Jacques P. Bernard
Originally: Sénatoriales 2008: Une Perspective Électorale Menacée
COMMUNIQUE DE PRESSE
Pour Diffusion Immédiate
SENATORIALES 2008:
UNE PERSPECTIVE ELECTORALE MENACEE
Port-au-Prince le 24 janvier 2008- Sur demande du Président de la République et de plusieurs membres du secteur privé, j?ai accepté de revenir au Conseil Electoral Provisoire en qualité de Directeur Général avec tout le dévouement que nécessite une mission aussi cruciale que l?organisation des élections pour le renouvellement du tiers du Sénat.
Conscient de l?urgence de la situation, et bien imbu des travaux B effectuer, dPs le premier jour, je me suis affairé B prendre les dispositions nécessaires pour reconstituer et mettre en branle la machine électorale, en appliquant strictement les rPglements généraux de l?institution.
A noter que J?avais bien insisté auprPs du Président Préval lors de notre toute premiPre rencontre sur la nécessité de maintenir ces rPglements généraux qui ont permis, avec succPs, la réalisation de trois tours d?élections en 2006.
Mais, moins de deux semaines aprPs un démarrage prometteur, la Direction Générale s?est heurtée B des obstacles majeurs au sein du Conseil: un négativisme B peine voilée et la volonté de bloquer toute initiative visant B accélérer l?avancement des opérations électorales. Par exemple, la soumission d?un avant projet de loi électorale au Conseil par la Direction Générale fut perçue non comme un geste positif ou une manifestation de collaboration constructive, mais comme un signe d?arrogance. A une requLte du Directeur Général d?obtenir la copie d?une autre loi électorale préparée par la Direction des Affaires Juridiques, le Directeur de cette Direction a simplement déclaré qu?il n?était pas autorisé par le Conseil B remettre le document, alors que ce directeur dépend directement du Directeur Général. En réunion pléniPre avec tous les Directeurs, les Chefs de service et nos partenaires de la communauté internationale, ce mLme responsable a affirmé que les rPglements généraux étaient caducs, alors qu?il n?existait B ce moment-la aucune déclaration officielle B cet effet.
De fait un nombre important de Conseillers, trPs étrangers aux affaires électorales, semblent vouloir ignorer le travail colossal déjB accompli avec plus de quarante- trois mille travailleurs électoraux, sous-estimant ainsi aveuglément l?expérience acquise. Ces Conseillers se sont engagés B remettre en question l?ensemble des rPglements internes de l?institution. A quelle fin? Enlever au Directeur Général toutes ses prérogatives et annuler son autorité sur les différentes entités affiliées B la Direction Générale.
Evidemment une telle approche est inacceptable B tout gestionnaire compétent. Malgré tout, soucieux de trouver une certaine harmonisation entre les Conseillers et la Direction Générale, soucieux surtout de trouver le compromis nécessaire B l?aboutissement des
Sénatoriales, j?ai participé B plusieurs séances de discussion avec les Conseillers au Palais national en présence des autorités gouvernementales. Il y avait donc lieu d?espérer un rapprochement. Malheureusement, toutes ces rencontres de mLme que mes propositions se sont révélées peine perdue. Le dialogue ne fut qu?apparent, car le compromis recherché n?a pas été trouvé.
Ai-je été piégé?
A ceux qui ont fait appel B moi une deuxiPme fois et ont misé sur mon expertise, mon expérience et mon intégrité, Je renouvelle ma loyauté, et au nom de la loyauté, j?ai l?obligation de prévenir tous les intéressés que l?orientation adoptée par le nouveau CEP menace gravement le renouvellement du Sénat, car repartir B zéro équivaut B réduire B zéro les possibilités de réaliser, dans le temps voulu, les sénatoriales. Il est bon de se rappeler que nous sommes encore bel et bien en situation exceptionnelle, puisque le Sénat de la République est B l?heure actuelle porté B fonctionner de maniPre irréguliPre. A quand l?élection des onze Sénateurs exigée par la Constitution ? Vu les complications du moment, la réponse est incertaine.
Malgré mon excellente disposition, Je me rends B l?évidence que, compte tenu des contraintes imposées par les nouveaux rPglements, il m?est impossible de garantir la réussite de la tâche B accomplir.
Jacques Bernard