Originally: La fin du bal

21 nov. 09 


Les soupçons de corruption qui pèsent sur la tête du 55e Président d?Haïti le placent sur une voie de non retour. Le dossier des 197 millions a été transmis de mains propres par l?ex Chef du Gouvernement à l?Envoyé spécial de l?ONU en Haïti, nul autre que Bill Jefferson  Clinton. Le renvoi du PM n?est qu?un coup d?épée dans l?eau. L?affaire d?Amaral Duclona fait du Président d?Haïti l?otage de la République dominicaine. Même sur la Belle Rive  le mal va mal finir. Dans son propre entourage une atmosphère de fin de règne se précise de plus en plus. Elizabeth n?est pas du tout bête. Elle  a renvoyé sine die les cérémonies nuptiales qui devraient faire d?elle la Prima Dona. N?est-ce pas! Les nouveaux membres du Cabinet sont inquiets et n?entendent pas laver les hardes sales de leur Chef afin d?éviter prochainement la vindicte populaire.


 


La retraite anticipée de Michèle Montas à l?ONU laisse augurer, dans un futur proche,  un changement de cap en Haiti. Elle n?a pas laissé volontairement ce poste qu?elle aimait tant au point de refuser l?offre du Président de se porter candidate aux prochaines élections. Elle convoitait la fonction de Secrétaire Général de l?ONU qu?elle jugeait plus prestigieuse  que celle de  Chef d?Etat d?un pays pauvre. Compte tenu de la dégradation de la situation politique  et de ses complicités avec le Gouvernement, elle n?est plus habilitée à être le porte-parole de l?ONU. En effet elle ne peut pas étre à la fois juge et parti. Tous ses rapports sur Haïti ont été perforés et classés puisqu?ils sont biaisés. La donne a changé à l?ONU avec la transmission des pièces à conviction déposées par un témoin à charge. L?aura de Bill Clinton fait ombrage certes à Michèle Montas qui ne peut plus soutenir aucun argument en faveur de son pote. Ce qui me tue, c?est qu?au cours de son passage aux Nations Unies, elle n?a pas profité pour crier justice pour son mari Jean L. Dominique assassiné, sous le gouvernement de Préval, depuis  le 3 avril 2000. A LA TRAKA PAPA !


 


Les élections anticipées  en vue d?assurer la sécurité du nommé présumé voleur  des 197 millions,ne font que précipiter les événements en soulevant la colère du peuple. Si les raisons retenues pour le renvoi de Michèle Pierre Louis sont : insécurité et émeute de la faim, les menaces sont encore plus imminentes aujourd?hui. Le 55e Président d?Haiti ne jouit d?aucun prestige dans l?opinion publique et perd son appui au sein de la Communauté Internationale. La timidité des Partis politiques à s?inscrire aux registres des élections est une mesure de précaution prise pour éviter la foudre qui bientôt va se déchaîner contre l?équipe au pouvoir. Les combines commandées en sous-main pour mettre une nouvelle machine politique en place et ravir le pouvoir une troisième fois, sont déjà vouées à l?échec. L?enfant gâté de Marmelade n?a aucune intention de jeter l?éponge. Il prendra la fausse allure d?un madré compère aussi longtemps qu?un acte d?accusation n?ait été dressé contre lui en bonne et due forme. Le processus est en cours.


 


Les jours passent mais ne se ressemblent pas. La population haïtienne commence à se réveiller de sa léthargie. Le déchouquage est dans l?air. La semaine dernière à Fort Liberté résonnait le tambour du rassemblement. Le 17 novembre au Cap près de 4000 personnes ont gagné les rues pour crier leurs frustrations face à leurs dirigeants corrompus. Canal 11 était sur place. Le leader de l?OPL du Nord a craché son fiel  au micro des journalistes. La Minustah n?a pas réagi, au contraire elle a accompagné les manifestant à Vertières. Le 18 novembre, il revenait aux jeunes de Port-au-Prince d?exprimer leurs déceptions. Comme si de rien n’était, le Chef des bandits a osé déposer une gerbe de fleurs fanées en l?honneur des Héros de l?Indépendance qui ont juré de ne pas céder un pouce du territoire à l?étranger insulteur. Peut-on fêter Vertières après avoir renvoyé l?Armée ? Le même jour il a pris l?avion pour les USA sous prétexte d?un voyage de santé. S?agit-il d?une invitation par le procureur de Miami sur l?Affaire Amaral  et la di lapidation des fonds publics? Les esprits avertis qualifient ce voyage impromptu de signe avant coureur de sa fuite prochaine.


 


L?historiogramme politique haïtien nous montre que les chutes de nos gouvernements commencent toujours en novembre pour s?intensifier en décembre. La permanence est décrétée. En effet le 5 Décembre la manifestation  aura lieu à Port de Paix Port de Paix, le 1er Janvier 2010 aux Gonaïves, pour  réclamer le départ du pays de la Minustah. Le brouillard politique s?épaissit pour emporter ses victimes généralement en février. L’arrestation de deux professeurs 12 étudiants et deux employés de  la Faculté des Sciences Humaines, l?incendie  au moins de deux véhicules marquent le commencement de la tragédie. L?agronome sans diplôme René Préval est rattrapé par son passé de fourberies et doit subir les conséquences de ses actes. La chance de rester au pouvoir est quasiment nulle.Il a assez bu, bamboché, piaffé et dansé. C?est la fin du bal.

Corruption, Vote-Stealing, an Unconstitutional Third Term: Préval Does It All with the Protection of the U.N.

With Préval, it was normal that the $197 million of Petro Caribe disappeared. He ditched Michelle Pierre-Louis because she ordered an audit. Fake elections, the quest for an illegal third term–he does it all behind the U.N. shield.

Originally: Les leçons à tirer de l?aventure Michèle Pierre-Louis

Les leçons B tirer de l?aventure MichPle Pierre-Louis


 


Les leçons B tirer de l?aventure MichPle Pierre-Louis


par Leslie Péan (12 novembre 2009)


La destitution de MichPle Pierre-Louis suivie de la nomination accélérée de Jean-Max Bellerive donne B voir une dimension du mal haVtien encore insoupçonnée. Les clous de la trahison ont été enfoncés dans les âmes de nos compatriotes avec célérité. Mais aussi avec dégoft. Le vernis démocratique a craqué sous la tentation autoritaire et une réelle volonté de nivellement par le bas, d?appauvrissement et de mendicité généralisée, ce que le parler populaire désigne sous le vocable de kokoratisation du pouvoir, du savoir, de la société et de la culture. Le président Préval n?a rien dissimulé. Il a laissé tomber le masque pour revenir B la case départ B cette graine de démon du ticouloute et du bacoulou qui constitue son essence. Il a tout mis B la surface en disant “Men Fanm nan pote Blan plent pou mwen”a pour se plaindre des remontrances de Soros et de Clinton lui demandant de laisser plus d?espace B MichPle Pierre-Louis pour qu?elle puisse gouverner.


La graine de démon a grandi. Elle a donné non seulement un arbre de douleur avec des sénateurs allumant les flammes de l?inquisition contre MichPle Pierre-Louis, mais aussi des fleurs de feu brflant tous les ministres qu?elle avait personnellement nommés dont Alrich Nicolas, Charles Manigat, Jean-Joseph Exumé, Olsen Jean Julien, etc. Le gouvernement Bellerive n?est donc pas du MichPle Pierre-Louis bis comme le dit le journal Le Matin mais plutôt du Préval pur et dur. En insistant pour que les fonds de la PetroCaribe qui s?élPveraient B prPs de 230 millions de dollars soient fiscalisés, comme le proposait avec fermeté Daniel Dorsainvil, ministre des Finances, le premier ministre MichPle Pierre-Louis précipitait la trahison du président René Préval B son encontre. Une trahison personnelle d?un homme se sentant acculé et qui en a profité pour éliminer Daniel Dorsainvil qu?il accusait de financer la campagne électorale de MichPle Pierre-Louis tout en lui tenant la dragée haute en ce qui concerne les fonds de PetroCaribe. Dorsainvil exigeait de la transparence dans la gestion de ces fonds dont 197.5 millions ont été décaissées dans le cadre du Programme d?urgence suite aux désastres survenus lors de la saison cyclonique de 2008 ainsi que la fiscalisation du solde atteignant 55 millions de dollars en Aout 2009.



