Originally: Situation politique position officielle du PLAPH


 
La Plateforme des Patriotes Haïtiens constate que le président de la République a choisi de confier, de manière insidieuse, par arrêté, l?organisation d?élections générales au CEP dans sa composition actuelle et au travers d?une mécanique électorale reconnue partisane.
 
La Plateforme des Patriotes Haïtiens est convaincue que, par cette décision, l?Exécutif haïtien a choisi la voie de la confrontation assimilable à une déclaration de guerre se détournant ainsi de celle du dialogue qui était indispensable dans la conjoncture actuelle. 
 
La Plateforme des Patriotes Haïtiens a toujours cru et continue de croire que la dramatique situation des enfants, des femmes et des hommes de tous âges réduits à vivre dans des conditions infrahumaines et dans l?angoisse du lendemain commandait la recherche de l?entente et la mobilisation de toutes les potentialités haïtiennes dans une ambiance de paix et de fraternité.
 
Des voix hautement morales, d?autres, venant des organisations de la société civile, certaines autres encore des amis de la communauté internationale se sont élevées en faveur du dialogue pour créer les conditions qui permettraient d?aboutir à des élections vraiment crédibles.  Par cet arrêté, le président de la République a foulé aux pieds tous ces appels. 
 
Face à la menace que cette mesure fait planer sur la population et sur le processus démocratique lui-même, La Plateforme des Patriotes Haïtiens lance un vibrant appel à la concertation aux secteurs moraux, sociaux et politiques pour faire opposition à cette mesure.
 
La Plateforme des Patriotes Haïtiens croit qu?il est urgent de redéfinir, ensemble et autrement, les contours de l?avenir d?Haïti sur les plans social, économique et politique.
 
Fait à Port-au-Prince ce 26 Juin 2010
 
Pour le PLAPH : Mirlande MANIGAT Coordonatrice.

Originally: Thèmes de l’Emission de la Semaine

Bien que Préval, selon ce que l?on perçoit, soit déterminé à s?accrocher jusqu?au bout à son CEP. Cependant, les déclarations des deux sénateurs, leaders du comité des affaires étrangères, John Kerry et Richard Lugar, respectivement Démocrate et Républicain, donnent du fil à retordre à Préval. Cela se perçoit, du fait qu?il hésite et tarde à promulguer le décret électoral. Ayant capitulé, en abandonnant une à une toutes ses prétentions, sauf une. Aura-t-il le courage de maintenir jusqu?au bout, la clef de voûte de sa stratégie, son CEP ? Si non, qu?il mette fin à cette mascarade ! Car d?ici le 28 novembre 2010, date à laquelle, selon le calendrier constitutionnel, on devra faire à la fois des élections pour, la présidence, un tiers du Sénat, la totalité de la chambre des députés et celle des autorités locales. N?y a-t-il pas là, dans ce lapse de temps, une fenêtre d?opportunité qui se fermera rapidement et sûrement entre août et septembre 2010 sur la possibilité d?avoir ces élections à temps, avec un nouveau CEP ? Attention, il faudra d?une campagne électorale très vigoureuse pour inciter à la participation, un électorat préoccupé que par la survie, affaissé, désespéré et dévasté par des pertes énormes et récentes de vies et de biens. Il ne faut pas laisser faire et se faire piéger ! Une faible participation aux élections sert uniquement les intérêts électoraux du pouvoir. Ceci est connu et admis universellement. Nous venons juste d?en faire l?expérience aux élections d?avril et de juin 2009, dont la participation n?a été que de l?ordre de 3 à 5%. Les résultats sont là et suffisamment manifestes pour nous convaincre. Il vaut mieux ne pas avoir d?élections, que de les avoir avec une faible participation, sous Préval !
 
Ayant déjà à son service un Sénat qui lui est soumis. Il suffit à Préval de se procurer d?une 49e législature vassalisée, pour faire adopter rapidement les amendements mettant fin à la limite des deux mandats non-consécutifs de la présidence. Préval aspire à un 3e mandat après avoir sélectionné son successeur. C?est de fait ce qui sous-tend sa motivation !
 
