Originally: Communiqué du Groupe des 184


 29 jan. 04


De graves événements sont en train de se produire dans le pays au cours de ces 48 heures. Jean Bertrand Aristide et son gouvernement, malgré la présence de la presse internationale, ont décidé de casser le mouvement populaire par une accélération sans précédent de la répression.


Des étudiants manifestants pacifiquement sont attaqués par des chimères.
Des syndicalistes sont arrêtés sans mandat en pleine réunion et jetés en prison. 
Onze jeunes ont été blessés par balles à Petit Goave. 
Des militants de partis politiques sont bastonnés dans les rues ou dans les bureaux même de leurs organisations.
Un jeune a été froidement assassiné dans les locaux de l?Université d?Etat d?Haïti par un policier.
Du Gaz lacrymogène est utilisé dans des quartiers résidentiels et contre des institutions. Des élèves en  sont victimes au sein même de leurs écoles.
Des domiciles privés sont violés à la recherche de manifestants.
En violation des Conventions de Genève et du Comité Internationale de la Croix Rouge, des hôpitaux ont été investis par des policiers. Ceux-ci n?ont pas hésité à tirer et à procéder à des arrestations de camarades des victimes qui y sont hospitalisés.
Beaucoup de militants habitant les quartiers populaires ont dû prendre le maquis.


Le gouvernement Lavalas par un ensemble de communiqués aussi absurdes qu?illégaux croit pouvoir freiner la mobilisation populaire, en interdisant pratiquement toute manifestation de rues. 



Face à cette escalade de violence et de déraison, le groupe des 184 a entamé des consultations d?urgence avec ses organisations membres, notamment celles du secteur privé et du secteur syndical ainsi qu?avec les partenaires politiques regroupés au sein de la plate forme démocratique, afin que dans les prochaines heures soient communiqués à la population les mots d?ordre appropriés.


Le groupe des 184 en appelle à la vigilance et au courage de la population pour freiner cette machine infernale qui sème le deuil et la terreur, afin de libérer Haïti du joug de l?oppression lavalassienne. Le groupe des 184  ne cédera pas au chantage et à l?intimidation. Peuple haïtien, habitants de tous les quartiers et de toutes les villes, tous ensemble, debout pour dire non à l?inacceptable en cette année de commémoration du bicentenaire de notre indépendance.


 


Pour authentification


 


André APAID


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Vaste opération de la police et des partisans du Pouvoir contre les étudiants à Port-au-Prince

Au moins une quinzaine d?étudiants auraient été arrêtés , ce mercredi 28 janvier 2004, à l?occasion de la dispersion d?une manifestation anti-gouvernementale à la capitale.

Les personnes appréhendées ont été conduites dans des véhicules par des civils armés à proximité du Consulat Américain situé en face de la Faculté de Droit à la rue Oswald Durand. Des agents de l?Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) après de nombreux tirs effectuent une véritable chasse à l?homme en compagnie des « chimères » (partisans armés du Président Jean Bertrand Aristide) Lavalas . Parallèlement, les agents du CIMO lancent du gaz lacrymogène à profusion en direction des Facultés de Médecine et de Droit où sont réfugiés les étudiants.

Plusieurs étudiants sont blessés dont certains grièvement par des grenades lacrymogènes , des
pierres et des tessons de bouteille lancés par la police et les « chimères ». La situation est inconfortable dans cette zone où se trouvent plusieurs établissements scolaires. Plusieurs élèves , incommodés , sont au bord de la suffocation. Des parents affolés viennent chercher leurs enfants dont plusieurs ont été victimes de ce bombardement de gaz lacrymogène. Dans ce quartier, il existe aussi des cliniques et des laboratoires médicaux.

Les journalistes nationaux et internationaux qui couvrent l?événement ne sont pas épargnés. Ils ont été pris à chasse par les membres d?Organisations Populaires (OP) Lavalas en furie . Tout ceci se déroule sous les yeux d?observateurs d?ambassades accréditées en
Haiti .

