Originally: Unfinished Haiti Business

18 Décembre 2009
Traduction de Jean Erich René


Les allégations n?attirent pas pas tellement l’attention des médias hors d’Haïti, mais le Département de la Justice américaine s?active finalement à mettre en branle une enquête de longue haleine sur la corruption du Gouvernement d’Haïti relative au monopole public des télécommunications, après que  l’administration Clinton a dépêché des troupes américaines pour rétablir au pouvoir en Haïti le Président controversé Jean-Bertrand Aristide.
Il a mis en examen la semaine dernière deux dirigeants d’une entreprise de télécommunications en Floride et deux anciens hauts fonctionnaires de la Teleco d’Haïti. L’un d?eux a été extradé samedi et gardé sous une caution de 1 million de dollars. La diaspora haïtienne aux États-Unis est réputée pour les fréquents appels à la maison, générant beaucoup de trafics téléphoniques. L’acte d’accusation affirme que la compagnie de Floride «exécutait des contrats avec la Teleco”, et elle jouissait de «tarifs préférentiels de télécommunications” pour la connexion de ces appels et en retour versait des pots de vin aux fonctionnaires haïtiens.
Maintenant nous y sommes !  Le  gouvernement intérimaire qui succédait  à M. Aristide a intenté un procès l?accusant avec plusieurs employés de la Téléco ” du pillage du trésor public” durant leurs régimes. Des publications antérieures ont révélé qu’une autre entreprise, Fusion Télécommunications, dont le conseil d’administration composé de M. Aristide, ami intime de Joseph P. Kennedy II et Mack McLarty,  le CHUM de Bill Clinton, a reçu en 1999 de la Teleco d?Haiti un contrat avec un taux bien en deçà des frais obligatoires fixés par les règlements officiels de la FCC. Selon un procès intenté par un ancien employé de l’ IDT, cette compagnie a signé avec la Téléco en 2003 un accord préférentiel qui lui donne l?opportunité de faire des paiements à un compte secret au profit de M. Aristide.
Les revenus versés par les Companies américaines en Haïti sont les rares sources de devises pour le pays appauvri.  Que s?est-il passé exactement  entre la Teleco d?Haiti et les  Hommes politiques Américains  liés à l’opération militaire américaine de retour au pouvoir de M. Aristide après un coup d’Etat interne? Ces questions n’ont jamais eu de réponse.

Originally: Thèmes d’Emission de la Semaine

Orlando le 11 décembre, 2009
                                                       


Actualités Politiques : Grandes Lignes
N?y a-t-il pas lieu de s?inquiéter dans cette conjoncture de fin de règne, qu?il n?y ait pas seulement que l?amendement de la Constitution, la conquête et l?exercice du pouvoir politique, comme enjeu ? Mais que notre souveraineté et encore pire, l?existence même d?Haïti en tant qu?état-nation, soient en question, dans un projet multilatéral d?unification de l?île ? Obsédé par le maintien du pouvoir, Préval est prêt à se faire le complice de n?importe qui dans n?importe quoi, pourvu qu?on lui garantisse seulement le minimum, le maintien de son pouvoir de satrape. Est-il avantageux pour Haïti de s?engager dans une telle aventure dans l?état de délabrement et de faiblesse d?état en faillite où elle se trouve ?


 


Certes, le retrait officiel d?une quinzaine de plateformes et de partis politiques du processus électoral demandant le départ du Conseil Electoral Prévalien, est indispensable pour garantir la diversité aux deux chambres du Parlement. Cependant ce qui est fondamental pour qu?il y ait réellement la possibilité d?alternance aussi, il faut que le prochain Conseil Electoral Provisoire soit totalement indépendant du pouvoir exécutif. On n?a pas besoin d?aller par quatre chemins, ni réinventer la roue. On n?a qu?à se référer à l?article 289 de la Constitution de 1987 qui se lit comme suit :


 


ARTICLE 289 :