Attention, de ces 197 millions de dollars US fournis par le Petrocaribe, sous Michèle Pierre-Louis en 2008, après le passage des ouragans Fay, Gustave, Hanna et Ike, De ces 163 millions de dollars US débloqués sous Jean-Max Bellerive, pour venir en aide aux sinistrés du 12 janvier. And last but not least, les 59 millions de la vente de la Teleco à une entreprise gouvernementale vietnamienne. Préval s?est amassé un magot substantiel pour financer la candidature de ses poulains à tous les postes électifs aux prochaines élections. Préval escompte que les élections de la fin d?année seront une copie conforme de celles qu?il a géré de 1997 à 2009. Avec la nuance qu?il aura comme aubaine, une très faible participation. Envoûté par l?appât du pouvoir, il voudra risquer le tout pour le tout, pensant qu?à cette croisée de chemin, où le changement est irréfutablement un impératif, il lui sera encore possible une fois de trop, de faire des élections frauduleuses, pour imposer la continuité. La nation haïtienne et l?Internationale seront-elles disposées à entériner de telles élections cette fois-ci ? Est-ce que Préval se soucie assez pour comprendre que la fraude électorale est un acte de corruption qui viole l?expression de la volonté politique de toute une nation ? Absolument pas ! Mais il est absolument certain et convaincu du fait que ce soit le moyen le plus pratique et le plus efficace pour contrôler l?accès, la conquête et l?octroi du pouvoir ! Quel parti politique, dans le pays le plus pauvre de l?hémisphère, pourra entrer en compétition contre le magot de Préval. Faire des élections sous Préval est un acte suicidaire ! Faire des élections dans ses conditions sous Préval, qui manifestement jouit de cette capacité financière mal acquise, équivaudra plutôt à la tolérance et à la consécration manifeste de l?efficacité de la corruption dans l?arène politique haïtienne ?
 
Les conditions exécrables où vivotent plus d?un million et demi de nos compatriotes, sous des tentes. L?état psychologique d?une nation survivant dans des conditions abjectes après ce cataclysme. Le besoin de faire de vrai recensement, dont le dernier date de presque 30 ans, 1982. Le retracé des circonscriptions pour garantir une représentativité équitable tant pour la population haïtienne que pour ses députés. Le besoin après cette hécatombe de faire une nouvelle inscription pour rétablir la précision d?un nouveau Registre électoral, en lieu et place d?une mise à jour impossible, faute d?identification de victimes enterrées en masse dans des charniers. Le besoin d?établir des bureaux de vote de proximité basés sur le recensement, pour aider les analphabètes et augmenter leur participation. And last but not least, la priorité des priorités, un nouveau CEP dont les 9 membres seront désignés selon les prescrits de la constitution, énoncés dans l?article 289. 
 
Qu?il s?agisse des Etats-Unis, de l?Union européenne, du Canada, de la France, de l?Angleterre, de l?Allemagne ou de l?Espagne, la réticence de leurs bailleurs de fonds, à permettre à la CIRH de démarrer effectivement les projets de reconstruction, est absolument ostensible et sans équivoque. Quand ces bailleurs sont venus réitérer leurs engagements à Punta Cana envers Haïti, sans désigner leurs délégués à la CIRH, est-ce que Préval a alors compris le message ? Que sa présence et celle de son équipe au pouvoir, constituent un handicape sévère au démarrage de ces projets de reconstruction. Le patrimoine légué après 20 ans de pouvoir de son régime, est un fardeau difficilement contournable et très peu incitant à la confiance. Il n?y a pas que la nation haïtienne, à ne pas leur faire confiance. Le reste du monde refuse catégoriquement à s?engager avec cette équipe au pouvoir. C?est-ce qu?a démontré ostensiblement et sans équivoque la réunion à Punta Cana.
 
