Par Christian LOSSON


Ce sont de petites mains, taillables et corvéables à merci. De jeunes vies exploitées dans l’ombre, à l’abri des regards. Des oubliés de l’école. Ce sont les victimes de la pauvreté dans le monde et d’une forme d’abus qui ne cesse de s’amplifier : le travail domestique des enfants. Ils seraient 10 millions, un chiffre par nature difficile à établir. En tout cas, une vague insignifiante dans l’océan des 246 millions d’enfants pour lequel le travail (usines, champs ou bordels) est le seul horizon. Mais c’est sur ces enfances invisibles que le Bureau international du travail (BIT) veut mettre la lumière. Il publie un rapport ­ intitulé «Coup de main ou vie brisée ?» ­ à la veille de la journée mondiale contre le travail des enfants, samedi.


Maîtres. Le travail domestique des enfants ? Un esclavagisme des temps modernes. Très complexe à évaluer. Combien sont-ils ? Deux millions en Afrique du Sud (lire ci-dessous), 700 000 en Indonésie, 559 000 au Brésil, 300 000 au Bangladesh, 264 000 au Pakistan, 250 000 en Haïti, 200 000 au Kenya… Quel âge ont-ils ? En Haïti, 10 % d’entre eux ont moins de 10 ans ; au Maroc, 70 % moins de 12 ans ; 60 % moins de 14 ans au Vénézuela, premier employeur de filles dans le monde, assure le BIT. Plus de 90 % des «domestiques» au Guatemala et au Costa Rica sont des enfants. Elles «quittent souvent leur famille très jeunes pour entrer au service de maîtres qui les considèrent comme leur propriété». Au Panama, une fille de moins de 18 ans sur deux est «employée de maison», et les deux tiers des Salvadoriennes ont été victimes de sévices, sexuels ou psychologiques. La domesticité est pourtant «largement acceptée, mais aussi considérée comme une meilleure alternative pour les enfants issus de familles pauvres».


Car le premier facteur du travail domestique reste la pauvreté sous toutes ses formes : illettrisme ou non-accès à l’éducation, remboursement de dettes, héritage des traditions, ultime stratégie de survie d’orphelins face au sida (12 millions d’enfants ont perdu un de leurs parents)… «Dans de nombreuses régions du monde, les écarts se creusent non seulement entre les pauvres et les riches, mais aussi entre les pauvres et les moins pauvres», rappelle le BIT.


Reste que, paradoxalement, le développement économique de pays comme le Sri Lanka, favorise l’émergence du «service» domestique des enfants. «La majorité des gens qui emploient un enfant à leur domicile sont des femmes qui, il y a une génération, n’auraient pas été libres de faire carrière hors de la maison», assure le rapport.


Expériences pilote. Comment agir ? Conventions, lois ou textes ne suffisent pas. Le BIT tente de mettre en place des expériences pilotes : soutien financier aux parents ou programme spécifique avec des pays comme la Thaïlande ou les Philippines. Seule certitude que le BIT sert en guise de conclusion : «C’est une tâche extrêmement difficile que de s’attaquer au travail domestique des enfants, un domaine où presque tout reste à faire.»


 


 

Originally: Justice – Corruption: la NCHR condamne la réintégration du Juge Pierre Josiard Agnant dans l’Appareil Judiciaire

La NCHR a appris avec indignation et consternation la nouvelle de la réintégration du Juge Pierre Josiard Agnant au sein de l’appareil judiciaire.

 

La NCHR rappelle que le 23 janvier 2003, le Juge Pierre Josiard Agnant avait décidé de libérer de manière suspecte le nommé Jean Salim Batrony alias Johny Batrony accusé de trafic illicite de stupéfiants après qu’une perquisition eut permis de découvrir chez lui un stock constitué de cinquante huit (58) kilogrammes d’une substance blanchâtre dissimulée dans des boites testée positive à la cocaïne.  Des informations persistantes circulant dans les couloirs du Palais de Justice et à travers la Capitale laissaient entendre que le Juge aurait monnayé sa décision. Un montant de trois cent cinquante mille dollars américains (350 000$US) aurait été dépensé par l’accusé dans la transaction insistait-on avec force détails.

 

Face au tollé soulevé par cette décision surprenante et dans le but de combattre, disait-on, la pratique du pot-de-vin au sein de la Justice, le Ministère de la Justice a décidé de mettre le Juge en disponibilité, le Gouvernement Américain annula son visa d’entrée aux Etats-Unis d’Amérique et le Conseil Supérieur de la Magistrature a été saisi du dossier sur plainte du Coordonnateur de la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue.

 

Le 6 février 2004, le Conseil Supérieur de la Magistrature a rendu un arrêt infligeant au Juge Agnant la peine de censure simple. Ce faisant la plus haute instance judiciaire du pays reconnaît comme fondés les reproches d’immoralité à lui adressés.

