Le chaos gagne la capitale haïtienne, Paris propose un plan

Reuters2/26/2004 3:37:25 PM

La France a présenté mercredi un plan pour rétablir l’ordre en Haïti tandis que l’anarchie s’emparait de Port-au-Prince, où des partisans du président Jean-Bertrand Aristide ont mis le feu à des barricades en prévision de l’arrivée des rebelles qui progressent dans le pays depuis trois semaines.


Estimant qu’Aristide “porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle”, le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, l’a invité à en “tirer les conséquences dans le respect du droit” afin d'”ouvrir une nouvelle page de l’histoire d’Haïti”.


Face à “la menace d’une aggravation de la violence”, Paris propose un plan en cinq points qui prévoit le déploiement rapide d’une force civile de paix avec l’aval de l’Onu, une assistance internationale pour préparer un scrutin présidentiel, une aide humanitaire internationale, une mission d’observateurs des droits de l’homme et un engagement à long terme pour une aide internationale à la reconstruction du pays.


Dominique de Villepin, qui s’est entretenu à ce sujet mardi et mercredi avec son homologue américain Colin Powell, devrait en discuter “en principe” vendredi à Paris avec des représentants du gouvernement et de l’opposition haïtiens.


De son côté, le président américain George Bush a déclaré mercredi avoir rejeté une demande d’assistance d’Aristide pour contrer les rebelles et ordonné aux garde-côtes de refouler les émigrés haïtiens tentant d’atteindre les côtes de Floride.


REGLEMENT POLITIQUE PRIORITAIRE, DIT BUSH


Bush a confirmé qu’un projet de force de sécurité internationale était en discussion entre Washington et ses alliés, mais en soulignant que la priorité était de “travailler à une solution pacifique” en Haïti. Le porte-parole de la Maison blanche Scott McClellan a dit que la communauté internationale serait prête à sécuriser un règlement politique mais non à organiser un déploiement avant qu’il soit conclu.


Un tel accord paraît loin. L’opposition démocratique d’Haïti, qui ne soutient pas l’insurrection mais veut le départ d’Aristide, a rejeté mardi un plan proposé par la communauté internationale qui prévoyait la création d’un gouvernement d’union nationale et le maintien d’Aristide à son poste.


Une soixantaine de personnes ont péri depuis le début de l’insurrection, le 5 février aux Gonaïves, qui a fait suite à plusieurs mois de manifestations contre Aristide, que ses adversaires accusent de corromption.


Les rebelles contrôlent la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien, et plusieurs agglomérations du Nord. Ils sont commandés par l’ancien chef d’une milice qui a terrorisé le pays et par un ancien chef de la police. Leur dernière prise en date est l’Ile de la Tortue, où vivent 40.000 personnes, ont rapporté des stations de radio haïtiennes. L’île est séparée de Port-de-Paix, tombée aux mains des rebelles mardi, par un voie maritime de 12 km de large.


A Port-au-Prince, des hommes masqués favorables à Aristide ont barré les grands axes avec des voitures, des pneus ou des blocs de pierre. Les automobilistes devaient s’identifier à des points de contrôle pour continuer leur route.


Des opposants ont rapporté que des concessionnaires automobiles avaient été pillés et des restaurateurs dévalisés. Ils ont imputé ces violences aux partisans d’Aristide et réaffirmé qu’ils ne signeraient aucun accord, même international, qui permette au président de rester en fonctions.


“Les habitants de Port-au-Prince sont interpellés par des hommes masqués et très bien armés qui les terrorisent”, a dénoncé Charles Baker, un dirigeant de l’opposition.


AFFLUX A L’AEROPORT


Avertis par leurs gouvernements des risques qu’ils courraient en restant dans le pays, de nombreux étrangers, notamment français et américains, tentaient mercredi d’obtenir un vol à l’aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince. Des Haïtiens cherchaient aussi à embarquer dans la confusion.


Selon des témoins, plusieurs personnes passaient à la fois devant les détecteurs de métaux de l’aéroport pour atteindre les points de contrôle avant embarquement. Des échauffourées ont éclaté entre passagers et personnels d’aéroport.


Beaucoup étaient soulagés d’être arrivés jusque-là, après avoir dû négocier devant des barrages tenus par des jeunes armés et nerveux dont certains dévalisaient et menaçaient les passants. “C’est un miracle que nous ayons atteint l’aéroport”, a dit Elder Tougas, missionnaire américain en costume-cravate.


Françoise Gruloos Ackerman, employée de l’Unicef arrivée dans une salle d’attente, a dit rester en Haïti mais évacuer son fils par précaution. Manque de chance: son vol d’Air France était annulé en raison de l’agression d’un responsable de la compagnie par un gang.


Un employé français de l’aide humanitaire, Emmanuel Pic, se préparait à embarquer avec sa femme et trois enfants. “C’est très difficile de quitter les amis haïtiens, a-t-il dit. Mais, vous savez, j’ai une famille.”

    Au dernier journaliste étranger qui m’a sollicitée pour un entretien j’ai répondu que je ne lui serais d’aucun intérêt puisque je fais partie de ceux qui en Haïti mangent à leur faim, ont fait des études universitaires et dont le taux de mélanine n’a pas peut-être pas dépassé le seuil d’acceptabilité. Et pour parachever ma fiche d’identité, je lui certifiai qu’il n’y avait aucune chance que je le reçoive en état de transe, un anneau en travers des narines ou qu’il constitue mon prochain repas. Au silence prolongé de mon interlocuteur au bout du fil, je savais qu’il était en train de se demander entre le registre du persiflage ou celui de la colère où situer exactement mes propos. Il n’a sans doute pas pensé à la lucidité.


    Tout en clamant haut et fort que le peuple haïtien doit impérativement sortir de la misère, la communauté internationale, (anglophone dans sa composante majoritaire) laisse pourtant souvent l’impression que cette misère et son cortège de maux lui est utile et nécessaire. Nous n’irons pas jusqu’à demander à Dieu de nous préserver de la charité internationale mais force est de constater que la misère permet à la communauté internationale d’une part d’alléger sa mauvaise conscience et d’autre part de mettre, à peu de frais, du baume sur ce qui persisterait encore de cette mauvaise conscience, en déversant sur des boucs émissaires locaux, savamment désignés par des complices du terroir, les responsabilités de cette misère. Ouvrons ici une nécessaire parenthèse. Il serait malhonnête voire indécent de nier les responsabilités locales. Elles existent depuis deux cents ans et se perpétuent encore aujourd’hui. Mais les exclusions qui traversent et bloquent notre société ne seront certainement pas réparées, le moment venu, sur le mode du supplice du collier ou de l’exécution sommaire. Elles le seront par l’instauration de règles démocratiques au profit de la collectivité et de mécanismes de respect de ces règles, non par l’enrichissement personnel et illicite et l’incitation à la haine des quelques-uns qui régulièrement dans notre histoire ont assauté le pouvoir politique.


      La communauté internationale a donc comme Aristide, mais pas pour les mêmes raisons, besoin des pauvres. La première pour écrire des rapports qui finiront leur vie dans le précipice de l’oubli ou pour réaliser des reportages comme des rites expiatoires sur l’autel de la bonne conscience, le second comme fond de commerce principal. Aristide a su jouer sur cet alibi des pauvres pour construire l’image d’un parti et d’un homme voués à leur cause et vendre cette image à qui était prêt à l’acheter argent comptant. Mais à côté de ce marché de dupes, il y a aussi ceux conclus entre partenaires avertis et véreux qui savent que la pauvreté peut être paradoxalement payante. Ceux là ont du mal à déserter un comptoir où à coups de dollars, ils ont signé des contrats juteux, et négocié des honoraires et des pots de vin faramineux. Mais faut-il rappeler à qui l’avait trop vite oublié, qu’en matière de politique étrangère, les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts.


     De la pauvreté à l’authenticité il n’y a qu’un pas qu’Aristide a su habilement franchir, entraînant avec lui les mêmes clients, dont cette fois le Black Caucus en première ligne. Reprenant un contentieux dont se sont servis tous les pouvoirs en Haïti et que la société semble aujourd’hui finalement vouloir commencer à vider sans fard, Aristide entonne sous forme d’antienne, le refrain bien connu selon lequel l’haïtien authentique serait consubstantiellement pauvre et le peuple ne saurait être composé que de pauvres, d’analphabètes et de noirs de jais. Les autres, tous les autres seraient par définition de faux haïtiens. Ce qui laisse supposer qu’une fois la pauvreté vaincue, l’analphabétisme enrayé et le métissage réalisé dans l’incontournable dynamique de l’ouverture de la société haïtienne, des mouvements migratoires et de la mondialisation, le peuple haïtien disparaîtrait. Quel destin! Venant de la communauté internationale, une telle distorsion du raisonnement appelle les remarques suivantes. Elle connaît, pour en avoir payé le prix chez elle ou laisser faire ailleurs, l’étendue des ravages de ces théories de la pureté, quelle soit de race, de classe ou d’idéologie et dont la mise en oeuvre n’a toujours débouché que sur des politiques d’épuration basées sur la haine savamment entretenue par des propagandes mensongères. Elle ne peut pas, à moins d’amnésie, avoir oublié le génocide de l’Allemagne nazie pour délit de faciès ou plus récemment ceux du Kosovo, du Rwanda pour appartenance ethnique sans oublier le dernier, mais pas le moindre, celui des Kmers rouge au Cambodge.


       Mais une telle confusion n’a été possible que parce que derrière les prises de position les plus humanistes et les plus progressistes, perdure de manière plus insidieuse et tenace qu’on ne l’imagine, cette image réductrice, à la limite du mépris, qu’avec les gens du Tiers-Monde, les Noirs et particulièrement les haïtiens, on ne doit pas s’embarrasser de trop de détails. Les nuances et les précisions étant un raffinement des sociétés plus avancées qui, elles, ont su bâtir l’idée d’un peuple moderne, citoyen sans prise en compte de la condition sociale, de la religion ou de la couleur de la peau. Le peuple haïtien ne saurait constituer cette diversité et cette pluralité nées de son histoire particulière qui fait sa force. C’est précisément trop moderne, trop citoyen et trop sophistiqué pour lui comme la démocratie. Il doit demeurer ce magma informe, instrumentalisable à souhait et susceptible à la fois d’alimenter les populismes de droite comme de gauche ou de nourrir les fantasmes des Occidentaux. Oui, j’ai bien dit fantasmes parce qu’il est aussi question de cela. L’haïtien serait dans leur imaginaire cet être étrange, pratiquant un culte obscur le vaudou, mangeant des mets curieux, ayant des moeurs bizarres, dont le versant féminin serait particulièrement lascif (rappelez-vous les propos d’un ambassadeur il y a trois ou quatre ans) et enfin potentiellement dangereux par sa violence innée. Une telle conception a, faut-il le rappeler, des fondements théoriques et historiques précis.


