Le départ du pouvoir du président déchu d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, est “anticonstitutionnel”, a estimé la commission de l’Union africaine, dans un communiqué transmis mardi 9 mars à l’AFP depuis le siège de l’institution panafricaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.
“La manière anticonstitutionnelle avec laquelle le président Aristide a été retiré du pouvoir constitue un dangereux précédent pour toute personne élue en bonne et due forme”, précise le communiqué. La commission souhaite par ailleurs “qu’aucune action ne soit prise pour légitimer les forces rebelles”, poursuit le texte.
Le président de la commission de l’Union africaine, le Malien Alpha Oumar Konaré, a entamé mardi un entretien à Bangui avec Jean-Bertrand Aristide et son épouse, Mildred. M. Konaré “est venu pour rencontrer le président Aristide, prendre des informations et rendre compte à l’Union africaine pour prendre position sur la présence d’Aristide en Afrique et plus précisément en Centrafrique”, avait déclaré à l’AFP le ministre centrafricain délégué aux affaires étrangères, Guy Moskit.
M. Aristide est accueilli en Centrafrique depuis le 1er mars, au lendemain de son départ du pouvoir à Port-au-Prince, sous la pression conjuguée de la rue et de la communauté internationale.
La visite du président de la commission de l’Union africaine, qui devrait durer quelques heures, n’avait pas été annoncée. Auparavant, M. Konaré s’est entretenu, pendant une vingtaine de minutes, avec le chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé, arrivé au pouvoir par la force le 15 mars 2003. L’Union africaine avait fermement condamné le renversement du président élu Ange-Félix Patassé. Mais en septembre 2003, estimant que le processus de retour à l’ordre constitutionnel en Centrafrique “tenait toutes ses promesses”, l’Union africaine avait annoncé la future ouverture d’un bureau de l’organisation dans ce pays.
Avec AFP