 

Les motifs de l’arrêt sont, on ne peut plus, accablants :

 

         La façon d’agir du Juge Pierre Josiard Agnant constitue un manquement à l’honneur et à la dignité du Magistrat qui  cherche plutôt à se débarrasser le plus rapidement possible des devoirs que lui impose son rôle de Juge au lieu de s’armer de courage, de patience pour s’engager dans une voie difficile qui lui permette de réaliser avec honneur et dignité une œuvre de justice valable pour tous et pour chacun ;

 

         Le Juge, pour avoir agi avec tant de légèreté, n’a pas pris en considération l’impact psychologique, physiologique, social, économique, moral, matériel de l’usage et du trafic illicite des stupéfiants ;

 

         Le Juge mérite le reproche d’avoir agi dans un souci évident de protéger l’accusé, oublié qu’il devait surtout protéger la société.

 

Avec un tel arrêt dans son dossier, la NCHR se demande quelle moralité dispose désormais un tel Magistrat pour continuer à juger ses semblables.

 

Quel sens a le binôme : Justice et Ethique pour ceux qui l’ont autorisé à reprendre ses fonctions ? Une telle décision n’autorise-t-elle pas à questionner l’engagement proclamé du gouvernement de transition à combattre le trafic illicite de la drogue, l’impunité et la corruption ?

 

La NCHR considère la réintégration du Juge Pierre Josiard Agnant dans ses fonctions, comme un message terrifiant pour les partisans de la lutte anti – corruption au sein de l’appareil judiciaire. Il s’agit là d’une décision inacceptable qu’il convient de corriger.

 

 

Port-au-Prince, le 8 juin 2004

 


Je portais toujours des pantalons courts quand j?entendis parler pour la première fois de la Négritude. En ce temps-là, le leader Sénégalais Sédar Senghor, plus tard membre de l?Académie Française, était reconnu comme le père de la Négritude. En enfant curieux, je m?acharnais à en chercher la mère. J?ai cherché et n?ai rien trouvé. Toutefois, au hasard de mes recherches, je suis tombé sur cette perle de Senghor : ?La sensibilité est Nègre. L?art est Hélène?. Alors, confus et perplexe, je me suis arrêté de chercher d?autant plus que René Dépestre disait déjà ?Bonjour et Adieu à la Négritude?. ?Laissons Senghor avec sa pensée figée.? Pensais-je alors, car je n?avais pas encore développé ma plume, écoulant plutôt le plus clair de mon temps à mémoriser ces pages inutiles sous la lampe à kérosène, témoin fidèle et centenaire de l?échec de l?une des plus brillantes et prometteuses révolutions de l?humanité.


En Haïti, c?était toujours une question de peau. Dans sa honte, même l?homme démuni, déshumanisé par nos élites irresponsables, empruntait également cette échappatoire, oh combien facile ! Comme si leurs peaux pouvaient les unir et biffer les rengaines, les petiteries, les jalousies et les besoins primaires aux cahiers de leurs consciences.


 


Aujourd?hui, trente ans plus tard, j?entends parler de néo-Négritude dont Thabo M?Beki serait le champion et ?Aristide le pion ?? selon Claude Moïse du journal haïtien ?Le Matin?. Néo-Négritude ? C?est quoi exactement ? Ce n?est certainement pas de la mécanique céleste, encore moins de la recherche sur l?énergie solaire ou même un pont à jeter sur l?Artibonite ou des récoltes abondantes de café, de maïs et de mil. Non, ce n?est pas la scolarisation de millions d?enfants noirs de l?Afrique sub-saharienne et des Caraïbes. Ce n?est pas une durée de vie de 76 ans à la naissance ou un médecin pour 100 familles ou une politique de prévention du SIDA. Non ! Ce n?est pas la vision d?émancipation du nègre vers l?humain. Ce n?est pas le destin grandiose qu?on forge par la réflexion, la vision, le travail, la démocratie et le respect des droits humains.


 


Ce n?est qu?une nouvelle farce. Du superficiel. De la rhétorique de bonne conscience. Une question de peau, pas plus, pour sûr. Ce n?est pas la cure du mal d?Haïti ou de l?Afrique. Examinons de près les tenants de cette néo-Négritude et vous verrez, amis lecteurs, qu?il ne peut s?agir de quelque chose de très profond.


 


FAUSSETÉ de la NÉGRITUDE


 


Dites-moi ce que vous faites et je vous dirai si vous êtes faux ou pas. N?est-ce pas Thabo M?Beki, qui, il y a quelques années, déclarait à tue-tête sur une grande chaîne de  télévision américaine que son pays n?avait pas un problème de SIDA et refusait par orgueil l?assistance nécessaire en l?occurrence ? N?est-ce pas ce champion d?un nouveau réveil africain qui pourvoyait la police lavalassienne en gaz lacrymogènes et armes meurtrières pour réprimer dans le sang la révolte des Gonaïves et les marches pacifiques à Port-au-Prince et à travers le pays ? N?est-ce pas le seul chef d?état du monde à avoir assisté aux cérémonies soi-disant commémoratives de la geste de 1804 ? On dirait un leader qui se cache les yeux pour défendre tout ce qui est noir même l?indéfendable. Est-ce ce qu?on entend par néo-Négritude dans la pratique quotidienne des choses ?