     En effet depuis que l’Occident avec les temps modernes, a emprunté les tunnels de la science, de la raison et du progrès, il porte au fond de lui la nostalgie d’un paradis perdu, de l’instinct brut, bref d’une enfance du monde dont nous et ceux qui nous ressemblent, seraient encore les gardiens ou mieux les heureux dépositaires. Mais entendons-nous bien, avec tout ce que l’enfance porte d’immaturité, d’ignorance, de naïveté et de violence non maîtrisée. Cette étrangeté est donc indispensable à l’Occident pour assurer sa propre survie culturelle. Gare au peuple haïtien de vouloir quitter cette enfance qui priverait l’Occident d’une réserve naturelle de primitifs pour se ressourcer au moment où ses propres repères dans la modernité lui semblent fragilisés. Et c’est là que de tels raisonnements font le jeu des régimes comme celui d’Aristide et rencontrent leurs distorsions délibérées: les crimes, les viols, les assassinats, les vols feraient partie de la normalité des primitifs que nous sommes. Ne devrions-nous pas tout simplement préserver à tout prix ce qui, somme toute, revêt les allures d’une sorte d’exception culturelle haïtienne. Les pays de la Caricom mus par un sous-racisme doublé de fascination pour un pays qui a su contrairement à eux conquérir son indépendance en 1804, ont emboîté le pas dans ce “Pourquoi des haïtiens veulent-ils autre chose alors que ce qui est leur ressemble tant? Quelle mouche les a donc piqués pour qu’ils se mettent en tête tout d’un coup, de devenir un peuple citoyen?” Ainsi les hommes et les femmes de la Société Civile et de l’opposition qui ont manifesté dans les rues de toutes les villes de l’île, ne seraient donc pas des haïtiens authentiques puisqu’ils l’ont fait jusque la sans violence, et tenez-vous bien, sans bandes de raras (étant entendu qu’un haïtien qui ne danse pas cesse d’être un haïtien en attendant que cesse de l’être, tout haïtien qui ne se brûle pas quotidiennement la cervelle au crack). Des hommes et des femmes donc, qui se sont contentés, à l’instar des citoyens d’autres sociétés, de dénoncer les viols, les assassinats, la création de gangs armés, les atteintes à la liberté de la presse et la corruption généralisée. Tout cela a définitivement manqué d’exotisme et ne peut être le fait que d’une infime minorité. Une télévision étrangère, dans un reportage du début de l’année a même présenté ces 40 à 60 mille manifestants comme des intellectuels, des médecins et des hommes d’affaires. Face à un tel constat, les Nations Unies, la Banque Mondiale, le FMI, sans compter les économistes et les statisticiens locaux devraient réviser leurs données et classer désormais Haïti parmi les pays les plus avancés de la région.


     Pour Aristide comme pour la communauté internationale, il faut que soit franchie la barrière du sang et celle du chaos. Cette communauté a attendu, comme il fallait le prévoir, que la violence s’installe au coeur d’une population à bout de manipulations, de mensonges, d’injustices et d’humiliations et que cette violence soit relayée sur ses écrans de télévision, pour se prononcer. L’a-t-elle fait dans le sens de l’intérêt du peuple haïtien ou simplement pour continuer à conforter les étiquettes qu’au fond d’elle-même, elle nous a toujours accolées? Ou pour sceller des complicités locales peu recommandables? Ou pour intervenir sur un terrain mouvant afin de semer la confusion, favoriser l’amalgame et reprendre du même coup la direction exclusive du cours de l’histoire?


      Dieu merci, je n’ai pas en mémoire que le peuple haïtien ait souvent attendu le feu vert de l’international pour faire l’histoire. Gageons qu’aujourd’hui, et cela prendra le temps qu’il faut, il ne l’attendra pas non plus pour devenir ce qu’il veut être.

 Port-au-Prince, 25 fév. (AFP) – Des partisans armés du président haïtien Jean Bertrand Aristide ont érigé mercredi des barrages routiers un peu partout à Port-au-Prince, dans l’espoir de repousser une éventuelle attaque d’insurgés armés, faisant encore monter la tension dans la capitale où de premiers pillages ont été signalés.

Des gangs fidèles au président fouillaient les voitures et leurs occupants à des barrages érigés à l’aide de voitures, de camions, de conteneurs, de dalles de béton, de réfrigérateurs et autres appareils électroménagers abandonnés.


Des pneus enflammés marquaient un de ces barrages juste devant le bâtiment de l’ambassade des Etats-Unis où des Marines s’étaient positionnés sur le toit.


Près de l’aéroport, une équipe de la police anti-émeute est intervenue après que des voyageurs se rendant à l’aéroport ont affirmé s’être fait voler leurs portefeuilles par des partisans d’Aristide occupant un barrage.


La tension est montée de plusieurs crans mercredi avec l’apparition de plus en plus fréquente de gens armés et la multiplication des barricades dans la capitale. La police a d’ailleurs dû reconnaître ne pas être équipée pour faire face à la détérioration de la situation.


Au principal hôpital de la ville, six personnes étaient traitées pour des blessures par balles et plusieurs ont déclaré avoir été victimes de partisans du président Aristide, appelées les “chimères” par la population haïtienne.


“Je conduisais mon taxi scooter quand ils m’ont arrêté à un barrage. Ils m’ont volé mon véhicule et m’ont tiré dessus,” raconte Chereste Auguste, 46 ans, la poitrine recouverte de pansements tâchés de sang.


Il n’a pas d’argent pour s’acheter les médicaments anti-douleur dont il a besoin. Selon les infirmières, les patients doivent acheter les leurs car les fournitures en médicaments de l’hôpital sont épuisées.


“Nous nous sommes plaints de la situation et nous avons été accusés d’être des opposants au gouvernement”, déclare une infirmière aux urgences de l’Hôpital universitaire de l’Etat d’Haïti, où le sol est maculé de tâches de sang.


“Voilà une boîte vide”, ajoute cette infirmière, qui a demandé à ne pas être identifiée. “Les blessés viennent ici, mais nous ne pouvons pas les traiter, nous n’avons pas de médicaments”, poursuit-elle.


A l’extérieur de l’hôpital, un camion rempli de “chimères” passe à vive allure, ses occupants criant “cinq ans”, en référence à la durée du mandat du président Aristide qui se termine en 2006. Le président a juré qu’il achèverait son mandat malgré l’insurrection et l’opposition qui réclame son départ.


Des barrages routiers sont apparus dans les faubourgs de Port-au-Prince pendant le week-end. Ils se sont depuis multipliés dans la capitale tandis que les gardes étaient renforcées aux principales entrées de Port-au-Prince, au nord, à l’est et à l’ouest.


La police continue de patrouiller mais n’interfère pas avec les miliciens, dont certains sont masqués et chantent des slogans en faveur d’Aristide.


La détérioration de la situation est suffisamment inquiétante pour que l’Onu ait décidé d’autoriser le départ d’Haïti de son personnel non essentiel et des familles des membres de l’Organisation.


Mais une évacuation prévue sous escorte de Marines a été reportée en raison des risques pour se rendre à l’aéroport, selon un responsable de l’Onu.


“C’est une question de sécurité, aller à l’aéroport aujourd’hui n’est pas sûr, nous verrons demain”, a déclaré Alain Grimard du programme de l’Onu pour le développement (PNUD).

République dominicaine : Le gouvernement dominicain refuse l’asile politique au sénateur haïtien, Prince Pierre Sonson


24 février 2004


Saint-Domingue, 23 fév. 04 [AlterPresse] — Le gouvernement dominicain a refusé l’asile politique au sénateur du Sud d’Haïti, Prince Pierre Sonson, qui a traversé la frontière vers la République dominicaine par la province de Jimaní le 20 février.


Prince Pierre Sonson est arrivé en République Dominicaine vers 3 : 30 de l’après-midi. Il a tout de suite exprimé aux autorités militaires son intention de demander l’asile. Les autorités dominicaines ont rejeté la demande.


Le 21 février, le parlementaire haïtien s’est rendu en France, selon ce qui a été confirmé de source journalistique.


A cause de la crise politique aiguë que traverse Haïti, des dizaines d’Haïtiens liés au monde des affaires, des chefs d’entreprise et des politiciens ont sollicité soit l’asile en République Dominicaine, soit la protection des autorités, du fait des dangers qu’ils courent dans leur pays.


D’autres parlementaires haïtiens pourraient se trouver en République dominicaine à la recherche de protection face à la tournure des évènements politiques en Haïti, ont fait savoir des sources d’AlterPresse.


De même, le gouvernement dominicain étudie la demande d’asile d’une vingtaine de policiers, qui ont récemment déserté le commissariat de Ouanaminthe, occupé par des. [jls gp 23/02/2004 17:20 ]



En Haïti, le pouvoir chancelle face à la progression des insurgés


LE MONDE | 23.02.04 | 13h43 ? MIS A JOUR LE 23.02.04 | 14h06


Le pouvoir du président haïtien Jean-Bertrand Aristide semblait de plus en plus menacé, lundi 23 février. Pour la première fois, la mission diplomatique, qui avait proposé un plan de sortie de crise refusé, dans un premier temps, par l’opposition démocratique, a évoqué un possible départ du président pour mettre fin au chaos grandissant. Les insurgés, qui comptent bon nombre d’anciens militaires ou de miliciens déçus par le pouvoir, contrôlent désormais plus de la moitié du pays. Dimanche, ils se sont emparés du grand port du nord, Cap-Haïtien, où ils ont été accueillis triomphalement par la population. Cette “Nouvelle armée haïtienne” promet de marcher sur la capitale, Port-au-Prince, “avant deux ou trois jours”.


Hinche (centre-est d’Haïti) de notre envoyé spécial


Cap-Haïtien, le grand port du nord du pays, a été attaqué par les insurgés, dimanche 22 février au matin. Comme dans les autres villes prises par les rebelles, la police et les bandes armées à la solde du gouvernement se sont enfuies dès les premiers coups de feu. Les seuls combats meurtriers ont eu lieu à l’aéroport, où huit personnes auraient été tuées.


La deuxième ville d’Haïti – un million d’habitants – est ainsi tombée aux mains des insurgés en quelques heures. Aussitôt, la population, largement favorable aux rebelles, a pillé, saccagé ou incendié les commissariats de police, divers bâtiments officiels, deux stations de radio progouvernementales et des entrepôts de marchandises sur le port. Un commando a attaqué la prison et libéré plus de 200 détenus. Les partisans du président Jean-Bertrand Aristide sont partis vers le sud ou se cachent dans la campagne, en particulier les “chimères”, ces bandes armées à la solde du pouvoir.


Une semaine après avoir pris la ville de Hinche, quelques dizaines de rebelles armés venus de République dominicaine contrôlaient les zones montagneuses de l’est du pays et le plateau central. Faute de pouvoir occuper en permanence toutes les zones habitées, les insurgés se déplacent sans arrêt d’une ville à l’autre, et font des apparitions surprises sur les marchés ou dans les gares routières.


VIEUX FUSILS


Les rebelles circulent à bord de pick-up Toyota et de camionnettes tout-terrain, souvent “réquisitionnées” sur place. Certains portent des treillis, des casques, des gilets pare-balles et des armes lourdes, tandis que d’autres, en tenue civile, ne possèdent que de vieux fusils en mauvais état. Bien ou mal équipés, ils refusent d’être assimilés à une bande d’insurgés : ils se considèrent comme l’armée régulière haïtienne, dissoute par le président Aristide en 1994 mais reconstituée clandestinement. De nombreux soldats avaient très mal vécu cette démobilisation forcée, d’autant que le président avait aussi confisqué leurs fonds de retraite. Certains étaient partis en exil en République dominicaine, où ils se sont organisés dans le but de reconquérir le pouvoir en Haïti.


Dans la région de Hinche, les chefs de la rébellion sont deux anciens officiers très actifs au sein des réseaux de militaires exilés, Jean-Baptiste Joseph et surtout le commandant Ravix, un homme au physique imposant et à la voix puissante, habillé en civil mais portant un pistolet à la ceinture. M. Ravix affirme au Monde qu’il est désormais le seul détenteur de l’autorité dans le secteur, et qu’il dirige un détachement de la “Nouvelle armée haïtienne”, l’ancienne armée ressuscitée.


Pourtant, il existe à Hinche un autre centre de pouvoir : le quartier général du Mouvement paysan papaye (MPP), à la fois syndicat agricole très combatif et mouvement politique militant pour le développement durable et la démocratisation du pays. Son chef, Chavannes Jean-Baptiste, a été pendant longtemps un compagnon de lutte de Jean-Bertand Aristide, avant de rompre avec lui puis de devenir l’un de ses adversaires les plus farouches.


Dès leur arrivée à Hinche, les leaders de la “Nouvelle armée” ont décidé d’aller rencontrer Chavannes Jean-Baptiste dans son fief, un hameau à l’écart de la ville, et de lui demander avec insistance son soutien public. Tout en sachant que le rapport de forces n’est pas à son avantage, Chavannes Jean-Baptiste a refusé, rappelant aux militaires qu’il a consacré toute sa vie à la lutte non-violente.


