Originally: DÉCLARATION DU GROUPE DES 184

DÉCLARATION DU GROUPE DES 184


 


Soixante douze (72) heures après que les revendications de tous les secteurs de la population haïtienne ont abouti au départ de M. Jean Bertrand Aristide, le Groupe des 184 constate que les méthodes et les orientations prises par le parti Lavalas perdurent. En effet :


Des scènes de pillage et de vandalisme et des appels à la haine et à la discorde, commandités par des responsables déchus du pouvoir Lavalas dont le Secrétaire Général a.i, du Parti Lavalas, M. Jonas Petit, continuent de faire des ravages à travers le pays.


Le maintien aux commandes du gouvernement et de l?appareil répressif de M. Yvon Neptune en tant que Premier Ministre et chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale.


 Des bandits initialement armés par M. Aristide et son entourage demeurent très actifs dans certaines parties du territoire.


Des hauts gradés de la Police Nationale d?Haïti connus pour leurs forfaits contre la population sont encore en place, et, de ce fait, entravent le processus de réforme de la Police Nationale et celui de mise à l?étude de l?intégration de membres d?autres groupes  armés.


Les autres institutions de l?Etat telles que les ministères, la Cour Supérieure des Comptes, la Banque Centrale, d?avoir à leur tête des fonctionnaires attachés au service de M. Aristide et du parti Fanmi Lavalas. 
 


Dans ces conditions, le Groupe des 184 a décidé d?entreprendre toutes les démarches nécessaires pour obtenir :


La destitution immédiate de M. Yvon Neptune et de tous les autres responsables Lavalas qui occupent les directions des Ministères et des entreprises d?Etat. 


Le choix d?un Premier Ministre du Gouvernement de Transition neutre, compétent et honnête, qui connaît et comprend les revendications de l?ensemble des secteurs de la population ainsi que les enjeux du nouveau contrat social.  Ce Premier Ministre doit pouvoir orienter valablement la lutte contre la misère, la relance de l?économie, l?assainissement et la modernisation des institutions de justice, d?éducation et de sécurité, entre autres, sans exclusion ni exclusive.   


La mise en action immédiate de l?appareil judiciaire contre tous les tenants de l?ancien régime qui se sont rendus coupables de malversations et de crimes contre la population haïtienne. 
 
 La formation d?une commission de juristes, de membres d?Organisations de droits humains et de la société civile chargée de formuler une stratégie pour recevoir les plaintes des citoyens et faire le suivi judiciaire. 


La prise de mesures conservatoires en ce qui concerne les caisses de l?Etat et le Patrimoine National. 


La nomination dans les meilleurs délais d?un chef de la Police Nationale selon la procédure prévue par l?Alternative de Transition et l?assainissement et le renforcement de la Police en vue du rétablissement de la sécurité. 
 
L?engagement de poursuites personnelles dans leur patrimoine propre contre les autorités du régime et du parti Fanmi Lavalas, responsables par action ou par omission des atteintes à l?intégrité physique des personnes et/ou des biens de la population. 


L?annulation de toutes les transactions de vente de biens ou d?actions par les dilapidateurs des caisses de l?Etat et la poursuite des receleurs par devant la justice. 


La formation d?une Commission de Vérité en vue de créer un espace de pardon et de réconciliation entre les membres de la population.