L?action de la Police est enregistrée à un moment où une délégation de la CARICOM conduite par le secrétaire général adjoint , Colin Granderson , rencontre au Cap-Haitien des responsables de la Conférence Episcopale dans le cadre des efforts de l?organisation caribéenne pour résoudre la crise politique.

L?Opposition par la voix de Evans Paul , de Claude Roumain et de Marie Denise Claude dénonce cette situation . Elle fait appel à la Croix-Rouge et aux instances internationales pour venir en aide aux étudiants.

Cette intervention musclée de la Police fait suite à la célébration de ” funérailles symboliques” du Président Aristide à la Faculté de Médecine par les étudiants . Peu de temps après, les étudiants avaient gagné les rues pour brûler un cercueil devant le Consulat Américain.

Dans un communiqué sans date remis à la presse , le mardi 27 janvier, et paraphé par son porte-parole , la Police a interdit toute marche dans les rues de la capitale et désigné la Place d’Italie comme lieu de rassemblement . Cette place est située au bord de mer à proximité de La Saline , quartier populaire qui abrite beaucoup de partisans armés du régime.


 


Haiti. Un nom charge d’histoire, celle de la traite des Noirs, de rebellions, de liberations, de la colonisation.
Une histoire tourmentee qui, des siecles apres, n’en finit pas de hanter un pays qui semble promu a la malediction. Meme le pere Jean Bertrand Aristide, considere en 1994 comme le messie, n’a pu exorciser les demons qui se sont empares de Haiti depuis longtemps. On croyait les nombreuses peripeties connues par l’une des premieres Republiques noires, faites de canon, de sang et de
sueur, finies en meme temps que se refermait la parenthese douloureuse des Duvalier (1956 – 1986). Mais helas, il faut croire que la “Terre des hautes montagnes”, appellation indienne de Haiti, n’est pas prete de sortir de la chape de plomb. Depuis quelques semaines, le president Aristide est contraint d’utiliser la maniere forte pour contenir une opposition qui ne cesse d’enfler, renouant
ainsi avec la triste periode des Duvalier et leur machine repressive incarnee par les tontons macoutes. Haiti, c’est si loin de l’Afrique,
geographiquement s’entend. Mais l’ile, situee a quelques encablures de la premiere puissance du monde (les Etats-Unis), rappelle a bien des egards les turpitudes politiques de l’Afrique. Voila pourquoi la situation qui y prevaut interesse le continent noir. Le psychodrame qui s’y joue montre bien que le pouvoir doit s’assumer et que la democratie est une quete permanente. Jean Bertrand Artistide, a ce titre, n’a pas su porter les esperances des Haitiens, lui, le pretre de la theologie de la liberation. Son parcours a la tete de l’Etat illustre, malheureusement, les risques que court un religieux, a franchir le pas pour entrer dans l’arene politique. Ce milieu ou les scrupules sont jetes aux orties n’est pas forcement fait pour un pretre. On peut s’y bruler les ailes, du fait des influences de l’entourage, des ingerences exterieures, etc. Le père Aristide, en troquant sa soutane contre le costume presidentiel, a commis l’irreparable.


Certes, on peut considerer que son appartenance a la theologie de la liberation l’eloigne quelque peu de l’Eglise.
On sait que ce courant de pensee marxisant, qui allie politique et religion, n’est pas bien vu par Rome. N’empeche que le pere Aristide, qui s’en reclame, est percu par son peuple d’abord comme un homme d’Eglise. Les hommes d’Eglise, en Afrique et ailleurs, ont prouve qu’ils sont d’excellents mediateurs sociaux et politiques. Ils ont accouru au chevet  des jeunes nations en crise de croissance, sans jamais s’ingerer ouvertement dans la gestion de l’Etat. Eveilleurs de conscience, conseillers de l’ombre parfois, mais jamais califes a la place du calife. Un sacro-saint principe qui a permis a l’Eglise de garder toute son honorabilite et d’etre un recours pour les acteurs politiques, en cas de necessite. Le pere Aristide semble s’etre auto-exclu de l’Eglise des lors qu’il a mis pied dans la politique et que, surtout, sa gestion a été comme le disent ses adversaires, entache de corruption et de fraude electorale.
Situation aggravante, il use de la force et de milices armées pour baillonner un peuple sans pain et sans liberte. Les manifestants tues par ses sbires se comptent par dizaines. Les chretiens d’Haiti le considerent-ils encore comme un des leurs ? On peut en douter, au regard des critiques de l’eveque de Port-au-Prince. Celui-ci a appele les fideles, au cours d’une messe, a
“reprendre le pays en main”. Dans un pays fortement croyant comme Haiti, autant dire qu’un tel mot d’ordre recevra un echo favorable et tient lieu d’une “fatwa”. En tout cas, l’histoire begaie a nouveau en Haiti. Un pays sur lequel l’Afrique
devrait tourner le regard .