En attendant l’établissement du Conseil Electoral Permanent prévu dans la Présente Constitution, le Conseil Electoral Provisoire de neuf (9) Membres, chargé de l’exécution et de l’élaboration de la Loi Electorale devant régir les prochaines élections, est désigné de la façon suivante :


1) Un par l’Exécutif, non-fonctionnaire ;


2) Un par la Conférence Episcopale ;


3) *Un par le Conseil Consultatif ;


5) Un par les organismes de Défense des Droits Humains ne participant pas aux compétitions électorales ;


6) Un par le Conseil de l?Université ;


7) Un par l’Association des Journalistes ;


8) Un par les Cultes Réformés ;


9) Un par le Conseil National des Coopératives.


 


*Le Conseil Consultatif n?existant plus, on peut le remplacer avantageusement par un représentant du Vodou, la religion la plus populaire, celle des masses.


 


La formule draconienne utilisée aujourd?hui par Préval est contraire à la lettre et à l?esprit de la Constitution de 1987 qui veut que les Conseillers soient totalement indépendants du pouvoir politique. Or Préval exige que des secteurs autres que ceux prescrits par la Constitution, lui envoient chacun 2 noms. C?est Préval qui trie sur les volets et nomme lui-même les 9 conseillers. Ce que précisément la Constitution veut absolument éviter. Le fait que ce soit Préval qui trie, choisit et nomme personnellement, tous les Conseillers, lui permet de domestiquer le CEP. De fait ce processus enlève absolument tout contrôle, toute influence que la société haïtienne aurait dû avoir collectivement sur le CEP. Proposer un seul nom par secteur, cette formule préserve à la fois, l?influence collective de la société sur le CEP et surtout son indépendance par rapport au pouvoir exécutif. Voilà le but réel et fondamental de ce que prescrit la Constitution de 1987. Tant qu?on n?aura pas instituer un Conseil Electoral Permanent, c?est la formule à adopter.


 


Ayant fait le retrait, les partis et plateformes politiques, qui forment ce Front, ne peuvent pas s?asseoir sur leurs lauriers et attendre que le Conseil Electoral Prévalien se disqualifie et s?efface de la scène d?elle-même. Mis à part le soutien inconditionnel que lui offre la Minustah qui a approuvé sans aucune hésitation toutes les élections frauduleuses d?avril et de juin 2009 ; Pour Préval, le contrôle des élections passe obligatoirement par la domestication du CEP. On a pour preuve toutes les élections gérées précédemment par Préval ! Le retrait elle-même, ne peut pas suffire comme pression pour forcer Préval à faire fi de la garantie absolue que lui offre un Conseil Electoral Prévalien. Il faudra faire un effort complémentaire pour saisir le leadership politique et exprimer manifestement avec détermination une volonté politique. Il faudra de la réaction (le retrait), passer à l?action politique. Aux actions politiques concrètes posées par Préval, il faut obligatoirement y opposer des actions politiques adverses ! Il faut arriver par tous les moyens à enlever à Préval le contrôle des élections ! La présence des 80 observateurs de l?OEA ne constitue pas une garantie formelle pour la qualité des élections. N?avions-nous pas eu des observateurs de l?OEA sous la direction d?Orlando Marville aux élections du 21 mai 2000 ? Est-ce que leur présence a empêché à Préval de confisquer ces élections à leur barbe et de façon la plus spectaculaire ? Sur ce point, la frustration est générale, tant du coté de l?électorat que du Front de Retrait ! Ce qui est cruciale à comprendre à partir de la nouvelle donne du retrait. D?une part, la plupart des candidats du Front s?étant endettés pour payer les frais d?inscription, la loyauté à l?instrument politique étant ce qu?elle est en Haïti, ces candidats vont-ils, le jour des élections, abandonner leurs candidatures ? D?autre part, les ambitions macro-politiques du Brésil et de Lula, limitant sévèrement, pas la capacité de répression, mais l?intérêt de la Minustah dans un carnage en Haïti, l?insatisfaction, la frustration et le ras-le-bol étant généralisés à travers le pays, la pertinence politique du Front du Retrait étant suprême ; Le Front du Retrait est obligé pour sa survie, d?agir avec célérité, perspicacité, et détermination. Time is of the essence !