Ceci dit, nous sommes dans un dilemme, où il nous faut éviter de confondre vitesse et précipitation. La justesse du timing étant fondamentale en politique, il nous faut bien peser les éléments du dilemme. Il nous faut dans cette croisée de chemins, pour repartir du bon pied, d?une part, des élections démocratiques, libres, honnêtes et crédibles, dont les résultats seront en vérité le reflet fidèle de l?expression de la volonté générale, en offrant clairement la possibilité d?alternance démocratique, pour garantir la stabilité politique, dans le cadre de la reconstruction, de l?introduction de la modernité et de la refondation de l?Etat. D?autre part nous voulons aussi respecter la date de la fin du mandat présidentiel, le 7 février 2011, pour fermer sans fracas le chapitre de la corruption et de l?incompétence. Pouvons-nous accomplir ce que nous jugeons être dans l?intérêt national, en prenant d?une part le risque de faire des élections à la fin de cette année sous Préval pour s?assurer de son départ et celui de son équipe le 7 février 2011 ?  D?autre part, ne serait-il pas mieux d?éviter le risque de faire des élections sous Préval et son équipe, pour garantir l?accomplissement de ce que nous jugeons être dans l?intérêt national en évitant la contestation électorale qui amènera inéluctablement au chambardement ?
 
Il est important de comprendre, que dans cette atmosphère de fin de règne, nos gouvernants envoûtés par l?appât du pouvoir et le refus de le perdre, sont disponibles et prédisposés à faire n?importe quoi et à commettre même des exactions. Alors que les gouvernés incapables de prévenir ou même d?empêcher leurs actes insensés, seront forcés de réagir après coup, victimes de leurs exactions. Dans cette conjoncture de dévastation physique et morale après ce cataclysme, dans le cadre de la reconstruction, qui a intérêt dans un chambardement ? Dans le cadre de cette tutelle, que l?Internationale refuse d?appeler par son nom, qui a les moyens d?imposer quoi que ce soit à nos gouvernants et de solutionner ce dilemme, sans casse ? C?est une question qui est à la fois morale et politique. Est-il de l?intérêt de l?Internationale, si elle a vraiment à c?ur les intérêts de la région, de perdre cette opportunité d?agir vigoureusement dans l?intérêt de la stabilité politique en Haïti ?

Originally: Thèmes de l’Emission de la Semaine

Forcé de capituler et d?abandonner l?état d?urgence, les pleins pouvoirs et la prolongation de son mandat, Préval comme un naufragé, s?accroche désespérément à son ultime et dernier rempart son CEP. S?il y a une fonction que Préval s?est évertué à maîtriser et à se spécialiser au cours de ses deux mandats, c?est la confiscation frauduleuse des élections. Pour lui le moyen le plus efficace de gestion du maintien du pouvoir, ce n?est pas la recherche de la légitimité. C?est plutôt la falsification de l?expression de la volonté générale. L?efficacité pour lui réside dans la comparaison de l?effort à déployer dans les deux cas.
 
La légitimité spécifique et la légitimité diffuse n?ont jamais fait l?objet d?aucun souci pour Préval au cours de ses deux mandats. Réciproquement, l?appréciation des gouvernés se manifestant que par le biais de l?expression de la volonté générale, les résultats des élections, n?ont jamais été aussi l?objet d?aucun respect, de la part de Préval. Au contraire, ces résultats ont été constamment falsifiés, foulés aux pieds. Les contestations, les protestations et les critiques, d?où quelles viennent, ont toujours été ignorées. Les résultats frauduleux ont toujours été imposés, peu importe l?énormité du scandale ! C?est l?exploitation au plus haut degré de la prépondérance de l?omnipotence présidentielle traditionnelle.
 
