Thèmes de l?Emission de la semaine 
Orlando le 9 novembre, 2007
                                                        


Actualités Politiques : Grandes Lignes
Bonsoir chers auditeurs. Vous écoutez sur les ondes de Radio Classique Inter, l?émission Actualités Politiques, Grandes lignes, animée par Robert Bénodin.


 


Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, le sénateur du Nord-est Rudolf Boulos, sur le lancement d?un projet de réflexion concernant en tout premier lieu la Diaspora :


-Les 15 lois régissant la nationalité 1930, 1932, 1983, 2001 :


-La nécessité de les harmoniser ;


-La Constitution empêche-t-elle aux haïtiens vivant à l?étranger de voter ?


-La clarification des articles de la Constitution qui ont rapport avec la définition de la nationalité et des privilèges qui y sont attachés.


 


Sénateur Rudolf Boulos, nous vous souhaitons la bienvenue une fois de plus sur les ondes de Radio Classique Inter.


 


RB : Préval, voulant à tout prix se trouver des alliés dans sa campagne de dénigrement et de diabolisation de la Constitution de 1987, est en train de leurrer la Diaspora, faisant miroiter la question de la double nationalité.


Vu l?importance nationale de ce sujet, quelle approche suggérez-vous ?   


 


SRB : Depuis que la Constitution de 1987 a été mise en vigueur, et surtout depuis 1991, tous les gouvernements accédant au pouvoir par des élections, ont exploité la nationalité haïtienne, comme issu politique, faisant des promesses, sans arriver à s?en acquitter. C?est un problème très grave, parce qu?au départ, ces gouvernements n?ont jamais eu vraiment l?intention de matérialiser leurs promesses. Je crois qu?aujourd?hui, il y a une démarche qui peut se faire à travers le Parlement, à travers le Sénat de la République, pour arriver à clarifier ce que c?est que la nationalité haïtienne, et permettre à la Diaspora, tant aux Etats-Unis qu?au Canada et tous les autres pays, de jouir de leurs droits politiques, à partir des pays où elle vie.


Il y a des tas de lois qui depuis 1930, 1932, 1983, et le dernier en date 2001, sous Aristide. Il y a une nécessité d?harmoniser ces lois et la Constitution de 1987. La Constitution de 1987 est très spécifique en ce qui s?agit de la nationalité, mais il n?y a jamais eu de loi d?application. Presque toutes les lois qui traitent de la nationalité se contredisent. Donc à partir de cette confusion totale, il y a lieu de faire une clarification pour harmoniser ce que disent ces lois et ce que dit la Constitution concernant la nationalité, les privilèges et les responsabilités qu?elle comporte.  


 


RB : Naturellement, il reviendra aux juristes de faire l?interprétation de ces lois.


S?il y a des contradictions entre elles, qui aura la prépondérance, la dernière en date, ou la Constitution ?     


 


SRB : La Constitution étant la loi mère, elle a le dernier mot. Elle supplante toutes les lois d?application. Il faut qu?il y ait des juristes, et pas seulement des juristes, mais aussi tous les éléments de la société civile, tant de la Diaspora qu?à l?intérieur, mais dans un cadre discipliné, pour en discuter. Il y au Sénat, le président de la commission des affaires étrangère, le sénateur Bauplan qui a déjà entrepris des travaux dans ce domaine. Je lui ai parlé aujourd?hui avant de venir à l?émission, pour envisager la formation d?une sous-commission qui sera chargée des auditions, pour permettre la participation la plus large, des juristes, des citoyens, des spécialistes, des constitutionalistes, pour contribuer à cette réflexion. Une telle sous-commission peut aisément trouver le financement qui lui permettra de recevoir l?apport de tous les secteurs, avec un horizon plus ouvert, incluant l?apport de la Diaspora. La conclusion que cette sous-commission tirera de l?ensemble des contributions de tous les secteurs, pourra servir de base de réflexion pour aboutir à un projet de loi débattu dans les deux chambres, pour enfin résoudre ce problème. C?est une approche dont la simplicité de la conception facilite la faisabilité. Cette réflexion peut certainement aboutir à faciliter la reconnaissance des droits de la Diaspora à participer aux élections, comme les citoyens vivant à l?étranger de plusieurs pays le font aujourd?hui, telle que la Diaspora dominicaine, brésilienne, française, italienne et israélienne etc. Avec la nuance que la Diasporas française, italienne, et israélienne, sont représentées au parlement de leur pays respectif, avec droit de délibération et de vote.  