Le syndrome d?hubris



Le président Préval était blessé par ce qu?il considérait Ltre une infidélité de la part de MichPle Pierre-Louis. Il avait pu supporter les rapports de son premier ministre avec Soros. Mais il était irrité B l?idée de la voir enlacer par le redoutable Bill Clinton. Il serrait son inquiétude contre sa poitrine devant les liens solides qui se tissaient entre les deux suite B la rencontre de Miami en aoft 2009 et aux flammes allumées avec cette flopée d?investisseurs potentiels qui visitPrent HaVti les 1er et 2 octobre 2009. C?en était trop. Il se sentait un outsider. Il était devenu un étranger dans sa propre maison. Le Blanc lui avait ravi sa place. Et pourtant le président Préval avait essayé de changer son image. Sans prestance et sans honneur. Il avait endossé le veston et la cravate. Mais toujours pour trahir la cause du droit et de la justice.


MichPle Pierre-Louis est tombée dans le piPge de Préval. Forte de ses liens d?amitié de longue date avec le président de la république, elle s?estimait B l?abri des intrigues de palais. Elle pensait donc qu?elle pouvait se lancer dans la course électorale pour 2010 étant donné que le mandat du président arrive B terme en février 2011. Madame Pierre-Louis avait oublié comment François Duvalier avait fait école avec le syndrome d?hubris dans ses manifestations les plus connues que sont les abus de pouvoir, la perte du sens des réalités, l?intolérance B la contradiction, les actions B l?emporte-piPce et l?obsession de sa propre image. Tous ses signes se retrouvent chez le président Préval B l?exception de l?obsession de sa propre image qu?il ne soigne pas particuliPrement. Mais en arborant une tenue vestimentaire négligée, le président Préval essaie encore de passer pour un simple mortel afin de tromper les autres et masquer son grand amour du pouvoir.


On se rappelle encore comment Duvalier avait laissé croire qu?il allait abandonner le pouvoir pour mieux identifier les aspirants B son poste afin de les éliminer. L?une des victimes de ce vieux stratagPme fut Lucien Daumec, son propre beau-frPre, qu?il arrLta le 25 décembre 1963 et fusilla de ses propres mains au Fort-Dimanche en juin 1964. MichPle Pierre-Louis croyait que les institutions fonctionneraient normalement suivant les lois et rPgles sans nécessairement recevoir la bénédiction du président sortant. C?est justement lB qu?elle s?est trompée dans un milieu politique monopolisé par les ratés qui reçoivent en surcroit le soutien de la communauté internationale estimant qu?ils sont les meilleures marionnettes pour garder leur peuple sous la domination et l?exploitation. MichPle a sous-estimé la politique féodale dans laquelle le chef choisit son successeur. Elle a oublié que les ratés ne vous ratent pas.



Un Ltre tout-puissant obscurantiste



Mais par-delB le narcissisme pathologique des kokorats, la poursuite effrénée du pouvoir conduit au meurtre et B l?assassinat de paisibles citoyens. C?est justement le cas avec Robert Marcello, directeur du Conseil National des Marchés Publics (CNMP), disparu sans laisser de traces depuis le 12 janvier 2009. La désinvolture avec laquelle le gouvernement de Préval traite cette disparition est révoltante. Qui pouvait avoir quelque chose contre Robert Marcello ? Comme le dit sa fille Rose : ” Si un reproche peut lui Ltre fait, c?est d?avoir, malgré son pragmatisme légendaire, été trop naVf envers l?Etat haVtien, d?avoir trop cru B la décence des uns et des autres ; d?avoir cru, mLme parfois par delB ses négations, qu?une autre HaVti est possible. Il croit que chacun sur cette île a droit B une vie décente.” (Rose Marcello, Montréal, Canada, 5 Février 2009.) Personne n?est B l?abri avec ces monstres au pouvoir et les forces armées de la MINUSTAH qui les cautionnent et les soutiennent.


Les 230 millions de PetroCaribe sont de l?argent public. Il s?agit d?un prLt accordé B HaVti par le Venézuela pour une période de 25 ans au taux annuel de 2%. Ces fonds devraient Ltre investis dans des activités rentables afin qu?ils puissent générés des revenus permettant B HaVti de rembourser au moment venu. Non seulement ce n?est pas le cas, mais de plus le président René Préval croit pouvoir dépenser cet argent B sa guise. Comme cela se faisait au temps du dictateur François Duvalier avec la caisse noire de la Régie du Tabac et des Allumettes. Qu?on publie dans la presse la liste, l?origine et le coft des biens et services achetés par la CNE avec les 86 millions obtenus des 197.5 millions de dollars du fonds PetroCaribe pour déterminer s?ils sont appropriés et moins chers ! L?inventivité du gouvernement en se protégeant derriPre les forces armées de la MINUSTAH et les subtilités juridiques du Programme d?urgence ne peuvent pas masquer la collusion, le népotisme, le copinage, les trafics d?influence, le favoritisme, les conflits d?intérLt, les appels d?offres truqués et les processus de soumission arrangés d?avance qui sont monnaie courante dans la gestion du fonds PetroCaribe.


Dans sa conception archaVque de la vie et de la société et dans son obscurantisme, le président Préval se veut un Ltre tout-puissant qui ne peut souffrir autour de lui des ministres et collaborateurs qui posent des questions. Il a acquis ce savoir desséchant quand il était premier ministre en 1991. Devenu président, il est donc resté fidPle B cette conception primitive du pouvoir du chef. Une conception enracinée dans ses actions quotidiennes et qui se lit dans ses yeux. Dans les regards furtifs de haine échangés avec les chimPres aux horizons réduits. Combien de fois le président Préval a signé un décret pendant que ses ministres en discutaient encore en plein conseil des ministres ? Sans scrupules. Préval veut encanailler tout le monde comme il l?a fait avec les sénateurs soudoyés pour interpeller MichPle Pierre-Louis. Sa prochaine cible est le systPme judiciaire qu?il veut mettre entiPrement B son service. La fougue frondeuse des juges de la Cour de Cassation l?irrite au plus haut point et il veut avoir autour lui des gens serviles d?une loyauté inconditionnelle. Pour assurer la réussite de ce que les courtisans dans les couloirs du Palais national nomment “opération troisiPme manda.”



Contre le calbindage



Les velléités d?indépendance du pouvoir judiciaire indisposent le président Préval qui veut utiliser la justice pour persécuter tous ceux qui ne marchent pas avec lui. De plus il veut pouvoir intervenir pour gracier et libérer les malfrats et gangsters avec lesquels il a établi une alliance structurelle. Au risque de se perdre. En effet, l?affaire Amaral Duclona lui revient en boomerang. Le moins qu?on puisse dire, le président Préval est B la merci des services secrets dominicains qui peuvent tout déballer s?il lui prend envie de faire B sa guise. En organisant dans six mois la destitution de Jean Max Bellerive comme on peut le subodorer avec les déclarations des sénateurs Jean Hector Anacacis et John Joel Joseph. Le président Préval avait lancé plusieurs grenades Amaral contre tous ceux qui ne voulaient pas de l?anarcho-populisme. De nombreux HaVtiens en sont morts déchiquetés par leurs déflagrations.


