Originally: Baker ou Préval : lequel des deux détient la majorité de l?Electorat haitien ?
Radio Maxima, Cap-HaVtien, HaVti
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L?annonce de la candidature de Charles Henry Baker et probablement celle de Préval, provoquent déjB des réactions. Des éléments de la classe politique semblent avoir peur de Baker. Ils sont prLts B brandir leur discours coloriste/noiriste. Ils ont déjB oublié les principes démocratiques dont ils se vantaient. Dans sa stratégie de prise de pouvoir on rejette les principes constitutionnels. On se renie, un point c?est tout.
Quant B l?ancien Président Préval, on prétend qu?il est populaire, qu?il a une majorité fidPle de l?électorat pour le propulser au palais national pour un second mandat.
Quelle est la réalité sur le terrain ? Comment apprécier ces opinions ?
Candidature de Charles Henry Baker
Tout d?abord, nous observons que l?annonce de la candidature de Charles Henry Baker a provoqué des réactions positives. Beaucoup de jeunes, de femmes, de mPres de famille, de jeunes travailleurs de la paysannerie et du secteur privé, des entrepreuneurs de PME (Petites et Moyennes Entreprises) nous contactent pour s?enquérir des voies et moyens B suivre en vue de supporter l?homme d?affaire haitien, candidat B la présidence. D?aprPs ces gens, Chalito Baker B un franc parlé. Il dit haut et fort ce que ils pensent tout bas. Il n?est pas un démagogue. Il a fait preuve d?engagement et de sacrifice au coté des étudiants GNBistes. Il n?est pas pauvre, donc il ne cherchera pas B piller les caisses de l?Etat. Entrepreneur, il utilisera le pouvoir pour le développement de l?industrie. Avec lui on peut attendre la baisse du chomage.
Quand on parle de la couleur de la peau de Baker : un mulâtre bourgeoise qui cherche le pouvoir politique. Ils répondent : Juan Gabriel Valdez, James B. Foley et les soldats de la MINUSTHA ne sont pas des noirs. Pourtant ce sont eux les vrai dirigeants d?Haiti. Gérard Latortue en a donné la preuve quand il a affirmé que ce sont les blancs qui lui ont interdit de trouver une solution nationale avec les militaires haitiens.
Alors, malheur B ceux qui croient que le peuple haitien n?observe pas. Symbole du mouvement GNB, beaucuoup de mes auditeurs pensent que la candidature de Baker est utile et nécessaire. Ils ne croient pas au miracle. Peut-etre, il ne pourra pas gagner seul. Cependant, ils estiment que comme le gouvernement Alexandre-Latortue, la classe politique avec ses 65 partis politiques et 20 candidats B la présidence, ne respecte pas les haitiens en général et en particulier ceux qui se sont sacrifiés pour la fin de la dictature lavalassienne. MLme quand Baker ne remporterait pas les élections, sa présence forcera les leaders politiques B repenser leur stratégie et B se regrouper.
Croyez nous si vous voulez ! Le peuple haitien n?est pas si bLte que ça !
On a entendu les mLmes remarques sur ??Vision 2000??, une station radio de la capitale. Valery Numa qui recevait Charles Henry Baker cette semaine lui a demandé quel est le niveau de ses dépenses pour collecter les 100,000 supporters requis par le Conseil électoral Provisoire – CEP. L?animateur a renforcé sa question confirmant qu?B travers les rues de Port-au-prince des gens disent qu?ils ne voteront plus des pauvres.
Ainsi, nous avons pu constater que beaucoup de ces remarques populaires relatives au statut d?homme d?affaire riche de Baker avaient une dimension nationale. Dans l?opinion publique on peut entendre : NOU PAP VOTE POV ANKO. POV PAP RICH SOU DO?M ANKO.
Candidature de René Garcia Préval
Sur les inquiétudes soulevées par la candidature éventuelle de René Garcia Préval, nous nous référons aux analyses des auteurs comme : Raymond Aron, Jean-François Revel, Henri De Man, Joseph A. Shumpeter, Marcel Gauchet? Ils ont démontré les blocages de l?Union soviétique et y ont déduit la faiblesse des mouvements syndicaux et de l?idéologie marxiste dans le milieu ouvrier. Marcel Gauchet parle de la fin de l?idéologie. Avec Revel, il a insinué qu?un passé désastreux ne saurait ébranler l?avenir.