Les remarques faites au Sénat des Etats-Unis au sujet des élections haïtiennes, mettent Préval dans une situation désespérée où il ne peut pas s?appuyer ni sur la confiance internationale, ni sur la confiance nationale. L?unique et ultime option sur laquelle Préval est acculé à s?appuyer pour gérer la perte ou le maintien du pouvoir, dans cette conjoncture, est sa spécialité, la confiscation frauduleuse d?élections. L?argument qu?il offre pour maintenir le CEP actuel, est plutôt puéril : « Ce conseil n?a encore rien fait. Moi je n?ai aucun représentant au sein de ce conseil ». Alors que le reproche que l?on fait sans distinction à tous les CEP de Préval et qui leur enlève totalement la confiance du peuple, de la société civile et des partis politiques, c?est leur absence totale d?impartialité et leur état de servilité totale par rapport à Préval. Des fraudes et des irrégularités commises au cours des deux dernières élections, au profit des candidats supportés par Préval ont été dénoncées par le vice-président du CEP lui-même. L?introduction sans vérification des dossiers criminels pendants des deux sénateurs de l?Ouest et du Nord, récemment installés l?année dernière, sont des preuves irréfutables de la qualité des élections gérées par Préval. Le présent CEP est le produit d?un récent replâtrage, dû au scandale des dénonciations faites par le vice-président du CEP. Cet actuel CEP est maintenant fragilisé par un nouveau scandale de détournement de fond. 
 
Les partis politiques doivent saisir l?opportunité pour remettre les pendules à l?heure, en exigeant le retour aux prescrits de la Constitution en ce qui a trait à la formation du CEP provisoire. Cette formule est clairement définie sans ambiguïté dans l?article 289 de la Constitution de 1987 qui se lit comme suit :
 
ARTICLE 289 :
En attendant l’établissement du Conseil Electoral Permanent prévu dans la Présente Constitution, le Conseil Electoral Provisoire de neuf (9) Membres, chargé de l’exécution et de l’élaboration de la Loi Electorale devant régir les prochaines élections et désigné de la façon suivante :
1) Un par l’Exécutif, non-fonctionnaire ;
2) Un par la Conférence Episcopale ;
3) *Un par le Conseil Consultatif ;
5) Un par les organismes de Défense des Droits Humains ne participant pas aux compétitions électorales ;
6) Un par le Conseil de l?Université ;
7) Un par l’Association des Journalistes ;
8) Un par les Cultes Réformés ;
9) Un par le Conseil National des Coopératives.
*Le Conseil Consultatif n?existant plus, on aurait pu le remplacer avantageusement par un représentant du Vodou, la religion la plus populaire, celle des masses.
 
La formule draconienne utilisée par Préval est à l?antipode de la lettre et de l?esprit de la Constitution de 1987 qui veut que les Conseillers soient totalement indépendants du pouvoir politique. Or Préval exige que des secteurs autres que ceux prescrits par la Constitution, lui envoient chacun 2 noms. En fin de compte, avec cette formule, c?est Préval qui, parmi les 18 délégués, trie lui-même sur les volets et nomme tous les 9 conseillers électoraux. Ce que précisément la Constitution veut éviter. Le fait que ce soit Préval qui nomme personnellement, les 9 Conseillers de son choix par un trie, lui permet d?avoir une emprise nettement supérieure à celle que ces secteurs ont collectivement sur le CEP. Proposer un seul nom par secteur, cette formule préserve à la fois, l?influence collective de ces secteurs sur le CEP et son indépendance par rapport au pouvoir politique. Voilà ce que prescrivent la lettre et l?esprit de la Constitution de 1987.
 
Avec cette dernière formule qui lui offre 18 noms, il n?est plus restreint à avoir un conseiller représentant chaque secteur au CEP. D?ailleurs c?est ce qu?il a exploité pour rejeter les représentants de secteur privé pour la formation du CEP de 2008. Les partis politiques et les autres secteurs de la société, ont tous avalée bêtement cette couleuvre, sans mot dire ! Voilà à qui on a affaire tant du coté de Préval qui est sans scrupule, que du coté des partis politiques et des autres secteurs de la société, sans épine dorsale, incapables de défendre leurs propres intérêts !
 