 


RB : Le pouvoir législatif peut-il seul entreprendre d?organiser et d?autoriser la formation de la sous-commission chargée d?étudier ces lois ?     


 


SRB : C?est ce le rôle que la Constitution lui confère. Mais il ne peut pas le faire seul. C?est pour cela que j?ai évoqué ce dialogue public à travers l?organisation d?auditions dont nous venons de parler. Cette collection d?opinions et d?intérêts exprimés à travers ces auditions, sera traitée d?abord par des panneaux d?experts. Le résultat de leurs tris, sera soumis à la sous-commission parlementaire qui maintenant pourra s?engager à une réflexion collective dans les deux chambres, pour aboutir à une solution équitable à ce problème, à la satisfaction des concernés.     


 


RB : Quels seront les critères qui vont sous-tendre la formation de cette sous-commission, sa mission et les termes temporels de son mandat ? 


 


SRB : La mission est simple. Arriver à définir la nationalité haïtienne et qu?est-ce que ça comporte. Elle aura à décider le type et le nombre d?experts, de juristes, de constitutionalistes, l?échantillonnage des secteurs et les lieux géographiques où elle devra aller collecter l?expression des intérêts. On peut avoir éventuellement une sous-commission bicamérale qui aura à réfléchir sur le travail accompli par la première sous-commission. Je crois que dans l?espace de 6 à 12 mois on peut arriver à une conclusion qui pourra nous amener à la création d?un projet de loi. Il faut résoudre ce problème pour empêcher qu?il devienne une source d?exploitation entre les mains d?hommes politiques pour une manipulation démagogique.


 


RB : Le débat public au sein du Parlement, représentant la mosaïque des intérêts nationaux, suffira-t-il pour décortiquer ce que cette commission présentera comme fruit de ses réflexions collectives ? 


 


SRB : A mon humble opinion, ce débat public  inclura sans doute la participation de la presse, qui augmentera la vitalité des échanges d?opinions qui s?exprimerons à travers les médias. La presse est aussi un pouvoir. J?ai un respect assez particulier pour la presse. J?ai investi dans la Radio Vison 2000, dans le journal Le Matin. Ceux sont des investissements à fonds perdus. Ceux ne sont pas des investissements qui rapportent. Mais la presse est assez importante pour que nous acceptions à faire ce sacrifice. Autant que le politicien, la presse a un gros travail à faire. Que ce soit à la capitale ou au Département du Nord-est et du Nord, je fais constamment appel aux journalistes, parce que plus que le politicien, ils ont un rôle d?éducateur, un rôle pédagogique, un rôle de leader d?opinion. Donc un rôle qui peut éveiller la conscience des citoyens, pour les porter à questionner ce qui se fait. C?est la presse qui permettra l?épanouissement du dialogue, l?expression des intérêts et des volontés politiques de la citoyenneté. 


 


RB : Dans cette situation de déliquescence institutionnelle, de faillite étatique, de violence et du remplacement du système méritoire par le népotisme de la médiocrité, ayant chassé du pays 83% des intellectuels, des techniciens, des cadres et des professionnels.


La réintégration de la Diaspora devient-elle une nécessité pour combler ce vide ?


 


SRB : C?est assez intéressant que vous ayez posé la question en dernier. La réponse est contenue dans la question. En faisant remarquer que 83% des intellectuels, des techniciens, des professionnels et des cadres ont quitté le pays. Je ne dirais pas qu?ils en ont été chassés. Il n?y avait pas de chasse aux sorcières. La réponse est dans la question. C?est une nécessité. C?est plus qu?un besoin. C?est une urgence. On ne peut pas sortir de la situation où nous sommes tant que cette source de savoir, cette force technologique, cette force de ressources humaines qui est notre, n?est pas captée, pour passer de cet état de plantation à celui d?Etat-nation sans la Diaspora.  


 


RB : La réintégration est-elle synonyme de rapatriement, ou est-ce qu?elle se fera par la participation, par la collaboration, par la consultation et par l?intervention ponctuelle ?