OBJECTIF PRIORITAIRE


Deux jours plus tard, il ne cache pas au Monde son inquiétude : “Ils sont ici ; nous ne pouvons rien contre eux ; ils viennent s’exprimer sur notre station de radio, mais nous ne connaissons pas leur projet politique, si toutefois ils en ont un. Peut-être qu’un jour nous nous retrouverons face à eux.” Cela dit, il reconnaît qu’à court terme le MPP et la “Nouvelle armée” ont le même objectif prioritaire : la démission du président Aristide.


Après plusieurs jours d’incertitude, le MPP organise une manifestation, comme il le fait régulièrement depuis des mois. Aussitôt, le commandant Ravix fait savoir qu’il viendra avec ses troupes, pour assurer la sécurité. Alors que la manifestation approche de la ville, les soldats apparaissent, entassés dans leurs voitures, en tenue de combat et lourdement armés.


Il y a un moment de flottement mais, lorsque la jonction se fait entre le cortège du MPP et le convoi militaire, la foule se met à applaudir et à crier : “Vive l’armée !” Bientôt, toute la ville accueille les soldats en héros, on chante et on danse dans les rues au son des tambours. Courant à côté des pick-up, des femmes font aux soldats des compliments très crus sur leur virilité et se lancent dans des danses suggestives.


CHANSONS DE COMBAT


Les militants MPP, plus sérieux, entonnent des chansons de combat et récitent les noms des habitants de la ville tués par les “chimères”. Un étudiant promu porte-parole de son quartier résume l’état d’esprit général : “C’est vrai qu’on ne sait pas ce que les militaires nous réservent, mais les “chimères” ont été pires que tout. Depuis qu’ils sont en fuite, nous nous sentons libres.”


A l’arrière du cortège, Pierre-Louis Richel, 23 ans, marche doucement en grimaçant. En mars 2003, il a été battu par les “chimères” et laissé pour mort parce qu’il portait un tee-shirt orné du logo d’un parti d’opposition. Il souffre encore de graves séquelles au cou, au dos, au bras et à la vessie. “Je n’ai pas beaucoup de forces, mais je voulais être là pour que les gens se souviennent”, dit-il.


Sur la place centrale, le commandant Ravix, revolver au poing, exulte : “Le peuple est avec nous, tout va aller très vite maintenant.” En attendant, ses hommes doivent assurer le service d’ordre, car les manifestants se répandent en désordre dans la ville. Des “chimères”, qui se cachaient chez des proches, sont débusqués et livrés aux soldats.


Vers le sud, le territoire de la “Nouvelle armée” s’étendait, dimanche, jusqu’aux abords de Mirebalais, petite ville située à une heure et demie de Port-au-Prince. Les insurgés proclament à présent que leur prochain objectif est la capitale. “Nous serons à Port-au-Prince avant deux ou trois jours”, assure l’un de leurs représentants. Pour contenir l’avancée de la rébellion, le gouvernement y a installé les troupes d’élite habituellement chargées de protéger le palais présidentiel.


Yves Eudes


? ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 24.02.04


 


 



PORT-AU-PRINCE, 23 fév (AFP) – L’opposition politique à Jean Bertrand Aristide a présenté lundi lors d’une conférence de presse un “contre-plan”, détaillé jour par jour, prévoyant un départ du pouvoir le 18 mars du président haïtien.

“Aristide n’a pas de légitimité sauf celle que lui confère la communauté internationale”, a affirmé lors de cette conférence de presse à Port-au-Prince Paul Denis, un des chefs de l’opposition. “Il souffre d’un déficit de crédibilité. Il n’a jamais respecté sa parole”, a-t-il ajouté. “Aristide est le problème, l’obstacle sur la voie de la démocratie”, a-t-il ajouté. “Cet obstacle doit être levé”, a-t-il estimé.

“La communauté internationale n’a jamais pu ou voulu l’obliger à respecter sa parole”, a ajouté M. Denis, ancien sénateur, dirigeant d’un parti de gauche appelé Peuple en lutte. Evans Paul, un autre responsable de l’opposition, a estimé que le plan de sortie de crise proposé par la communauté internationale “arrache toutes les dents à Aristide mais qu’il est coriace et reste dangereux même avec les gencives infectées”. “Le responsable de la violence, c’est Aristide”, a-t-il dit.

Un plan de sortie de crise, déjà accepté par le président Aristide, a été proposé samedi au président et à l’opposition réunissant les partis politiques et des représentants de la société civile et du patronat par les Etats-Unis, la France, le Canada, l’Organisation des Etats Américains et la Caricom (communauté des pays de la Caraïbe).

Ce plan, qui n’intègre pas la problèmatique posée par les insurgés qui contrôlent depuis dimanche près de la moitié de Haïti, ampute de beaucoup les pouvoirs du chef de l’Etat mais prévoit de le maintenir au pouvoir jusqu’à l’échéance de son mandat en février 2006. Il comprend notamment la nomination d’un nouveau Premier ministre et gouvernement jouissant de la confiance de la population et de confier au nouvel exécutif le contrôle de la police qui ne dépendrait plus du président.

L’opposition a indiqué qu’elle refusait en l’état ce plan de sortie de crise mais avait indiqué, avant la conférence de presse, qu’elle avait reçu une nouvelle proposition de la mission internationale. Nous n’avons encore eu le temps d’étudier cette nouvelle proposition, a indiqué à l’AFP, M. Paul. Elle donnerait des garanties à l’opposition sur le sort du président en évoquant notamment un départ d’Aristide s’il ne respecte pas les règles édictées par la communauté internationale, selon des sources diplomatiques.

Les médiateurs ont notamment prévu de fournir des garanties prévoyant “des changements politiques supplémentaires” au cas où le président Aristide ne se conformerait pas à ce plan, a-t-on précisé de mêmes sources. Le risque d’une guerre civile généralisée et la progression des insurgés ont conduit les diplomates à accélérer leurs efforts pour associer l’opposition au pouvoir et trouver rapidement une issue politique à la crise, selon des diplomates ayant requis l’anonymat. – Article No. 20040223113053

Originally: Internationale à la Plate-Forme démocratique de la Société civile et des Partis politiques de l’opposition

 1.     Position de Principe de la Plate-Forme


 1.1.  La Plate-forme démocratique réaffirme le caractère pacifique, non-violent et démocratique de sa stratégie de sortie de crise en référence à la constitution de 1987.


 1.2. La Plate-forme apprécie les efforts de la communauté internationale en vue d’accompagner le peuple et les démocrates haïtiens dans leur souffrance et leur volonté de restaurer le processus démocratique en Haïti. La Plate-forme pense que l’accompagnement de la Communauté internationale est indispensable pour arrêter le chaos actuel, sortir de la violence et de la crise politique.


 1.3.  La Plate-forme reconnaît la nécessité et l’urgence d’entamer avec la Communauté internationale des discussions en vue d’une issue politique, pacifique à la crise en référence avec la Constitution.


 1.4.  La Plate-forme réaffirme qu’elle n’a aucun lien avec les groupes armés et qu’elle a une stratégie différente centrée sur la non violence et la recherche d’une solution démocratique à la crise.


 1.5.  La Plate-forme constate que la violence est issue du régime  qui l’entretient à travers les groupes armés. Par son comportement, ce pourvoir a généré une situation insurrectionnelle tantôt populaire tantôt armée dont d’ailleurs les principaux instigateurs avaient reçu leurs armes de ce même pouvoir pour entretenir la terreur et la répression.


 1.6.  La Plate-forme condamne la violence d’où qu’elle vienne et constate qu’à travers tout le pays, à cause des exactions du pouvoir, les populations accueillent favorablement l’action des insurgés.


 2.     Le Plan d’action de la Communauté internationale


 2.1.  Le Plan a l’avantage d’inscrire dans un calendrier plusieurs éléments prévus dans la proposition d’alternative soumis par la Plate-forme à la nation le 31 décembre 2003 (ex. : le Conseil des Sages, la formation d’un gouvernement de consensus autour d’un Premier Ministre indépendant des forces politiques en présence, la professionnalisation de la Police…)


 2.2.  Le Plan valorise l’implication directe et la responsabilité de la Communauté Internationale par l’introduction d’un nouveau mécanisme dénommé : Conseil Tripartite.


 2.3.  Le Plan établit un échéancier clair avec des actions et délais bien définis.


 3.     Conclusions


 3.1. Considérant le manque de volonté et l’incapacité de  M. Jean Bertrand Aristide à respecter ses engagements (Accords en 8 points avec le Président Clinton, Résolutions 806, 822, 1959, Accord en 19 points avec la mission de haut niveau de l’OEA en mars 2003, Accord avec la CARICOM en janvier 2004) ;


 3.2. Considérant le niveau de criminalité et de terreur alimenté et entretenu  par le Palais National et le pouvoir Lavalas ;


 3.3. Considérant l’aggravation des violations de la Constitution et des droits de l’homme perpétrées par le pouvoir ;


 3.4. Considérant le déficit de légitimité de M. Jean Bertrand Aristide exacerbé par un comportement criminel du pouvoir qui a toujours ignoré et miné tous les compromis faits avec la Communauté Internationale ;


 3.5. Considérant la perversion et la politisation, par M. Jean Bertrand Aristide, des différentes institutions chargées d’appliquer et de faire appliquer les lois et la Constitution de la République, en particulier, celles qui permettent des recours constitutionnels et institutionnels  (Parlement, Haute Cour de Justice, système judiciaire,  Police,  etc.) ;


 3.6. Donnant suite à la rencontre du 20 Février 2004 avec les Ambassadeurs des pays amis et à celle du 21 février avec la délégation de haut niveau ;


 3.7. Ayant réalisé, tel que suggéré par la Communauté Internationale, deux jours d’intenses consultations avec les différents instances, organisations et partis politiques qui la composent ; 


 La Plate-forme démocratique réitère sa position initiale concernant les apports positifs de la proposition de la communauté internationale. Néanmoins, la Plate-forme réaffirme que tout retour à la démocratie passe nécessairement par la démission  de M. Jean Bertrand Aristide, principal responsable de l’émergence de la violence, de la dégradation accélérée de l’environnement politique et social et de l’installation du chaos.  Son comportement a conduit à un État de non droit et d’impunité et à la dérive totale du processus démocratique.


 


 


 Port-au-Prince le  23 Février 2004


 


Monsieur David LEE


Représentant du secrétaire général


De l’OEA en Haiti


En ses bureaux,


 Monsieur l’ambassadeur,


        Comme suite à la rencontre de la délégation de Haut niveau de la communauté internationale avec la délégation de la Plate-forme Démocratique et après avoir utilisé la fin de semaine à consulter nos bases, nous avons l’avantage de vous soumettre ci-joint notre position de principe et nos conclusions autour du Plan d’Action présenté par la communauté internationale.


         Vous remerciant des efforts déployés et de l’intérêt manifesté par la communauté internationale à la cause d’Haiti, nous vous prions de recevoir, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre considération la plus haute te la plus distinguée.


 


 Pour la Plate-forme Démocratique


 

 19.02.04 | 17h45


Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell n’a pas exclu, jeudi 19 février, un départ du président haïtien Jean-Bertrand Aristide. Ce retrait doit cependant se dérouler dans le cadre constitutionnel et avec un accord politique. Sur place, le gouvernement haïtien n’est pas favorable à un déploiement de “moyens militaires massifs” sur le territoire. A cette heure, la solution de la France est aux yeux du gouvernement haïtien, d’ordre politique et diplomatique.


Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell n’a pas exclu jeudi un départ du président haïtien Jean-Bertrand Aristide, mais à condition que cela se fasse dans le cadre constitutionnel et avec un accord politique. Le plan de la communauté des pays des Caraïbes, soutenu par la communauté internationale, ne prévoyait pas le départ du président. “Ce n’est pas un élément du plan, parce qu’aux termes de la Constitution, il est le président pour encore quelque temps”, a-t-il dit au cours d’un entretien sur ABC-radio. Le mandat de M. Aristide court jusqu’en février 2006. “Maintenant, si un accord est conclu pour aller dans une autre direction, c’est bien”, a-t-il toutefois déclaré.