Mais dans le cas des diplomates français, les services secrets de l?Hexagone ont vite ramassé l?engin avant qu?il n?explose et l?ont renvoyé B l?expéditeur. La DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure, ex-SDECE — Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage), chargée des missions d?espionnage et de contre-espionnage B l?étranger, fouille dans l?épaisseur de l?histoire d?Amaral et remonte les pistes pour trouver les panneaux indicateurs menant au château fort. Le gouvernement est incapable de museler l?opinion et les vagues de la pensée sur l?affaire Amaral. Le président Préval a tellement traficoté avec ce malfrat que le procureur général dominicain est venu le questionner au Palais national.


Dans cette conjoncture malouk, ce ne sont pas les rPgles haVtiennes de chen manje chen qui doivent primer mais plutôt les universaux, c?est-P-dire les valeurs d?ordre universel que sont le juste, le vrai, le bien et les valeurs éthiques de base. Ces valeurs universelles promues par Aristote sont appelées B triompher en HaVti tout simplement parce que les HaVtiens sont des Ltres humains. Les coutumes de trahison que certains évoquent pour ne pas appeler B la mobilisation et au levé kanpé contre l?inacceptable doivent Ltre rejetées. Le calbindage haVtien qui considPre la trahison comme l?horizon indépassable de notre temps n?est que l?idéologie d?un ordre institutionnel qui crée sa propre forme de conscience. Justement pour faire échec aux traitres et aux espions, il faut faire appel B la foule. Á la multitude. Mais surtout pour ne pas continuer B reproduire un monde oj dix proposent de se rencontrer pour ne retrouver qu?un seul au rendez-vous, il faut commencer par penser autrement. En dehors de la facticité, ce que les anglo-saxons nomment “out of the box.” Par un autre formatage de la conscience. Pour une pensée critique qui soit une critique de la pensée dominante du calbindage.



Le symbole du mal



Malgré tout ce que prétend une certaine propagande qui nie toute solidarité dans notre formation sociale, l?éthique existe en HaVti. A ce sujet, certains partis politiques comme le PNDPH et le RDNP ont toujours pris leur distance par rapport au gouvernement Préval. Les partis politiques, tout embryonnaires qu?ils soient, subissant les offensives du fondamentalisme prévalien qui veut Ltre le seul B prétendre savoir comment organiser la société haVtienne, résistent B l?anarchie gouvernementale et au populisme qui lui est propre. C?est le cas avec l?OPL qui, malgré les conflits d?intérLt et les divergences d?opinion qui le traversent, reste dans l?arPne politique et dans le combat pour un ordre démocratique. Plus récemment, la FUSION des socio-démocrates s?est signalée par son courage et sa conviction en disant NON au président Préval en ce qui a trait B l?offre B Micha Gaillard du poste de Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique puis de celui de Secrétaire d?État B la Réforme Judiciaire dans le gouvernement Bellerive. Le président Préval a utilisé tous les arguments et leurs contraires pour tenter de convaincre Micha Gaillard qu?il fallait le suivre dans ce voyage sanglant qu?il prépare au pays, mais ce dernier lui a opposé une fin de non-recevoir. Son parti politique — la FUSION des socio-démocrates — était plus important. Bel exemple de résistance et d?éthique face B ce symbole du mal que représente Préval. C?est l?évidence de ce mal pouvant les engloutir tous qui doit cimenter le consensus des démocrates et des patriotes.


Par contre d?autres ont ouvert grand leur porte au premier appel. Il ne faudrait pas les condamner d?un revers de main. Nous sommes conscients que “ventre affamé n?a pas d?oreilles” comme le disait Caton. D?oj l?importance d?une grande alliance historique pour sortir HaVti de l?état de nécessité. Pour que les individualités puissent fleurir sans avoir le sort que le pouvoir des gangsters a réservé B Jean Dominique en Avril 2000 et auquel MichPle Pierre-Louis a échappé. Nombre de gens n?écoutent pas la voix de la raison pour dire NON au chef parce qu?ils ne peuvent pas joindre les deux bouts ou encore parce qu?ils ont peur pour leur vie. Nous charrions encore les séquelles de l?esclavage et la libre pensée n?existe pas. La réalité de l?existence en HaVti est qu?on ne doit pas oser dire NON au chef. Cela fait partie de l?idéologie haVtienne et du systPme de valeurs dominantes qui bloquent l?émergence d?un vrai projet émancipateur. En 1804, HaVti eut B faire reculer la raison de la force esclavagiste dominante B l?échelle mondiale. Mais le travail de libération des consciences s?est estompé sous l?offensive coordonnée des nouveaux maitres noirs et mulâtres alliés aux puissances extérieures. Le nouvel ordre international colonialiste a maudit HaVti en la maintenant sous embargo, en infiltrant ses agents secrets pour semer la division en son sein, en la criblant de dettes, en la menaçant de ses canonniPres et enfin en l?occupant par ses forces armées.


Aujourd?hui la présence des forces armées de la MINUSTAH renforce les tentatives nihilistes pour faire table rase de nos références historiques en propageant l?oubli. Il s?agit pour nous de récupérer dans nos traditions, habitudes et structures tous les éléments positifs qui peuvent contribuer B une régénération de notre potentiel de peuple libre et indépendant. Dans ce combat, pour que la taupe finisse par l?emporter, il faut Ltre partout pour faire triompher la force de la raison. Face B un pouvoir qui n?a comme ultime arme que la déshumanisation, les démocrates et les patriotes se doivent de cerner l?obscurité par tous les moyens jusqu’B ce qu?en sorte la lumiPre du jour.


Soyons tous ensemble contre la terrifiante réalité d?un pouvoir qui utilise la violence des gangsters enrobée de celle des casques bleus de la MINUSTAH pour dénier aux HaVtiens leurs qualités d?Ltres humains. La solution est proche : restons collés B la logique rationnelle du logos. Les leçons B tirer de l?aventure de MichPle Pierre-Louis sont importantes. Partie sur un refus d?institutionalisation de la vie politique en croyant pouvoir gouverner en dehors des partis politiques, MichPle Pierre-Louis s?est appuyée principalement sur les forces internationales du grand capital pour se faire un espace sur un terrain politique miné. En idéalisant ces forces de la communauté internationale en lieu et place des organisations politiques, paysannes, ouvriPres, syndicales, étudiantes, juvéniles et patronales du terroir, elle n?a pas réussi B ériger un solide front pour faire face au kokoratisme qui détruit les fondements dans lesquels sont enracinés les valeurs communes nationales. Le langage utilisé contre elle dPs le début par les sycophantes pour qu?elle ne soit pas portée au pouvoir, les moyens employés et les mécanismes mis en Éuvre pour l?en écarter renvoient B ce que disait Berthold Brecht que “le ventre est encore fécond, d’oj a surgi la bLte immonde”. Pour contrer ce fascisme qui gesticule avec ses relais médiatiques et l?appui logistique et militaire de la communauté internationale, le combat contre l?insignifiance doit s?armer d?une consistance qu?elle ne peut trouver que dans les profondeurs de notre pays.

Originally: Des milliers d?universitaires capois

Des milliers d?universitaires capois joint à des jeunes en provenance du Nord-Est du pays ont manifesté,mardi dernier dans les rues de la cite christohienne  contre ?l?occupation du pays par une force étrangère?.
Les manifestants qui ont parcouru différents artères de la ville se sont  arrétés au pied des monuments de Vertières pour,appuyé une pétition réclament le départ du Pays,de la Minustah,considérée par les protestataires comme une force d?occupation.
?Après Fort-Liberté,nous sommes ici au Cap-Haitien,à la veille des 206 ans de la Bataille de Vertières,pour réclamer,un calendrier de depart de la Minustah?
?Cette force d?occupation ne profite qu?au pouvoir en place,au détriment du peuple haitien,qui continue de patauger dans la misère,l?insécurité.
Reprenant des extraits de la “Pétition”  les manifestants estiment que “la présence coloniale des Nations Unies sur le territoire d’Haïti à travers ses soldats, ses contingents armés et ses proconsuls constituent une entrave à l’indépendance nationale et à l’exercice de la souveraineté nationale du peuple haïtien”.
Les manifestants se proposent de manifester,une nouvelle fois,à Port de Paix,le 5 Decembre ,aux Gonaives,le 1er Janvier 2010 pour continuer d’exiger, le départ du pays de la troupe onusienne.





