Originally: Themes d’Emission de la Semaine
<P><IMG hspace=10 src=”https://haitipolicy.org/images/Radio-Classique.gif” align=left vspace=10 border=1></P>
<P>La visite du Secrétaire Général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, de l?ex-président Bill Clinton et d?une délégation du Conseil de Sécurité, est la manifestation ostensible d?une inquiétude. Il est important aussi de savoir, que le dernier rapport du service d?intelligence des Etats-Unis, précise que le plus grand danger pour les intérêts américains à travers le monde, ne sera ni le développement des capacités nucléaires de l?Iran, ni la violence des intégristes islamistes, mais les troubles sociaux qui émaneront de la crise économique mondiale. Le degré de vulnérabilité aux effets de cette crise sera proportionnel, au degré de pauvreté des pays les plus faibles. </P>
<P>Etant déjà le pays le plus pauvre de l?hémisphère, le maillon faible de la région, frappé par les émeutes de la faim, saccagé en moins de 30 jours par 4 cyclones, stressé par une tension politique sans cesse croissante, sous-tendue par les conflits électoraux, par une misère atroce, par la cherté de la vie, par le chômage, par la faillite du secteur privé, par le laxisme gouvernemental, par le désespoir qui peut se manifester en un soulèvement insurrectionnel. Face à l?impératif d?une intervention immédiate pour éviter un éclatement social en Haïti, voila où se situe la visite de ces autorités internationales. Cet éclatement social affectera directement et en premier lieu les Haïtiens bien sûr, mais bien entendu avec des dommages collatéraux pour les pays voisins. Ce souci ne concerne pas seulement Haïti ! </P>
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<P>Un fait important qu?il faut retenir au départ, est que le rapport de Paul Collier est écrit pour le compte du Secrétaire Général des Nations-Unies. Ban Ki-moon a choisi délibérément de sortir du cadre des consultants traditionnels onusiens pour se trouver une approche nouvelle et une solution adéquate. Ce que le rapport de Paul Collier comporte de nouveau et de différent, est qu?il reconnaît l?incapacité du gouvernement de Préval/Pierre-Louis de concevoir, de formuler et d?exécuter un plan économique à temps pour prévenir le pire. Il incite la communauté internationale à s?engager dans la planification économique pour prévenir la menace évidente de l?éclatement social. A cause de la pauvreté extrême qui sévit dans le pays, le rapport reconnaît que pour le maintien de l?ordre social, il y a un changement radical de priorité qui s?impose. La sécurité militaire doit rapidement céder le pas à la sécurité économique. Or pour les Nations-Unies, l?économie a toujours été considérée comme un domaine tabou, exclusivement réservé qu?aux gouvernements. La question est de savoir, si le gouvernement n?a pas la capacité pour concevoir, formuler et matérialiser un plan économique, qui doit physiquement s?en charger ? Il ne s?agira pas d?envoi de consultants pour faire des conférences, écrire des papiers et faire des rapports. Pour faire les choses rapidement et sérieusement, la présence physique de techniciens multidisciplinaires est indispensable dans tous les ministères impliqués dans la mise en application du tel plan économique. Il nous faut bien comprendre que le volet économique qui viendra s?ajouter à celui de la sécurité militaire ne sera pas des moindres. Il devra avoir un poids important en matière d?autorité politique. Il lui faudra avoir les moyens de la politique économique qu?il devra gérer. Le besoin d?agir avec célérité pour faire baisser les tensions politiques et sociales pour prévenir l?éclatement, est crucial. La rapidité d?exécution est essentielle au succès de l?intervention. Il est important de comprendre et d?accepter que l?intention soit de prévenir ! </P>
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<P>Dans le domaine de l?économie, l?agriculture a été mentionnée dans le rapport de Paul Collier, mais sans accorder l?importance qu?elle revêt pour une nation à majorité paysanne. Mettre l?emphase sur le développement et la modernisation de l?agriculture, créera plus d?emploi rapidement et encore mieux, nous permettra d?aspirer graduellement à la sécurité alimentaire et réduire dans les mêmes proportions l?utilisation de devises pour l?importation des produits agricoles. </P>