Le secrétaire d’Etat a cependant ajouté que M. Aristide “n’a aucune intention de partir, et comme il est le dirigeant élu de Haïti nous ne devons pas mettre en avant un plan qui lui demanderait de partir”. “Nous ne suggérons pas cela, nous n’encourageons pas cela, il est le président élu, et nous ne pouvons permettre que des voyous descendus des collines, ou même l’opposition, viennent et lui disent de partir d’une manière non démocratique, non constitutionnelle”, a-t-il ajouté.


Washington a, depuis le début de la crise, exprimé à de nombreuses reprises leur déception face au gouvernement de M. Aristide, qui avait été rétabli au pouvoir en 1994 grâce à une intervention militaire dirigée par les Etats-Unis.


“PAS DE DÉPLOIEMENT MILITAIRE”, SELON LE MINISTÈRE DE LA DÉFENSE HAÏTIENNE


Un déploiement de “moyens militaires massifs” en Haïti “n’est pas à l’ordre du jour”, a déclaré Jean-François Bureau, porte-parole du ministère de la défense lors d’un point de presse, assurant que, dans la recherche d’une solution à la crise haïtienne, “la priorité de l’action de la France est d’ordre politique et diplomatique”.


“Il n’y a donc pas dans notre réflexion de dispositions qui consisteraient à considérer que des moyens militaires massifs, importants, sont la réponse adaptée. Ce n’est pas à l’ordre du jour”, a poursuivi le porte-parole. L’hypothèse de l’envoi d’une force de maintien de la paix en Haïti avait été évoquée mardi par le ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin.


S’agissant des moyens militaires de la France, stationnés aux Antilles (Guadeloupe et Martinique) et en Guyane, “ils relèvent des forces de souveraineté française dans ces territoires” et “ne sont pas des moyens qui, spontanément, de par leur composition, sont immédiatement utilisables pour s’interposer ou pour faire de la gestion de crise”, a ajouté M. Bureau.


Selon le porte-parole, “il y a à peu près 3 000 hommes présents aux Antilles, toutes catégories confondues”. “Ce sont des aviateurs, des militaires de l’armée de terre, des médecins, des marins, qui sont tous mobilisés déjà pour des missions de sécurité et de souveraineté”, a-t-il dit. “A ce stade, aujourd’hui, la problématique de la crise en Haïti implique d’abord une solution politique. La solution est d’abord politique et les moyens militaires ne peuvent être qu’un appui au processus politique, si cela est nécessaire”, a assuré M. Bureau.


Avec AFP


Posté le 18 février 2004 HPN


La police nationale a déserté un certain nombre de villes dans le département du centre où la ville de Hinche (12000 habitants) était déjà tombée lundi aux mains des rebelles antigouvernementaux.


Mardi, les agents de la police nationale se sont retirés sans combattre des villes de Mirebalais (10000 habitants), Thomonde, Lascahobas, Maïssade (de 6 à 7 milles habitants et de la localité de Cange devant l?avancée des anciens militaires qui sont entrés dans ce département limitrophe avec la république dominicaine. C?est l?ex-paramilitaire Louis Jodel Chamblain à la tête d?une vingtaine d?hommes armés qui s?était emparé de la ville de Hinche. Depuis, les policiers ont abandonné les localités avoisinantes et les villes importantes du Centre, ont confirmé des témoins sur place.


A Port-au-Prince, une source proche de la direction générale de la PNH a confirmé le retrait des policiers dans les villes du Centre. La source qui a souhaité garder l?anonymat explique que les policiers n?avaient plus aucun contact entre-eux et avaient perdu leurs principales bases dans les villes de Hinche et Mirebalais.


Selon un reporter de Haiti Press Network envoyé dans le département du centre, plusieurs centaines de personnes parmi la population auraient apporté leur appui au mouvement des rebelles. Des manifestations spontanées ont été organisées dans les villes abandonnées par la police régulière.


Depuis l?éclatement de la rébellion armée contre le gouvernement du Président Aristide, de nombreuses villes et localités du pays sont tombées aux mains des rebelles du Front de résistance des Gonaïves et des anciens militaires venus pour la plupart de la République dominicaine. Pour l?instant le gouvernement n?a plus le contrôle des départements de l?Artibonite et du Centre et a perdu une partie du Nord et u Nord?est.

HAÏTI


Alors que l’escalade de la violence se poursuit dans le pays, le chef de l’Etat a rejeté hier toute idée de démission avant le terme de son mandat en 2006
Le calme semblait être revenu hier à Hinche, ville du centre de Haïti tombée la veille aux mains des insurgés. En dépit de ce nouveau revers, le président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, a rejeté hier toute idée de démission avant le terme de son mandat, en 2006, et a appelé à l’aide internationale. La France a exhorté la communauté internationale à envisager l’envoi en Haïti d’une force de paix multinationale, en dépit des réserves américaines. Les Etats-Unis «ne reconnaîtront pas en Haïti un gouvernement qui aurait pris le pouvoir par la force», a averti l’ambassadeur américain à Port-au-Prince, James Foley, tandis que la Maison-Blanche appelait le président Aristide à «prendre les mesures nécessaires» pour modifier sa gestion du pays en proie à la violence. Quant au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, il s’est déclaré «extrêmement préoccupé», indiquant qu’il pourrait faire une annonce dans les prochains jours sur un engagement de l’ONU.


Port-au-Prince : de nos envoyés spéciaux


L’étau se resserre autour de Jean-Bertrand Aristide. Le président haïtien, réélu en 2000 lors d’un scrutin truqué, vacille sur son trône depuis le début de l’insurrection armée voilà treize jours. Lundi, cet ancien prêtre salésien devenu un sanguinaire Ubu des tropiques a encaissé un nouveau coup dur : la prise par les rebelles de la ville stratégique de Hinche, sur le plateau Central, à 130 kilomètres au nord-est de la capitale, Port-au-Prince. Trois personnes au moins ont été tuées au cours de l’attaque, dont le chef de la police locale. De nombreux civils ont été blessés. Selon les radios nationales, les habitants de cette cité de 190 000 habitants semblent soutenir les rebelles.


Même cas de figure dans la ville frondeuse des Gonaïves, la première à tomber sous leur coupe après un mortel raid punitif contre le commissariat local le 5 février. Une bonne moitié nord du pays échappe aujourd’hui au contrôle du chef de l’Etat, de ses 5 000 policiers et de sa nébuleuse de «chimères», ces voyous armés par le régime pour persécuter les opposants.


Seul point important encore tenu par les forces gouvernementales dans le nord : Cap Haïtien, la seconde ville du pays, dont toutes les voies d’accès terrestres sont contrôlées par les rebelles. Depuis son fief des Gonaïves, le Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite, rebaptisé mardi Front pour la libération et la reconstruction nationale, a promis de s’emparer du Cap Haïtien. Il affirme qu’il attaquera bientôt Port-au-Prince. Objectif : le Palais national, centre du pouvoir.


Les rebelles sont d’autant plus sûrs de leur puissance de feu qu’ils ont annoncé, samedi, s’être alliés avec les hommes de Guy Philippe, un ex-commissaire de police, et ceux de l’ancien chef paramilitaire Louis-Jodel Chamblain. Jusqu’alors réfugiés en République Dominicaine, tous deux seraient revenus au pays avec des camions chargés d’armes et de combattants. Selon certaines sources, ils pourraient avoir bénéficié du soutien, ou du moins de l’indulgence, de l’armée dominicaine.


Chamblain est l’ancien numéro deux de la milice paramilitaire FRAPH, la terreur des opposants sous la dictature du général Raoul Cedras, porté au pouvoir par un coup d’Etat contre le président Aristide en 1991 puis démis par une intervention armée américaine en 1994. Il serait à la tête d’anciens militaires soudés par une solide rancoeur envers le chef de l’Etat. Revenu de son exil aux Etats-Unis, Aristide s’était en effet empressé de dissoudre l’armée qui l’avait renversé. En 1995, 7 000 à 8 000 soldats se sont retrouvés sur le pavé, privés d’indemnités. Ceux qui n’ont pas quitté Haïti sont parfois devenus vendeurs ambulants dans les métropoles de la nation la plus arriérée des Amériques. Autant de rebelles en puissance, rompus aux arts de la guerre, et prêts à tout pour renverser le responsable de leur déchéance, le «président Titid».


«Nous sommes en présence de deux types d’opposition», explique le sociologue haïtien et chercheur au CNRS Laënnec Hurbon. D’un côté, «une opposition citoyenne, moderne et non violente, qui organise des manifestations de rue contre le pouvoir. Cette stratégie est novatrice dans l’histoire du pays», dit-il. De l’autre, «une opposition de type archaïque : des groupes armés et des gangs qui se sont unis pour renverser Aristide par la force». Cette seconde composante a tout d’une alliance contre nature : au sein des rebelles, Chamblain et les ex-militaires côtoient les hommes du Front de résistance des Gonaïves, un gang armé par Aristide et qui s’est retourné contre lui.


L’irruption, samedi, des anciens soldats et autres paramilitaires sur l’échiquier insurrectionnel semble donner de sérieux maux de tête à l’opposition non armée, représentée par la Plate-forme démocratique. Cette coalition de mouvements politiques et d’organisations de la société civile, allant de la droite au centre gauche, réclame la démission du chef de l’Etat et a pris ses distances avec les rebelles. Elle craint que Chamblain, symbole de l’extrême droite haïtienne la plus brutale, ne fasse aujourd’hui figure de libérateur.



Le malaise est encore plus vif au sein de la gauche et de la presse indépendante haïtienne. Ces secteurs auront du mal à oublier les persécutions infligées par l’ancien paramilitaire et ses sbires à l’époque de la junte militaire (1991-1994). Pour se reconstruire, «le pays devra passer par une phase de réconciliation nationale. Une reconstitution de l’armée semble inévitable, notamment pour restaurer la sécurité et absorber tous les hommes en armes aujourd’hui sur le pied de guerre», avance le journaliste haïtien Ives-Marie Chanel. Mais, si certains observateurs évoquent déjà l’après-Aristide, ce dernier semble déterminé à résister à la déferlante insurrectionnelle. «C’est une bête blessée qui tue tous azimuts», résume un défenseur des droits de l’homme.


La répression contre les opposants bat son plein. Les manifestations sont sévèrement dispersées par les forces de l’ordre assistées des «chimères» Lavalas, du nom du Parti au pouvoir. Cinq mille étudiants, sur les 15 000 inscrits à l’Université d’Etat de Port-au-Prince, sont entrés dans la clandestinité, selon Josue Vaval, l’un de leurs porte-parole. Ils paient cher le prix de leur engagement contre le gouvernement. «Tout ce qui porte un cartable est pourchassé par le régime», affirme-t-il.


A Saint Marc, à une heure et demie de voiture de Port-au-Prince, les membres du groupe armé Bale Wouze («raser et détruire» en créole), à la solde du gouvernement, se déchaînent. Au moins une dizaine d’opposants ont été assassinés, leurs maisons incendiées, leurs corps parfois jetés aux flammes. Des milliers de personnes ont fui la ville. Dimanche, deux militants anti-Lavalas ont été abattus. «Le corps de mon mari a été traîné dans toute la ville comme si c’était un chien», pleure l’épouse de l’un d’eux, réfugiée à Port-au-Prince. La presse fait état d’une cinquantaine de morts depuis le 5 février, mais le bilan pourrait être supérieur.



 

Les insurgés des Gonaïves de plus en plus menaçants pour le pouvoir
15/02/2004 – 01:34

PORT-AU-PRINCE, 14 fev (AFP) –


Les renforts armés arrivés aux Gonaïves pour soutenir les insurgés de la quatrième ville haïtienne, font désormais peser un danger réel de renversement par la force du président Jean Bertrand Aristide.


La présence des anciens paramilitaires de l’ex-dictateur Raoul Cedras (1991-1994) avec à leur tête l’un de leurs chefs, Louis-Jodel Chamblain, et de l’ex-commissaire Guy Philippe, de retour tous deux de leur exil en république Dominicaine voisine, constitue un renfort conséquent au Front de Résistance Révolutionnaire de l’Artibonite.


