Originally: L?ex-directrice de la Police nationale au cabinet d?instruction de St-Marc
L?ex-directrice générale de la Police Nationale d?Haïti (PNH) Jocelyne Pierre a été entendue vendredi à St-Marc (nord) par le juge Clunie Pierre Jules, dans le cadre de l?instruction du dossier du massacre de La Scierie.
L?interrogatoire qui a duré 4 heures, s?est déroulé dans une atmosphère empreinte de cordialité et sous haute sécurité, a affirmé le commissaire du gouvernement près le parquet du tribunal civil de St-Marc. Me Lesly Jules qui s?est félicité des progrès enregistrés, depuis quelque temps, dans le processus judiciaire en cours, n?a pas écarté l?idée que d?autres anciens hauts dignitaires du régime déchu de Jean-Bertrand Aristide soient invités sous peu à témoigner.
Pour sa part, le responsable de l?association des victimes de La Scierie, Charliénord Thompson, s?est montré optimiste quant à l?issue du dossier tout en réclamant l?arrestation de l?ex-commissaire divisionnaire de la PNH, Rudy Berthomieux et d?autres individus qui seraient impliqués dans le massacre.
Avant Jocelyne Pierre, l?ancien ministre de la justice d?Aristide, Me Calixte Delatour avait répondu la semaine dernière, à la convocation des autorités judiciaires de St- Marc
L?un des co-accusés, l?ex-député lavalas (le parti d?Aristide) Amanus Mayette, pourrait être interrogé par le juge Pierre Jules, lundi prochain. Dirigeant d?une organisation armée pro-Aristide, Bale Wouze, Mr Mayette a été arrêté en 2004, de même que l?ex-Premier ministre lavalas, Yvon Neptune et son ministre de l?intérieur, Jocelerme Privert.
Cette affaire qui s?est transformée en une saga juridico-politique sans précédent en Haïti, est allée de rebondissements en rebondissements ces dernières semaines, avec notamment l?hospitalisation, un temps envisagée, de Mr Neptune à l?étranger. Mais, ce dernier, théoriquement en grève de la faim depuis un mois, a catégoriquement rejeté l?offre du gouvernement, exigeant au contraire, l?abandon pur et simple de toutes les poursuites dont il fait l?objet.
Les fortes pressions exercées par la communauté internationale, via la mission onusienne (MINUSTAH), au profit d?Yvon Neptune, ont sérieusement ébranlé le système judiciaire haïtien, déjà malade, et embarrassé le gouvernement Alexandre/Latortue.
Le massacre de La Scierie, un quartier de St-Marc, avait fait le 11 février 2004, une cinquantaine de morts et disparus, selon les témoignages de survivants de la tragédie et des organisations de défense des droits humains.
Radio Kiskeya