Originally: Des policiers pour cibles, comme en 2004
A Port-au-Prince, des policiers rapportent que les attaques contre leurs camarades viennent du camp des gangs liés au parti au pouvoir. Des bandits entendent punir la police pour son comportement neutre durant les manifestations de décembre 2010 en faveur de Michel Martelly. La PNH est accusée de n’avoir pas soutenu Jude Célestin en réprimant les partisans de Martelly. Des policiers rapportent que 300 parmi eux seront tués par des gangs en représailles. Le 9 décembre 2010, dans un camp au Champs de Mars, plusieurs sinistrés du séisme du 12 janvier ont été tués pour avoir refusé de défendre le parti INITE en manifestant en faveur de Jude Célestin. Ainsi, les gangs qui avaient reçu des armes pour défendre le candidat du régime sont en action.
Note de Réseau Citadelle
In Port-au-Prince, the police are reporting that attacks against their members operating in the refugee camps, several of them just during this last weekend, are increasing and coming from gangs linked to the ruling party. Apparently weapons had been distributed during the last month to the gangs by their sponsors. The bandits apparently intend to punish the police for their neutral behavior during the pro-Martelly demonstrations of December 2010. The Hatian National Police have been accused by those in power of failing to support Jude Celestin by failing to crack down on Martelly’s supporters. The police fear that several hundred of them might be killed by gangs in retaliation. On December 9, 2010, at a camp on Champs de Mars, in front of the presidential palace, several victims of the earthquake of January 12 were themselves killed for refusing to participate in demonstrations in favor of INITE and Jude Celestin.
Radio Kiskeya
Un policier et son frère tués, un Commissaire de police grièvement blessé au cours de deux incidents distincts dimanche soir à Port-au-Prince
Nombreux cas d’agression contre des policiers en moins d’une semaine
lundi 31 janvier 2011,
Le policier Jimmy Valéry (14ème promotion de la Police Nationale d’Haïti, PNH) ainsi que son frère Mario Valéry qui l’accompagnait, ont été tués dimanche soir à Clercine (Plaine du Cul-de-Sac, Nord de la capitale), par des inconnus qui ont ensuite pris la fuite.
Le policier et son frère habitaient non loin d’un camp d’hébergement de sinistrés du tremblement de terre du 12 janvier 2010 situé dans le quartier de Clercine. C’est en traversant le camp à bord de leur véhicule pour se rendre chez eux qu’ils ont été attaqués.
Lors d’un autre incident survenu le même soir en Plaine, non loin de Santo 11, le Commissaire principal de police, Wesber Edouard, affecté à l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH), ex-responsable a.i. de la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP), a été blessé par balle par au moins quatre individus qui se trouvaient à bord d’un véhicule venu s’interposer face au sien.
Edouard était en civil et revenait d’une cérémonie religieuse organisée à l’occasion de son anniversaire, ce dimanche, accompagné de sa compagne et de leurs deux enfants.
Contraint par les agresseurs de s’allonger par terre pendant qu’ils fouillaient le véhicule et dépouillaient ses occupants de tous les objets de valeur qu’ils portaient, Edouard avait quand même eu le temps de dissimuler son arme de service, après avoir rapidement réalisé que le rapport de force n’était pas en sa faveur. Selon les témoignages de la compagne du Commissaire, aussitôt que les bandits ont repéré l’arme, ils ont ouvert le feu sur lui l’atteignant de 3 projectiles avant de prendre la fuite. Transporté d’urgence à l’hôpital, sa vie ne serait pas en danger, selon la police.
Les incidents de dimanche soir viennent s’ajouter à deux autres enregistrés pendant la semaine écoulée à Port-au-Prince au cours desquels deux policiers ont été tués et trois autres blessés par des inconnus.
Cette série d’actes visant particulièrement des membres de l’institution policière, préoccupe non seulement les organismes de défense des droits humains mais aussi les policiers eux-mêmes dont certains se plaignent de ne disposer d’aucun moyen pour faire face à cette situation, y compris des équipements les plus élémentaires, dont des gilets pare-balles.