Originally: Qui commande Haiti ?

Le tremblement de terre du Mardi 12 janvier 2010 vient d?exposer au grand jour tous les maux qui affectent la société haitienne. Arrivé à la Primature à une heure sombre de l?histoire nationale, Jean Max Bellerive s?arme d?audace et de courage pour défendre l?indéfendable. S?exposer sous les faisceaux de lumière des chaines de télévision du monde entier  pour tenter de peindre ce décor funèbre, sans emmêler les pinceaux, est  une expérience à la fois triste, honteuse et dégradante. L?incapacité du Gouvernement à évaluer l?ampleur des dégats, la priorité des interventions et le coût de la reconstruction fait claquer toutes les langues. De telles lacunes ne devraient pas nous surprendre sous la présidence d?un René Préval dont le laxisme est proverbial. Tout l?amuse, rien ne l?attache, pas même ses épouses. Il banalise tous les problèmes. Nager pour sortir c?est le sésame qui ouvre toutes les portes. 


Que peut-on encore attendre d?un tel homme dans une circonstance aussi tragique? Le voici debout derrière une motocyclette, comme un clown exécutant ses pitreries,  inspecte la Capitale engloutie sous les décombres. Rien ne le dérange, rien ne le gêne pourvu qu?il ait la bouteille. Il se fait silencieux et reste perclus au Commissariat de Police de l?Aéroport afin de filer plus facilement, le cas échéant, vers Santo Domingo. En dépit des attaques en règle de la pressse internationale sur son incompétence et sa mauvaise gouvernance, il reste impassible. Au contraire il se croit meilleur et multiplie ses déclarations saugrenues telles que :


–         le pays est en état de guerre. Mais qui sont nos ennemis?


–         coûte que coûte l?école doit continuer à fonctionner. Dans quelles bâtisses?


Ridicule! Les seules dimensions de génie de son entourage truffé de forbans, d?escrocs et de voleurs sont le bluff, l?audace et la gabégie. Aujourd?hui même l?Armée dominicaine foule notre sol. La souveraineté nationale est profondément  entamée à cause des frasques de René Préval. Définitivement nous sommes couverts de honte et d?humiliation. Nous  devenons le peuple le moins considéré de l?Amérique après 206 ans d?indépendance. Ce n?est pas un faux débat! Il convient de saisir, sous toutes ses coutures, le drame qui se déroule actuellement sur la scène politique haitienne en tenant compte du jeu réel des acteurs. Point n?est besoin de jouer à l?autruche, la pauvreté d?Haiti et la démission de son gouvernement ont pris une dimension qui dépasse nos frontières pour devenir planétaire. Tout le monde en parle. Il n?est pas question de nous taire. Au contraire il faut l?expliciter à l?entendement de tous pour qu?une lueur d?espoir puisse poindre afin de sortir du tunnel. 


La problématique haitienne actuelle ne peut pas être jetée aux oubliettes. Elle doit être traitée et résolue au goût du jour si nous ne voulons  pas perdre la face et conserver notre place de Nation du Monde. En dépit des menaces qui pèsent sur notre tête, nous prenons notre courage à deux bras pour dénoncer l?impéritie du Président René Préval. Cette triste réalité s?exprime par son comportement débonnaire, sa politique de laisser-faire et la corruption qui accable son régime durant ses deux mandats. Le discrédit qui entache sa gouvernance soulève la méfiance de tous par rapport à la gestion de l?aide financière internationale dédiée éventuellement à la reconstruction d?Haïti. Et ce n?est pas sans raison! Les 197 millions de Petro Caribe, la dilapidation des Fonds de l?ONA etc. sont autant de motifs qui ne l?habilitent plus à gérer les fonds de la reconstruction d?Haiti. Où est Sandro Joseph? La structure gouvernementale est inefficace, inopérante et par surcroit corrompue. Les principes d?imputabilité doivent être respectés pour que l?aide à la reconstruction soit dépensée de manière équitable.Parler des élections législatives et présidentielles prochaines participe de l?indécence. Que les candidats se la ferment! Ce n?est pas le moment pour le Gouvernement de distribuer des T-Shirts avec des slogans ridicules tels que : « Préval bay pèp manje » , « Préval ranmase Kadav » Radotage! De tels propos ne retiennent plus l?attention dans une circonstance aussi aggravante. Vaut mieux qu?on débarasse le plancher politique  de l?INITE.. 


