Originally: Thèmes d’Emission de la Semaine

Thèmes de l?Emission de la semaine 
Orlando le 31 juillet, 2009
                                                       


Actualités Politiques : Grandes Lignes
Si l?article 191 de la loi électorale garantit au BCEN que ses décisions sont définitives et sans recours. Pourquoi Préval s?empresse-t-il de faire publier les résultats immédiatement ? Pression, inquiétude ou mauvaise conscience, s?il en a une dans ce domaine ?  Quand c?est le vice-président du CEP qui étale au grand jour les fraudes et irrégularités commises au cours des dernières élections, ceci a eu un effet. Il a incité d?autres partis politiques à devenir plus agressifs dans leurs contestations et leurs dénonciations. Ces lettres confirment ce que l?on a toujours su à propos du dossier électoral haïtien et particulièrement du dossier prévalien. La différence réside cette fois-ci dans le fait que c?est une autorité du CEP et pas des moindres, le vice-président, qui confirme et décrit spécifiquement les fraudes et les irrégularités électorales commises sous la gestion de Préval et dont elle a été à la fois témoin et victime. Certes le CEP à cause de ces dénonciations et de ces révélations, venant de son vice-président, a perdu toute crédibilité. Cependant il fallait s?attendre à la révocation de Rodol Pierre. Le contraire, sans apologie, aurait été l?équivalent de l?entérinement des dénonciations. Or Préval a besoin de ce paillasson pour gérer à sa guise les deux élections qui viennent. Le cynisme et le toupet de Préval suffiront-ils pour garantir la vie sauve à ce CEP ?  Dans la foulée des dénonciations et des contestations, ce qui est étonnant et surprenant, c?est la démission et l?abandon inattendu de l?OPL par Paul Denis. Il ne faut surtout pas se précipiter, influencer par des suspicions et des rumeurs de toutes sortes, pour placer un jugement. Il faut avoir la patience d?attendre, la percolation lente, mais révélatrice de la vérité. Tôt ou tard, elle émergera dans toute sa splendeur !


 


Il faut se rendre à l?évidence que Préval n?est pas à sa dernière élection. Avant de laisser le pouvoir, il aura à gérer deux élections beaucoup plus importantes que celles des sénatoriales partielles. Des élections qui vont très certainement affecter ce pays et ses institutions à un moment et un carrefour crucial pour son avenir. Si la communauté internationale et ceux qui préconisent le changement, sont d?avis qu?Haïti doit changer de cap pour éviter un éclatement social et prendre la voie du développement ; Laisser à Préval le contrôle absolu de ces deux élections, garantit indubitablement le maintien du statu quo et même pire, l?enlisement dans la bêtise. De fait, c?est ce que Préval poursuit délibérément pour satisfaire ses besoins de revanche et ses ambitions personnelles. De plus ces deux échantillons d?oiseaux de mauvaise augure, des criminels notoires, tel que Moise Jean Charles et John Joël Joseph, alias J3 (J cube), imposés par Préval au parlement comme sénateurs élus, met en exergue le patrimoine qu?il veut cyniquement léguer à la nation haïtienne. Ne pouvant pas obtenir un troisième mandat, écumant de rage, Préval veut criminaliser nos institutions. Ce n?est un secret pour personne que l?intérêt national a toujours été le cadet des soucis de Préval. Mais maintenant, c?est beaucoup plus grave que cela. C?est la vengeance aveugle qui le guide et l?inspire. On doit s?attendre à n?importe quoi, à l?impensable même, si on le laisse faire ! Le proverbial « ciga lumin nan deux boutes » voilà ce qu?il trame !


 


Il n?y a rien dans le dossier électoral de Préval, de 1997 à nos jours, qui puisse inspirer confiance. Nous pouvons dire sans crainte d?erreur qu?il n?y a jamais eu aucune élection gérée par Préval, depuis avril 1997 à nos jours, qui n?ait pas été truffée de fraudes, d?irrégularités et contestée. C?est l?une des constantes qui caractérise le pouvoir prévalien première et seconde versions.


Les élections :


-d?avril 1997, annulées pour fraudes et irrégularités par l?ONU, l?OEA et par le gouvernement de Bill Clinton.


-du 21 mai 2000, contestées par Orlando Marville observateur officiel de l?OEA. Micheline Begin Canadienne, autorité électorale internationale, chassée du pays et décrétée persona non grata par Préval et Jacques Edouard Alexis pour avoir dénoncé le fait que le Registre électoral était vicié. Tous les sièges du parlement et tous les postes électifs des collectivités territoriales ont été raflés totalement par le parti lavalas. Les procès verbaux, les bulletins de vote et les urnes étaient jetés dans les rues pour empêcher la vérification de la tabulation. Un journaliste canadien avait écrit à cette occasion : « En Haïti la Démocratie se ramasse à la pelle ! » Le président du CEP, Léonce Manus, menacé de mort, pour n?avoir pas voulu endosser les résultats frauduleux de ces élections, a du fuir clandestinement, pour gagner l?exile.