Certes, Préval forcé par la pression de l?internationale a lâchée tous ce qu?il a obtenus d?un parlement servile. Cependant, voulant garder son CEP, Préval veut continuer à fouler aux pieds manifestement et constamment l?expression de la volonté générale, en ignorant totalement les protestations et contestation de l?électorat et des partis politiques. Face aux Haïtiens, Préval exploite toujours avec arrogance l?omnipotence traditionnelle de la présidence pour s?imposer. Il y a des exemples frappants qui illustrent ce fait :
 
-Le gouvernement Préval/Alexis, le 11 janvier 1999 ayant refusé de faire les élections de novembre 1998, déclare la caducité de tous les élus. Et 15 jours plus tard, pour confisquer les élections du 21 mai 2000, par le biais de l?autorité et du contrôle qu?exerce l?appareille étatique, il récupère les autorités locales qui lui sont serviles et remplace les autres.
 
-Le 21 mai 2000, malgré les critiques d?Orlando Marville président des observateurs électoraux de l?OEA, Préval et Alexis jettent en masse dans les rues les urnes et les bulletins de vote pour empêcher la recompte des voix. Ils imposent les résultats. Ils tentent d?assassiner le président du CEP qui refuse d?endosser les résultats. Il n?a eu la vie sauve qu?en fuyant clandestinement vers la Dominicanie. Un journaliste canadien a fixé pour l?histoire cette scène scandaleuse en ces termes : « En Haïti la Démocratie se ramasse à la pelle ! »
 
-Pour les élections du 26 novembre 2000, Préval et Alexis ont formé leur propre CEP sans participation d?aucun des secteurs de la société. L?observateur du CARICOM, Sir John Hampton, a critiqué non-seulement la faiblesse de la participation à ces élections mais aussi les fraudes et irrégularités. Aristide a gagné à 97%.
 
-Récemment, les élections d?avril et celles de juin 2009, ont été truffées de fraudes et d?irrégularités de toutes sortes. Certaines ont été dénoncées publiquement par le vice-président du CEP lui-même. Malgré les contestations et protestations les résultats on été de fait imposés. Et on a, comme fait accompli, deux criminels notoires qui sont des sénateurs siégeant au parlement pour l?Ouest et le Nord.
 
-Seules les élections d?avril 1997 ont été annulées par l?ONU, l?OEA et ensuite par le gouvernement de Bill Clinton, après les avoir acceptées dans un premier temps. Cela fait bien 13 ans. Entre-temps les résultats frauduleux de toutes les autres élections qui sont postérieures à celles annulées d?avril 1997, ont été indistinctement entérinés aussi bien par la nation haïtienne que par l?Internationale. Qui pis est, les élections annulées d?avril 1997, n?ont aucune différence, en ce qui a trait à leur qualité, avec celles qui les ont suivi à travers les ans.
 
Or aujourd?hui, on se trouve, qu?on en soit conscient ou non, à une croisée de chemin où se joue littéralement le destin de notre nation. Compte tenu de son dossier électoral exécrable et du comportement de l?internationale envers ce dossier à travers les ans, allons-nous accepter à prendre le risque d?aller aux élections avec Préval ? Peut-on prendre le risque d?un compromis avec Préval ? Peut-on lui faire confiance ? On est littéralement face à une situation manichéenne : La continuité pour le maintien du statu quo versus la rupture pour le changement. Que faire ?

Originally: Thèmes de l’Emission de la Semaine

La conférence en République Dominicaine réunissant les donateurs internationaux pour la reconstruction d?Haïti, a-t-elle résolu ou mis en exergue une situation beaucoup plus grave ? Certes, on a désigné et installé les Haïtiens membres de la CIRH. Alors que des donateurs internationaux sont venus pour réitérer leurs engagements, mais n?ont ni désigné, ni installé ceux qui devront représenter leurs intérêts. Qui détient les courroies de la bourse ? Peut-on dire que la CIRH est fonctionnelle, comme elle a été conçue et qu?elle devrait fonctionner ? Est-elle capable aujourd?hui de se réunir pour prendre des décisions ?
 