Piden en Haití que ONU saque tropas Minustah

En los últimos días ha habido protestas de grupos organizados en un denominado Campamento Patriótico para el Salvamento Nacional, que se movilizan en distintos puntos haitianos reclamando la salida de la tropa de la ONU.

EL CAMPAMENTO PATRIÓTICO PARA EL SALVAMENTO NACIONAL 
Petición contra la ocupación del territorio haitiano por las Fuerzas de las Naciones Unidas.


–       Considerando que la presencia colonial de las Naciones Unidas en el territorio de Haití por medio de sus soldados, los contingentes armados y procónsules constituye un obstáculo a la independencia nacional y el ejercicio de la soberanía nacional del pueblo haitiano.


–       Considerando que la ocupación de la ONU constituye una afrenta a la dignidad nacional, vulnera el derecho a la libre determinación del pueblo haitiano, viola el derecho de los haitianos a desplazarse y auto-administrarse, y es un insulto a la  Primera República Negra Independiente del mundo.


–       Considerando que el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas deben poner fin a la ocupación que daña la imagen del país y herido el orgullo nacional.


–       Teniendo en cuenta que la comunidad internacional siempre ha escogido los menos talentosos de nuestros ciudadanos a dirigir la nación para llegar a la situación actual.


–       Considerando que los haitianos, espíritu amante de la libertad y de la justicia con un sentido del Estado han sido siempre rechazados por los que han preparado la ocupación de las tierras nacionales.


–       Considerando que el equipo propulsado por el timón de los asuntos del país por el imperialismo de América Latina ha hecho todo lo posible para mantener las fuerzas de ocupación para proteger sus intereses estrechos, dejando a la población en su cuenta y riesgo.


–       Teniendo en cuenta que el pueblo haitiano tiene la madurez suficiente para tomar el control de su destino.


–       Teniendo en cuenta que la gente no ha solicitado la presencia de tropas extranjeras y los soldados sobre el terreno de Dessalines y Petion para garantizar su seguridad.


–       Teniendo en cuenta que el país ha formado buena gente con un sentido del Estado y el interés público para hacerse cargo del destino nacional.


–       Teniendo en cuenta que la presencia de soldados de la ONU es para el pueblo haitiano un insulto a la dignidad nacional de Haití y al honor de uno de los primeros miembros fundadores de la ONU.


–       Teniendo en cuenta que el dinero gastado por la MINUSTHA no tiene ningún impacto en la economía.


–       Teniendo en cuenta que los fondos gastados por la MINUSTHA son los recursos financieros que la comunidad internacional pone a disposición del pueblo haitiano.


–       Considerando que preferiblemente este dinero gastado por la MINUSTHA puede ser racionalmente utilizado para crear una fuerza nacional con el fin de proteger el territorio, llevando a cabo acciones de desarrollo visible, proteger el medio ambiente, promover y consolidar la democracia en Haití.


–       Teniendo en cuenta que la cultura de la paz, su mantenimiento y desarrollo deben ser endógenos.



Nosotros, los ciudadanos siguientes, aceptamos a firmar esta petición pidiendo:



a)     a todos los organismos internacionales y embajadas extranjeras a respetar el derecho del pueblo haitiano a la libre administració n y ayudar a las personas que han contribuido a los ideales universales de progreso y de la humanidad a recuperar su soberanía;


 


b) a los gobiernos extranjeros que proveen a los soldados que forman el contingente militar de las Naciones Unidas en Haití para repatriar a sus soldados que se encuentran actualmente en Haití y para quedarse permanentemente en el envío de nuevas tropas en el país.


 
c) al gobierno de los E.U., la Unión Europea , al Secretario General de las Naciones Unidas, al Parlamento Europeo y a todos los países amigos de Haití a respetar el derecho del pueblo haitiano a vivir en un territorio independiente y operar las instituciones según los principios republicanos de la soberanía nacional fuera de los lazos de los soldados de la ONU ;


 


d) a la comunidad internacional a mantener y transferir a los órganos competentes del presupuesto de la MINUSTAH en Haití por un período de cinco años para apoyar a las instituciones de Haití para la protección de la patria, la seguridad y la democracia.



 Pedimos de inmediato:


1 – Un calendario de tierras desocupadas, es decir el momento de la salida de tropas nacionales de las Naciones Unidas;


2 – Poner en marcha mecanismos que conducen a la formación de una nueva fuerza de policía para proteger el territorio nacional;


3 � laa retirada de los procónsules de las Naciones Unidas que, dictando órdenes a las instituciones nacionales, impedir la expresión de la soberanía popular;


4 – recuperar el control del país por los talentosos hijos e hijas que manifiestan una conciencia nacional y  un sentido de interés común.
                                           


Hecho en Port-au-Prince, el 28 de septiembre de 2009


A raíz de la firma:
Guichard Dore
Leslie Péan
Vernet Larose
El senador Rudolph Henry Boulos


Jean Erich Rene
Cónsul Harry Joseph
Erve Malbranche
El Embajador Yves Edwige Lalanne
John H. Charles
El Dr. Gregory Eugene Jr., Presidente del PSCH
Catel Audan
Alceus Pierre Présendieux
Reynold Macéus
Ricot Macena
Louidort Moreau
Policar Théodort
Wesly Pierrot
Joceline Charles
Marie Lena Dieujuste
Alcindor Thélusma
Señor Maceline
John Henry Abner
Cleopha Salendier
Wilken Pauleus
Francine Alcide
Fleurancine Roland
Alain Fleurant
Makendy Altenor
Alfonse Dios!
Josius Delandier
Rockefeller Jerónimo
Joel Roland
Hubert Frank


Valguerre Roland


Julie Démosthène


Alex Chérubin


Marceline Rayomd


Jean-Marie Philostène


Emmanuel Présendieu


Chantal Vilaire


Anne-Marie Dorenancourt


Jean Maxène Ilofils


Elienne Noël


William  Sterlin


Jérémy Louidort


Clifford Anthony



Nota : Se invita a todos los patriotas a firmar esta petición histórica para decir no a la ocupación del territorio y claro que sí a la propiedad de destino nacional por el hijo e hijas de Haiti.

Dégringolade vers un pouvoir dictatorial

Ce que Mr Préval cherche à imposer au pays, c’est un pouvoir dictatorial qui exige à ce que tout le monde rentre dans la danse, au pas et dans le silence. Pas une tête ne doit se relever. On plie l’échine, on se tait et on obéit.

  An nou leve Kanpe pou nou  rele anmwe kont Fós Nasyon Zini ki okipe Peyi Dayiti pou l  topizi Pèp la.

Lè nou konsidere ke Sólda Nasyon Zini yo  ak tout Restavek li yo, se yon zo pwason ki koke lan gój pèp ayisyen yan e ki kwape Endepandanas li  ak tout Souverènte l  kom nasyon

 Lè nou konsidere ke okipasyon Fós Loni yan  se yon zak maspinay pou dinyite pèp ayisyen, se yon derespektans ki ban n degoutans, yon radyès pèmèt  ki chatre dwa ke nou genyen pou nou dirije tèt nou pou kont nou, pou nou koke panyen nou kote men nou ka rive, se yon plot krache ke yo voye lan figi Premye Repiblik Nwa ki te pran endepandans li sou la tè .

