régime de parti unique. Il utilise la prépondérance du pouvoir absolu, pour suffoquer et laminer les autres partis politiques, sans les détruire. Il leur impose une survivance dans l?insignifiance.
On n?a pas besoin d?être grand clerc pour se rendre à l?évidence qu?une telle réforme, que nationalement nous désirons tous, soit totalement impossible, étant en conflit direct avec les intérêts, les us et coutumes du régime populiste. La gestion de la conquête et du maintien du pouvoir pour le régime populiste, passe obligatoirement par le contrôle absolu, abusif et frauduleux des élections ! Le processus électoral étant le moyen par lequel on obtient l?accès au pouvoir. N?avions-nous pas tous, l?habitude d?entendre sur les ondes, après chaque élection, le leadership populiste exprimer continuellement sa volonté d?imposer, le pouvoir total capital ?
Le premier et le seul régime qui a gouverné ce pays depuis l?adoption de la constitution de 1987 jusqu’à nos jours, a été indubitablement populiste. Bien que ce soit prévu par la constitution depuis près d?un quart de siècle, c?est l?intervention des experts de l?OEA, qui a permis pour la première fois que l?on fasse cette nouvelle expérience, celle du second tour des présidentielles. Ce fait par lui-même illustre clairement dans les faits, la qualité des élections que nous avons eue sous ce régime populiste pendant 20 ans.
Cette nouvelle expérience, le second tour, nous place cette fois-ci en face de deux choix exceptionnels et populaires pour lesquels il est impossible de se trouver dans l?embarras du choix. Ces candidats sont diamétralement opposés à tous les points de vue. Ne vous trompez pas. C?est une polarisation totale entre deux candidats, de genres différents, de générations différentes, de passés différents, de milieux sociaux différents, de formations différentes, d?expériences différentes, de capacités différentes, de compétences différentes, de personnalités différentes, d?expressions différentes, de visions différentes, de doctrines différentes, d?idéologies différentes, de fois politiques et religieuses différentes et enfin de styles de vie différents. C?est de fait l?illustration la plus parfaite et la plus complète de l?antithèse ! On ne peut pas trouver dans l?arène politique actuelle, deux candidats dont les données signalétiques, soient aussi nettement et totalement différentes, du point de vue qualitatif que quantitatif. On n?est pas dans le domaine du relatif, mais de l?absolu.
Prenant en considération et en mettant l?emphase sur la conscience et la responsabilité citoyenne. Pleinement conscient de la distinction et de la différence entre l?intérêt personnel et l?intérêt national. Peut-on intentionnellement, répéter ce qui a été fait le 16 décembre 1990 pour servir uniquement ses besoins et intérêts individuels immédiats au détriment de ceux d?une nation en détresse ? Peut-on intentionnellement choisir le maintien du statu quo, pour reconduire une nouvelle génération de néo-populistes en gestation au pouvoir, en ignorant totalement les conséquences d?une telle décision ? Dans cette conjoncture où le choix est de fait la priorité des priorités, voilà où se situe le vrai dilemme du citoyen conscient et de l?homme d?Etat responsable !
Le 16 décembre 1990 ne s?est-on pas laissé leurrer par la transposition d?une popularité obtenue dans un autre domaine, en politique ? N?avons-nous pas constaté dans les faits l?effet désastreux de cette mésaventure ? Ne sommes-nous pas en train de payer jusqu’à aujourd?hui les conséquences de cette inconséquence ? Le pays le plus pauvre de l?hémisphère et la classification parmi les 4 pays les plus corrompus du monde, ne sont-ce pas là les conséquences de l?incompétence et de la corruption, que le régime populiste nous a léguées comme patrimoine ?
Certes, c?est un droit constitutionnel reconnu à tout citoyen de se porter candidat à n?importe quel poste électif de son choix, pourvu qu?il remplisse individuellement les pré-requis, de propriétaire d?un bien, de citoyenneté, d?âge, de domicile, de brevet de bonne vie et m?urs. Cependant, si un candidat à la présidence n?a à son actif que ce minimum, ses pré-requis constitutionnels et ses promesses cohérentes ou incohérentes qu?il professe dans sa campagne électoral et pas plus. Il y a-t-il vraiment lieu de croire que ce maigre minimum, suffit comme qualification de compétence et de capacité, au début du 2e décade du XXIe siècle, pour participer avec succès dans le cadre extrêmement compétitif de l?interdépendance mondiale, pour gouverner une nation en détresse, engager et gérer les intérêts et les biens d?un Etat totalement en faillite ?
Si au fond de vous-même, vous n?êtes pas convaincu jusqu’à présent, que les critères du savoir, de la formation, de l?expérience, de l?intelligence, et de la compétence, soient fondamentaux comme points de repère, comme jalons, pour aboutir avec assurance à une conclusion sereine et formuler un choix judicieux dans cette conjoncture électorale. Est-ce que l?absence totale de ces points de repère, pourra vous convaincre ? Nous vous invitons à visionner cette vidéo, à juger vous-même et à tirer vous-même vos propres conclusions.
Cliquez sur ce lien ci-dessous pour voir sur Facebook, un extrait d?une entrevue particulièrement révélatrice sur l?unification de l?île avec Nuria Piera journaliste des média dominicains et l?autre candidat à la présidence d?Haïti Michel Martelly.
http://www.flickr.com/photos/sak_pa_konen_micky/5499207180/
Pour ceux qui n´ont pas accès au Facebook, nous vous offrons la transcription de ces 90 secondes.
Nuria Piera : Ces derniers temps, selon certaines rumeurs, on dit que des pays, comme la France, les Etats Unis et l´Angleterre veulent unifier l?île, Cela vous paraît-il approprié et correct ?
Michel Martelly : Oui, très correct, parce que maintenant, la différence est qu?Haïti a plus de problèmes que la République dominicaine. Nous devons changer cela, avec davantage d´échanges commerciaux.
Nuria Piera : Donc, vous ne voulez plus qu´il y ait de visas, avec toute cette bureaucratie ?
Michel Martelly : Non, ce n´est pas nécessaire. Mon rêve, j´espère qu?un jour à la frontière, mon enfant puisse traverser avec son permis de conduire et dire que je vais visiter et ensuite revenir.
Nuria Piera : Donc éliminer la frontière ?
Michel Martelly : Oui.
Nuria Piera : Cela conviendrait-il à la République dominicaine ?
Michel Martelly : Maintenant on peut le voir comme un problème, parce que nous représentons un problème, un grave problème. Mais nous devons le faire ensemble. Le problème n´est pas aussi grave que cela paraît parce qu´il y a de cela 20 ans, Haïti n´était pas ainsi.