 


Certes, à la réunion de l?ONU sur Haïti à laquelle ont participé Bill Clinton et des présumés investisseurs mercredi, les élections ont fait partie de l?agenda. Cependant, si la communauté internationale qui ouvertement tient à obtenir des amendements pour rendre, selon son point de vue, la constitution plus pratique ; Quelle priorité accorde-t-elle à la qualité de ces élections, si la diversité parlementaire risque de réduire les chances d?adoption de ces amendements ? Si déjà, l?intention d?unification de l?île devient de plus en plus évidente et qu?elle soit évoquée et acceptée à partir de la notion d?unification régionale, stipulée par l?ambassadeur français qui offre comme exemple l?Union Européenne, à laquelle son pays appartient ; N?est-il pas de l?intérêt de la communauté internationale, qui adhère certainement à cette notion, de maintenir au pouvoir un satrape qui n?y voit aucun inconvénient ? L?enjeu, le cas échéant, devient sans aucun doute, pour l?Haitien, l?existence d?Haïti en tant qu?état-nation souverain !


 


Ce n?est ni par hasard, ni par maladresse, ni par inadvertance, l?immixtion de Leonel Fernandez dans nos affaires, faisant l?éloge de Préval comme chef d?état, opinant et offrant des suggestions sur l?amendement de la Constitution, sur le type de régime qui devrait gouverner Haïti, sur la durée de l?occupation d?Haïti par la Minustah, etc. C?est un fait que Préval dans sa campagne de dénigrement contre la Constitution de 1987, a sollicité et obtenu de Leonel Fernandez, plusieurs consultations écrites concernant non seulement l?amendement, mais aussi le remplacement de la Constitution de 1987. Les derniers déclarations de Leonel Fernandez qui ont pris les Haïtiens par surprise et à rebrousse poil, ont eu lieu à Paris alors qu?il était autorisé par Préval comme proxy d?Haïti auprès du Gouvernement français. Il faut aussi se rappeler que Leonel Fernandez ayant provoqué la fureur populaire en décembre 2005 par ses déclarations intempestives, a dû écourter sa visite en Haïti. Ce qu?il faut remarquer, qu?au retour de sa mission fructueuse en France, conscient de la gaffe et du scandale provoqués par ses déclarations intempestives, Leonel Fernandez, craignant des questions embarrassantes, n?a pas osé donner une conférence de presse pour vanter les prouesses de sa mission. Il y a-t-il des sentiments inextricables, des raisons inexplicables, et des ambitions indontables qui forcent Leonel Fernandez à perdre de temps à autres son contrôle pour faire de telles déclarations et récidiver ?


 


Le financement des élections qui sont manifestement frauduleuses, continue comme si de rien n?était. Comment expliquez-vous que la communauté internationale puisse continuer à financer rubis sur ongle des élections dont les résultats ne reflètent en aucune façon l?expression de la volonté générale ? La communauté internationale acceptera-t-elle des élections d?une telle qualité, chez elle ? Pour la communauté internationale, est-ce que la garantie d?adoption des amendements qu?offre un parlement monolithique, ne supplante pas la notion de diversité parlementaire ? Il y a-t-il une explication qui puisse de manière rationnelle et convaincante, justifier décemment la tolérance que la communauté internationale manifeste envers les fraudes évidentes commises par Préval ? Si non, pour défendre son droit à l?existence, en tant qu?état-nation souverain, le peuple haïtien doit se résigner à prendre le taureau par les cornes et refuser d?accepter que le désespoir soit la réponse et la solution aux problèmes qu?il confronte ! La résignation est le refuge de faibles !