 


Même les supporteurs les plus acharnés de l?ex-tabarrois l?avaient fui en ce jour qui marquait deux cents ans de déclin brutal et vertigineux. Le Black Caucus à l?exception de Maxine Waters qui ne jouit d?ailleurs d?aucune crédibilité dans le débat politique américain s?était distancé de la bêtise humaine. Les chefs africains sont restés figés dans leur honte collective boudant la commémoration d?une geste épique unique dans les annales de l?histoire du monde.


 


Personne n?était dupe, même pas M?Beki qui choisissait de faire barrage à une alternative meilleure pour un peuple frère. Tout le monde savait que ces cérémonies du premier janvier 2004 n?étaient que la célébration de la réussite personnelle d?un homme et de sa femme ?aux mille doigts?, la Trouillot de nos misères, parvenue d?entre les parvenus. Oui, pas plus que cela, la réussite d?un homme qui peut désormais s?acheter bon nombre de chefs africains, noir-américains et antillais.


 


Qui est le pion de qui ?


 


ABSENCE TOTALE de VISION


 


L?argument à savoir que le Black Caucus cherchait à discréditer l?administration Bush en l?accusant d?avoir fomenté les troubles qui ont élégamment mis le tabar-rois en position d?échec et mat est beaucoup plus plausible. Ce, d?une part à des fins électoraux, et d?autre part pour avoir perdu avec leurs acolytes des privilèges et contrats alléchants du gouvernement déchu. Comme succursale de la honte du parti Démocrate américain, le Black Caucus demeure un pion de la stratégie de ce parti minoritaire pour regagner le pouvoir en novembre prochain. Il est tout aussi corrompu que la vieille machine libérale qui supporte les associations mafieuses telles que l?union des enseignants, galère par excellence de la médiocrité où la séniorité l?emporte toujours sur la compétence et la performance. D?où la qualité inférieure, en général, de l?enseignement public surtout dans les communautés minoritaires des Etats-Unis.


 


Où est le Black Caucus dans tout ça, nom de Dieu ? C?est avec l?éducation qu?on fait un peuple, pas avec la peau. C?est avec le  ?contenu du caractère? que Martin Luther King voulait faire des noirs des citoyens de premier plan. C?est avec un King qu?on fait les peuples, pas avec M?Beki ou Maxine Waters ou le ramassis d?esprits dénués de vision du Black Caucus.


 


D?ailleurs, leur support pour le boucher de Tabarre est un témoignage éloquent de la superficialité de la néo-Négritude. Au lieu de s?engager aux côtés de leurs peuples démunis, la majorité des dirigeants noirs du monde entier choisissent les chemins étriqués de la barbarie, de la gabegie administrative, de la répression, et de la désinformation, enfonçant inexorablement leurs pays dans le quart-monde et dans la honte. A les entendre, on dirait qu?Aristide fut un ?président démocratiquement élu? en 2000.


 


De plus, ils font semblant de défier la puissance des Etats-Unis pour affirmer l?identité et la souveraineté des noirs — attitude plus réactionnaire que créatrice. Qu?à cela ne tienne ! L?identité réelle s?acquiert par le travail et la connaissance, par les réalisations humaines qui forgent les nations. Le respect et l?honneur se gagnent à la sueur du front des peuples. Pas à travers des mouvements creux comme la néo-Négritude qui nous rappelle une initiative tout aussi superficielle, la Marche d?un Million d?hommes Noirs de Louis Farrakhan sur Washington, D.C le 16 Octobre 1995. Il est alors de bon ton de se poser la question : Et puis après ?


 


M?Beki et la néo-Négritude appartiennent au passé avec tous ceux qui s?acharnent à les suivre. Le Black Caucus n?a aucune vision d?émancipation pour la masse noir- américaine. On ne le voit articulant aucune stratégie ou campagne autour d?une vision déclarée et relayée sans relâche à travers les médias.


 


L?Amérique noire est malade. L?Afrique subsaharienne agonise. Où sont les Toussaint L?Ouverture, les Martin Luther King, et les Nelson Mandela de la race noire ?