-du 26 novembre 2000, Préval, en violation de la Constitution, a formé son propre CEP seul, sans aucune consultation. Avec une participation observée par John Hampton du CARICOM, variant entre 5 et 10%, Aristide gagne 97% des voix.


-du 21 juin 2009, les résultats du second tour des sénatoriales partielles, sont contestés et dénoncés par le vice-président du CEP lui-même. Préval, malgré tout, garde ce CEP.


 


Tenant compte d?une part, de l?état psychique de Préval qui écume de rage parce qu?il ne peut pas se succéder et poursuit la revanche. D?autre part, tenant compte surtout de son dossier électoral exécrable, allant de 1997 à l?an 2000. Considérant qu?après 9 ans de répit, de l?an 2000 à 2009, que Préval dans un cadre politique totalement différent, sans l?influence d?Aristide, ni d?aucun autre esprit perfide et pervers, qu?il ait choisi à nouveau de réitérer délibérément, ces mêmes fraudes et ces mêmes irrégularités qui ont marqué et caractérisé de manière permanente son premier mandat. Dès que l?opportunité et les circonstances se sont présentées, le 19 avril et le 21 juin 2009, Préval reprend instinctivement du poile de la bête, pour rééditer le même spectacle. Constatant ces faits, ne peut-on pas conclure que ce comportement, soit une défectuosité intrinsèque et indélébile de la psyché de Préval ? En d?autre terme, la violation impunie et délibérée de ces valeurs, de ces règles et de ces principes, ne constitue-elle pas pour Préval l?affirmation de l?omnipotence de son pouvoir ? Faire échec aux contestataires, en leurs imposant sa volonté, ne constitue-t-il pas pour lui une réaffirmation et un renforcement de cette omnipotence. Est-il exagéré de soupçonner que Préval soit un caractériel ?


 


Les prochaines élections qui, selon le calendrier constitutionnel, doivent avoir lieu à la fin de cette année pour renouveler, 1/3 du Sénat, la totalité de la chambre des députés et la totalité des assemblées territoriales, amèneront à l?avant-scène politique ceux qui vont, dans un premier temps, discuter des propositions d?amendement, pour les formuler et les adopter. Dans un deuxième temps, ils seront ceux qui, en tant qu?autorités locales, auront le contrôle de la machine électorale pour organiser les présidentielles, au niveau de la base dans les milieux ruraux et urbains. Et dans un troisième temps ils seront ceux qui vont partager la scène politique avec le prochain chef d?état, en tant que pouvoir législatif. Si l?intention aujourd?hui est de changer de cap pour sortir du bourbier dans lequel le pays git depuis plus d?un demi-siècle, on ne peut pas se soucier uniquement, dans une vision messianique des choses, que de la présidence dans le contexte de ce régime semi-parlementaire, tel qu?il est organisé et qu?il fonctionne, depuis prés d?un quart de siècle.


 


L?expérience nous a montré, que la topographie parlementaire haïtienne n?étant ni définie par les influences idéologiques, ni regroupée autour des affinités doctrinales, même quand les protagonistes des deux pouvoirs sont pratiquement de la même trempe et du même acabit, il y a, dans les rapports entre le Législatif et l?Exécutif, un bras de fer constant, sans rime, ni raison, qui n?est ni motivé par un antagonisme de vision politique, ni d?intérêts régionaux, mais qui abuse du pouvoir de convocation et d?interpellation, comme forme de harcèlement et de chantage. Par accommodation à cette réalité dénuée de tout intérêt national, pour se trouver efficacement une voie de moindre résistance, la gestion des rapports de négociation entre l?Exécutif et le Législatif, s?est métamorphosée en corruption individuelle, pure et simple. Voilà la réalité traditionnelle, renforcée depuis plus d?un demi-siècle par deux régimes populistes consécutifs, qui attend le prochain chef d?état dans ses rapports avec le corps législatif. La corruption est institutionnalisée fermement au plus haut sommet de l?Etat ! Un parlement prévalien sera une camisole de force pour le nouveau chef d?état, peu importe sa tendance !


 


Or, si les prochaines élections qui doivent avoir lieu à la fin de cette année, sont gérées selon le même model que Préval persiste à nous imposer d?avril 1997 à nos jours, en y ajoutant par surcroit, comme il vient de le faire cette année, l?introduction de criminels notoires au Sénat, toutes les bonnes volontés, des Nations-Unies, de Bill Clinton et du nouveau chef d?état combinées, seront certainement empêtrées par le harcèlement et inéluctablement ankylosées par la corruption. Comment rompre avec cette tradition malsaine ? Comment trancher ce n?ud gordien qui nous étrangle depuis plus d?un demi-siècle, si Préval maintient le contrôle absolu des deux prochaines élections avec le même CEP ? C?est précisément ce n?ud gordien qui fait d?Haïti le pays le plus pauvre de l?hémisphère et le plus corrompu du monde. Aux grands maux, les grands moyens !