L?absence de confiance de la part des donateurs internationaux envers le gouvernement de Préval, ne date pas d?hier. Tout au début de son second mandat, à la première conférence des bailleurs de fonds le 26 juillet 2006, 750 millions de dollars US avaient été promis. Qu?a-t-on versé ? Le Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et pour la Réduction de la Pauvreté n?était-elle pas accompagné d?une requête de 4 milliards de dollars US ? Qu?a-t-on reçu ? Cependant l?offre qui a failli se matérialiser, date du gouvernement intérimaire. Malheureusement, nos braves technocrates ont admis ne pas pouvoir créer de projets pouvant absorber les 1.3 milliards de dollars US offerts par la Banque Mondiale. Si l?offre à un gouvernement intérimaire, ne s?est pas matérialisée, faute de capacité d?absorbation admise par le gouvernement lui-même. Qu?en est-il des promesses faites à un gouvernement constitutionnel, qui n?a jamais fait de tels aveux d?incapacité, mais cependant n?a rien reçu ? A-t-on besoin d?être grand clerc pour interpréter ce fait ?  Il est évident que la réticence ne soit pas envers le type de gouvernement, mais envers le régime ! Entre un gouvernement intérimaire et un gouvernement constitutionnel, lequel des deux est sensé avoir plus de légitimité politique, offrant plus de garantie ? Il faut aussi se rappeler qu?en février 2006 ceux sont les Sud-américains qui ont forcé le retour au statu quo ante, avec Préval !
 
Alors que Préval quémandait des fonds pour combler le déficit budgétaire, Leonel Fernandez lui a fait savoir, que mis à part une certaine sympathie venant des pays sud-américains, les autres pays donneurs d?aide, ont une absence totale de confiance envers lui. C?est ce qui explique le fait que l?on soit venu réitérer les engagements, sans installer les représentants des intérêts étrangers à la conférence. Ce qui est sous-entendu, mais qui est fondamentalement la cause de l?absence de confiance, c?est la corruption.
 
Cela va de soit. Tranparency International, qui dresse la liste des pays les plus corrompus du monde, puise ses informations à partir des données que lui fournisse la Banque Mondiale. La Banque Mondiale n?est-elle pas en charge de la gestion des finances pour la reconstruction d?Haïti ? Ce serait absolument illogique que la Banque Mondiale, qui fournit ces informations à Transparency International, n?ait pas foi dans la liste qui émane de ses propres données. Pourrait-elle de bonne foi recommander que ses clients aient confiance en Préval ? Quand Préval est venu dernièrement aux Etats-Unis, l?un des plus importants organes de presse de la capitale des Etats-Unis, le Washington Post, n?a-t-il pas accusé publiquement son gouvernement d?être parmi les plus corrompus du monde, en sa présence ?
 
Si les donateurs internationaux montrent ostensiblement et sans équivoque autant de réticence envers le gouvernement de Préval, au point de ne pas vouloir désigner leurs représentants au sein du CIRH. Cette absence totale de confiance, ne constitue-t-elle pas, dans cette conjoncture, un empêchement sévère à la matérialisation des projets de reconstruction ?
 
Il n?y a pas que les donneurs d?aide à se formaliser. Le peuple haïtien, après ce que Préval a offert comme scandales, fraudes et irrégularités aux élections d?avril 1997 à juin 2009, a perdu absolument toute confiance dans sa capacité de faire des élections démocratiques, libres, honnêtes et crédibles offrant les possibilités d?alternance démocratique. De plus, Préval a commis une ignominie impardonnable en introduisant des criminels notoires au sein du Sénat. Pire dans cette atmosphère de fin de règne et de fraude électorales, Préval, en un tour de main, a fait décréter l?état d?urgence pour 18 mois, s?est octroyé les pleins pouvoirs et prolongé son mandat présidentiel au-delà du 7 février 2011. Est-il insensé de craindre, que si le 14 mai 2011, il n?y a pas d?élection, que Préval puisse être tenté de prolonger son mandat pour la balance des 18 mois de l?état d?urgence ? Autant de possibilité qui n?inspire aucune confiance, ni au peuple haïtien, ni à la Banque Mondiale, ni aux donateurs internationaux. Jupiter rend fou ce qu?il veut perdre !
 