 


L?ART S?APPREND


 


Contrairement à ce que nous dit Senghor, l?art n?est ni Nègre ni Hélène, il est humain. Il se développe à mesure que les techniques sociales s?enrichissent et s?approfondissent, que l?homme devient humain, qu?il sort du limon de la terre, qu?il se civilise. D?ailleurs, l?art dans sa plénitude accorde nos sens pour faire jaillir la sensibilité, l?émotion et la joie qu?il recherche. Que de fois n?a t?on vu des spectateurs pleurer perdus dans l?_expression de Pavarotti ou de Léontine Price ? Et la joie d?entendre Whitney Houston ? Ou la note de Beethoven qui fait pleurer un expert musicien ? Et j?en passe. L?art et la sensibilité se cotisent toujours pour accomplir une mutuelle plénitude. 


 


Quand les leaders noirs s?arrêteront de faire des grimaces sur la scène internationale et s?engageront réellement à émanciper leurs peuples au lieu de les trahir à la manière d?Aristide qu?ils supportent, la race noire participera alors à l?universelle chanson de la globalisation comme la Chine et l?Inde. Et à l?instar de l?Europe, elle s?unira et créera un vrai marché commun pour traiter d?égal à égal avec tous les autres marchés du monde. La Négritude et la néo-Négritude ne représentent que des mouvements superficiels qui marginalisent et empêchent de soulever le grand débat pour l?émancipation continue et réelle de la race noire. (Où est l?Afrique après la Négritude ?)


 


HAITI et L?AFRIQUE


 


Cet article est une carte postale aux dirigeants politiques haïtiens pour leur dire qu?ils ont non seulement du pain sur la planche en Haïti mais qu?ils ont aussi un défi à relever au nom de tous les noirs du monde. Tout ce qu?ils feront de positif et de durable aura des répercussions sur l?Afrique noire.


 


Pour ce faire, il faudra mettre une sourdine aux ambitions présidentielles et consolider les partis politiques en deux ou trois grands partis et offrir des choix limités mais solides au peuple haïtien en 2005. Il y a va de la compassion et du respect pour un peuple majoritairement analphabète. C?est un manque de probité intellectuelle que d?entretenir tant de divisions au sein d?une société et de multiplicité astronomique de choix. Cette fragmentation de l?espace politique est symptomatique de méfiance, d?un déchirement profond du tissu social, et surtout d?une attitude de grangou qui vise à faire mainmise sur l?appareil d?état à des fins d?enrichissement personnel illicite. N?importe qui ayant une idée moribonde ou deux se croit en mesure de former un parti politique au lieu de s?associer à un groupement déjà établi et le renforcer. Ce sont ceux-là, qui, arrivés au pouvoir sans programme, sans capacité et conviction, se transforment en des Duvalier et Aristide et brandissent la couleur de la peau pour s?y maintenir avant qu?un jet de la U.S. Air Force ne vienne les extraire de leur pâturage.


 


Il faut forger une solution de continuité entre le futur de ce présent pénible et le passé de misères qui a abruti le peuple haïtien. Sans un peuple émancipé, il ne peut guère y avoir de miracle national. Sans un peuple uni, Il ne peut y avoir de nation.


 


Sans leadership éclairé et déterminé, il sera impossible à Haïti de démarrer pour de bon. La Négritude et la néo-Négritude n?ont jamais édifié de civilisations. Ce sont ?des mains qui pensent? qui font les peuples. Un jour, les peuples noirs se feront finalement entendre et à ce moment-là on n?aura plus besoin de discours sur le Noirisme ou la Négritude. L?identité noire, acquise au fer du laminoir et à travers des percées dans tous les domaines technologiques, se sera imposée de manière indélébile et positive dans la conscience universelle.



L’ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide, qui est accueilli depuis le 31 mai à titre temporaire en Afrique du Sud, s’est déclaré, lundi 7 juin, prêt au “dialogue” avec les Nations unies, les Etats-Unis et la France, afin de préparer à terme son retour en Haïti.


“Le dialogue peut être une des meilleures façons de préparer le terrain pour mon retour”, a-t-il affirmé, lors d’une conférence de presse aux côtés de Nkosazana Dlamini-Zuma, ministre des affaires étrangères sud-africain.


L’ancien président s’est dit “ouvert au dialogue avec les autorités françaises si les autorités françaises le souhaitent (…), ouvert au dialogue avec les autorités américaines si les autorités américaines le souhaitent”. “Je suis prêt à travailler avec l’ONU”, a-t-il aussi indiqué. Mais il a assuré qu’il n’entendait pas “s’engager dans une quelconque forme d’activité politique qui viserait à (le) faire rentrer tôt dans de mauvaises conditions” en Haïti.


Confronté à une insurrection armée et des pressions internationales, notamment américaines et françaises, Jean-Bertrand Aristide avait été contraint de quitter son pays le 29 février. Il avait d’abord séjourné quinze jours en Centrafrique, puis deux mois et demi en Jamaïque.


L’ancien président déchu s’est dit convaincu que “l’immense majorité du peuple haïtien continue de lutter d’une manière pacifique pour (son) retour”. “A mes partisans aujourd’hui encore je dis : on ne répond pas à la violence par la violence”, a lancé M. Aristide, qui s’exprimait tantôt en anglais, tantôt en français. Concernant ses activités en Afrique du Sud, il a indiqué qu’il était “grandement occupé à écrire un livre”.