Mum’s the Word from International Community and Bill Clinton About Préval’s Power Grab

There is a guilty and complicit silence from the international community about the threat to democracy, and confusion as the U.N. one day calls for inclusion and the next endorses the exclusion of a major party.

Originally: Thèmes d’Emission de la Semaine

Orlando le 27 novembre, 2009
                                                       


Actualités Politiques : Grandes Lignes
Obsédé par le maintien du pouvoir, Préval se lance tout azimut dans l?exécution d?une stratégie antinomique pour se doter d?une nouvelle plateforme politique pluraliste et autant que possible d?exclure par le biais de mesures draconiennes la compétition. Préval comme un éléphant dans un jeu de quille, fait des interventions musclées, utilisant la corruption et l?intimidation. Sans se soucier de leurs appartenances politiques, Préval veut enrégimenter individuellement tous les acteurs de l?appareil étatique, les autorités territoriales et les parlementaires. Il veut faire un recrutement à travers les partis politiques pour la formation de sa plateforme. Ceux qui résistent à ses avances sont soumis automatiquement à des man?uvres de démantèlement.


 


Le refus du Conseil National des Partis Politiques Haïtiens de désigner des représentants pour la formation inconstitutionnelle du CEP, a été circonvenu par l?acte crapuleux d?Osner Févri qui, à l?insu de ce Conseil dont il est le vice-président, a donné à Préval les deux noms qu?il désirait. La communauté internationale, malgré l?éclat de ce scandale, a jugé bon de légitimer ce CEP en entrant immédiatement dans un accord de 25 millions de dollars pour le financement des premières élections de 2010.


 


Face à la précipitation des petits partis pour se faire inscrire, la légitimation immédiate de ce CEP par la communauté internationale, pris de court par la traîtrise d?Osner Févri, ne pouvant plus résister à la formation inconstitutionnelle de ce CEP et craignant de perdre leur pertinence politique, les partis de renom ont dû emboîter le pas pour se faire inscrire. C?est effectivement le cadre dans lequel ces 69 organisations politiques se sont inscrites.


 


Pris de court par la déloyauté d?Osner Févri, les partis politiques ne cachent pas leur frustration, leur crainte, leur suspicion et leur intention de provoquer un chambardement, si Préval confisque à nouveau ces élections. On n?a pas besoin d?être grand clerc pour se rendre à l?évidence que ces partis politiques ayant le dos au mur, sont en train de jouer leurs dernières cartes. Ayant accepté à s?inscrire malgré eux pour aller aux élections avec ce CEP, ils vont miser le tout pour le tout dans un jeu dans lequel ils n?ont, aucune confiance, aucun contrôle, aucune garantie, mais seulement une option, la possibilité de se regrouper pour provoquer un chambardement au cas où Préval aurait, comme d?habitude, confisqué les élections. Préval, ne l?a-t-il pas répété pendant 12 ans sans interruption et encore pire récemment en présence et avec l?aide de la Minustah ?


 


Ce chambardement pour qu?il soit possible et efficace, il faut qu?il soit omniprésent et substantiel. Il faudra que ce chambardement atteigne une masse critique qui le rend irréversible. Si c?est après les élections que les partis se proposent de se regrouper pour réagir, Préval aura le encore le haut du pavé, soudoyant quelques leaders de parti pour leur faire rabattre le caquet. Cela va de soit que pour les partis, il est obligatoire que cet accord soit pré-électoral. Et qu?ils comprennent surtout, qu?il y va de leur pertinence et de leur existence !


