Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti
Originally: L?obstacle est au Palais national, Aristide doit partir.
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Le peuple haïtien doit démontrer sa force. La Plate-forme doit boycotter les produits des pays du CARICOM. Tous les moyens pacifiques sont bons pour paralyser la machine répressive lavalas et faire partir Aristide.
Ce dimanche 11 janvier 2004 on a eu la manifestation la plus importante jamais réalisée en Haïti alors que les USA et la France tablent sur la proposition de sortie de crise de la CE (Conférence Épiscopale) pour
supporter le pouvoir pendant que dimanche dernier on a vu, à Pétion-ville, une Église en communion
parfaite avec son peuple.
Je me demande est-ce que ce prêche n?a pas contribué à aider les gens à vaincre la peur et prendre part
à la manif : le Seigneur est avec vous, bonne marche ! Tels ont été les derniers mots de l?Évêque qui
consacrait haut et fort la caducité de la proposition de la CE.
Pour répéter Mgr Guir Poulard : Bravissimo !
La classe politique et la plate-forme démocratique ne dénoncent pas suffisamment la répression
systématique du pouvoir. Ils ont tellement parlé de liberté d?expression (manifester) et de conditions de
sécurité favorables à de bonnes élections ; le pouvoir croit pouvoir tenir en organisant la répression
systématique et des actes d?intimidation avant, au cours et après les manifestations. La Convergence a eu
tort de ne pas exploiter les révélations de Léon Manus contre la mascarade organisée par le pouvoir lavalas
contre le bon sens et les normes démocratiques. Conséquence, Aristide mène, à cor et à cri, une campagne
pour le respect de son présumé mandat. Le terrain légal a été trop vite abandonné pour laisser cours au
terrain politique qui est lent d?effets. Fraudes pour fraudes, aux USA le conflit avait été tranché par une
institution étatique tandis qu?en Haïti l?institution étatique appelé à le faire n?a pas pu le faire. Ses
membres avaient pris le marquis. Son président a du s?enfuir pour s?échapper à la mort et deux autres
membres se trouvaient dans la même situation. Cela est inconcevable de nous demander d?aller aux
élections avec un pouvoir de même nature et qui frappe ces derniers temps sans gants.
La justice haïtienne doit entendre JB Aristide sur les révélations de Léon Manus qui avait, pour pouvoir
s?enfuir, été aidé par cette même communauté internationale qui nous demande de dialoguer avec Aristide.
Pourquoi n?a-t-elle pas demandé à Aristide de dialoguer avec Manus pour corriger les bêtises des joutes de
l?année 2000 ? A-t-elle voulu nous mettre devant un fait accompli en renforçant la férocité de Néron ?
Cette communauté internationale-les USA compris- est incapable de garantir les accords trouvés avec le
pouvoir lavalas. Pour preuve, Jean Robert Faveur est en exil. Quant à l?Administration Bush, malheur à celui qui compte sur elle comme garante d?un quelconque accord politique. Durant les 4 ans passés, sa politique étrangère, en Amérique latine est un échec. Elle défend difficilement son projet de zone de libre échange. Une gauche populiste et démagogique est en pleine extension dans l?hémisphère occidental. En Haïti, un PPN (Parti Populaire National) de Ben Dupuy, avec son credo extrême gauche dépassé, avec son concept haineux alliance-macouto-bourgeois, cherche à accéder à la présidence à travers Aristide par des méthodes entristes. Les membres du PPN représentent le fer de lance de la répression.
Bush n?a pas pu supporter le Président Bolivien, un bon allié de l?Amérique qui a perdu son pouvoir pour avoir défendu des projets économiques pro-américain.
Le peuple haïtien, représenté par la Plate-forme démocratique, doit choisir ses interlocuteurs. Il ne faut
plus rencontrer les coloristes du Black Caucus et du CARICOM, ni les affairistes de l?OEA. Ces coloristes sont en retard. Ils ne peuvent pas comprendre l?unité qui existe en Haïti. Ils sont figés aux rhétoriques noiristes des années 50. A voir le Premier ministre des Bahamas, le Président Sud africain et Jean-Bertrand Aristide au Palais national ce 1er janvier 2004, on pourrait dire trois hommes qui violent une jeune fille. Ils ne pensent qu?à leur fantasme, ignorant la volonté de la victime : peuple haïtien. Au sommet de leur jouissance, ils sont incapables de comprendre la réalité : Haïti bouge, le temps d?Aristide est révolu, les coloristes peuvent aller jubiler ailleurs.
Quant à la Congresswoman de Californie, elle est insignifiante. Elle s?est diminuée en justifiant sa présence comme une amie d?Aristide. Ces genres de relations privées ne nous intéressent pas.
A partir d?aujourd?hui, les pays amis d?Haïti et l?Eglise Catholique nationale doivent être les interlocuteurs. Il ne faut pas réhabiliter ces sinécures que nous avons démasquées au prix de grands sacrifices. Le CARICOM vient de vous le prouver. Une rencontre avec l?opposition suffit pour justifier ses prétentions : Aristide est très populaire en Haïti. Vous devez avoir le courage de Dessalines pour radicaliser votre position et matérialiser la liberté. Ne laissez pas ces affairistes abuser du peuple haïtien au nom de la diplomatie. Il faut savoir trancher.
Ca suffit Aristide doit partir ! C?est une question de principe.
Le Nonce Apostolique et les pays amis d?Haïti vous demandent de négocier avec Aristide. Les actes de
répression et de violation des droits humains, les cas d?arrestations illégales et de bastonnades, les
attaques contre la presse, les détentions illégales, les prisonniers politiques représentent des faits à
exhiber pour prouver que le pouvoir est anti-démocratique. On ne doit pas accepter que la Police puisse
arrêter sans raison des opposants, les maltraites et le lendemain les relâche sans punir les policiers
coupables, sans réparation, ni dédommagement. C?est ce qui se fait au Cap-Haïtien, au Plateau Central, aux
Gonaïves et dans plusieurs départements du pays.