 

Lè nou konsidere ke  Konsey Nasyon Zini yan dwe mete yon pwen final lan okipasyon sa a ki sal figi peyi ya e ki blese tout yon nasyon jis lan zo.

 

Lè nou konsidere ke  Kominote Entenasyonal la se moun ki pi pa kapab yo lan pitit Tè Dayiti, moun ki pa konnen G – A: GA lan fey malanga, se yo ke l chwazi pou dirijan. Depi l te bann yon Bèbè lan plas Filibè, nou te santi gen yon rou lan kabwèt la ki pat roule ! Se lan mache zoukoutap saa ke nou tonbe lan tchouboum nou ye jodiya.

 

Lè nou konsidere ke Pèp ayisyen malgre tout tribilasyon l, li pa janm vann drapo l pou grenn ble, e li toujou goumen pou libète l ak jistis tankou an 1804, dwèt li pat janm tranpe lan okenn sós debakman Fós Loni, li pat janm lan góg magóg ak okenn demagóg .

 

Lè nou konsidere ke se atoufè ke  altèmondyalis yo te djake sou chèz boure ya , gras a kadejak ke Fós Okipasyon LONI yo te fè lan eleksyon 2006 la, pou yo ka fè chita yo pi byen, souse peyi ya epi  lage zo ak po wa bay pèp ayisyen yan. Epi jounen jodiya yo di l naje pou l sóti

 

Lè nou konsidere ke Pèp Ayisyen se yon grandèt li ye, li gen ase konprann pou l distenge zannanna ak pengwen, sètadi pou l chwazi sak bon pou li.



Lè nou konsidere ke  pèp Ayisyen yan pat janm te envite okenn moun, okenn peyi etranje pou yo voye solda vini pile tè Desalin ak Petyon wan pou ba l  sekirite.



Lè nou konsidere ke se pa Kayen selman ki pitit tè Dayiti. Peyi ya gen moun ki gen repondong, ki gen bon jan santiman, ki pap troke yanm pou po, ki konnen sa yon Leta ye e ki gen bon lisans lan ponyèt yo pou yo ka pran volan peyi ya mennen l, san tèt fè mal, lan bon chimen devlopman



Lè nou konsidere ke presans Fós Loni yo se yon kout ponya lan do, yo bay pèp ayisyen, se yon zak asasinay yo fè sou Peyi Dayiti ki youn lan premye manb fondatè LONI.



Lè nou konsidere dividal lajan ke MINUSTHA depanse  san pèp la pa janm wè kote jou louvri lan poch li.



Lè nou konsidere ke mago saa  MINUSTHA ap manje ya se tout Kominote Entenasyonal la ki kotize pou yo bay Pèp ayisyen yan yon la vi miyo .



Lè nou konsidere ke  pil ak pakèt lajan saa yo depanse pou MINUSTHA, li ta pi bon si nou ta itilize l pou nou kreye yon Fós Nasyonal pou Proteksyon Teritwa nou ki ta gen pou misyon pou l patisipe lan yon seri de projè nasyonal tankou rebwazman, operasyon predezas ak posdezas, fè demokrasi ya vini dyanm.



Lè nou konsidere ke  la pè se pa yon flè lasezon. Vrè pè ya se lan kè nou li dwe chita pou nou ka viv lib e libè lakay nou san  kè kase, san pèsonn pa mande nou : De ki prevyen ? De ki mannigans ?.



Nou, menm Pitit Jan Jak Desalin ak Petyon nou siyen lèt saa, pou nou mande :



a)   Tout oganizasyon entènasyonal, tout biro kap okipe zafè peyi l ak lot peyi, pit kon poro, pou yo respekte dwa pèp ayisyen genyen pou l mennen tèt li. Nou te goumen anpil pou dwa lot pèp pou yo gen souverènte yo, sitou lan Amerik la.



b)     Gouvènman ki voye solda yo lan Fos Nasyon Zini ya, tan pri souple, alsa yo pou nou. Epi koupe n sa sèk, pou tout tan.



c)   Gouvènman ameriken, Inyon Eropeyèn, Sekretè Jeneral  Nasyon Zini,  Palman Eropeyen,tout pisans ki di yo se zanmi Ayiti e ki respekte dwa pèp pou yo viv sou yon Tè endepandan, pou l fè Enstitisyon repibliken yo mache san l pa bezwen gen Solda LONI ak baton dèyè l;



d)     Kominote Entènasyonal, lajan l tap peye Solda Loni yo, tan pri souple mete l lan kès Leta Ayisyen pou yon lót 5 kan pou l kapab gen ase fós pou l pèmet enstitisyon pa nou bay sekirite, proteje pèp la e simaye demokrasi.



San pedi tan nou vle :



1-      yon almanak ki montre nou tankou dlo koye ki jou, ki dat,ki mwa, ki lane, Solda Nasyon Zini yo ap rache manyók yo bannou tè ya blanch san di pètèt ni wa di;


2-      ke yo komanse bat tanbou rasanbleman yon lót fos piblik nasyonal pou proteje tè Dayiti.;


3-     Fè restavèk LONI yo kap pase lód lan tout Biro , pou yo anfondre peyi ya pi plis,  al kanpe byen lwen.



4-     Mete sou gouvènay Peyi DayIti Pitit fi l ak Pitit gason l ki respekte manman yo ak papa yo, ki pa janm vann konsyans yo pou dola, ki renmen frè ak sè yo  e ki ta anvi ke sak bon pou yo wa,  bon pou lót yo tou.


 


Pótoprens jou ki te 28 septanm 2009



Moun ki siynen se :

Dismissal of Michèle Pierre-Louis: The Forces of Disorder Have Won a Round

Her ouster a worrying sign for Haitians seeking in vain decent leaders who would build a government responsive to the nation?s poor majority. She stood in the way of some powerful people making a lot of money.

Un acte important d’auto-détermination (Version en français)

La Rencontre patriotique pour une stratégie de sauvetage national a réuni les chefs de file de l’intelligentsia haïtienne de Port-au-Prince et de la diaspora au sein d’une session marathon pour une réflexion sur le futur du pays.

Originally: Affaire Amaral Duclona : premier interrogatoire du Président de la République