L’ancien président haïtien était arrivé le 31 mai en Afrique du Sud, accompagné de son épouse et de ses deux fillettes. Il avait été accueilli en personne par le président sud-africain, Thabo Mbeki. L’Afrique du Sud a expliqué avoir accepté d’accueillir “temporairement” M. Aristide jusqu’à ce que la situation se stabilise dans son pays.


Dlamini-Zuma avait précisé peu après que Jean-Bertrand Aristide serait pendant son séjour en Afrique du Sud, “un homme libre”. “Il ne va pas organiser une lutte armée à Haïti à partir d’ici. Il peut parler à n’importe qui”, avait-il indiqué.


Avec AFP





L’OEA préoccupée par Haïti


La question d’Haïti reste la principale pomme de discorde entre les pays des Caraïbes d’une part, les Etats-Unis et le nouveau pouvoir haïtien d’autre part. La Caricom (Communauté des Caraïbes), qui compte 15 membres de droit sur les 34 de l’Organisation des Etats américains (OEA), n’a pas reconnu l’actuel gouvernement de Gérard Latortue et a réclamé une enquête, refusée par Washington, sur les circonstances du départ de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, voulu par Washington et Paris. (-AFP.)



Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé, mardi matin 1er juin, un cri d’alarme pour la survie de 10 000 familles dans le sud-est d’Haïti après la décision de la force multinationale dirigée par les Etats-Unis d’arrêter ses rotations d’hélicoptères acheminant l’aide humanitaire. “Dix mille familles sont en danger” dans la zone de Mapou, coupée du monde et seulement accessible pour longtemps par des moyens héliportés, a déclaré, très inquiet, le représentant du PAM en Haïti, Guy Gauvreau.


“On a besoin d’envoyer 100 tonnes” de nourriture et de médicaments dans le Sud-Est, et la force multinationale de sécurité prévoit de ne faire plus qu’un voyage mardi, en affirmant que l’aide humanitaire aux victimes des inondations “n’est pas dans son mandat”, a-t-il ajouté.


Les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du 23 au 24 mai dans le centre de l’île d’Hispaniola, que se partagent à l’ouest Haïti et à l’est la République dominicaine, ont fait 1 469 morts, dont 1 068 du côté haïtien et 401 du côté dominicain.


IL Y A POURTANT TOUJOURS URGENCE


Le PAM, qui distribue la nourriture aux sinistrés, remercie les armées américaine, canadienne et française pour l’acheminement de l’aide, mais “déplore” l’arrêt de leur contribution mardi, jour du transfert à l’ONU de leur autorité en matière de stabilisation d’Haïti, a indiqué Guy Gauvreau. Les militaires de la force multinationale “considèrent qu’il n’y a plus d’urgence” alors que “pour nous il y a urgence”, et “c’est là qu’est le problème”, a ajouté ce responsable de nationalité canadienne.


Si l’ONU prend officiellement, mardi, le relais de la force déployée au lendemain du départ, fin février, de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, ses casques bleus ne seront pas opérationnels avant fin juin. Leur arrivée sera étalée parallèlement à un retrait progressif des troupes américaines et françaises, qui conserveront en juin le contrôle des opérations dans le pays. Certaines unités (équatorienne, peut-être espagnole) seront dotées d’hélicoptères, mais qui ne seront pas sur place avant longtemps.


Lors d’une conférence de presse lundi matin, le chef d’état-major américain de la force multinationale, le colonel Glen Sachtleben, avait fait valoir que ses troupes avaient “répondu aux besoins urgents à Mapou et Fonds-Verrette”, une autre localité du Sud-Est très touchée par les inondations. Il avait souligné la nécessité de faire le point sur l’aide apportée aux sinistrés, tout en prédisant une “autre crise humanitaire dans les trente prochains jours” en Haïti en raison de la saison cyclonique accompagnée de fortes pluies qui débute sur l’île d’Hispaniola le 1er juin pour s’achever fin novembre.


LA FRANCE A DONNÉ 20 000 EUROS


Interrogé sur l’éventualité d’évacuer la population des zones les plus exposées, le colonel Sachtleben avait répondu que la force multinationale avait “des ressources limitées” et qu’il y avait “trop de gens” à déplacer. Tant le premier ministre haïtien, Gérard Latortue, que le ministre des affaires étrangères français, Michel Barnier, qui s’est rendu vendredi 28 mai dans les zones sinistrées, ont estimé que les seules solutions à Mapou et Fonds-Verrette pour éviter de nouvelles catastrophes étaient un déplacement des habitants, la reconstruction ailleurs de leurs villes et un reboisement du pays.


