Originally: HAITI DEMOCRACY PROJECT RENCONTRE UN GROUPE D’HAITIENS EN VISITE À WASHINGTON

HAITI DEMOCRACY PROJECT RENCONTRE UN GROUPE D’HAITIENS EN VISITE À WASHINGTON


Dans le cadre du projet de Visiteurs Internationaux du Département d’État, Haiti Democracy Project a été invitee à faire une présentation au local de la Academy for Educational Development  (AED) pour les illustres visiteurs.


James Morrell, Directeur-Exécutif du projet  a fait une présentation sur le rôle joué par Haiti Democracy Project dans la récente crise politique haitienne qui a causé des blessures profondes à la démocratie. Il a en oûtre esquissé les perspectives envisagées par le projet pour continuer à supporter la démocratie en Haiti.


En 2002, Haiti Democracy Project a représenté la seule ONG américaine qui s’est exprimée avec le plus de clareté sur l’impérieuse nécessité d’avoir des changements dans le système politique en Haiti. En décembre 2002, Haiti Democracy Project a réclamé avec force insistance la mise en application de la Charte de l’OEA . En plus de ses analyses pertinentes de la situation politique haitienne, le projet a été remarquable pour ses engagements aux côtés de leaders politiques et de groupes de la société civile. Ce qui fait de nos jours, qu’Haiti Democracy Project jouit d’une bonne réputation dans le milieu démocratique haitien.


L’été 2004 représente, non seulement, un moment de grand espoir pour Haiti, mais aussi, de multiples dangers de toutes sortes. Haiti Democracy Project sera là encore une fois pour soutenir le processus démocratique en développant un progrmme de coopération avec la société civile haitienne en vue de:



  • Renforcer l’unité entre la société civile et les partis politiques
  • Renforcer le dialogue entre la société civile et le gouvernement intérimaire
  • Contribuer à la préparation d’élections libres et crédibles pour élire démocratiquement un gouvernement pour mettre un terme à l’instabilité politique chronique qui règne en Haiti
  • Continuer le travail d’éducation à Washington sur la nécessité de mobiliser des ressources pour le secteur démocratique afin qu’il puisse apporter sa pleine contribution dans le cadre d’un État de droit et d’une bonne gouvernance
  • Transférer de manière adéquate des compétences de la diasporara haitienne en Haiti.

Ensuite, ce fut le tour de l’ancien Ambassadeur des Etats-Unis accrédité en Haiti de 1981 à 1983 et membre fondateur de Haiti Democracy Project, M. Ernest H. Preeg de faire sa présentation basée sur deux documents. Un livre de 145 pages qu’il a publié en 1996 sur  « Le Dilemme Haitien »  qui est une étude de cas sur la démographie, le développement et la politique étrangère américaine et un autre document intitulé : « Pourquoi Haiti n’est pas une nation qui a échoué »


La rencontre avec la délégation haitienne s’est déroulée pour une bonne partie sur les points avancés par l’Ambassadeur Preeg qui a étayé sa thèse sur six (6) élements indicateurs de modernisation qui prouvent qu’Haiti n’est pas un cas désespéré :



  • L’expérience des élections libres et démocratiques en 1990
  • L’émergence d’un mouvement démocratique de la société civile
  • La capacité démontrée  à  créer une haute intensité de main-d’œuvre dans l’industrie au cours des années 70 et 80
  • Les débuts de modernisation du système judiciaire dans un état de droit
  • La profonde interaction entre les Haitiens vivant en Haiti et la diapora haitienne vivant aux Etats-Unis d’Amérique
  • L’initiative du secteur privé haitien d’enclencher le processus de réconciliation et rapprochement économique entre Haiti et la République Dominicaine.

La délégation haitienne a réagi par la voie d’un dirigeant politique et avocat bien connu en Haiti Me Jean Francois Annibal Coffy qui croit qu’au contraire Haiti a lamentablement échoué. Pendant les dix-huit années écoulées , le pays n’a réalisé aucun progrès substantiel, viable dans aucun domaine. On aura beau verser des milliards dans les caisses haitiennes, si une structure adéquate n’est pas mise en place pour prouver sa capacité d’absorbtion et sa compétence à élaborer des projets valables sur le long terme, cela ne fera qu’enfoncer Haiti dans le marasme économique, la pauvreté et le sous-veloppement chronique. Il faudra envisager aussi un changement dans la politique étrangère américaine, à l’égard d’Haiti, qui a soutenu le régime déchu en dépit des cris de voix autorisées et respectées de la politique haitienne et de toute une population exprimant leur ras le bol.


Le Vice-Président du Conseil Électoral, M. Max Mathurin pense que des élections libres, honnêtes et crédibles sont possibles et faisables en Haiti avec l’aide et le support de la communauté internationale pour mettre en place la machine électorale telle que la mise à jour des registres électoraux, les cartes électorales, les structures décentralisées BED, BEC, BIV, la campagne d’éducation civique etc…


Dans un message à la nation publié en août 2003 , la Fédération Protestante d’Haiti (FPH) s’est déclarée déçue que le pays ait pris « à toute vitesse la direction de l’impunité, du gangstérisme, de la fripouillerie et de la criminalité ». Le secrétaire général de la Fédération Protestante d’Haiti, M. Edouard Paultre, une victime des actes de barbarie de l’ancien régime, a exprimé son inquiétude concernant la tendance qui voudrait faire croire qu’on pourrait retourner au statu quo ante si les prochaines élections américaines voient l’arrivée du camp des Democrates en remplacement de l’actuelle équipe dirigeante de la politique américaine à savoir les Républicains. M. Paultre a même suggéré à l’Ambassadeur Preeg le sujet de son prochain article : « Républicains, Démocrates : ne changeons pas vis-à-vis d’Haiti ».