L?Opposition ne doit se laisser entraîner par les discours du pouvoir : sur des terrains sans substance. Le
monde contemporain est très sensible au cas de violation des droits de l?homme. En absence d?idéologie,
c?est le nouveau leitmotiv mondial. (Marcel Gauchet, La démocratie contre elle-même). La plate-forme
démocratique doit dénoncer chaque semaine les cas de violation des droits humains, de répression et
demander par des communiqués numérotés, comme le Groupe des 184 l?a si bien fait pour Baker et Apaid, la libération des prisonniers politiques, nommément cités. Il faut une commission sur cette affaire. Il faut
paralyser la machine répressive d?Aristide en utilisant ses actes comme preuves de sa nature anti-
démocratique, justifiant son départ. Au lieu de s?attaquer à des manifestations au vu de la presse
internationale, il désorganise l?opposition en terrorisant ses membres.
Une campagne solide sur ce point est indispensable. C?est ce qu?Aristide avait fait en exile : dénoncer
systématiquement la répression dans les villes et dans les mornes.
Le monde doit savoir avec répétition que Jean-Bertrand Aristide a exilé le Président du Conseil Electoral de
l?année 2000 pour accaparer tout le pouvoir. S?il a toujours la force, s?il peut récidiver. On vous dira qu?il y
aura des policiers internationaux en Haïti : le 7 janvier 2004 des représentants du CARICOM étaient en Haïti et sous leurs yeux des chimères ont massacrés des manifestants pacifiques. On ne veut plus de protestions électorales en Haïti. Le 7 janvier dernier, Aristide nous a démontré que si son pouvoir est menacé par une libre expression citoyenne, ses sbires du Palais pourront toujours agir. Et cela contre l?institution policière, observateurs internationaux ou pas.
L?obstacle est au Palais national, Aristide doit partir. Lors des élections, durant la journée, la police sera
professionnelle pour les médias internationaux. La nuit arrive, en ville et à la campagne, les hommes du
palais agiront. Il sera ridicule pour l?opposition de contester à nouveau les résultats. Comme argument le
pouvoir vous dit qu?il y plus de sécurité ailleurs qu?en Haïti. Il faut toujours rappeler qu?en Haïti la violence vient du Palais, c?est l??uvre du pouvoir lavalas. Les forces de sécurité publique y sont associées.
Il faut dénoncer les exactions du pouvoir, en permanence. Il faut l?obliger a réduire ses deux marges de
man?uvre : Impunité et répression (policière et judiciaire).
Quand l?opposition banalise et oublis les exactions du pouvoir, Aristide paie des spots publicitaires pour
garder en vie les vestiges idéologiques et argumentaires de son régime.
N?oublier pas les prisonniers politiques et les cas de répression à travers tout le pays. Aristide n?est au
pouvoir que par la répression.
Je dénonce la campagne de répression qui sévit dans le Nord. Aucune station de Radio locale n?ose
présenter des éditions de nouvelles. Le pouvoir- la police -saute sur toutes les occasions pour arrêter,
bastonner et garder en prison de membres de l?opposition. Il profite de la mort du Directeur départemental
pour arrêter un membre de l?Opposition, celui qui avait apporter une lettre à la police pour manifester le 11
janvier dernier. Alors que la population du Nord ne connaissait même pas M.Cadet Jeanty qui n?a passé que 48 heures dans la ville avant son assassinat, la répression y est systématique. Seuls les autorités savaient que le Directeur était présent.
Signalons qu?à chaque rencontre des Chefs d?Etat, Le président Aristide a, au moins un mort à déplorer. Au
mois de septembre en partant pour le sommet des Chefs d?Etat de la Caricom, le Président a pleuré Gracias
Dorcin du Cap-Haïtien. Pour ce sommet de l?OEA, il y a un mort à Miragoane et le Directeur Départemental Nord de la Police : Drôle de coïncidence. En tout cas, après ces violences du 7 janvier 2004, qui ont été sévèrement critiquées par Washington, cette coïncidence donne au pouvoir lavalas et a Monsieur Aristide l?opportunité de prouver que la violence est dans les deux camps. Le délégué Nord parle déjà d?un secteur qui refuse de régler les différends pacifiquement. Il est a signaler que Myrtho Julien, Délégué Départemental Nord a précise dans la presse que le Directeur de la police dont seuls les officiels du pouvoir étaient au courant de sa présence au Cap-Haïtien a été enlevé, maltraite, torture et exécute, que le corps a été retrouve en arrière de sa voiture.
Nous ne sommes pas mieux informes que le Nonce Apostolique, ni l?Administration Bush. Ils ont en Haïti toute
une infrastructure de renseignement à leur disposition. Comme ils ont réduire le concept d?ordre
constitutionnel a la personne de Jean-Bertrand Aristide, ne les laisser pas réduire « liberté d?expression »
en Liberté de manifester suivant le parcours de la police qui, en coordination avec les chimères,
augmentera chaque jours les zones de tension, vous laissant ainsi sur la place Saint-Pierre de Pétion ville.
Si les élections doivent se dérouler sur tout le territoire national, on doit pouvoir manifester sur tout le
territoire national en toute quiétude et sans contraintes.
La nation attend la Conférence Episcopale Haïtienne. Quant au Nonce Apostolique, il doit faire attention
pour ne pas finir comme Aristide : une « Honte Apostolique. »
Cyrus Sibert,
Commentateur politique
Radio Maxima
14 janvier 2004