Selon le responsable du PAM, les opérations de secours en Haïti pourraient coûter jusqu’à 1 million de dollars. “Les populations ont tout perdu, maisons, bétails, cultures”, a-t-il fait valoir. Guy Gauvreau a précisé que les donations enregistrées jusqu’à présent n’atteignaient pas 30 % du financement requis pour l’aide.


Après la France qui a donné 20 000 euros, la Belgique a annoncé, lundi, le déblocage de 150 000 euros pour Haïti et la République dominicaine. La banque canadienne Scotia a également annoncé, lundi, un don de 100 000 dollars canadiens (59 950 euros) pour les deux pays, un montant également accordé, jeudi 27 mai, par le gouvernement canadien.


Avec AFP



Lors d’une cérémonie symbolique à l’Académie de police, la force de sécurité multinationale déployée en Haïti sous le commandement des Etats-Unis depuis le départ, le 29 février, du président déchu Jean Bertrand Aristide a transféré son autorité à la Mission de stabilisation des Nations unies (Minustha). “Son travail sera très difficile mais nous sommes ici pour vaincre les situations difficiles”, a confié son commandant, le général brésilien Augusto Heleno.


Après la lecture d’un message de soutien du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et un lever de drapeau de l’Organisation, un contingent chilien qui faisait partie de la force de sécurité et qui restera dans la Minustha, devait changer de couvre-chef pour adopter le béret bleu des Nations unies.


Le Conseil de sécurité de l’ONU avait voté le 29 février une résolution permettant l’envoi immédiat de la force internationale en Haïti afin d’aider à la stabilisation de ce pays jusqu’à l’envoi de Casques bleus. La cérémonie s’est déroulée en présence du président provisoire d’Haïti Boniface Alexandre et du Premier ministre Gérard Latortue. Si la nouvelle mission de l’ONU a débuté mardi, ses moyens militaires et policiers ne seront pas opérationnels avant au moins fin juin. “C’est un transfert d’autorité, pas de responsabilités”, précise le porte-parole de la Minustha, Toussaint Kongo-Doudou.


Issus d’une trentaine de pays, Casques bleus et policiers arriveront en Haïti progressivement, au fur et à mesure du départ des militaires américains et français qui constituaient le gros des troupes de la force de sécurité (3 300 hommes au total). Comme les Chiliens, les Canadiens ont prévu de prolonger leur présence en Haïti, pays qui compte huit millions d’habitants. L’ONU qui avait échoué lors d’une précédente mission entre 1995 et 2000 à remettre le pays le plus pauvre du continent américain sur les rails du développement, assure que les leçons du passé ont été tirées.


“La Minustha est multidimensionnelle” avec des volets militaire, civil et de reconstruction, elle est prévue sur le long terme et a un “mandat fort” reposant sur le chapitre sept de la Charte de l’ONU, qui prévoit un possible recours à la force, font valoir ses responsables. Pour les Haïtiens, le désarmement des milices et l’aide économique internationale sont des clés pour développer le pays.


Un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion de tous les groupes armés, y compris les femmes et enfants qui y sont associés, est prévu par la résolution 1542 créant la Minustha. Sur le plan économique, alors qu’Haïti est toujours frappé de sanctions internationales, notamment de l’Union européenne, une conférence de donateurs est prévue à la mi-juillet à Bruxelles. “Nous avons une mission de paix destinée à aider les Haïtiens à se prendre en charge”, souligne le porte-parole de la Minustha.


Dans l’immédiat, l’ONU et le gouvernement haïtien doivent trouver les moyens de garantir la survie de milliers de personnes bloquées dans le sud-est du pays par des inondations meurtrières – 1 068 morts en Haïti et 401 en République dominicaine – survenues il y a huit jours.


Après une semaine de rotations d’hélicoptères pour leur acheminer une aide humanitaire, la force de sécurité multinationale a décidé d’arrêter les vols mardi, au grand dam du Programme alimentaire mondial (Pam) qui considère que des secours urgents restent indispensables.


Avec AFP











Par Jean-Hebert ARMENGAUD
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mardi 01 juin 2004 (Liberation – 06:00)
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«Un des pires désastres naturels dans les Caraïbes», selon Cesar Gaviria, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains. Le bilan ne cesse de s’alourdir, plus d’une semaine après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’île d’Hispaniola, partagée entre Haïti et la République dominicaine. Les inondations et les éboulements de terrain auraient fait environ 1 400 morts, mais près de 2 000 personnes au moins seraient encore portées disparues et des milliers sont sans abri. En République dominicaine, le dernier bilan des autorités s’établit à 401 morts, plus d’une centaine de blessés et 317 disparus, la plupart dans la ville de Jimani, à la frontière avec Haïti. Mais c’est dans ce dernier pays, le plus pauvre du continent américain, que la situation est la plus préoccupante. Le bilan officiel a été porté à 996 morts, avec 404 victimes supplémentaires dénombrées par la protection civile dans des bourgades du sud-est où elle n’avait pu se rendre jusqu’à présent. Mais des zones comptant des milliers d’habitants, notamment à la frontière avec la République dominicaine, sont encore inaccessibles aux équipes de secours. Par ailleurs, certains des villages haïtiens sinistrés par les pluies demeurent sous la menace de nouvelles coulées de boue et de nouvelles précipitations alors que la saison des pluies ne fait que commencer.