 


En tant que Démocrate, je m?en voudrais de me réjouir, comme Jean Bertrand Aristide l?avait fait publiquement lors de l?exclusion du RDNP par Herta Pascal Trouillot évoquant la raison d?état. Je dirais pour commencer « Jupiter rend fou ceux qu?il veut perdre ! »


 


Le CEP a publié une liste de 53 organisations politiques autorisées à prendre part aux élections de février et mars 2010, rejetant ainsi 16 autres, dont les plus notoires, Fanmi Lavalas, PARASOL, LESPWA, PDCH, Union, Escanp et Konba. Selon les déclarations des membres du CEP ce rejet est sans appel, mais sans élucider les motifs. Pour le parti lafanmi lavalas on laisse croire que le motif serait l?authenticité du mandat. On est en train de se demander si ce motif ne serait pas plutôt un prétexte pour forcer Aristide à abandonner le leadership de son parti ? La désapprobation de la communauté internationale au sujet du rejet de lafanmi lavalas sera ignorée comme pour le cas de la destitution récente du premier ministre.


 


Clairement conscients et convaincus de la distinction entre, le discours de lamentation, l?acte et l?action politique et surtout de la différence de leur efficacité ; Que doivent faire les partis exclus pour revendiquer efficacement leur droit de participation ? Voilà le hic ! Mais attention, les partis exclus doivent comprendre que s?ils veulent s?engager résolument dans cette lutte ; Ils ne peuvent pas non plus se permettre de se présenter à ce combat de coqs avec un canard sous les bras !


 


Il faut aussi reconnaître que Préval n?a pas, comme c?est le cas pour les partis politiques, qu?une seule corde à son arc, qu?une seule option. Il peut, usant les résultats électoraux, répartir stratégiquement des postes électifs à certains partis capables d?être les instigateurs du chambardement, pour affaiblir et diviser la coalition, résorber la crise électorale, obtenir sans coup férir la majorité qu?il convoite dans les deux chambres et enfin adopter les amendements qui lui conviennent.


 


Il ne faut pas s?illusionner non plus, que Préval ne soit pas le seul à avoir intérêt à amender la Constitution. Aristide qui vient de mandater son parti, dont l?inscription a été rejetée sans appel, se retrouve définitivement dans ce projet d?amendement de la Constitution de 1987 qui a été autant pour lui que pour Préval, un carcan contre la confiscation à vie du pouvoir. Pour les duvalieriens n?en parlons pas.


 


Force est de constater et surtout de comprendre que, les clans populistes de tous poils, de droite et de gauche se retrouvent aisément dans cette logique d?amendement, sans aucune réserve. D?ailleurs, il y a des hommes politiques qui maintenant veulent se forger un leadership à partir du fusionnement de ces deux clans populistes. Certes, n?ayant ni idéologie, ni doctrine, et la différence entre eux se retrouvant exclusivement qu?au niveau du verbe, théoriquement ils devraient pouvoir se fusionner. Cependant leur propension à la violence et à la xénophobie, créant et entretenant des sentiments de haine et de méfiance mutuels, les possibilités de rapprochement et encore moins de fusionnement, semblent être difficilement réalisable.


 


Un autre point crucial, certes très litigieux, qui sans aucun doute n?est pas des moindres, mais qui réveille et pousse au paroxysme, la haine, l?envie, la méfiance et la suspicion chez les populistes de tous poils, est le fait que, les amendements abolissant la limite des deux mandats non consécutifs, portera celui qui le premier assume la présidence au lendemain de la mise en application de ces amendements à confisquer automatiquement le pouvoir à vie ! Ne sont-ce pas là peut-être, les vraies raisons, de l?inscription par Aristide maintenant et ensuite en réaction les vrais motifs du rejet par Préval de lafanmi lavalas ? « Chat kônin, rat kônin ! » 


 


Les partis politiques veulent croire que la menace de chambardement à elle seule suffira pour contraindre Préval à faire des élections démocratiques, libres, honnêtes et crédibles. Alors que le monopole de la force de coercitions ne réside de fait et uniquement que dans les 9 mille paires de bottes de la Minustah ! Or jusqu’à présent la Minustah a collaboré et même devenu complice de fraude électorale en faveur de Préval qu?elle a replacé au pouvoir par le biais d?une violation constitutionnelle flagrante aux élections du 7 février 2006. De plus pour les dernières élections sénatoriales partielles, la Minustah n?a-t-elle pas réagi que par un acquiescement permissif et un satisfecit ? Peu importe l?angle sous lequel on veut percevoir, comprendre et situer Préval politiquement, il reste et demeure avant tout un produit incontestable de la Minustah, son satrape.