Affaire Amaral Duclona : premier interrogatoire du Président de la République
Avec la visite du Procureur de Santo Domingo au Palais National, Préval a subi son premier interrogatoire dans le cadre de l’affaire d’Amaral Duclona. Préval vient de créer une jurisprudence en reconnaissant la portée extraterritoriale des lois dominicaines sur toute l?ile d?Hispaniola. Le Procureur de Santo Domingo, peut, à l?avenir, demander à l?armée dominicaine de lui prêter la main forte pour procéder à l?arrestation du Chef de l?Etat Haïtien au cas où Monsieur Duclona continuerait à faire des déclarations de plus en plus embarrassantes pour le chef de l?Etat. La MINUSTHA ne fera rien pour protéger le Chef de l?Etat parce que cette clause ne fait pas partie de son mandat.
La pénétration du procureur dominicain dans l?enceinte du Palais National pour interroger le Président lui demandant de certifier l?authenticité des pièces d?identité du prévenu Duclona apparait comme un acte d?inculpation du Président de la République.
S?il ne s?agissait pas d?un acte d?inculpation, le procureur Dominicain, Radhamés Jiménez Peî±a, devrait, par commission rogatoire, demander à son homologue haïtien, le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, de procéder à l?authentification des pièces d?identité du prévenu Duclona. Dans un deuxième temps, le Ministre de la Justice de la République Dominicaine devrait demander à son homologue haïtien de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faciliter l?extradition du Prévenu Duclona en France.
Le Procureur général de la République Dominicaine , Radhamés Jiménez Peà±a, sautant tous les verrous administratifs, diplomatiques, judiciaires et protocolaires, se présentait directement au Palais National pour s?enquérir des informations du Chef de l?Etat qui lui a remis des documents d’identité en vue de l’extradition vers la France de l’ancien chef de gang de Cité Soleil (banlieue nord de la capitale), Amaral Duclona.
Selon le protocole de la diplomatie judicaire, le Procureur général de la République Dominicaine, Radhamés Jiménez Peà±a s?est présenté en chef de l?action publique de son pays pour interroger le Président Haïtien. Préval a subi un interrogatoire en bonne et due forme. Plusieurs Chefs d?Etat étranger en fonction sont en prise avec la diplomatie judiciaire.
La question de la diplomatie judiciaire fait du tapage entre plusieurs pays (France/Rwanda, France/Djibouti, Belgique/Sénégal). La Faculté de droit de P-au-P a beaucoup de choses à faire !!
C?est toute la trame de l?intelligence haïtienne qui part avec cette percée fulgurante du procureur dominicain au Palais National. La souveraineté Nationale est écornée.
Le procureur Dominicain, traversant les portes du Palais National et demandant au Président de la République d?identifier et de lui remettre des documents pour extrader un prévenu réputé dangereux qui a cité le nom du Président dans divers actes malhonnêtes, a accumulé beaucoup d?informations compromettantes sur le Chef de l?Etat. Préval pourrait citer à comparaitre au Parquet de Paris, à titre de témoin, dans la cadre de l?instruction de l?affaire Duclona.
Au-delà du simple personnage de Préval, c?est la Fonction du Président de la République qui est souillée avec le mandat de perquisition exécuté en personne par le Procureur général de la République Dominicaine, Radhamés Jiménez Peà±a, au Palais National. Le cité jurisprudentiel de l?introduction d?un Magistrat dominicain au siège de la Présidence de la République pour interroger le premier personnage de l?Etat sur les démêlées d?un bandit de grand chemin avec la justice pénale désacralise la fonction présidentielle. Comment en est-on arrivé là ? L?affaire Duclona, qui devient une affaire d?Etat, éclabousse non seulement notre diplomatie mais également la morale républicaine!
Après la destruction économique et sociale aboutissant à l?occupation d?aujourd?hui, les implications internationales de l?affaire Duclona fragilisent la présidence haïtienne. Quand le Camp Patriotique défend l?indépendance nationale et réclame l?exercice de tous les attributs de la souveraineté nationale par l?Etat Haïtien c?est parque nous savons les dangers et le contour du jeu international. Le Président Préval s?est entouré d?un train de flatteurs qui lui disent tous les jours, « Excellence vous êtes beau, excellence, il y a une femme qui vous attend, Preyidan pa okipe Misye ». Ils refusent de dire au Président de la République la vérité quoiqu?il advienne. Ils disent au Président ce qu?il veut entendre. Les Ambassadeurs qui assistaient à l?interrogatoire du président étaient là à titre de témoins. Nous sommes dans le jeu de la diplomatie judiciaire.
Pour comprendre la diplomatie judiciaire, un phénomène récent de l?histoire internationale, il faut s?enquérir des informations auprès de l?actuel Président de Djibouti, Monsieur Ismaà«l Omar Guelleh. Il peut expliquer mieux ce qu?il entend par la diplomatie judiciaire avec ses démêlées avec le Parquet de Paris dans le cadre de l?affaire Borrel (magistrat français assassiné à Djibouti).
L?introduction d?un procureur dominicain au Palais National, c?était inimaginable il y a 20 ans. C?est pour la Première fois qu?un pareil acte est produit dans les annales de l?histoire du pays. Malheureusement, je n?ai pas lu des interventions des hommes politiques et des intellectuels haïtiens sur cette gifle qu?a reçue l?institution de la Présidence. Au-delà de la personne de René Préval c?est la Présidence en tant qu?institution qui est menacée. Tout le rituel et l?aspect protocolaire de la Fonction du Président de la République sont éclaboussés.
Les Intellectuels dominicains nous rient. Ils sont contents. Messieurs, il faut prendre le pays au sérieux.

Originally: Thèmes de l’Emission de la Semaine

Thèmes de l?Emission de la semaine 


Orlando le 23 octobre, 2009


                                                       


Actualités Politiques : Grandes Lignes


Bonsoir chers auditeurs. Vous écoutez sur les ondes de Radio Classique Inter, l?émission Actualités Politiques, Grandes lignes, animée par Robert Bénodin.


 


Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, l?économiste, banquier et ex-directeur technique de l?avant dernier CEP, Jacques P. Bernard, opinant sur les élections afghanes et haïtiennes.


 


Jacques Bernard, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.


 


RB : En Haïti vous étiez directeur technique de l?avant-dernier CEP. A l?occasion des élections en Afghanistan, le gouvernement américain vous a dépêché auprès des autorités électorales afghanes.


Quelles ont été vos responsabilités ?


 


JPB : Juste une petite correction, j?étais le directeur général de l?avant dernier CEP. Donc je coiffais non-seulement la partie technique et aussi d?autres fonctions de ce CEP. En effet j?ai été dépêché par le gouvernement américain pour faire partie d?une équipe de soutien aux élections afghanes. Une équipe composée de membres du Département d?état, du Pentagone, de l?Armée, de la USAID et d?autres agences du gouvernement américain, ainsi qu?un Haïtien, votre serviteur.


J?étais responsable de la coordination de toutes ces expertises, de les canaliser et les intégrer dans tous les aspects du processus électoral. Le groupe était supervisé par un ancien ambassadeur américain en Haïti, monsieur Timothy Carney. Nous avions contribué à identifier des déficiences un peu partout dans le processus électoral, tant au niveau de la Commission Electorale Indépendante de l?Afghanistan qu?au niveau de la Commission des Plaintes Electorales. Nous avons travaillé avec le PNUD qui était en charge de certains aspects techniques du processus électoral. En résumé mon rôle était d?identifier les déficiences, de placer les experts là où il le fallait et d?intervenir des fois directement. C?était un rôle assez important. L?équipe a fait un travail extraordinaire. Nous avions contribué énormément au succès de ces élections. Nous savions qu?il y a eu énormément de fraudes. Malgré toutes ces difficultés, le fait que l?Afghanistan soit un pays en guerre, nous avions pu en dépit de tout réaliser ces élections.


 


RB : A peine revenu de l?Afghanistan après 4 mois, Vous repartez pour Kaboul incessamment.


Quelle est la raison de ce retour immédiat ?


 


JPB : La constitution afghane a certains points communs avec celle d?Haïti. Pour être élu au premier tour il faut pouvoir obtenir la majorité absolue. Il y a eu tellement de plaintes et de fraudes dans certaines provinces, que la Commission électorale avec notre aide a mené des investigations et a pu identifier un certain nombre de bureaux de vote, à peu prés 3,400 qu?on a dû réexaminer pour rejeter certains bulletins de vote. Après la compilation des bulletins annulés, le Président Amid Karzai qui avait au début 54.6% des voix, a eu en fin de compte un pourcentage inférieur à 50%. Aucun candidat n?ayant obtenu la majorité absolue, la constitution afghane fait obligation à l?institution électorale d?organiser un second tour. Le second tour aura lieu le 7 novembre 2009. On m?a demandé de me rendre à nouveau en Afghanistan pour reconstituer l?équipe et reprendre le rôle que l?on a eu. 


 


RB : Les élections afghanes ont été à la une à travers toute la presse internationale. Elles ont fait couler beaucoup d?encre, tant sur les faits que sur les interprétations et spéculations.


Parlez nous un peu de l?organisation de ces élections ?