Son dirigeant Butteur Métayer avait déclaré vendredi à l’AFP qu’il donnait jusqu’à fin février au président haïtien pour quitter le pouvoir, en menaçant de marcher sur Port-au-Prince.


Louis-Jodel Chamblain et Guy Philippe, devenus des ennemis jurés du président haïtien, le premier accusé d’exactions sanglantes et le second de tentative de coup d’Etat, ont confirmé cet objectif dans des déclarations à une radio haïtienne où ils affirment être venus avec des camions et des hommes en armes.


Personne ne sait de quelles forces disposent les insurgés du nord.


“Personne ne pourra arrêter cinq cents hommes bien armés”, a déclaré samedi à l’AFP Jonas Petit, porte-parole du parti Lavalas au pouvoir. Mais déjà des partisans de son parti ont monté des barrages à Saint-Marc, à 40 kilomètres au sud de Gonaïves sur la route de Port-au-Prince, ont rapporté des journalistes de retour de la ville insurgée.


Les forces de la police haïtienne, seule force armée régulière dans le pays, se montent à moins de 5.000 hommes. “Ces forces sont insuffisantes” pour faire face aux violences qui se sont développées dans le pays depuis une semaine, ajoute Jonas Petit.


Ces forces n’ont pas été en mesure de reprendre les Gonaïves, tombée aux mains du Front de Résistance de l’Artibonite, il y a dix jours.


“Selon le schéma historique en Haïti, une insurrection victorieuse dans l’Artibonite est fatale au pouvoir”, a estimé l’historien et journaliste haïtien Georges Michel, rappelant les précédents du 19ème siècle.


“S’ils ont les moyens, ils représentent la plus grande menace pour le pouvoir” du président haïtien, ajoute samedi à l’AFP le professeur de l’université de Port-au-Prince.


“Nous sommes entrés dans phase critique”, conclut-il.


“Je m’inquiète d’une extension du mouvement des Gonaïves”, soulignait pour sa part Micha Gaillard, l’un des dirigeants de l’opposition politique qui souhaite un départ du président Aristide, mais par des voies pacifiques.


L’opposition se préparait samedi à une manifestation dimanche à Port-au-Prince.


Une marche des insurgés vers la capitale irait à l’encontre des souhaits de la communauté internationale qui s’oppose à un départ forcé du président Aristide, comme l’a rappelé vendredi le chef de la diplomatie américaine Colin Powell.


 

Washington /Buenos Aires. Vendredi 13 février 2004 (LatinReporters.com) – “Personne, aucun membre de l?OEA ne va appuyer une intervention armée en Haïti dans les circonstances actuelles. Nous pouvons écarter une intervention militaire de type traditionnel ou similaire à ce qui survint en 1994, lorsque les Etats-Unis menèrent une intervention militaire avec 24.000 soldats pour réinstaller (le président) Aristide” nous a déclaré mercredi soir Luigi Einaudi, secrétaire général adjoint de l?Organisation des Etats américains (OEA). Les affrontements entre partisans et adversaires du président haïtien Jean-Bertrand Aristide se poursuivaient jeudi. Ils ont fait plusieurs dizaines de morts.


“Même si beaucoup d?opposants espèrent que les Etats-Unis répètent en sens inverse l?action (de 1994), chassant cette fois Aristide, cela ne se passera pas ainsi. Ce ne sont que des illusions” a poursuivi M. Einaudi. Ce diplomate américain travaille depuis plusieurs années sur le dossier haïtien. Il répondait à Washington, siège de l?OEA, à nos questions posées par téléphone de Buenos Aires. L?OEA regroupe tous les pays du continent américain, à la seule exception de Cuba. Elle vise notamment, sur la base de règles et d?accords parfois contraignants, à renforcer la démocratie, la sécurité et le libre commerce continental. Luigi Einaudi était à Haïti le 1er janvier dernier pour la commémoration du bicentenaire de l?indépendance. “Cela aurait dû être, dit-il, un anniversaire national favorisant l?unité, mais la célébration fut très réduite. Nous avons dû rester à Port-au-Prince, sans pouvoir aller aux Gonaïves (4e ville du pays, 200.000 habitants) à cause de l?insécurité et de la violence qui régnaient déjà”.


A propos du nombre de morts dans les affrontements actuels en Haïti, M. Einaudi estime “difficile de le connaître”. “On parle, poursuit le nº2 de l?OEA, de 40 à 70 personnes (tuées) lors des derniers jours et d?une demi-centaine dans les jours antérieurs. L?un des malheurs de Haïti est que le mensonge et la désinformation y sont une arme de guerre politique et la presse écrite et télévisée, peu développée, est très craintive. Par exemple, on lit qu?une manifestation a réuni 100.000 personnes, alors qu?étant témoin sur place, nous n?avons pu qu?en voir 10.000. En Haïti, les chiffres sont de la poésie”.


Sur l?évolution du conflit intérieur, le secrétaire général adjoint de l?OEA envisage deux options. “L?une, dit-il, est que les choses se développent plus ou moins mal, le nombre de morts, de heurts et l?anarchie augmentant peu à peu. L?anarchie est ici le mot clé. C?est une possibilité sérieuse. Le pays va dans cette direction”.


“L?autre option, poursuit Luigi Einaudi, est que l?opposition se rende compte du désastre qu?elle provoque, que le gouvernement lui-même comprenne qu?il doit chercher une position de compromis, comme celle présentée par les Premiers ministres du CARICOM (Communauté des pays Caraïbes), qui obtinrent, à la Jamaïque, l?acceptation par (le président haïtien) Aristide d?une série de points importants tels que la non réélection, un nouveau Premier ministre indépendant, etc.”.


Selon M. Einaudi, “le problème est que ces concessions peuvent arriver un peu tard, l?opposition croyant pouvoir se défaire d?Aristide et se refusant donc à coopérer et à participer, faisant en sorte que la situation aille à la dérive. Mon espoir est qu?au bord de l?abîme, plusieurs groupes politiques, avec un peu de flair et de sens national, puissent se rendre compte (de la situation), faire marche arrière et contrôler les bandes violentes qui dominent actuellement la scène”.


“Guerre civile de basse intensité”


Le secrétaire général adjoint de l?OEA qualifie la situation en Haïti de “guerre civile de basse intensité relative, mais qui se poursuit depuis au moins deux ans. Certains disent même depuis quinze ans. La vérité est que le président a éprouvé des difficultés à organiser un gouvernement efficace et qu?il affronte une opposition qui se fortifie à cause de l?inefficacité et d?une certaine vulnérabilité de sa gestion. Le problème est qu?il y eut en 1991 un coup d?Etat contre le président Jean-Bertrand Aristide et il décida, lorsqu?il revint au pouvoir, qu?il ne permettrait plus jamais un autre coup d?Etat. Et ce sont justement, d?une certaine façon, ces mesures qu?il prit pour s?assurer le pouvoir qui le rendent vulnérable aujourd?hui”.


Luigi Einaudi confirme que l?importante ville des Gonaïves “est hors de contrôle du gouvernement.” Il ajoute que “dans d?autres (villes) règne une situation de quasi guérilla et d?incertitude.”.


“Tout fait croire, précise-t-il, que l?opposition attend l?occasion de chasser du pouvoir le président Aristide, soit en l?emportant militairement par la force des armes, soit en faisant en sorte que le gouvernement ne puisse plus gouverner et qu?Aristide lui-même se rende compte qu?il doit s?en aller”.


“Vu qu?il y a plusieurs groupes armés et qu?il n?existe pas d?armée nationale (ndlr. : le président Aristide l?avait dissoute en 1994, la remplaçant par la police nationale), il n?y a pas de garantie d?ordre public. Le gouvernement n?a pas la force de maintenir l?ordre efficacement face à une opposition qui n?a pas d?alternative claire” estime le nº2 de l?OEA.


A ses yeux, “c?est le type de situation qui nécessite des solutions politiques. Mais les extrêmes violents dominent ceux qui sont politiquement du centre. Le scénario est fortement polarisé et le gouvernement et l?opposition, chacun de son côté, croient pouvoir gagner. Cette façon de penser conduit à l?abîme”.


Quant aux attaques contre la liberté de la presse en Haïti, elles sont considérées comme “un problème très grave” par Luigi Einaudi. Il croit néanmoins que “la presse (haïtienne), un peu dans le style du Venezuela, s?est convertie en instrument d?opposition”.

Originally: Jean-Bertrand Aristide, quiere provocar una intervención extranjera para permanecer en el poder,









 

 









Acusa Aristide de buscar intervención extranjera 2:38:00 AM






 


PUERTO PRÍNCIPE (EFE).- El presidente de Haití, Jean-Bertrand Aristide, quiere provocar una intervención extranjera para permanecer en el poder, aseveró ayer el director ejecutivo del Centro Ecuménico de Derechos Humanos, Jean-Claude Bajeux.


En una entrevista con EFE, Bajeux señaló que Aristide, elegido presidente en noviembre de 2000, trata de que se produzca una pausa en la actual crisis política del país, porque considera que ello lo mantendrá por más tiempo en el poder.


“Este es un gobierno cretino, ineficaz, que no hace nada para resolver los problemas de este país, el más pobre de América. Y con todo esto, ha recibido ayuda internacional”, expuso Bajeux.


Aristide asumió el 7 de febrero de 2001 por un periodo de cinco años, pero la oposición política en Haití considera fraudulentas las elecciones en las que se le eligió.


Sin embargo, Bayeux comentó que en esos comicios sólo participaron alrededor de 300.000 personas en un país con más de ocho millones de habitantes y que “Aristide hizo que le publicaran que lo eligieron más de tres millones” de electores.


De acuerdo al dirigente de derechos humanos, que fue ministro en el primer periodo de gobierno de siete meses de Aristide (1990), desde el proceso electoral de 2000 hubo un rechazo al actual jefe de Estado.


“Desde entonces todo cambió. Hubo dudas sobre su legitimidad, hubo una aceleración de las protestas, y Aristide entregó armas de fuego (cortas y largas) a los grupos de organizaciones populares”, dijo.


Bajeux, quien sostiene que Haití está desde hace 14 años en la bancarrota política, precisó que desde el primer período de gobierno de Aristide, cuando la mayoría de los ciudadanos pensaba que el país podía avanzar, todo se deterioró.


Agregó que la gestión de Aristide ha sido improvisada y con mucha demagogia, “sin seguir las reglas de procedimiento de administración pública”.


“No seguían las reglas, lo hacían a su gusto, había un populismo anárquico, sin un calendario. Y eso se agravó produciendo desorden y violencia”, expuso a EFE el director ejecutivo del Centro Ecuménico de Derechos Humanos de Haití.


Bajeux aseguró que las Organizaciones Populares seguidoras del Gobierno han sido organizadas al estilo de la “mafia”.


“El ‘padrino’ nos hace favores, y amenazamos y matamos al que no le gusta al ‘padrino'”, afirmó.


En ese sentido, denunció que poco después de la llegada de Aristide a la presidencia comenzaron las represiones y persecuciones de periodistas, en especial de radio, que se han intensificado en los últimos meses.


Durante el mandato de Aristide, más de 30 informadores han tenido que irse al exilio, dijo Bajeux y recordó los asesinatos de los periodistas Jean Dominic y Brignol Leindor.


“Cada día aquí (en Haití) hay heridos de bala, a golpes, torturados. En los últimos tres meses han sido asesinadas más de cien personas”, relató.


Bajeux sostiene que el Gobierno de Aristide es ilegal y recordó que desde enero no hay senadores ni diputados para aprobar leyes.

