Originally: Thèmes de l?Emission de la semaine

Je crois qu?il y a 3 interventions rapides qui auront leurs effets immédiats pour arriver à soulager cette grande misère. Qui peuvent permettre d?alléger le poids de la faim pour les masses urbaines et paysannes. C?est ce paquet que j?appelle « le stimulus package ». L?intervention se fait à 3 niveaux.
Si vous avez simultanément un problème de vie chère et de faim, vous ne pouvez pas taxer les produits comestibles. Vous ne pouvez pas donner la prépondérance aux fonds accumulés dans la caisse de l?Etat, sur la misère et la satisfaction des besoins primaires des masses. Il y a là une absurdité totale dans ce raisonnement et ce comportement.
Que ce soit pour le riz, le pois, la banane, la farine, le spaghetti, le poulet, le poisson, les saucisses et autres, qui peuvent être importés dans le pays, pour alléger le poids de la faim, il faut enlever temporairement la TCA. Il faut adopter une mesure d?exception au moins pour la durée de l?année 2008. On ne peut pas le faire en donnant une franchise à des copains. Il faut enlever la taxe TCA pour tous les importateurs des produits ci-dessus mentionnés. Si le prix de la marmite de riz irait de 22 à 20 gourdes ce sera déjà quelque chose de substantielle.
Quelle est la courroie de transmission de l?économie réelle haïtienne ? Ce sont les petites marchandes. La BRH ayant baissé son taux indicateur pour les grands commerçants à 10% l?an, les petites marchandes ne peuvent plus continuer à prêter à 30% l?an, avec des tas de restrictions et de conditions qui augmentent le taux d?intérêt qu?elles payent. Elles ne pourront pas avoir un taux de 10%, mais au moins entre 15 et 20%. Il faut rapidement investir une somme d?argent dans le microcrédit pour qu?au moins 60,000 petites marchandes à travers le pays qui vont recréer le mouvement pour réamorcer et stimuler l?économie. Je ne parle pas de sommes extraordinaires. Que ce soit cinq milles ou quinze milles gourdes par marchande, cela ne représente pas une grande somme. Elle varie entre dix et quinze millions de dollars US. Cela ne représente pas grande chose pour un Etat auquel on veut prêter 750 millions de dollars US.
Pendant que la mesure d?urgence est prise pour agir dans l?immédiat sur le coût de la vie et la disponibilité des biens de consommation, vous agissez sur le court et moyen terme en stimulant l?économie, vous faites la troisième intervention pour un long terme relatif. Dans les trois à neuf mois prochains vous voulez que le paysan reprenne sa fonction de cultivateur pour arriver à une production agricole rapide. On peut faire ce que j?ai vu faire par cinq entrepreneurs dominicains sur la frontière, à Méillaque à l?Ouest de Ouanaminthe. Ils ont financé surplus de 150 carreaux des producteurs de riz, avec la semence, l?engrais, le pesticide, les tracteurs. Ensuite ils achètent toute la production avec un taux d?intérêt de 20%. S?ils peuvent le faire eux-mêmes en tant que privé, pourquoi que nous en tant que nation, nous ne créons pas six milles boutiques agricoles qui pourront rapidement mettre à la disposition du paysan dans les 565 Sections Communales à raison de 10 boutiques par Section Communale, leurs donnant les intrants agricoles à crédit, pas de l?argent, pour qu?il puisse, reprendre son métier de cultivateur.
Voilà le miracle qui en principe n?est pas au dessus de nos moyens, qui n?exige pas des sommes faramineuses. D?après tous les économistes que j?ai consultés, ils sont tous unanimes sur le fait qu?ils ne voient pas pourquoi ce projet ne peut pas être exécuté rapidement.