Se basant sur le calendrier constitutionnel, Edmond Mulet a annoncé, avant le CEP et Préval lui-même, des élections pour le 28 novembre 2010. Alors que l?internationale prend toutes sortes de précautions pour éviter toutes apparences qu?Haïti soit sous un régime de tutelle, Edmond Mulet s?y adonne à c?ur joie. Ex-parlementaire du Guatemala, ne pensez-vous pas qu?il sait, que la déclaration d?élection, soit un acte de souveraineté ? Dans cette cacophonie, quelle est donc sa partition, la continuité ou la rupture ? Compte tenu de la réticence manifeste des donateurs internationaux envers Préval, est-ce qu?Edmond Mulet, officier de haut rang des Nations-Unies, peut jouer à contre-courant, en faveur de la continuité que préconise Préval et son équipe ? Voilà le hic !
 
Mis à part la question de confiance qui est néanmoins cruciale tant pour le peuple haïtien que pour les donateurs internationaux. Au lendemain du 12 janvier, Préval et son équipe, en tant que gouvernants, n?ont-ils pas donné à la face du monde une preuve monumentale et spectaculaire d?absence totale de sens de responsabilité envers un pays et une nation en détresse ? Les journalistes de la CNN n?ont pas cessé de réitérer la question : « Où sont les gouvernants ? Où sont les responsables en Haïti ? » Quand finalement Préval a été surpris à l?aéroport par le Dr. Sanjay Gupta de la CNN, il n?a débité que des lamentations, voulant convaincre les Haïtiens et le reste du monde, qu?il soit lui-même un sinistré. Qu?il ait perdu son palais et sa maison. Pas un mot pour montrer qu?il soit prêt, dans ces circonstances désastreuses, à prendre, comme il se doit, le pays en charge en tant que chef d?état responsable. Préval et son équipe ne se sont-ils pas abstenus de participer à la distribution d?aides humanitaires ? Mais quand arrivent les grosses sommes, pour la reconstruction, ils sont tous prêts à s?imposer, à réclamer, à faire valoir leur sens de responsabilité envers les intérêts haïtiens, pour exiger un partenariat égal au sein de la CIRH. Et même obtenir la coprésidence et le droit de veto. Avant le 12 janvier, cette équipe n?a, à aucun moment au cours de son mandat, tenté de résoudre aucune des crises qui ont frappé la nation haïtienne. Son laxisme est proverbial. La possession, l?exercice et le maintien du pouvoir voilà ce qui manifestement intéressent et préoccupent Préval et son équipe.
 
Si dans les faits la présence de Préval et de son équipe constitue un élément de blocage qui empêche au peuple haïtien d?exprimer sa volonté politique aux élections, faute de confiance. Si les donateurs internationaux réitèrent leurs engagements, mais refusent, faute de confiance, d?envoyer leurs représentants à la CIRH. Si la participation des citoyens aux élections est cruciale pour la stabilité politique du pays. Si la participation des donateurs à la CIRH est cruciale pour la matérialisation des projets de reconstruction. Peut-on permettre à Préval et à son équipe de continuer à tenir un pays et une nation en détresse, en otage ? Si, dans le cas de destruction totale et de détresse extrême, on ne peut pas exiger aux donateurs internationaux d?investir leur argent sous un régime à cause de sa corruption. Peut-on réciproquement exiger à un peuple qui pendant 12 ans a été constamment victime de fraudes électorales perpétrées continuellement par un chef d?état, de participer à des élections sous la houlette de ce même chef d?état ? Believe or not, la fraude électorale est aussi de la corruption !

Préval Said Handing Out Arms to Chimères

“Je suis au courant que des armes ont été distribuées à des chimères par le palais national et des militants de mon parti, ALAH qui ont infiltré la rencontre en avaient aussi reçu”, a par ailleurs révélé le juriste Reynold George.