Epidémies. Toujours dans le sud-est du pays, dans la région de Mapou, couverte par les eaux, 1 500 personnes seraient portées disparues. La plupart des habitants ont tout perdu et sont totalement dépendants de l’aide alimentaire apportée par les équipes de secours, qui, désormais, craignent la propagation d’épidémies. «Mapou est une commune de 13 000 habitants située dans une cuvette naturelle ; près de la moitié des habitations ont été touchées par les inondations. Aujourd’hui, après les pluies, c’est en grande partie un lac, raconte à Port-au-Prince Jean-Jacques Frésard, du Comité international de la Croix-Rouge, qui a pu se rendre sur place récemment. Dans l’immédiat, la priorité est de soigner les blessés, étant donné les difficultés d’accès, ce ne peut être que des aides d’urgence, de premiers secours. Il faut aussi récupérer les cadavres d’animaux et les brûler pour éviter les épidémies. Enfin il y a une autre urgence : évacuer et reloger au moins temporairement les habitants de quatre localités de la zone. Elles sont sous la menace de milliers de mètres cubes de gravats, de boue, de pierres… A la moindre nouvelle pluie, ces localités peuvent être rasées.»


Etant donné l’isolement des zones touchées, dans un pays où les infrastructures font déjà cruellement défaut en temps normal, les équipes de secours dépendent en grande partie de la force d’intervention multinationale (lire ci-contre), présente en Haïti depuis la chute du président Jean-Bertrand Aristide, le 29 février. Les camions ne passent plus sur les routes et les secours sont acheminés par les hélicoptères des pays qui forment la force internationale ­ Etats-Unis, France, Canada… «Heureusement qu’ils étaient là. Etant donné le manque de moyens, d’argent, de l’Etat haïtien, les secours auraient encore plus tardé», estime Jean-Jacques Frésard.


Relief pelé. La déforestation du pays, qui s’est accélérée ces dernières années, est en grande partie responsable de la tragédie. Dans ce pays où l’énergie fait cruellement défaut, les habitants utilisent du charbon de bois pour la cuisine et le chauffage. Trente millions d’arbres sont coupés chaque année et rien n’a jamais été fait pour reboiser. Résultat, Haïti, ancienne «perle tropicale», n’est plus qu’un immense relief pelé où la pluie emporte tout sur son passage. «Si rien n’est fait rapidement, explique Jean-Jacques Frésard, ce genre de catastrophe va forcément se reproduire.»


 


 












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c‘est la quinzième édition, et c’est toujours le même succès populaire. Le festival Etonnants voyageurs attire chaque année quelque 50 000 visiteurs venus de Bretagne et du reste de la France (en revanche, les Anglais qu’on croise sur les remparts de la vieille ville ne semblent toujours pas avoir découvert un festival littéraire qui accueille pourtant toujours plusieurs écrivains d’outre-Manche). Les Français, donc, comme les années précédentes, manifestent un enthousiasme inépuisable et bizarrement partagé pour des débats aussi divers que «Les secrets de famille» (avec Patrick Poivre d’Arvor et Michel Déon), «De belles histoires» (avec Jorn Riel) ou «George Sand l’inconnue» (avec Michelle Perrot).


Thème de l’année : la littérature des Caraïbes et, bicentenaire oblige, d’Haïti en particulier. Parmi les écrivains caribéens, les visiteurs ont donc pu rencontrer Karla Suarez, Justo Vasco, Eduardo Manet, et les Martiniquais Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant. Ou encore Edouard Glissant, qui a déclaré : «Haïti, c’est la terre mère de la Caraïbe, et de tous les pays du Sud.»


Quant aux Haïtiens, invités d’honneur, donc, ils sont plusieurs à être venus de Paris ou de Port-au-Prince. L’ancienne génération est représentée par Jean Metellus (Une nation pathétique, Maisonneuve) et Franketienne (Ultravocal, Hoëbeke), moins connu en France mais souvent considéré chez lui, et par lui-même («même s’il ne faut pas prendre à la lettre ce que dit un singe mégalomane»), comme le plus grand écrivain haïtien. Parmi les représentants de la génération suivante : les romanciers Lyonel Trouillot (les Enfants des héros, Actes Sud) et Gary Victor (A l’angle des rues parallèles, Vents d’Ailleurs) et le sociologue Laënnec Hurbon (Religions et lien social : l’Eglise et l’Etat moderne en Haïti, Le Cerf).