 


JPB : Ces élections étaient organisées comme celle de 2006 en Haïti. Les paramètres étaient à peu près les mêmes. On a installé des centres de vote ayant des bureaux de vote à l?intérieur. Le décompte des voix se faisait au niveau des bureaux de vote. Les résultats étaient transcrits sur des procès verbaux, dont les copies étaient affichées aux bureaux de vote, remises aux représentants des candidats et l?original envoyé au centre de tabulation. On a publié sur l?internet les résultats partiels comme en Haïti. Après la publication des premiers résultats, il fallait entendre les plaintes. A ce point là le tribunal électoral est entré en action. Il y a eu beaucoup de bulletins qui ont été annulés. Ceci a forcé un second tour. Ceci explique un peu mon retour précipité en Afghanistan après une semaine de repos à Washington. Je repars demain matin pour Kaboul.


 


RB : Le premier tour des Présidentielles et des Conseils Provinciaux a été entaché de fraudes et d?irrégularités. La Commission de plaintes électorales impose le second tour.


De quoi s?agit-il ?


 


JPB : Il faut comprendre la structure de la société afghane. L?Afghanistan est composé de quatre grands groupes ethniques. Les Pashtouns à l?Est et au Sud qui représentent entre 45 et 60% de la population. Au centre ceux sont les Hazâras qui couvrent quatre provinces. Au Nord ceux sont les Tadjiks et les Uzbeks. Malheureusement les divisions ethniques sont assez profondes. Le vote reflète cette réalité. Le président Karzai a gagné toutes les provinces de l?Est et du Sud. Le Dr. Abdullah Abdullah a remporté les provinces du Nord et de l?Ouest. Au centre c?est le candidat Bashardost qui a gagné une province. Au Sud et à l?Est ceux qui étaient chargés de gérer les élections, ont été impliqués dans des cas de fraude extrêmes. Les résultats partiels accusaient 5.6 millions d?électeurs. Après l?annulation des bulletins frauduleux, ce chiffre est tombé à 4.5 millions. Il y a eu à peu près 1 million de bulletins d?annulés pour fraudes électorales. Des ces voix le président Karzai en a perdu 76% et Abdoullah la balance. Le vote a été influencé surtout par l?ethnicité. Cependant il faut le reconnaître, malgré l?énormité du nombre, qu?il ne représente que 14% de la totalité du suffrage. D?après les observations des Etats-Unis et des Nations-Unies 86% du suffrage ont respecté les normes reconnus par l?international.


L?Afghanistan est un pays en guerre. Les Afghans ont bravé le danger. Il y a eu 15 membres de bureaux de vote tués, plusieurs blessés et mutilés par les Talibans. Vue l?environnement dans lequel on fonctionnait les élections ont pu se faire selon les normes avec un certain degré de succès.


 


RB : Quels sont les types de fraudes qui ont été détectés et le nombre par type ?


 


JPB : La Commission de plainte électorale avait établi deux critères pour isoler les cas de fraude. Le cas de bourrage d?urnes est le type de fraude le plus courant. Parce qu?il y a des techniques établis pour le prouver, on a pu facilement détecter ces cas de fraude. Il y a eu aussi des cas de fraude, où le décompte dépassait le nombre de bulletin alloués à un bureau de vote. Il y a eu des procès verbaux qui ne correspondaient aux décomptes. On a isolé ces bureaux de vote. Ils étaient à peu près 3.400.


 


RB : Peter Galbraith, le deuxième personnage des Nations Unis en Afghanistan a accusé l?ONU de tenter de minimiser l?ampleur des fraudes et irrégularités électorales.


Partagez-vous ses opinions ?


 


JPB : Je dirais que non. Son rôle était précisément de prévenir la fraude. Ayant examiné toutes les procédures et ayant découvert certaines faiblesses, j?ai eu une conversation avec lui une ou deux semaine après mon arrivé en Afghanistan. Je lui ai tout expliqué. Malheureusement, il n?a rien voulu entendre. C?est le cas d?un responsable qui ne comprend pas l?ampleur d?un problème prend les devants pointant les autres du doigt pour se disculper. En réalité il y a eu des cas de fraudes nous le reconnaissons. Mais il y a eu aussi la mise en place de procédure pour y remédier. Le fait est que nous allons vers un second tour.


 


RB : Quel intérêt a-t-il a commettre une telle gaffe ?


 


JPB : On a été pris par surprise par l?ampleur de la fraude. Cependant ces cas ont été confinés en majorité dans certaines provinces du Sud et de l?Est. Peu être qu?on a cru tout au début que ceci était répandu sur tout le territoire de l?Afghanistan. Après investigation on s?est rendu compte que ces cas se concentraient en majorité que dans une région de l?Afghanistan. Et on a résorbé le problème.


Il a réagi négativement trop tôt. Il a été sévèrement critiqué. Le Département d?état a pris position contre lui.


 


RB : Pensez-vous que les résultats de ces élections reflètent vraiment l?expression de la volonté générale du peuple Afghan ?


 


JPB : Je le crois. L?élection présidentielle se faisant en Afghanistan par suffrage universel. Et l?ethnicité étant la base fondamentale du vote. Tous les présidents de l?Afghanistan viennent de la tribu majoritaire, les pashtouns. Basé sur ce fait politique, je crois que les résultats reflètent l?expression de la volonté politique de la majorité.


 


RB : Quel est l?effet de l?analphabétisme sur les complications et problèmes électoraux ?


 


JPB : Ça a un rôle assez important. La société afghane est jusqu’à présent gouverner par des chefs, qui ont le droit de vie et de mort sur les membres de leur tribu. Au moment des élections on attend le mot du chef de tribu. La notion d?un homme une voix n?existe pas pour la majorité des Afghans.


L?analphabétisme joue un rôle très négatif dans toute société où la majorité est analphabète.


 


RB : Il est maintenant question de négociations entre les deux compétiteurs pour la présidence Amid Karzai et Abdullah Abdullah pour éviter le second tour. 


Cette solution est-elle viable ?


 


JPB : Je dirais que non. Si on veut aller vers la Démocratie, il faut accepter le verdict de la Démocratie. Je n?ai aucun problème à ce qu?il y ait des négociations. Je l?encouragerais. Abdullah ayant eu 30% des votes, c?est une minorité très importante. Le président Karzai devrait faire énormément d?ouvertures pour encourager la diversification et l?intégration des minorités. Cependant, je ne crois pas que ces négociations devraient conduire à l?élimination du second tour. On a déjà dépensé 500 millions de dollars pour ces élections. Il faut compléter le processus électoral. Tout en tenant compte de l?élément ethnique et de la nécessité d?inclusion, il faut qu?il y ait quelque part un besoin de bon sens qui porte le leader majoritaire à comprendre l?obligation qui lui est faite d?inclure les autres ethnies.


 


RB : D?après ce qui est publié dans la presse internationale, Karzai est lié au Talibans.


Est-ce vrai ?


 


JPB : Ce ne serait pas étonnant qu?il y ait des liens entre eux. Parce que les Talibans sont de la tribu des Pashtouns. Karzai est Pashtoun. Il vient de la province de Kandahar. Il y a un mouvement insurrectionnel énorme dans la province de Kandahar.


En tant que président de l?Afghanistan Karzai, il a plus d?intérêt dans la stabilité que dans les mouvements insurrectionnels. Il n?a aucun intérêt dans une guerre qui ne lui apporte rien de positif.


 


RB : Pour la reformulation de sa politique extérieure en Afghanistan, le Président Barack Obama semble attribuer un poids non-négligeable aux résultats des élections afghanes.


Quels sont d?après vous les éléments clefs qui influenceront sa décision ?


 


JPB : Je vais exprimer une opinion qui est purement personnelle. L?intérêt de tous présidents dans leur politique extérieur, est de traiter avec des gouvernements qui ont une légitimité politique. On veut avoir un partenaire fiable, qui consentirait à combattre la corruption, qui implémenterait une bonne gouvernance. Les Etats-Unis sont en train de dépenser énormément en Afghanistan. Il y a beaucoup de sacrifice qui se font sur le plan humain. C?est pour cela que je dis que le second tour est absolument important pour établir cette légitimité. Mais que les négociations incontournables viendront après pour résorber les problèmes ethniques.


