Originally: Washington comme l’OEA, responsable de la crise haitienne


Chers Compatriotes,

 

Il faut surtout éviter que l’actuelle conjoncture de crise en Haiti ne nous dissuade de toute observation critique sur l’évolution  politique du sous-continent latino-americain dans ses rapports avec le Grand et puissant voisin du Nord. Les Etats-Unis ne sont plus le donneur de lecons,  l’intraitable Yankee et  le tribunal politique suprême  et de dernier recours en ce point stratégique de l’Hémisphere Occidental. Il convient de suivre de prës le sommet inter-américain qui se tient à Monterrey dans le Nord du Mexique à partir de ce lundi 12 janv.

 

Un front  ” anti – diktat  US ” s’est déjà constitué et s’apprête à tenir la dragée haute  aux  délégués américains. Ce front est mené par la nouvelle gauche latino-americaine, dont les représentants les plus notoires sont Lula, Chavez et l’actuel president chilien.

 

Un article du New York Times de ce samedi 10 janv note, non sans amertune,   que les pays de l’Amerique latine  ne sont plus les toutous dociles de l’oncle Sam et qu’ils se font de plus en plus autonomes dans leur politique étrangere et  souverains dans les questions domestiques. Pensez à leur opposition au sein de l’ONU à la guerre d’ IRAk, en depit des mille et une pressions de Washington.

 

C’est dans cette Amérique latine en pleine définition, disons en redéfinition, qu’a  (re) surgi  la crise haitienne. Elle sera au menu des discussions de Monterrey. Il faudra s’attendre seulement à des déclarations de principe, les Etats-Unis ne pouvant plus édicter, aux fins d’execution,  ses mille raisons, l’OEA étant par ailleurs paralysée, rendue forcément inefficace voire quasi-inutile dans le contexte haitien,  en raison notamment de  cette lutte d’hégémonie intra-régionale, la corruption et le manque de leadership de la plupart des membres de  l’actuel secrétariat de l’organistion regionale. A ne point occulter, non plus, le fait, patent et  combien dommageable,  que Washington ne constitue pas ou  plus une instance crédible dans les affaires haitiennes.

 

 N’hésitons pas à le soutenir : Washington  comme l’OEA partage une lourde responsabilité dans l’actuel désastre haitien, comme il en fut de la récente crise de gouvernance en Bolivie. Aristide est leur probleme, comme le fut Gonzalo Sanchez de Lozada. Les Boliviens en ont decidé par eux-memes et pour eux-memes. La région en a pris  bonne note. On comprend dës lors que, dans la tourmente,  le sous-continent cherche  à présent sa voie autrement qu’avec des lanternes exclusivement washingtoniennes. 

 

Le Brésil, avant Lula était rangé parmi les économies émergentes du monde. Avec Lula, il  émerge  désormais comme la nouvelle puissance  politique du continent américain et donne de plus en plus de la voix sur la scene internationale.  L’actuelle administration américaine semble perdre l’initiative face à cette nouvelle donne latino-américaine. Les coodonnéees de la  crise haitienne leur échappent également superbement. Ici, plus par maladresse, racisme que par une volonté organisée haitienne de se démarquer du Vieux Oncle.

 

Poutant,  Haiti  a  besoin de se situer  dans ce grand jeu. Car ces pays semblent dire aux Haitiens que la solution à leurs maux, leur Aristide devraient  et doivent passer  par eux-memes, leur mobilisation citoyenne consciente, active et effective autour d’un projet réformateur collectif.  D’où l’urgence d’en finir avec cette crise  et de tourner énergiquement la page lavalas pour mieux poser les termes  de notre intégration  souverraine à l’économie regionale  et aux  processus politiques continentaux, voire mondiaux..

 

Daly Valet

 

Wsahington DC, 11 janv 04