Originally: Une révolution pacifique et légitime
Face à cet entêtement, après 22 ans de protection contre la présidence à vie, nous voilà, aujourd’hui encore, témoin d’un coup de force contre la constitution, et pas des moindres. La jeunesse de ce pays, reste et demeure le seul rempart, qui fera échec à cette monstruosité.
Voilà un président, qui a pourtant grandit dans les allées du pouvoir et dont le père a milité dans les couloirs de ces gouvernements antérieurs. Et qui aujourd’hui oublie, ou fait semblant d’oublier, les
conséquences atroces de la présidence à vie. Pourquoi sans vison, sans projet d’avenir, vouloir garder un pouvoir indéfiniment ? Est-ce pour répéter les mêmes erreurs de ces dictateurs sanguinaires qui n’ont légué qu’un patrimoine sanglant, de torture, de violence, de répression et de misère, à un pays meurtrit par la pauvreté et à une jeunesse délaissée sans avenir et sans espoir ?
September 21, 2008
Senator Boulos addresses Committee for Defense of Constitution at Brasserie Creole, Queens
La transition vers des institutions démocratiques qui puissent permettre de construire une nation dont le minimum soit garanti au plus grand nombre, voilà ce qu?espère nos masses et notre jeunesse. Il est inconcevable qu’un gouvernement oublie, ou ignore la faim qui tenaille la quasi-totalité de nos enfants. Et qui les prive aussi du pain de l’instruction.
Voilà, les grands défis que devrait affronter un leadership éclairé, un homme d’état digne de ce titre. L’espoir que les dirigeants actuels avec leurs expériences d’un passé récent, nous auraient conduits vers cette transition en solidifiant les acquis démocratiques, s’évanouit devant la volonté féroce et tenace de tout détruire pour garder le pouvoir indéfiniment.
Garder le pouvoir indéfiniment, pourquoi faire ? Pour s’enrichir et enrichir les siens. La république des petits copains de Port-au-Prince, inféodée à ce pouvoir qui remplit ses comptes en or à l’étranger. Les contrats avantageux, les commissions sur achat de matériels roulants, voilà le ciment qui maintient la cohésion de ce pouvoir politique, et du Club des vendeurs de Temple. Tout faire pour garder à vie la jouissance d’un monopole, pour se construire des fortunes. Gare, aux élites qui croient que la démocratie soit un luxe trop onéreux. Elles seront toujours blâmées pour n?avoir pas assumé leur rôle.
Les Sénatoriales du 19 Avril 2009, déjà en retard de plus d’un an, ont été condamnées au départ. La stratégie, pour les rendre impossibles face à la volonté de la communauté internationale, est déjà mise en
branle. On est en train de nous rouler dans de la farine avec ce faux problème, la division lavalasssienne. Le besoin d’amendement est mis à rude épreuve, face à la volonté du remplacement de la constitution.
Nous allons tout droit vers une mise au rancart de la Constitution de 1987, pour se débarrasser de ses garde-fous. Même quand elle n?a jamais été appliquée à la lettre par le premier et le seul régime qui a gouverné sous son égide ; On veut du revers de la main balayer celle qui depuis 22 ans nous a protégé et qui continuera à nous protéger pour des années à venir, contre la confiscation du pouvoir à vie. Face à ce plan macabre, qui doit avoir des complices dans certaines ambassades et parmi les grands mangeurs associés au pouvoir, la vigilance populaire nous est indispensable. La jeunesse avec sa capacité révolutionnaire pourra faire échec à cette man?uvre apatride. Tôt ou tard, les masses et la jeunesse devront se redresser pour barrer la route à cette ambition surannée du siècle dernier, la présidence à vie.
Sénateur Rudolph H. Boulos, 14 Février 2009