 


SRB : Elle comprendra tous ces aspects. Il y aura ceux qui considéreront le retour physique. Pour leur réintégration ils exigeront la récupération de leurs droits. Sur les plaques d?immatriculation de Washington DC il y a ce texte « Taxation without represntation». Cela veut dire quoi ? Ils sont en train d?exiger leur droit de vote. C?est la base de la Révolution américaine, the Boston Tea party. C?est la cause de la Révolution contre les Anglais. Vous n?allez pas continuer à me taxer sans me donner la voix au chapitre. La Diaspora envoie une fortune en Haïti. Elle peut participer d?une façon positive et constructive. Si elle veut participer soit par l?investissement, soit par la participation à la gestion du pays, soit par la collaboration, soit par consultation, elle doit pouvoir le faire. Nous venons de faire une visite à Montréal où on a visité le ROCAD. C?est un groupe de réflexion qui peut se pencher sur des tas de problèmes, même au niveau du parlement qui a un manque de cadre, un manque de ressource humaine, un manque même d?espace physique pour pouvoir réfléchir, pour monter des dossiers. Tous ces types de groupes peuvent à partir d?où ils sont, réfléchir, discuter, trouver les pistes de solutions et avec les possibilités de la communication, de l?Internet, du bureau virtuel, présenter le fruit de leurs travaux. Il y a aujourd?hui des groupes d?Haïtiens vivant à l?étranger qui interviennent dans plus d?une trentaine de communes à travers des projets. Ils viennent et déterminent ce qu?il y a à faire. Quelque soit la forme de la participation elle sera positive et constructive.


 


RB : La responsabilité de cette participation sur le plan économique, intellectuel, technique et professionnel, justifie-t-elle réciproquement des droits et aussi des droits de représentation ?


 


SRB : Si l?on reçoit plus d?un milliard de dollars d?un secteur, il doit avoir droit à la représentation. La Diaspora représente 3 forces. Une force économique qui représente au moins les 200 milliards de dollars, alors que la totalité des avoirs du pays ne dépasse pas 20 milliards de dollars, soit 10 fois plus que ce que nous possédons en Haïti. Quand on investit dans une compagnie on a le droit de vote. On a même le droit de participer au conseil d?administration, moyennant une campagne pour y être élu. Au minimum on a un droit de vote par action pour décider qui doit le diriger.  


 


RB : La participation économique de plus d?un milliard de dollars l?an étant acquise, qu?en sera-t-il de la participation intellectuelle, technique et professionnelle ? Le pays, inclus les 3 pouvoirs et les exécutifs des Collectivités Territoriales (si les élections indirectes ont lieu), sont-ils prêts à accueillir et à utiliser la participation de la Diaspora comme une extension de leur capacité de production ?


 


SRB : Le milliard six cent millions de dollars, inclus ce qui vient des 300 milles Haïtiens qui travaillent en République dominicaine, vont en majorité directement à la consommation et un faible pourcentage à la construction. Aujourd?hui nous avons besoin d?une participation d?investisseurs. La Dominicanie vie principalement du tourisme. Il l?on fait à partir de l?économie locale, des ressources financières nationales. Même quand on construit un grand hôtel qui sera loué aux grandes firmes internationales, l?édifice est financé collectivement par des dominicains qui investissent pour la construction d?une ou plusieurs chambres, qui leurs rapportent un revenu mensuel. Il y a donc une participation qui peut être faite au niveau du développement, de production et de décentralisation, surtout dans les provinces. Il y a à travers la Diaspora des Haïtiens qui peuvent trouver des projets où ils peuvent collectivement investir dans un projet rentable tant pour eux en tant qu?investisseurs, que pour le pays et toute sa population. Je crois qu?on doit avoir une politique de bras ouverts qui doit être fait à tous les poins de vue, investissement, apport de technologie, même au niveau des Collectivités Territoriales pour améliorer leur capacité de gestion. Il y a des tas d?Haïtiens qui fonctionnent dans des mairies et dans les législatures des pays d?accueille, qui leur donnent le poids d?une expérience acquise. Ils ont aussi une force politique. Ils peuvent voter. Ils peuvent influencer la politique des pays d?accueille envers Haïti.


 


RB : Il est évident que la 45e, la 46e et la 47e législatures ont été des chambres lavalassiennes d?enregistrement. La 48e semble vouloir se distinguer en se comportant différemment.