Le régime déchu d’Aristide a organisé une série de persécutions politiques entre autres arrestations et détention illégale d’activistes politiques et des cas d’intimidation contre les membres de la société civile. Au nombre de violations spécifiques pendant cette période, figurait  l’arrestation et la détention illégales de Carline Simon, dirigeante féminine d’une importante organisation dénommée Fanm Solèy Leve. Actuelle présidente de la commission communale de  Port-au-Prince, Mme Carline M. Simon a fait une plaidoirie en faveur de sérieux investissements dans les grandes villes pour résorber le phénomène du chômage et contrecarrer le phénomène de l’insécurité due en grande partie à une exploitation abusive de l’état de pauvreté de la masse venue se concentrer dans les grandes villes.


L’ex-animateur vedette de l’émission d’analyse politique « Ranmase » sur Caraibes FM et actuel  président de la commission communale de Delmas, le maire intérimaire M.Vilfort qui affirme que sa première priorité a été, de concert avec la Police, de démanteler les réseaux de gangs, de combattre les bandits et de les mettre hors d’état de nuire, et le résultat est évident, s’est réjoui le maire provisoire. M. Prisca fait référence à la loi de 1982, en son article 35 alinéa 17 qui prévoit qu’un maire a l’obligation de garantir la sécurité, la propreté, la santé des habitants de la commune dont il à la charge. Le maire intérimaire a plaidé en faveur d’une structure bien pensée pour freiner le phénomène de la violence armée, il croit que la gangstérisation du pays peut être combattue et freinée si et seulement si un plan est bien élaboré avec une distribution claire des rôles et en évitant toute duplication.


Pour calmer les appréhensions de tous ceux qui voudraient croire à un éventuel possible retour du dictateur déchu, Haiti Democracy Project a rappelé à l’attention des illustres visiteurs que d’une part, 1994 n’est pas 2004, d’autre part, la résolution de l’Organisation des États Américains (OEA) admettant la démission d’Aristide vaut son pesant d’or dans la balance des décisions politiques à prendre vis-à-vis d’Haiti. En plus de cela Aristide est au centre de toutes les discussions concernant son implication éventuelle dans des actes de corruption, de crimes d’État et de trafic illicite de stupéfiants.


Le projet poursuivra sa tâche avec détermination pour continuer à soutenir le nouveau départ pris par Haiti en vue de son accession au progrès socio-économico-politique.


Haiti Democracy Project était représentée par :
Ambassadeur Ernest H. Preeg, membre du conseil de direction
James R. Morrell, Directeur Exécutif
Arielle Jean Baptiste, Officier de Recherches
Terry Thielen, Associée
Francois Jean, Associé
Kevin Dunlap, Interne


La délégation haitienne comprenait :
Mme. Guerda BENJAMIN
KONAKOM
Secrétaire Administrative au
Conseil Electoral Provisoire
Coordonnatrice de l’Organisation
de Femmes pour l’Avancement de
Thomonde (OFAT)/ Département du
Centre


Mme. Marie Lucie BONHOMME
Femmes en Démocratie
Directrice de l’Information
Radio Vision 2000
Port-au-Prince


Mr. Elidor CLERVIL
Tèt Ansanm
Directeur du Cabinet 
Conseil Electoral Provisoire
Port-au-Prince


Mr. Jean François Annibal COFFY
Génération 2004
Avocat au CABINET COFFY
Petion-Ville


Mme. Florence ELOI
Journaliste
Radio Cap-Haitien
Association des  Femmes Journalistes
du Nord
Coopération Régionale des Membres
de la Presse


Mme. Marie Velia GREFFIN
KONAKOM
Responsable des Opérations Electorales
Conseil Electoral Provisoire
Secretaire Exécutive
Port-au-Prince


Mr. Genard JOSEPH
Fanmi Lavalas
professeur au
Lycée Alexandre Petion


Mme. Marie Roselor JULIEN JUSMA
Consultante Independante
Conference Episcopale d’Haïti
Eglise Catholique
Port-au-Prince


Mme. Anne Marie LOISEAU
Journaliste
Radio Vision 2000
Amicale des Travailleurs de Miragoane


Mr. Max MATHURIN
Vice-Président du
Conseil Electoral Provisoire


Mr. Edouard-Laporte PAULTRE
Secrétaire General de la
Fédération Protestante d’Haiti
Port-au-Prince


Mme. Marie Marcelle PIERRE-LOUIS
Juge de Paix de la
Croix-des-Bouquets
Ministère de la Justice
Association des Femmes Juges
Association des Magistrats


Mr. Louis Guerson RICHME
Membre du Conseil Electoral
Provisoire (CEP)
Port-au-Prince


Mme. Carline Simon MORANCIE
Maire de Port-au-Prince
Coordonnatrice
Fanm Soley Leve
Port-au-Prince


Ms. Nivrose ST. PAUL JEAN PIERRE
Coordonnatrice du
Conseil National d’Observation
Electorale dans le Sud


Mr. Jean Prisca VILFORT
Maire de Delmas
Analyste Politique
Radio Caraïbes
Port-au-Prince


Ms. Mirlande YLOPHENE
Responsable Recrutement
Fanm yo la
Port-au-Prince
Fédération des Etudiants
Universitaires d’Haiti
(FEUH) Port-au-Prince.