Dans le contexte actuel où les familles se couchent à la belle étoile avec leurs enfants et les prix des produits, compte tenu de leur rareté, sont multipliés par 5, la révolte de la faim  arrive à grands pas. On ne peut pas continuer à se lamenter indéfiniment sur le sort des victimes ni attendre la conférence de Mars pour  :


Planifier les objectifs stratégiques et dresser une feuille de route.
Coordonner les efforts d?intervention en vue de répartir les tâches entre les différents partenaires et éviter cette pagaille beaucoup plus affligeante que réparatrice et utile. Qui fait quoi? C?est la lumineuse question qui devrait nous tracer la voie à suivre.. Il faut un plan opérationnel en tenant compte des priorités.
Donner à boire et à manger  en organisant la distribution de manière à éviter ce spectacle désolant  des affamés qui s?entredéchirent pour recevoir une miette ou encore des hélicoptères qui jettent la manne du ciel en quantité insuffisante.
Transférer les blessés dans les hopitaux de nos villes de province. .
Incinérer les morts car les conséquences sont funestes pour les vivants.
 


Il revient au Gouvernement de prendre les dispositions nécessaires. Le Président René Préval comme Chef de file ne peut pas s?en remettre servilement aux nations qui volent au secours des victimes. Tout doit se faire dans le respect de la souveraineté nationale. Au 21e siècle il n?est plus question d?occupation du territoire d?un autre pays, sous le fallacieux prétexte d?assistanat pour une période de 10 ans. Affaibli dans ses capacités d?action le Gouvernement débile de Préval Bellerive n?arrive même pas à formuler des demandes concrètes, voire fixer un montant de l?aide financière internationale. Pourtant les prévisons budgétaires accusent le chiffre  de  4 milliards pour la reconstruction d?Haiti initialisée par la relance de son Agriculture et la mise en chantier de l?industrie immobilière, selon un régime de crédit orienté. Du même coup nous pouvons résoudre le cuisant problème de l?insécurité alimentaire. Soit une consommation annuelle de :           4 989.360 TM de produits végétaux et  407.040 TM de produits animaux. La croissance du PIB sera au rendez-vous pour les prochaines années en suivant les règles de l?art.


 Les paramètres de la coopération n?incluent pas nécessairement une soumision servile.Le Gouvernement Haitien demeure le seul interlocuteur valable. Malheureusement l?écrasante majorité de nos compatriotes n?est pas initiée à la mystique du Théâtre National pour flairer le danger que représente un Gouvernement affaissé, par conséquent une proie facile pour les Prédateurs Internationaux alliés à notre Bourgeoisie déracinée. L?approche la plus intelligente c?est l?élaboration d?un programme consensuel adossé sur les propositions  concrètes d?une Assise Nationale ou une Conférence nationale selon Turneb Delpé, incluant les représentants de nos Départements Géographiques, des Partis Poliques et des Grands Pouvoirs de l?Etat.  En une telle occurrence, la Nation doit  faire appel à un Conseil d?Etat ou de Gouvernement ou encore un Gouvernement d?Union Nationale . Peu importe le vocable, aux générations présentes de se retrousser les manches. Qui commande Haiti? Ce n?est certainement pas René Préval ni ses sicaires que l?on doit définitivement mettre en laisse. On doit se dépêcher car ils sont en train d?organiser la mise en vente au rabais, comme la TELECO,  des vestiges des Bureaux de l?Administration publique détruits par le séisme.