Originally: Près d’une quarantaine d’attaques recensées contre la presse depuis le début de l’année 2004

Depuis le 1er janvier 2004, Reporters sans frontières a relevé une quarantaine d’attaques contre des médias ou des journalistes en Haïti. Tirs à l’arme automatique contre des locaux, incendies de studios, destruction d’émetteurs, menaces de mort contre des journalistes, etc. : les violences se multiplient contre la presse. “Ces actes sont intolérables, qu’ils proviennent des groupes armés affiliés au pouvoir ou de ceux qui réclament le départ du président Aristide. Ces pratiques sont celles de voyous et nous engageons leurs auteurs à y mettre fin”, a déclaré l’organisation.
Le 7 février 2004, l’antenne locale au Cap-Haïtien (Nord) de Radio Vision 2000, une station privée indépendante critique à l’égard du gouvernement, a été incendiée par des individus armés non identifiés. Ces derniers ont endommagé les équipements de la radio à coups de marteau avant d’y mettre le feu. Selon une source proche de Reporters sans frontières, le Cap-Haïtien, deuxième ville du pays, est privé d’informations indépendantes.
Au total, depuis le début de l’année, plus de vingt médias, essentiellement des radios, ont été contraints de suspendre leurs journaux d’information suite à des attaques ou des menaces. Le 13 janvier, neuf émetteurs ont été sabotés dans le quartier de Bouthillier, à Port-au-Prince, par un commando d’hommes armés. Selon les informations dévoilées depuis par un dénommé “Béry”, un transfuge du parti Lavalas (au pouvoir), l’attaque aurait été dirigée par un membre de l’Unité de sécurité présidentielle (USP).
Le 18 janvier 2004, deux radios ont été incendiées dans la ville de Saint-Marc (nord de Port-au-Prince). Des hommes armés ont criblé de balles les locaux de la radio Lumière de la Jeunesse Saint-Marcoise (LJS) et tenté, ensuite, d’y mettre le feu. Louis Jeune Ulysse, propriétaire de la radio, a accusé des proches du pouvoir d’être à l’origine de l’attaque. LJS reprend des bulletins d’information émanant de radios indépendantes. Les locaux de Radio Delta ont été incendiés le même jour. Trois jours plus tôt, les studios de Radio Pyramide et Radio America, considérées comme pro-gouvernementales, avaient été incendiés par des partisans de l’opposition.
Quatre journalistes ont par ailleurs été agressés et une dizaine d’autres menacés depuis le début de l’année. Selon les révélations faites le 18 janvier 2004 par “Béry”, les noms de quatre journalistes appartenant à des médias indépendants ont été mis sur une liste des personnes à abattre, lors d’une réunion entre les cadres du parti Lavalas. Marc-Antoine Aldorphe, directeur de radio Tête à tête, et Gérard Jaques, directeur de Radio Atlantik, deux radios du Cap-Haïtien, se cachent depuis le mois de janvier, suite aux menaces dont ils ont fait l’objet.



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Washington ne prévoit pas d’intervenir à Haïti (Rumsfeld)
WASHINGTON, 10 fév (AFP) – Les Etats-Unis ne prévoient pas d’intervenir à Haïti, où ils espèrent que le niveau de violence restera contenu, a déclaré le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld mardi à l’occasion d’une conférence de presse au Pentagone.

“Il n’existe aucune intention, à l’heure actuelle, ni aucune raison de penser” à une intervention américaine, a-t-il affirmé. “Evidemment, tout le monde espère que la situation, qui tend à connaître des hauts et des bas dans ce pays, restera sous un certain seuil”, a encore déclaré M. Rumsfeld, mais “nous n’avons aucun plan pour faire quoi que ce soit”.

Le gouvernement du président haïtien Jean Bertrand Aristide est actuellement confronté à une insurrection armée ayant fait 42 morts depuis près d’une semaine. Ayant repris le contrôle de trois villes, il a affirmé mardi vouloir rétablir l’ordre dans le pays en protégeant la population.

“Il y a besoin d’une solution politique et cela ne peut être obtenue que par le dialogue, la négociation et des compromis”, a affirmé de son côté le porte-parole du département d’Etat Richard Boucher. “Il est vital que le gouvernement (haïtien) fasse des propositions pour mettre fin au climat de violence qui a été créé par des groupes armés”, a-t-il ajouté. Le porte-parole du département d’Etat a noté que “l’opposition politique n’a pas été en contact avec ces bandes armées”.

“L’opposition politique a besoin de garder une position pacifique et de continuer à se dissocier des groupes armés et de la violence. Elle doit continuer à rechercher une solution pacifique et négociée”, a-t-il ajouté. ger-aje/vk – Article No. 20040210150929

L’insurrection contre le président Aristide s’étend à plusieurs villes d’Haïti


LE MONDE | 09.02.04 | 12h37


L’opposition et la société civile sont embarrassées par la violence des événements


Saint-domingue de notre correspondant


Trois ans après son retour contesté au pouvoir, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide est menacé par une insurrection armée accompagnée d’un soulèvement populaire. Quatrième ville du pays, Gonaïves était toujours aux mains des rebelles dimanche 8 février, trois jours après le saccage du commissariat et des bureaux administratifs par des membres armés du Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite, nouvelle appellation de l’Armée cannibale.



Plus de deux cents policiers fortement armés qui tentaient de reprendre le contrôle de la ville ont dû battre en retraite, après avoir subi de lourdes pertes.



Berceau de l’indépendance d’Haïti il y a deux siècles, Gonaïves est une ville-symbole, où est né le mouvement de contestation qui a mis fin à la dictature des Duvalier il y a près de vingt ans.


Selon Winter Etienne, l’un des chefs de l’insurrection, quatorze policiers ont été tués lors des violents combats, samedi, à Gonaïves. Le correspondant d’une radio locale faisait état de sept morts dans les rangs de la police et décrivait des scènes de lynchage.


Un autre groupe de rebelles, le Ramicos, a pris le contrôle du port de Saint-Marc, sur la route reliant Port-au-Prince à Gonaïves. Là aussi, la population s’est jointe aux insurgés et a pillé des conteneurs entreposés au port. Au moins deux personnes ont été tuées.


L’insurrection a gagné d’autres localités du département central de l’Artibonite. Des groupes armés se sont emparés des postes de police de Trou-du-Nord, d’Anse-Rouge, de Gros-Morne et de Petite-Rivière. Le commissariat de Grand-Goave, grosse ville au sud de la capitale, a été incendié.


Le chef des rebelles, Ti Néné, s’est autoproclamé nouveau com- missaire de police.


Une grande tension a régné à Port-au-Prince tout au long du week-end. Devant plusieurs milliers de ses partisans réunis pour célébrer son retour au pouvoir, Jean-Bertrand Aristide a appelé à la mobilisation et promis de désarmer et de châtier “les terroristes”. Son premier ministre, Yvon Neptune, a dénoncé à la télévision une “tentative de coup d’Etat”. Alors que des barricades entravaient la circulation dans plusieurs quartiers de la capitale, l’opposition a reporté à jeudi prochain une manifestation antigouvernementale prévue pour dimanche. Engagée depuis deux mois dans une mobilisation pacifique contre le président haïtien, la Plate-forme démocratique ? opposition politique et société civile ? est embarrassée face à la lutte armée du Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite.



KOFI ANNAN “PRÉOCCUPÉ



Jusqu’à l’assassinat de son chef, Amiot Métayer, en septembre 2003, l’ancienne Armée cannibale recevait des armes et de l’argent du palais présidentiel pour combattre l’opposition. Evans Paul, l’un des leaders de l’opposition, a invité les rebelles “à éviter la violence”et s’est dit soulagé d’entendre leurs chefs affirmer qu’ils rendraient leurs armes “à de nouvelles autorités”.


Après le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, “particulièrement préoccupé par la nouvelle escalade”, les Etats-Unis ont condamné le recours à la violence et renouvelé leur appui à la tentative de médiation de la Communauté des Caraïbes (Caricom).


L’ultime mission de cette organisation régionale, peu avant la nouvelle explosion de violence, n’a pu altérer le climat d’extrême défiance entre Jean-Bertrand Aristide, qui refuse de démissionner avant la fin de son mandat en février 2006, et l’opposition, qui ne voit d’autre solution que le départ du président.


Jean-Michel Caroit


? ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 10.02.04

Une partie d?Haïti en situation insurrectionnelle


La partie nord d?Haïti échappait lundi au contrôle du président Jean Bertrand Aristide et certaines villes continuaient d?être le théâtre de violences, parfois entre bandes rivales.


L?ONU, la France et l?Organisation des Etats Américains (OEA) ont appelé à l?arrêt immédiat des affrontements en Haïti, qui ont fait 40 morts depuis jeudi. Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a annoncé lundi que l?ONU allait “très prochainement” accroître son engagement dans ce pays.


“La France appelle à l?arrêt immédiat des violences d?où qu?elles viennent, et au respect des règles de droit”, a déclaré de son côté le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Hervé Ladsous. Au cours du week-end, l?OEA avait aussi condamné le recours à la violence et réclamé que tout changement politique soit mené “de manière pacifique et démocratique”.


De fait, depuis la fin de la semaine dernière, plusieurs régions du nord du pays sont livrées à l?anarchie, avec des tirs et des pillages. Les policiers ont fui les commissariats, mis à sac et incendiés, dans une dizaine de villes de plus ou moins grande importance.


Lundi, grâce à des renforts acheminés de Port-au-Prince, la police aurait repris le contrôle de la ville de Saint-Marc à 96 kilomètres au nord de la capitale, selon des habitants. Dans la matinée, des affrontements entre bandes rivales avaient été signalés dans cette localité de 160.000 habitants, où des barricades enflammées ont été érigées.


La police est venue aider des militants pro-Lavalas (au pouvoir) du mouvement local “Balai Rouzé” à prendre le dessus sur une bande armée appelée Rassemblement des militants conséquents de Saint-Marc (Ramicos). Ce groupe, se réclamant de l?opposition, avait incendié samedi le commissariat de la ville et s?était emparé d?armes et de munitions après la fuite de policiers.


Située en bordure de mer, Saint-Marc se trouve sur la route menant de Port-au-Prince aux Gonaïves (nord-ouest), passée depuis jeudi sous le contrôle d?une bande armée locale, le Front de résistance révolutionnaire de l?Artibonite. Les Gonaïves (200.000 habitants) est la principale ville de la région Artibonite.


Dans le nord d?Haïti, un petit commissariat de la localité de Dondon a été incendié par la population. Les policiers de cette ville ont pris la fuite, a affirmé lundi Radio Vision 2000, citant son correspondant local.


Des tirs nourris ont d?autre part été entendus dans la nuit de dimanche à lundi à Cap-Haïtien (nord), la 2e ville du pays, visant notamment les maisons de membres présumés de l?opposition locale, dont celle d?un médecin, alors qu?une voiture appartenant à un ancien officier de l?ex-armée haïtienne a été incendiée, selon un journaliste local.


L?usine qui fournit l?électricité à cette ville a cessé lundi ses activités, faute de carburant qui transite par les Gonaïves. Selon des médias locaux, le calme régnait lundi matin aux Gonaïves, où écoles et commerces ont ouvert leurs portes.


A Port-au-Prince, la situation était également calme, de même qu?à Jacmel (sud-est) où des hommes armés opposés au gouvernement ont fait leur apparition à l?est de la ville en fin de semaine dernière. Un riverain a été blessé par balle dans la localité voisine de Tessaire. Par précaution, les autorités pénitentiaires ont transféré dimanche les détenus de la prison de Jacmel à Port-au-Prince, a constaté un journaliste de l?AFP.


Dimanche, le gouvernement a accusé l?opposition de favoriser un coup d?Etat contre le président Aristide.


 

Haïti: la police tente de mater la rébellion aux Gonaïves


PORT-AU-PRINCE (AFP) – 08/02/2004 07h13 – La police haïtienne est intervenue samedi matin aux Gonaïves (nord-ouest) pour tenter de mater la rébellion menée par des opposants armés au président Jean Bertrand Aristide qui a fait plusieurs morts depuis jeudi.


Sept policiers ont été tués au cours de cette opération qui a eu lieu vers 10h30 locales dans cette ville, la quatrième du pays, située à 170 km au nord de la capitale Port-au-Prince, a indiqué Radio-Indépendance, une radio locale privée. Un des rebelles a été blessé. Selon un autre bilan communiqué par des témoins, trois policiers ont été tués au cours de l’intervention.