De quoi s?agit-il ? 


 


SRB : Les élections de 2006 ont été faites hors de l?influence du pouvoir central actuel. Ce fait a permis qu?il y ait eu un arc-en-ciel de différentes tendances politiques à être élus au parlement. Les représentants qui sont sortis de ces élections n?ont pas été appointés comme on avait l?habitude de le faire dans le passé. C?est une première qui a permis la représentation de toutes ces tendances que l?on a au parlement. Ces représentants n?ont aucune redevance envers le pouvoir central. Des négociations peuvent être faites. Des manipulations peuvent avoir lieu. Mais ils ne sont pas sous la férule du pouvoir central. C?est ce qui explique que la 48e jouit d?une indépendance. Ce n?est pas une chambre d?enregistrement. Ceux ne sont pas des « restavec ». Ceux sont des législateurs qui peuvent dire au pouvoir central : « Vous ne nous avez pas donné ce pouvoir. C?est au peuple que nous devons des explications. Quand viendra les prochaines élections il nous jugera par rapport à notre performance. »


 


RB : Parmi les membres de la 48e législature certains ont appartenu aux législatures précédentes, sont-ils tous d?accord avec l?effort d?émancipation ?


 


SRB : Le mouvement d?émancipation est majoritaire. Il emporte tous les parlementaires dans son courant. Même ceux qui auraient des velléités d?y résister, l?atmosphère émancipatoire créé par ce courant leur empêcherait d?aller à contre temps. 


 


RB : Vous êtes élu 1er Sénateur de la République représentant le Nord-est.


Quelles sont vos ambitions personnelles ?


Quelles sont vos ambitions pour le Département que vous représentez ?


 


SRB : C?est une question très intéressante pour moi et surtout pour moi. Quand on me pause cette question d?une autre manière : « Boulos jusqu’à quel niveau voulez-vous aller ? La réponse est simple. J?y suis déjà arrivé ! Cela veut dire quoi. Qu?il est temps, que quand on assume une responsabilité en tant qu?élu. Quand on sollicite le vote d?une population, en lui demandant de nous faire confiance, « ne m?embarrassez pas, je ne vais pas vous trompez dans l?avenir. » Je ne peux pas exploiter ce vote pour le gripper comme un escalier pour atteindre un autre niveau. Il me faut rester au poste auquel ils m?ont élu pour leur donner le service  qu?ils attendent de moi et qu?ils méritent. Le développement d?un Département prend beaucoup plus que 6 ans ou 10 ans. C?est un projet à long terme. Pour le faire il faut investir dans le temps. Il faut faire l?effort pour ne pas avoir honte, pour ne pas trahir ses propres promesses. La seule ambition pour moi c?est d?être sénateur. Ce n?est pas d?être sénateur, pour seulement être un sénateur, parce que je n?en ai pas besoin. C?est être sénateur pour montrer à tous mes collègues des autres Départements, voilà ce qui peut être fait dans un Département. Ce n?est pas « la république des grand mangeurs », la république de Port-au-Prince qui viendra faire quoi que ce soit pour les provinces. Parce que depuis 200 ans on n?a rien fait pour eux. C?est bien nous qui devons prendre en charge notre destiné. La population des différentes circonscriptions à l?intérieur du Département les magistrats, les députés, les sénateurs et la population qui vit à l?étranger doivent s?engager à défendre leurs intérêts. Il faut faire fructifier la zone à laquelle nous appartenons. On ne pourra pas changer les choses si nous n?investissons pas.


Je vois des tas de gens courir après la présidence, pendant ces derniers 20 ans, depuis 1986. Je ne vois pas ce qu?ils en ont fait. Je ne crois pas que ce soit la bonne voie par laquelle je pourrais aller changer les choses. Je crois de préférence que ce soit au niveau de chaque département, au niveau des sénateurs, des députés, des magistrats et des CASEC, que l?on peut arriver à accomplir vraiment quelque chose en profondeur qui puisse faire passer le pays du stade de plantation à celui d?Etat-nation. Je suis arrivé où je voulais. Je ne veux pas aller plus loin. Je veux que tout le monde constate que j?ai opéré un changement après mon passage au Sénat.