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<P>Le tandem Préval/Pierre-Louis est-il conscient de ses lacunes ? Comprend-t-il qu?il y a un éclatement social qui le guette ? Est-il conscient de la nécessité d?une redéfinition des priorités ? Déjà, le moratoire de 6 mois accordé au premier ministre, est arrivé à échéance. Pourra-t-il justifier sa présence à la primature en démontrant qu?il a délivré ce qu?il a promis ? Bien que protégé pour un an contre l?interpellation, coincé, sera-t-il obliger à jeter l?éponge ? Force est de constater et surtout de comprendre que le constat d?incapacité du gouvernement Préval/Pierre-Louis, de concevoir un plan économique, stipulé dans le rapport de Paul Collier, met en exergue l?inadéquation et l?insignifiance du tandem. </P>
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<P>Quel est donc l?impact des 197 millions de dollars empruntés de Chavez ? Si le premier ministre n?a pas pu se soustraire de la micro-gestion de Préval, pour s?affirmer, what is the difference, si c?est encore et toujours le « busines as usual » ? On a eu Préval/Alexis, dans un premier temps. Et dans un second temps, on a Préval/Pierre-Louis. Rien n?a changé. Au contraire, les problèmes et les crises persistent et s?empirent. La similarité dans le laxisme et l?incohérence de ces deux gouvernements est frappante. Si la cause fondamentale de notre sous-développement est due à la mauvaise gouvernance. Et si Préval n?a fait que de la micro-gestion avec ses deux premiers ministres. Qui est donc responsable du bourbier dans lequel on se trouve ? A l?instar d?Alexis qui avait sollicité 4 milliards de dollars US à la réunion des bailleurs de fonds, cette fois-ci, Pierre-Louis sollicitera trois milliards. Ont-ils oublié qu?Haïti est classifié parmi les 4 pays les plus corrompus du monde ? Alexis n?a rien reçu. Pourquoi donnerait-on à Pierre-Louis ce qu?on a refusé à Alexis ? Entre Alexis et Pierre-Louis quelle est la différence ? Ou est-ce qu?ils se valent ? </P>
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<P>Si le programme économique ponctuel que suggère le rapport de Paul Collier est pour la création rapide d?emploi. Quelle est la rapidité avec laquelle, il peut être mis à exécution, pour créer en vérité de l?emploi, et devenir cette soupape de sûreté ? </P>
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<P>-Pour le HOPE II, les pré-requis sont assez complexes et lents, les contrats avec les fournisseurs, la disponibilité d?équipements spécialisés ou autres, l?aménagement des ateliers etc. Le fonctionnement à plein rendement du projet HOPE II, ne sera ni instantané, ni immédiat.</P>
<P>-Pour la reconstruction et le maintien des infrastructures, est-ce que nous avons des projets qui sont prêts : « shovel ready » ? Si non, combien de temps cela prendra pour qu?ils soient prêts ?</P>
<P>-Pour l?agriculture, combien de temps que cela prendra pour déterminer le RH et le PH des terres cultivables, pour ne pas aller à l?aveuglette dans le choix des engrais, de ce que l?on va planter où, pourquoi et comment. </P>
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<P>Si l?intention c?est de trouver une soupape de sûreté le plus rapidement possible pour prévenir l?éclatement social, qu?est-ce qu?il faut faire dans l?immédiat pour améliorer la situation jusqu’à ce qu?on arrive au fonctionnement à plein rendement de ces projets. La distribution de riz par le Brésil et l?Espagne suffira-t-elle ? </P>
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<P>Parallèle à la crise économique, Préval vient de provoquer un conflit politique en excluant les lavalassiens des élections sénatoriales partielles. Ce conflit est-il assez grave pour unifier tous les lavalassien ? Et le parti lavalasse tel qu?il est organisé et qu?il fonctionne aujourd?hui, est-il de taille à servir d?ingrédient catalyseur à un chambardement qui peut à la fois combiner le soulèvement politique et l?éclatement social, pour emporter le pays dans les tourbillons d?un mouvement insurrectionnel ? Prévale n?est-il pas en train de provoquer ce que le milieu international veut prévenir ?</P>