Leurs assertions se situent dans l?analyse de l?idéologie marxiste-léniniste en regard au systPme sclérosé de l?Union des Républiques Socialistes Soviétique (URSS).
L?empire de Staline représentait un handicap pour les mouvements marxistes du monde entier. Parce qu?il a provoqué la désillusion, le désenchantement.
Le futur B plus de force qu?un passé catastrophique. Il fait rLver et c?est la force de l?idéologie. « L?idéologie est la conscience illusoire des rapports réels parce les rapports réels créent les conditions objectives.» Maurice Godelier cité par Lucien SPve, Une introduction B la philosophie Maxiste, Cameroun, Editions Sociale, 1986, p.142.
L???illusion?? : Lavalas ne représente plus l?espoir. Il ne peut pas créer l?effet d?entraînement nécessaire B l?action sociale. Tout le monde sait ce qu?est Lavalas, Aristide et son ??marasa?? (frPre jumeau) René Préval. Il ne pourra rien camoufler au peuple haVtien. Ce n?est pas aux vieux singes qu?il faut apprendre B faire des grimaces, dit le proverbe.
Si Aristide est un dictateur, bluffeur, démagogue, anarcho-populiste, Préval n?a jamais existé politiquement. Il n?a été qu?un prolongement d?Aristide. Son appendice. Un homme sans caractPre, irresponsable et cynique. On se souvient encore de ses déclarations nihilistes : ??Naje pou soti. Mwen roule amba yo. Depi ou se lavalas yo vle touye?w.??
Il ne pourra pas de si tôt se défaire de son « Marasa Aristide », ni des crimes commis sous sa présidence : Pasteur Leroy du MDN, Jean Lamy, Jean Dominique pour ne citer que ces noms lB. Pasteur Leroy a été assassiné par des hommes du Palais national. Ceux qui l?ont conseillé B se présenter, on dit la mLme chose B Roger Lafontant en 1990. Cette tactique consiste B introduire un ancien du régime déchu en vue de provoquer la radicalisation de l?électorat. Dans le contexte actuel, Préval candidat divisera la clientPle politique néo-lavalas de Dany Toussaint. Elle apportera la couleur recherchée par la communauté internationale quand elle s?obstine B encourager le Parti Fanmi Lavalas B aller aux élections.
Certes, l?idéologie n?est pas le seul leitmotiv politique. Léon Dion dans son livre ??Société et politique : la vie des groupes?? cite (3) trois éléments : la pression, les intérLts et l?idéologie. Donc, la candidature de Préval, d?aprPs nous, répond plus aux aspirations des groupes d?intérLts. IntérLts de clan et/ou question de prestige. L?ancien président semble chercher B démontrer que dans des conditions différentes, il peut faire mieux. Pourra-t-il cette fois respecter l?indépendance du pouvoir législatif ? Rendra t-il B la présidence le prestige perdu durant les cinq ans de son premier mandat ? Lisez ??HaVti n?existe pas?? de Christophe Wagny.
Ceux qui aux U.S.A. et en HaVti ont bénéficié des activités corrompues et pour lesquels la présidence de René Garcia Préval en 1995 représentait une période de stabilité, ont intérLt dans cette candidature. S?il est clair qu?avec les multiples accusations et enquLtes sur les liens d?Aristide avec des cartels colombiens, des groupes d?intérLt ne peuvent rien espérer du leadership du 16 décembre 1990, René Préval peut bien garantir la relance de certains dossiers gelés depuis la chute le 29 février 2002. N?est-il pas proche du leader cubain et des taiwanais?
Pourquoi on oublie d?enquLter sur l?administration de René Préval ?
Pourquoi, en 2004, alors que l?ancien président résidait B Marmelade dans le Nord, zone contrôlée par les hommes de Guy Philippe et de Ravix, aucune action d?agression n?a été dirigée contre sa personne ni contre ses biens ?
René Garcia Préval, était-il en contact avec les rebelles et/ou les hommes de Raboteau – Gonaives ?
L?un des plus grands témoins B charge contre Aristide était-il un agent américain au sein de Lavalas ? Quelles ont été ses garanties ?
De concert avec Yvon Neptune, le collabo de James B. Foley, a-t-il lâché l?ancien prLte devenu gLnant ?
Y a-t il un électorat lavalas majoritaire?
Malheureusement, l?élite haVtienne ne croit pas au projet. Les leaders politiques ont perdu deux ans B tenter de récupérer un électorat lavalas majoritaire qui n?existe pas.