Franketienne est écrivain mais également peintre. Il y a quelques semaines, a-t-il raconté, avait lieu à Port-au-Prince le vernissage de son exposition Entre ténèbres et lumières. «Il était 7 heures du soir, il faisait nuit noire à cause du black-out (il y a deux heures de lumière par semaine). 300 personnes se bousculaient dans la salle, ne voyant rien et faisant des interprétations sur mes tableaux. Un journaliste m’a dit : “Vos toiles sont encore plus lumineuses dans le noir.”» Est-ce une parabole de la situation en Haïti ? Ils étaient plusieurs à sembler le penser.


Lors de différents débats où ont été abordées, un peu dans le désordre, la spécificité de la littérature haïtienne, la nature du vaudou et la situation politique (et météorologique) de l’île, Laënnec Hurbon a rappelé qu’«en 1904, déjà, on avait décidé qu’il était impossible de célébrer le centenaire du pays, parce qu’il y avait trop de troubles politiques». Franketienne a expliqué que, dans un pays où «seule une minorité est alphabétisée, un livre qui se vend à cinquante exemplaires est un best-seller». Gary Victor a parlé de la difficulté pour un écrivain haïtien de «conserver son intégrité dans une société où tout veut vous détruire, votre famille aussi bien que le pouvoir».


Par ailleurs, le prix Joseph-Kessel a été décerné à Jean Hatzfeld (journaliste à Libération) pour Une saison de machettes (Le Seuil) et le prix de l’Astrolabe à l’Anglo-Soudanais Jamal Mahjoub pour son roman Là d’où je viens (Actes Sud).



(envoyée spéciale à Saint-Malo)









By Basildon Peta Southern Africa Correspondent



The deposed Haitian leader Jean-Bertrand Aristide arrived in South Africa to a red-carpet welcome yesterday amid strong opposition protests over how President Thabo Mbeki has warmed to the former dictator.


Mr Mbeki, who rarely greets heads of state at airports, and who was not at the airport when the President George Bush or the German Chancellor Gerhard Schröder visited his country, was at Johannesburg airport to meet Mr Aristide.


Most of his cabinet were also present as well as diplomats, members of the US Congressional Black Caucus, who have denounced the US “coup” against Mr Aristide, and Mozambique’s foreign minister, representing the African Union (AU). Mr Mbeki said: “I want to say welcome to President Aristide, Madame Aristide and the children. Welcome to the African continent and to South Africa.”


This has outraged the opposition Democratic Alliance, which argues that Mr Mbeki’s warm relationships with disgraced dictators including Mr Aristide and Zimbabwe’s Robert Mugabe are costing South Africa its international reputation.


Mr Mbeki was the only world leader present at Haiti’s bicentennial celebrations, hosted by Mr Aristide before he was ousted last year. His government also tried to ship arms to Mr Aristide while he was in power and has backed a UN investigation into allegations that America drove him from power as part of its “regime-change” philosophy. The Democratic Alliance (DA) is particularly incensed by the huge budget the South African government will allocate for Mr Aristide’s upkeep. It has argued the money, which it claims will be more than £30, 000 a month, could be better used to cater for the poor homeless in South Africa. Douglas Gibson, a DA spokesman, said in a statement: “Haiti is far beyond our sphere of influence. Aristide should go home.” He added that South Africa had no business to worry about Mr Aristide.


While in Jamaica, Mr Aristide was gagged from speaking to media, but the government has hinted that this will not be the case here as “South Africa is a free country”.


Mr Aristide, who flew to South Africa accompanied by Kingsley Mamabolo, Mr Mbeki’s envoy on African affairs, and representatives from Jamaica, the Caribbean Community (Caricom) and the US Congressional Black Caucus, thanked his hosts in English and Zulu. “How grateful we are for the opportunity to thank President Mbeki, the government and people of South Africa,” said Mr Aristide, adding his family was happy to be on the “mother continent of Africa” until it becomes possible for them to return to Haiti.


Mr Aristide, who insists that he remains his country’s elected president and has accused Haiti’s new government of harassing and killing his supporters on the Caribbean island, is in South Africa for an indefinite period. He will initially stay in an official guest mansion in Pretoria at taxpayers’ expense.


Mr Aristide fled an armed revolt in Haiti on 29 February and was flown to the Central African Republic on a flight arranged by the US amid speculation he hoped to settle in South Africa. He travelled to Jamaica to be reunited with his children and to arrange exile elsewhere. South Africa approved his asylum request two weeks ago after a request from Caricom and following talks with the African Union.


Mr Mbeki’s opponents say he has turned a blind eye to Mr Aristide’s deplorable human rights record.


But Aziz Pahad, the South African Deputy Foreign Minister, said Mr Mbeki had agreed to host Mr Aristide temporarily “as a contribution towards stabilising the situation in Haiti”. He added: “South Africa has a responsibility as an African country and as part of the international community to ensure that democracy and peace prevail in Haiti and that the people of Haiti are able to choose who their leaders should be.”