 


Quand la complicité de la Minustah dans la stratégie antinomique de Préval est plus que manifeste. Quelle garantie supposez-vous que l?intégration de la communauté internationale dans ce CEP, offre aux partis politiques et au peuple haïtien ? La présence de la communauté internationale au CEP, dans ce contexte, peut être plus encline à la légitimation des résultats frauduleux des élections qu?à la garantie de la qualité des élections et de leurs résultats. La communauté internationale consentira-t-elle à annuler ces élections et perdre ses 25 millions de dollars pour seulement faire valoir le respect de certains principes démocratiques en Haïti ? Pourquoi en juin de cette année, la Minustah n?a-telle pas forcé une annulation partielle du scrutin, comme l?ONU l?a fait en Afghanistan, après les dénonciations du vice-président du CEP ? Pourquoi n?a-t-elle pas accepté à financer le second tour en février 2006 et respecter les prescris constitutionnels ? Comment une pratique électorale belge a-t-elle pu supplanter les prescris de la loi-mère haïtienne ?


 


Certes, il y a des gens de bien et de bonne foi qui éprouvent une certaine quiétude d?esprit sachant que la communauté internationale n?acceptera pas un troisième mandat pour Préval. La question maintenant est de savoir, est-ce qu?on a un problème de personne ou de régime ? Il y a d?autres satrapes comme Préval, tapis dans l?ombre prêt à prendre la relève. On est en train de patauger dans le bourbier du populisme depuis 52 ans. On est devenu le pays le plus pauvre de l?hémisphère, à cause de cela ! Le peuple haïtien affamé est à bout de souffle et aux abois ! On est de plus classifié parmi les pays les plus corrompus du monde, pour la même raison ! L?enjeu ne peut être aujourd?hui que de rompre définitivement avec le populisme anachronique, pour embrasser la modernité et le développement durable. C?est ce besoin de rupture que Gérard Latortue n?a pas compris, n?a pas su assumer ou n?a pas voulu faire, de 2004 à 2006 ! Ayant choisi et accepté délibérément de jouer la partition que Juan Gabriel Valdés de la Minustah lui a assigné, il s?est attelé à remplir à la lettre et sans aucune réserve son rôle de 1er satrape. N?est-il pas maintenant réintégré après sa retraite, copieusement récompensé pour ses efforts et sa loyauté, avec des garanties de missions onusiennes prestigieuses ?


 


Vous conviendrez avec moi qu?à ce stade, que nous ne pouvons plus consentir à vivre dans les condition de dégradation de la réalité humiliante et inhumaine de la satrapie, exclus par la volonté du présent satrape du droit de participation aux élections, perdant ainsi tous droit et tout contrôle sur notre destin de peuple. Le malaise et la frustration qui s?emparent de la majorité des haïtiens, viennent du fait qu?ils se rendent compte que le gouvernement de Préval supporté par la Minustah uniquement concernée que par la stabilité militaire, ne se soucie guère de leur bien-être. Que l?opportunité d?alternance démocratique que les prochaines élections auraient dû leur offrir, pour changer de régime et améliorer leur sort, est déjà compromise par cette complicité manifeste entre le gouvernement de Préval et les occupants, qui veulent à tout prix imposer le maintien du statu quo. Que la permutation au pouvoir des satrapes de tous poils, ne saurait constituer une alternance démocratique, mais est effectivement une duperie pour le maintien délibéré du statu quo. Mise le dos au mur, laissée pour compte, appauvrie par le chômage, rongée par la misère, éreintée par l?analphabétisme, la maladie, la soif et la faim, sans aucun espoir d?un mieux-être, la nation haïtienne est obligée de se trouver par tous les moyens, un exutoire ! Alea jacta est !