Nous avons beaucoup d?avantage dans le Nord-est. A part Port-au-Prince c?est le seul endroit où il y a une zone franche. Trois milles jeunes travaillent à cette zone franche. On a la possibilité qu?il y aura une autre usine qui va s?ouvrir, qui peut employer trois milles personnes. On a la possibilité d?avoir une double vacation, à partir d?une loi que nous allons introduire au parlement. On a un autre avantage. On vient de passer une loi au Congrès américain, la loi HOPE, que la Diaspora a contribué à faire adopter. Cette loi va permettre à créer dix à quinze milles emplois dans un avenir très proche. En moins de six à douze mois. Nous allons bénéficier d?au moins de trois milles cinq cent jobs de cette loi. Ceci c?est la première étape de développement du Nord-est.


Le deuxième aspect du développement du Nord-est, c?est le tourisme. Nous avons une baie unique celle de Fort Liberté. Il y a des plages uniques aussi belles que celle que l?on a en République dominicaine. Nous sommes près des côtes de la Floride. Il y a de grands investisseurs de la Diaspora haïtienne qui sont disposé à venir y mettre un aéroport international et un à deux hôtels de 300 chambres chacun. On a la capacité de développer une ville qui a 5 forts français, une cathédrale, des édifices, des fontaines, qui datent de 250 ans à 300 ans. C?est une ville de 500 ans qui a toute une histoire indienne, espagnole, française et haïtienne. C?est la ville où la première déclaration d?indépendance a été faite, le 29 novembre 1803. Quand Dessalines voyant, de la rade de Fort Liberté, le bateau de Rochambeau prendre le large bloqué par les Anglais qui l?ont l?empêché de débarquer en République dominicaine, c?est à ce moment là qu?il a fait la première déclaration d?indépendance. C?est la première ville de l?indépendance haïtienne. Tout ceci nous permettra de construire un développement touristique, avec l?avantage que nous sommes sur la route des bateaux croisières qui viennent de la Floride. Déjà Labady prend 400,000 touristes par an. Vous vous imaginez ce que Fort Liberté pourra recevoir. En République dominicaine il y a 3.5 millions de touristes qui n?ont presque rien d?historique à visiter, que de belles plages et de la bonne nourriture.


Le troisième point, c?est l?agro-industrie. C?est le café, le cacao, les palmes à l?huile, les noix de cajou, etc. Nous avons beaucoup de plaines et beaucoup d?eau. Nous avons 5 rivières. Et la nappe d?eau souterraine est à mois de 200 pieds.


 


RB : Quand nous constatons le jeu du gouvernement qui fait miroiter la double nationalité pour mystifier la Diaspora et l?inciter à supporter le remplacement de la Constitution de 1987.


La Diaspora va-t-elle se faire prendre ? Qu?en pensez-vous ?


 


SRB : Moi je crois que la première chose qu?il faut faire c?est une loi sur la nationalité, qui pourrait permettre à la Diaspora de voter. Deuxièmement, on n?a pas besoin de remplacer la Constitution de 1987. On peut l?amender. Et là, il faudra respecter tout le processus d?amendement. En général, on change une constitution que quand il y a une révolution. Or, tel n?est pas le cas aujourd?hui. Comme l?a dit l?historien Georges Michel, les vingt une constitutions qui on été changées, mise à part la 22e qui est celle de 1987, toutes les autres ont été faites par un homme et pour un homme. Pourquoi ce serait différent cette fois ci dans ce contexte. Que cela ne se répète plus. Je crois que le problème du droit de vote peut se régler rapidement. Que les amendements peuvent se faire selon le processus prescrit par la Constitution. Tous les Haïtiens doivent pouvoir jouir de toutes leurs prérogatives sans exception. 


 


RB : Je vous remercie beaucoup pour votre participation à notre émission. Nous vous disons à la prochaine.


 


SRB : C?est à moi de te remercier Bob, pour m?avoir donner cette possibilité, de participer avec toi et tous les auditeurs de Radio Classique Inter. Je  souhaite que tu m?inviteras pour continuer à débattre, éduquer et motiver. Ce n?est pas le parlement seul qui peut faire ce dont nous venons de parler. Mais c?est le parlement avec toute la puissance que la Diaspora représente.


 


RB : Mercie.


 


SRB : Bonne soirée.