Originally: Eventuel dépôt de candidature de René Préval à la présidence : l?heure des règlements de compte a-t-elle sonné ?

A la veille de l?éventuel dépôt de candidature à la présidence de René Garcia Préval, des sources officieuses laissent croire que les familles des défunts Sylvio C. Claude et Roger Lafontant se prépareraient à relancer une action en justice contre l?ex-président lavalas pour son implication présumée dans l?assassinat de ces deux chefs de parti et opposants politiques le 30 septembre 1991, jour du coup d?Etat anti-lavalas.


Jusqu?à présent, le voile n?a pas été levé sur la liquidation de ces deux chefs de parti à un moment où les dirigeants politiques d?alors contrôlaient encore l?appareil d?Etat quoique le coup de force de Raoul Cédras et Michel François fut déjà enclenché. Sylvio Claude sera lynché au Carrefour des quatre chemins (Cayes, sud) par des lavalassiens fous de rage conduits, dit-on, par le fameux Jean Claude Jean-Baptiste , ancien séminariste et homme de main d?Aristide. Cependant, l?intéressé -qui allait devenir directeur général de la Police Nationale puis secrétaire d?Etat au travail et membre du cabinet particulier d?Aristide en 2003- a toujours qualifié d?allégations mensongères les accusations de la famille Claude relative à sa participation active à ce crime odieux, en dépit du fait qu?une photo datant de septembre 1991 le montre exhibant, selon la famille du défunt, l?une des jambes de la victime et, ce, en compagnie d?un groupe de lyncheurs présumés.


Quant à Roger Lafontant, ancien ministre d?Etat duvaliériste emprisonné au Pénitencier National à Port-au-Prince à la suite d?un putsch manqué contre le gouvernement d?Ertha Pascal Trouillot le 7 janvier 1991, il fut abattu de 3 balles dans le dos dans sa cellule, toujours le 30 septembre 1991.


Comme certaines rumeurs l?avaient fait croire à l?époque, le capitaine Stagne Doura, chef de la prison centrale, avait-il reçu réellement de ses supérieurs hiérarchiques l?ordre d?exécuter Roger Lafontant ? A l?époque, la police était dirigée par le colonel Pierre H. Chérubin et René Préval remplissait la double fonction de premier ministre et de ministre de la défense.


Préval qui, dit-on, après une grande série de consultations, va se lancer dans la course à la présidence devrait affronter les familles de ces deux disparus et répondre, selon une source digne de foi, à des accusations de malversations commises par lui et son équipe durant leur passage au pouvoir.