De son côté, l’un des chefs rebelles, Winter Etienne, membre du Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite, avait indiqué plus tôt que 14 policiers avaient été tués. Il avait aussi annoncé auparavant que deux officiers de police avaient été tués. Les unités de la police ont investi le commissariat central occupé par le Front de résistance depuis jeudi, selon les médias locaux. Le président Aristide a déclaré devant plusieurs milliers de partisans rassemblés à Port-au-Prince samedi que “les responsables seraient arrêtés et jugés selon la loi”.


L’intervention de la police a pour but de “protéger la population civile”, avait affirmé plus tôt le secrétaire d’Etat haïtien à la Communication, Mario Dupuy depuis la capitale, en confirmant l’intervention de la police. Le Front de la résistance, qui réclame la démission du président haïtien, avait pris le contrôle jeudi du principal commissariat des Gonaïves, ainsi que d’autres postes de police de la région. La prise d’assaut du commissariat central avait fait au moins 11 morts et plusieurs dizaines de blessés. Les affrontements aux Gonaïves entre partisans et adversaires du président Aristide ont fait depuis le 23 septembre 2003 plus de 60 morts et une centaine de blessés.


Samedi, plusieurs correspondants locaux ont fait état de la prise de contrôle vendredi soir par des hommes armés du commissariat de police de la ville de Trou du Nord (nord). Des témoins ont aussi indiqué que le commissariat de Saint-Marc (nord) était tombé aux mains d’une organisation de l’opposition, Ramicos, qui a aussi libéré les prisonniers détenus dans la prison proche du commissariat. Le Front affirme avoir été armé par la présidence haïtienne du temps où il la soutenait. Après l’assassinat le 22 septembre de son chef, Amiot Métayer, qu’il impute au gouvernement, le groupe avait décidé de passer dans l’opposition et de se joindre aux demandes de la société civile et de partis politiques pour réclamer la démission du chef de l’Etat. M. Dupuy a démenti formellement que des armes aient été remises par M. Aristide aux rebelles.


L?ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince a fermement condamné samedi les attaques et la destruction de bureaux publics et a exprimé son appui aux efforts déployés par la Communauté des pays des Caraïbes (Caricom). La médiation de la Caricom pour résoudre la crise politique est entrée dans une phase délicate pour le président haïtien, qui a accepté une libération des opposants incarcérés, un désarmement des groupes armés proches du pouvoir et une liberté de manifester pacifiquement pour l’opposition dans le pays. De son côté, le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a appelé vendredi les Haïtiens à régler leurs divergences pacifiquement, en notant que la prise de contrôle des Gonaïves par des rebelles marquait une “nouvelle escalade dans la violence qui affecte le pays”.


 


 

Haïti secouée par des troubles, communications coupées avec les Gonaïves

Haïti secouée par des troubles, communications coupées avec les Gonaïves


Plusieurs incidents ont été signalés dimanche en Haïti au lendemain d?une intervention policière pour reprendre à des rebelles le contrôle des Gonaïves, quatrième ville du pays où l?opposition réclame depuis l?automne la démission du président Jean Bertrand Aristide.


Les communications téléphoniques étaient coupées dimanche avec les Gonaïves (nord-ouest), où la situation tendue depuis des mois s?est emballée jeudi avec un assaut donné au commissariat central et une mise à sac des bureaux du délégué du gouvernement (équivalent d?un préfet).


Samedi, des témoins et des radios haïtiennes avaient indiqué qu?entre trois et sept policiers avaient été tués lors de l?intervention policière. L?un des chefs rebelles, Winter Etienne, du Front de résistance révolutionnaire de l?Artibonite, a évoqué un bilan de 14 policiers tués, mais ce chiffre n?a pu être confirmé de source indépendante.


Des images diffusées par des chaînes de télévision ont montré des hommes en armes ou détenant des gourdins à clous et machettes, parfois grimpés sur des véhicules et patrouillant la ville, tandis que des cadavres gisaient dans les rues.


La localité des Gonaïves (200.000 habitants), où les violences ont fait plus de 60 morts et plus de 100 blessés depuis septembre, se trouve sur la route reliant Port-au-Prince à Cap-Haïtien (nord), la deuxième ville d?Haïti.


Dimanche, les médias haïtiens ont signalé plusieurs incidents ailleurs dans le pays où le durcissement de la contestation semble s?étendre.


Dans la capitale, quelques barricades enflammées ont été érigées. Pour des raisons de sécurité, une manifestation de l?opposition a été annulée dans la matinée.


A l?ouest de Port-au-Prince, dans la ville de Grand-Goavehabitants), le commissariat a été déserté et le bâtiment incendié par des opposants, ont rapporté des radios haïtiennes.


Au nord de la capitale, à Saint-Marc, sur la route entre Port-au-Prince et les Gonaïves, des témoins avaient indiqué samedi que le commissariat local était tombé aux mains d?une organisation de l?opposition, Ramicos. Des prisonniers détenus dans une prison proche du bâtiment ont été libérés.


Toujours d?après les médias haïtiens, des barricades enflammées ont aussi été érigées samedi soir et dimanche matin à Cap-Haïtien (nord), qui compte quelque 200.000 habitants. Le local d?une radio, Vision 2000, a été incendié dans cette ville.


Un dirigeant de l?opposition, Evans Paul, a demandé aux policiers de ne pas se battre contre la population. Il a souligné que la mobilisation contre le président n?était pas le fait de simples bandes armées mais de la population dans son ensemble.


Le président Aristide, qui refuse toute idée de démission, participe à des négociations menées par l?Organisation des pays de la Caraïbe (Caricom) pour tenter de résoudre la crise politique qui perdure dans le pays depuis 2000. Les recommandations de la Caricom portent notamment sur une libération des opposants incarcérés, un désarmement des groupes armés proches du pouvoir et une liberté de manifester pacifiquement pour l?opposition dans le pays.


Samedi, Jean Bertrand Aristide a appelé ses partisans à la mobilisation et assuré qu?aux Gonaïves, “les responsables seraient arrêtés et jugés selon la loi”.


 

L’insurrection anti-Aristide gagne de nouvelles villes en Haïti


Par Michael Christie

SAINT-MARC, Haïti


Reuters) – Le président haïtien Jean-Bertrand Aristide fait face à une insurrection armée qui s’est étendue ce week-end à plusieurs nouvelles villes.


Des insurgés ont attaqué le commissariat principal et dressé une série de barricades à Saint-Marc, sur la route reliant Port-au-Prince au port des Gonaïves – dont la police a tenté sans succès de reprendre le contrôle samedi face à plusieurs centaines d’hommes armés.


Selon des radios locales, des groupes anti-Aristide ont aussi attaqué les commissariats de trois autres villes où ils ont mis en fuite des policiers en nombre inférieur.


Le commissariat de Saint-Marc, port situé à 105 km au nord de la capitale, a été attaqué samedi et les adversaires du gouvernement y contrôlaient la situation dimanche. Selon des habitants, le maire de la ville et d’autres partisans du parti de la Famille Lavalas au pouvoir ont pris la fuite.


Selon un jeune habitant, deux passants ont été tués par des tirs de la police durant l’attaque du commissariat, mais l’information n’a pas été confirmée de source indépendante.


Un mouvement armé a pris le contrôle des Gonaïves, quatrième ville haïtienne où fut proclamée l’indépendance du pays en 1804, à l’issue d’un assaut sanglant lancé jeudi et vendredi contre le commissariat principal et d’autres bâtiments officiels. Sept personnes y ont trouvé la mort.


Aristide, ancien prêtre catholique qui fut le premier président haïtien démocratiquement élu d’Haïti en 1991, est aujourd’hui accusé de corruption et de violence politique.


INCENDIES ET PILLAGES


Outre les incidents de Saint-Marc, des attaques ont été lancées contre des commissariats dans les villes de Trou de Nord, L’Estère et Grand Goave, a rapporté la station indépendante Radio Métropole.


La révolte en cours fait suite à des manifestations en série intervenues ces huit derniers mois à Port-au-Prince et en d’autres villes d’Haïti, pays de huit millions d’habitants qui est le plus pauvre des Amériques et vit dans une instabilité chronique.


Quelque 150 policiers ont tenté samedi de reprendre le dessus aux Gonaïves, mais ils sont tombés dans une embuscade tendue par des membres de “l’Armée cannibale”, mouvement armé naguère favorable à Aristide et comptant des centaines d’hommes.


Des rebelles cités par des radios locales ont fait état de 14 policiers tués, mais on a rapporté dimanche de source policière que seuls deux membres des forces de l’ordre étaient morts.


A la périphérie de Saint-Marc, où les éléments armés de l’Assemblée des militants de Saint-Marc réclament le départ d’Aristide depuis plusieurs mois, des jeunes tenaient des barricades constituées de pièces de voitures, d’arbres tronçonnés et de blocs de pierre.


“Ce président est mauvais. Il y a d’abord eu les Gonaïves, maintenant c’est Saint-Marc”, a dit un adolescent d’une quinzaine d’années sans indiquer son nom.


Le commissariat a été incendié et démoli, on pouvait voir des documents officiels traîner dans la poussière, des fenêtres brisées et des portes arrachées. Le tribunal de la ville a aussi brûlé. Dans le petit port, des pillards emportaient des sacs de maïs, des téléviseurs et des postes de radio.


Près de la principale entrée de la ville, des rebelles avaient réquisitionné un camion chargé de plantain pour barrer la route des Gonaïves.


Aristide, qui garde des partisans dans beaucoup de régions, a affirmé qu’il remplirait son second mandat présidentiel jusqu’en 2006.


Samedi soir à Port-au-Prince, des manifestants pro-gouvernementaux ont érigé des barricades avec des pneus enflammés en de multiples points de la ville, ce qui a obligé les organisateurs d’une manifestation anti-Aristide à la reporter à mardi.



 


Les Gonaïves aux mains de rebelles à Haïti
Les opposants, maîtres d’une des principales villes de l’île, réclament le départ d’Aristide.


Les rebelles armés du Front de résistance de l’Artibonite contrôlaient, vendredi, Les Gonaïves, quatrième ville d’Haïti, située à 170 km au nord-ouest de Port-au-Prince. La veille, ce mouvement d’opposition qui réclame le départ du président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, avait pris d’assaut le commissariat central, faisant fuir les policiers, ainsi que la préfecture. La prison de la ville est aussi tombée aux mains des rebelles, qui ont libéré une centaine de détenus. Ces affrontements auraient fait 11 morts et 20 blessés, selon les médias locaux. Vendredi, les membres du Front circulaient solidement armés en motos-taxis et en voitures à travers la ville de 200 000 habitants et indiquaient attendre de pied ferme un éventuel retour des forces de l’ordre aux Gonaïves.


«Les Gonaïves sont libérées, a déclaré Winter Etienne, le porte-parole du mouvement, Aristide doit partir.» Le Front de résistance de l’Artibonite est un gang armé qui a longtemps été l’allié du président Aristide. Il travaillait, sous le nom d’Armée cannibale, à la répression des partis et des leaders de l’opposition, qui contestent le mandat d’Aristide. L’ex-«Prêtre des bidonvilles» avait suscité l’espoir au début des années 90 dans ce pays qui fait partie des plus pauvres du monde. Mais il a tourné au despote, épinglé par toutes les associations de droits de l’homme.


L’Armée cannibale avait tourné sa veste fin septembre après l’assassinat de son leader, Amiot Métayer. Son frère et successeur, Butteur Métayer, accuse Aristide d’avoir commandité cet assassinat. Selon lui, Amiot Métayer était devenu un témoin trop gênant sur les exactions d’Aristide contre les opposants, les militants des droits de l’homme et les journalistes (Libération du 26 décembre).


Vendredi soir, le pouvoir a annoncé vouloir reprendre le contrôle des Gonaïves. La prise de la ville a été qualifiée d’«action terroriste» par le secrétaire d’Etat à la Communication, Mario Dupuy : «La police va intervenir pour rétablir l’ordre et protéger la population. Les terroristes doivent être neutralisés. Les auteurs de ces actes appartiennent au bras armé de l’opposition», a-t-il déclaré à l’AFP.