 


RB : En Haïti on vient de renouveler le tiers du Sénat avec des élections contestées. Le vice président du Conseil électoral a dénoncé publiquement les fraudes et irrégularités commises par le président du CEP lui-même. En Afghanistan ceux sont les protagonistes et leurs partisans qui s?accusent. Dans ces deux pays il y a une présence militaire multinationale.


Pouvez-vous comparer la gestion de ces conflits par l?international dans ces deux pays de race et de culture différente ?


 


JPB : Il est incontestable que l?international joue un rôle prépondérant en Haïti et peut être encore plus important en Afghanistan. Si je dois les comparer, je dirais que la question est mieux traitée en Afghanistan qu?en Haïti.


J?étais directeur général du CEP en 2006 en Haïti. Je suis maintenant conseillé privilégié de tous les aspects techniques pour le Département d?état en Afghanistan. J?ai vécu ces deux réalités. Le rôle de l?international en Afghanistan est tres constructif. On a mis sur pied des structures qui ont permis de déceler la plupart des fraudes et les irrégularités commises. Karzai et ses partisans n?ont pas commis la totalité des fraudes, mais la majorité. Nous en avons découvertes dans tous les camps.


Le rôle de l?international était de s?assurer que la Commission de plaintes électorales fasse son travail d?après la loi. On peut juger dans les faits les résultats des élections en Afghanistan.


Dans le cas d?Haïti, en tant que citoyen de ce pays, je dois dire que je suis un peu troublé. L?avant-dernier CEP a été formé en dehors des normes constitutionnelles. On a évité l?article 289 de la Constitution de 1987, qui indique clairement comment former le CEP, avec la nuance que le Conseil consultatif n?existe plus. Ils ont choisi la formule de négociation. Ceci constitue une erreur au départ. Les partis politiques ne devraient pas accepter cette négociation.


J?ai été rappelé en décembre 2007 pour organiser le renouvellement du tiers du Sénat. Après 30 jours j?ai dû démissionner en expliquant les raisons dans un communiqué de presse qui a plus ou moins prédit c?est passé.


Dans une Démocratie une institution électorale doit être totalement indépendante de l?Exécutif. Quand je suis arrivé au CEP en octobre 2005, après analyse les règlements internes du CEP, je me suis rendu compte qu?il fallait les changer. Les conseillers du CEP qui étaient chargés de gérer des élections étaient aussi des juges. Là il y avait un conflit d?intérêt manifeste. Ils sont à la fois juges et parties. Ils vont trancher les conflits électoraux qu?ils ont eux-mêmes gérés. On a accepté à changer les règlements généraux pour donner au directeur du CEP l?exclusivité de la gestion des élections. Les autres conseillers deviennent des juges pour traiter des conflits électoraux.


Quand on m?a rappelé, j?ai bien expliqué au président de la république cette différence. S?il y a une formule de succès c?est ma capacité technique et les règlements internes du CEP. Je n?ai pas eu de réponse. Quand deux semaines plus-tard il s?agissait de modification des règlements généraux. On a eu plusieurs réunions avec ou sans le président, avec le premier ministre. On a changé les règlements internes en donnant le plain pouvoir au président du CEP. Mon rôle était réduit à celui d?un exécutant. C?est pour cela que 30 jours après, j?ai démissionné.


Les partis politiques n?avaient pas vraiment compris exactement ce qui se passait. Il y a certains hommes politiques qui m?ont même attaqué. On a eu le renouvellement du tiers du Sénat. On voit maintenant ce qui s?est passé. Le vice-président du CEP a dénoncé des élections frauduleuses. Aucune action corrective n?a été prise. Maintenant on a formé un nouveau CEP avec d?autres organisations. Je crois que si nous devons organiser de bonnes élections en Haïti. Nous devons retourner à notre boussole, la Constitution de 1987. Le président ne peut pas choisir les membres du CEP. Ces conseillers sont choisis par des organisations. Il faut établir un cloisonnement étanche entre l?Exécutif et l?institution électorale. Si non on n?aura jamais de bonnes élections en Haïti.


Je crois que la communauté internationale en Hait n?a pas joué un rôle aussi positif, efficace et constructif qu?en Afghanistan. La contribution de l?international en ce qui s?agit des élections en Afghanistan a été tres positive. C?est pour cela que j?accepte à repartir demain pour l?Afghanistan. Je suis en contact avec toutes les autorités internationales en Afghanistan. Ils veulent collectivement établir une Démocratie viable et durable en Afghanistan. Malheureusement, je ne peux pas dire la même chose pour mon pays.


 


RB : Peut-on attribuer cette différence de comportement de l?international à la différence de culture entre ceux de l?international qui sont en Afghanistan et ceux de l?international qui sont en Haïti ?


 


JPB : Je ne vais pas faire un jugement de valeurs sur la culture de la composition de l?équipe qui se trouve en Afghanistan l?ISAF et celui qui se trouve en Haïti la Minustah. Il est à remarquer que la majorité des membres de l?ISAF sont des Américains avec 68,000 soldats et la balance avec des Européens qui collectivement avec les Américains ont une force de 100,000 soldats sur le terrain.


Je dois dire ceci et c?est un constat. La composition des deux présences internationales dans ces deux pays, est tres différente. Est-ce qu?une différence de culture expliquerait une différence de comportement ? Je ne crois pas.


Je crois que l?international en Haïti a fait une tres mauvaise lecture de la situation haïtienne. Il nous faut aussi être conscient du fait que nous avons une opposition entièrement divisée. Si l?international trouve un interlocuteur en Préval, il y a-t-il un interlocuteur pour l?opposition ? Les partis politiques n?arrivent pas à se mettre d?accord sur la composition du CEP ce qui est crucial pour la première phase de la vie politique, la conquête du pouvoir.


 


RB : Comment comparez-vous le système électoral haïtien à celui de l?Afghanistan ?


 


JPB : Il y a certainement beaucoup de points communs. Les paramètres sont presque identiques. Mais tous ces points communs doivent s?ajuster aux exigences culturelles du pays. Il y a des centres de vote séparés pour les femmes et pour les hommes. Dans les centres où les femmes votaient, les dirigeantes étaient des femmes exclusivement.


La différence frappante, est qu?on a une Commission Electorale Indépendante dont la fonction est exclusivement l?organisation des élections. Il y a une autre institution totalement indépendante de la première, la Commission des plaintes Electorales. Elle juge des cas de plainte. Elle a le droit d?intervenir dans les cas de fraude. C?est une différence importante. J?ai essayé de l?établir en Haïti en 2006. Mais la constitution et les règlements ne me permettant pas, j?ai dû modifier les règlements internes pour donner au président du CEP la responsabilité d?organiser les élections et aux autres conseillers celle de jouer le rôle de juge au moment des contestations électorales. Ça a réussit en 2006. Revenu en 2007 pour le renouvellement du tiers de Sénat, j?ai dû démissionner. On a fait des conseillers des opérateurs électoraux.


C?est malheureux que quelqu?un qui est disposé à servir son pays, est maintenant en train de servir en Afghanistan, parce qu?on reconnaît mes valeurs ailleurs. Il faut revenir à la formule établie par la constitution. Si non on n?aura pas de bonnes élections. Et l?on va indubitablement vers l?instabilité politique. La légitimité des élus va être mise en cause.


 


RB : Jacques je te remercie pour ta brillante participation à notre émission. J?espère pouvoir t?inviter à ton prochain retour de l?Afghanistan. Quelle sera la date du retour ?


 


JPB : Je sais que les élections sont programmées pour le 7 novembre 2009. Je reviendrai à la fin de l?année. Je repartirai encore pour réformer la Commission Electorale en Afghanistan.