Depuis 1990, Lavalas n?a pu gagner qu?une seule élection libre et honnLte.
21 mai 2000, alors que des enquLtes d?opinion annonçaient un taux d?abstention élevé, les électeurs sont allés aux urnes pour dire non B Lavalas. Aucun parti politique n?était plus populaire que Lavalas B ce moment. Toutefois, l?électorat n?était pas du coté d?Aristide.
Les candidats indépendants allaient l?emporter. Les électeurs optaient pour des leaders communautaires pensant qu?avec ces hommes au timon des affaires le pouvoir allait enfin agir en leur faveur.
Aristide était tellement conscient de son impopularité, qu?il avait prévu, d?aprPs les déclarations de l?ancien commissaire de police Guy Philippe, une opération de fraude massive, avec des unités de la Police nationale. D?oj l?origine de la crise du 21 mai 2000.
26 novembre 2000, suite B l?appel boycotte fait par l?opposition, Lavalas, le parti le plus populaire, n?a pu mobiliser seul que 5 B 10% (10% pour les observateurs généreux) de l?électorat. Alors qu?en mai 2000, avec la participation de l?opposition, environ 70% de l?électorat avait voté.
Finalement, oj est l?électorat lavalas majoritaire qu?on se tue B vouloir récupérer ?
En 2003, lors de la mobilisation anti-Aristide, les ??masses populaires fantômes?? de lavalas n?ont pu contenir les étudiants, ni les 50 hommes de troupes de Guy Philippe, qui ont libéré la ville du Cap-HaVtien. Alors qu?en 1991, le peuple souverain quand il était avec Aristide, a pu mater le Coup d?Etat du 6 janvier, obligeant Roger Lafontant et ses sbires B quitter le Palais national.
Dans le Nord d?HaVti, au Cap-HaVtien, mLme avec des animations musicales ? DJ et bande B pied ? Lavalas n?a pu réunir une manifestation comparable B celle de l?opposition le 17 novembre 2002 au Cap-HaVtien. Alors, ou est l?électoral lavalas du nord ?
Au mois de juillet 2005, constatant l?intérLt de la population pour se faire inscrire sur la liste électoral, Gérald Gilles du Parti Fanmi Lavalas s?est empressé de déclarer et nous citons : « l?engouement que vous voyez dans les bureaux d?inscription est df B l?annonce de la participation éventuelle du Parti Fanmi Lavalas aux élections » fin de citation. Quelques jours plus tard le Parti Lavalas est inscrit, depuis lors le nombre des demandeurs de cartes électorales a considérablement baissé, prouvant que Gérard Gilles bluffait.
Evolution Nationale (Donn
ées Traitées)http://www.cep-ht.org/statistic2.htm
Déduction, Lavalas n?a aucune emprise sur la population ; l?unique date de manifestation d?une popularité d?Aristide au sein de l?électorat a été le 16 décembre 1990. Pour preuve les lavalassiens ne parlent que de 16 décembre 1990, en ignorant le 26 novembre 2000.
L?électorat est dans la rue. Le peuple attend toujours un projet. Les jeunes de 18 B 25 ans n?ont rien B voir avec Aristide ni René Préval. Ils sont B la recherche d?opportunités. Ils veulent un pays nouveau et ne s?occupent pas des idéologies coloristes et/ou gauchistes démagogues. Ils viennent de renverser une dictature. Ils ont porté des armes aux cotés des militaires haVtiens rebelles. Au sein de la PNH, ils affrontent chaque jour les gangs d?Aristide et ne désertent pas. Ils ont le goft du risque. Ils sont les garants de l?avenir.
Pour avoir sacrifié leur vie en échange de la liberté et de la démocratie, ils se sentent concerner. Aguerris, ils n?ont peur de rien. Toutefois, en bons citoyens progressistes, ils attendent un projet de société, d?intégration et d?opportunité.
Ne vous faites pas d?illusion. L?électorat est dans la rue. Il est B la recherche d?un projet. Malheureusement, nos leaders politiques dans leur hibernation intellectuelle, continuent de croire dans la récupération d?un électorat Lavalas majoritaire. Ils perdent leur temps et refusent de proposer un projet cohérent. Comme en 1990, ils connaîtront l?échec. Encore une fois ils découvriront que s?ils refusent de changer, le peuple haVtien a de son coté évolué.
Cyrus Sibert
Cap-HaVtien, HaVti
28 Aoft 2005