 


La chute des Gonaïves porte un coup sérieux au pouvoir d’Aristide
06/02/200421:31

PORT-AU-PRINCE, 6 fév (AFP) –


La prise de contrôle jeudi de la quatrième ville d’Haïti, les Gonaïves, par des rebelles armés porte un coup sérieux au pouvoir du président Jean Bertrand Aristide, déjà fragilisé par des manifestations à répétition de l’opposition qui réclame sa démission.


Vendredi, le secrétaire d’Etat haïtien à la Communication, Mario Dupuy, a assuré que l’ordre allait être rétabli dans la ville qui n’a plus de commissariat central et dont les bureaux du délégué du gouvernement (équivalent d’un préfet), qui représente l’Etat, ont été mis à sac.


Onze personnes, dont cinq policiers, ont été tuées et une vingtaine blessées lors de l’assaut donné jeudi au commissariat de la ville.


Les rebelles, passés dans l’opposition en septembre après avoir soutenu le pouvoir d’Aristide, ont à leur tête trois individus, Buteur Métayer, Winter Etienne et Ti Will, qui se sont respectivement autoproclamés “directeur départemental de la police”, “maire de la ville” et “commissaire de police des Gonaïves”.


La prise de contrôle des Gonaïves, une ville de 200.000 habitants dans le nord-ouest du pays, à 170 km de Port-au-Prince, a d’abord une valeur nationale symbolique car c’est là que fut proclamée l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804. C’est là aussi que commença en 1985 la lutte contre Jean-Claude Duvalier qui aboutit à la chute de sa dictature en février 1986.


Sur le plan international, la perte de la ville survient alors qu’une médiation de l’Organisation des pays de la Caraïbe (Caricom) pour résoudre la crise politique est entrée dans une phase délicate pour le président haïtien.


Jean Bertrand Aristide a, en effet, accepté les principales recommandations de la Caricom sur une libération des opposants incarcérés, un désarmement des groupes armés proches du pouvoir et une liberté de manifester pacifiquement pour l’opposition dans le pays.


“Cette acceptation va faire l’objet sur le terrain, quant au niveau des résultats, d’une surveillance attentive de la Caricom”, indique un diplomate sous couvert d’anonymat. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation se retrouvent fin mars à Antigua pour un sommet.


“Le président Aristide joue gros car en cas de succès, il mettra en difficulté l’opposition dans son refus de toute négociation mais en cas d’échec il perdra l’appui politique du Caricom et s’exposera alors à des sanctions”, ajoute ce diplomate.


Vendredi, Mario Dupuy a indiqué à l’AFP, qu’après les recommandations de la Caricom, “des actions sont en cours et seront prochainement rendues publiques par le président Aristide”.


La prise par des rebelles de la localité haïtienne pose enfin un grave problème logistique au gouvernement dans la mesure où l’approvisionnement, notamment en carburant, de toute la partie nord du pays dont le Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, passe par les Gonaïves.


Dès vendredi, cette ville souffrait d’un rationnement du courant électrique. Les communications routières étaient coupées avec la partie nord du pays où le carburant n’arrive plus.


Outre Cap-Haïtien, le noeud routier des Gonaïves dessert également le département du nord-ouest avec la ville côtière de Port-de-Paix et le département du nord-est avec la ville de Fort-Liberté et la ville de Ouanaminthe.


 

 


14 policiers tués lors d?une intervention aux Gonaïves


 


PORT-AU-PRINCE, 7 fév (AFP) ?


 


Quatorze policiers ont été tués samedi au cours d?une intervention policière aux Gonaïves (nord-ouest d?Haïti) lancée pour tenter de mater une rébellion en cours dans cette ville, a indiqué un des chefs rebelles aux principales radios de Port-au-Prince. “C?est avec peine que nous annonçons 14 morts parmi la police”, a dit Winter Etienne dans une liaison téléphonique avec les radios de la capitale. Aucune confirmation officielle n?a été obtenue sur ce bilan donné par Winter Etienne, membre du Front de résistance révolutionnaire de l?Artibonite qui réclame la démission du président haïtien. Il avait indiqué plus tôt que deux officiers de police avaient été tués lors de l?intervention. Par ailleurs, le Front a décrété le département de l?Artibonite, où se situe la ville des Gonaïves, “zone indépendante”, a indiqué M. Etienne. “Nous allons libérer d?autres localités de la région”, a-t-il ajouté. “Notre armée est très bien équipée. Nous avons des munitions pour résister pendant au moins une année”, a dit le chef rebelle. L?intervention de la police a eu lieu vers 10h30 locales (15h30 GMT) aux Gonaïves, quatrième ville du pays. Les unités de la police sont arrivées à bord d?une dizaine de véhicules tout-terrain et ont investi le commissariat central occupé par les rebelles depuis jeudi, selon des journalistes locaux. La ville de 200.000 habitants, située à 170 km au nord de Port-au-Prince, était presque complètement désertée samedi matin, selon ces journalistes. Le président haïtien Jean Bertrand Aristide a, de son côté, déclaré devant plusieurs dizaines de milliers de partisans rassemblés à Port-au-Prince que “les responsables seraient arrêtés et jugés selon la loi”. Devant quelque 100.000 personnes selon les organisateurs, réunies dans le calme pour marquer le troisième anniversaire de son investiture le 7 février 2001, Jean Bertrand Aristide s?est engagé à aller jusqu?au bout de son mandat, en 2006. Il a également lancé un appel à la paix et à la mobilisation générale de ses partisans.


 



 


Les Gonaïves aux mains de rebelles armés, la police va intervenir
06/02/200418:50

PORT-AU-PRINCE, 6 fév (AFP) –


Les Gonaïves, quatrième ville d’Haïti, est aux mains depuis jeudi d’un groupe d’opposants armés au président haïtien Jean Bertrand Aristide, qui a décidé d’y envoyer des renforts de la police pour y rétablir l’ordre.


Vendredi, les rebelles du Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite qui réclame la démission de M. Aristide, circulaient très armés en motos-taxi et en voitures dans les rues de la ville, au lendemain de la prise d’assaut de son commissariat central, selon des médias locaux.


Les hommes du Front sont vêtus de tenues camouflées et dotés de casquettes de style américain, ou d’uniformes de la police régulière, de l’administration pénitentiaire ou d’unités anti-émeute de la police, saisis jeudi.


L’assaut du commissariat a fait 4 morts et 20 blessés. Les rebelles ont aussi vidé jeudi la prison voisine de ses détenus et mis à sac les bureaux du délégué du gouvernement (équivalent d’un préfet). Les policiers et les Haïtiens vivant dans le centre-ville ont fui lors de l’attaque.


La ville, située dans le nord-ouest du pays, à 170 kilomètres au nord de Port-au-Prince, compte 200.000 habitants.


“Ce sont des actions terroristes et la police va intervenir pour rétablir l’ordre et protéger la population”, a déclaré vendredi à l’AFP le secrétaire d’Etat haïtien à la Communication, Mario Dupuy. “Les terroristes doivent être neutralisés. Les auteurs de ces actes appartiennent au bras armé de l’opposition”, a-t-il ajouté.


Cette situation d’opposition armée “s’est déjà présentée au Plateau central (est du pays) et le gouvernement avait réagi en conséquence”, a souligné Mario Dupuy.


En 2002/2003, le gouvernement avait envoyé dans cette région des unités spéciales de la police après des attaques contre des bâtiments administratifs, des cantonnements de la police et ses véhicules, qui avaient fait une vingtaine de morts parmi les membres des forces de l’ordre et des partisans du pouvoir.


Vendredi, selon des médias locaux, les rebelles du Front ont indiqué attendre de pied ferme tout retour des forces de l’ordre aux Gonaïves, secouée depuis le 23 septembre par des violences sporadiques, qui ont fait au total 53 morts et 119 blessés.


Le Front n’occupe ni le commissariat central ni l’immeuble du délégué du gouvernement, des bâtiments qui ont été incendiés jeudi. Le commissariat est entièrement détruit, tout comme plusieurs véhicules des policiers.


Les responsables du Front avaient annoncé jeudi qu’ils s’efforceraient de “libérer plusieurs autres villes de la région”. Selon un journaliste local, les rebelles se sont rendus jeudi soir dans la bourgade voisine d’Ennery au nord des Gonaïves où ils ont aussi incendié le commissariat vidé de ses occupants.


Celui de la ville de l’Estère, au sud des Gonaïves, a été abandonné jeudi par ses occupants, sans que le Front n’ait eu à s’y rendre, selon des médias.


Vendredi, les rebelles ont continué d’attaquer dans certains quartiers des bastions de partisans du président haïtien. Plusieurs maisons ont été incendiées.


Leur groupe a aussi scellé avec des barres de fer les accès d’un pont à la sortie nord des Gonaïves, sur un axe routier qui relie Port-au-Prince à la ville du Cap-Haïtien.


Le secrétaire d’Etat haïtien à la Communication a démenti formellement que des armes aient été remises par le président Aristide aux rebelles des Gonaïves, qui, avant septembre, soutenaient son pouvoir. “Tout le monde sait que des filières alimentent le terrorisme”, a fait valoir Mario Dupuy.


Le Front affirme de son côté avoir été armé par la présidence haïtienne du temps où il la soutenait. Après l’assassinat le 22 septembre de leur chef, Amiot Métayer, qu’ils imputent au gouvernement, le groupe avait décidé de passer dans l’opposition et de se joindre aux demandes de la société civile et de partis politiques pour réclamer la démission du chef de l’Etat.


 





Le commissariat des Gonaïves controlé par un groupe armé…


Le Front de résistance anti-Aristide, un groupe armé de la ville des Gonaïves, a pris le contrôle en début d?après-midi du principal commissariat de la ville, a annoncé un des membres de cette organisation .


Le poste de police aurait été incendié par les assaillants à la suite d?une opération qui a duré plusieurs heures, selon de témoins. Au moins deux personnes auraient été tuées lors des combats entre les policiers et les membres du Front, a appris HPN. Cependant on ignore si des victimes ont été enregistrées dans les rangs de la police. On compterait également plusieurs blessés par balles, selon le témoignage d?un membre du Front qui déclare controler totalement la ville.


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Le Commissariat de police des Gonaïves incendié, le Front Anti-Aristide prend le contrôle de la ville

Des membres du Front anti-Aristide ont pris le contrôle du Commissariat des Gonaïves cet après-midi après des échanges de coups de feu nourris avec des agents de la Police nationale.

Aidés de membres de la population, ces militants de l?ancienne armée cannibale ont par la suite mis le feu au commissariat de police. Selon un premier bilan, quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées.

Le porte-parole du Front anti-Aristide, Winter Etienne, qui intervenait sur les ondes de Radio Métropole, a indiqué que la Cité de l?Indépendance est libérée et a demandé à la population de recommencer à vaquer librement à ses occupation.


 


Un policier tué par balle en Haïti par de présumés partisans du pouvoir
PORT-AU-PRINCE, 31 jan (AFP) – Un policier a été tué dans la nuit de vendredi à samedi dans la ville côtière de Miragoane (sud-ouest) par de présumés partisans du parti Lavalas au pouvoir, a annoncé samedi une radio privée de la capitale haïtienne.

Le policier a tué par balle alors qu’il intervenait au cours d’une échauffourée survenue lors d’une veillée funèbre de partisans du pouvoir en mémoire d’un de leurs camarades, abattu récemment dans des circonstances controversées, a indiqué le correspondant local de la radio Vision 2000.

Des partisans armés du pouvoir ont par ailleurs brutalement dispersé samedi au Cap Haïtien (nord), une manifestation de l’opposition avec des jets de pierres et de bouteilles et en tirant des coups de feu, selon un correspondant local.

Deux personnes ont été blessées par balle au cours de cette manifestation, a annoncé l’opposition et un policier a été atteint par un jet de pierre. Un responsable local de l’opposition, Eliscar Charles qui a été lui-même brutalisé par un partisan du pouvoir, a accusé la police de “complicité avec les Chimères” (nom donné par la population aux partisans armés du pouvoir utilisés dans des actions violentes à caractère politique, ndlr).

Le correspondant au Cap Haïtien d’une radio privée de la capitale, Radio Métropole, Gérard Maxineau a également été pris à partie par des partisans du pouvoir qui l’ont brutalisé.