Mille fois asservi, Haiti a toujours su puiser les ressources endogenes necessaires pour chasser ses dirigeants ecerveles. Il en fut ainsi pour les Duvalier. Il en sera probablement de meme pour le père Aristide, a moins que le religieux de president ne revienne aux vertus bibliques de la paix, la tolerance et la justice.


 
 POLITIQUE  
 



 Lundi, 26 janvier 2004 12:01 
 
Le premier ministre trinidadien, Patrick Manning, confirme que la CARICOM imposera des sanctions contre Haïti si le Président


Jean Bertrand Aristide ne respecte pas ses engagements relatifs au rétablissement d?un climat garantissant le processus


démocratique dans le pays.


Dans une rencontre avec la presse de son pays , le vendredi 23 janvier 2004 , le chef du gouvernement de Trinidad a fait


remarquer que l?intervention militaire ne sera pas une option sans toutefois préciser quelle sera la nature des sanctions qui seront


imposées contre le pays au cas où M. Aristide échoue dans le respect de ses engagements. Le premier ministre trinidadien


affirme également que la CARICOM (Communauté Caraïbe) n?apportera aucun soutien à des initiatives qui viseraient à


prolonger le mandat du Président Jean Bertrand Aristide. M. Manning souhaite que le Président haitien déclare formellement qu?il


n?opèrera aucun amendement à la Constitution pour étendre son mandat au delà de 2006.


Le chef de gouvernement trinidadien affirme qu?en cas d?accord entre le Président Aristide et l?Opposition, la CARICOM va


suivre de très près chaque acte posé par le Chef de l?Etat haïtien en ce qui a trait au respect de ses engagements. Patrick


Manning ajoute que « si le Président Aristide échoue dans cette entreprise, la CARICOM sera prête à considérer quel type de


mesures à prendre avec l?Organisation des Etats Américains au regard des sanctions à imposer à Haïti » .


Le premier ministre jamaïcain , Percival Patterson , président en exercice de la CARICOM, avait déclaré , le jeudi 22 janvier , à


la presse , que l?organisation régionale avec le soutien des Etats-Unis , du Canada et de l?OEA avait l?intention de déployer une


force en Haiti pour rétablir l?ordre et la sécurité à condition que le Président Aristide en fait la demande . M. Patterson avait


demandé au Chef de l?Etat de respecter les libertés publiques,de libérer les prisonniers politiques et de démanteler les bandes


armées .


Cette nouvelle position de la CARICOM a été adoptée suite à une rencontre avec une délégation de l?Opposition Haitienne aux


Bahamas , les 20 et 21 janvier .Le premier ministre des Bahamas, Perry Christie,envoyé spécial de la CARICOM, s’est entretenu


avec le Président Aristide, le dimanche 25 janvier , au Palais National, à Port-au-Prince. 


   


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Violente répression policière de manifestation anti-gouvernementale en province. La mobilisation gagne du terrain?

Au moins 25 personnes en majorité des élèves ont été par balle et à l?arme blanche lors de la dispersion à Port-de-Paix d?une manifestation anti-gouvernementale par la police appuyée par des chimères Lavalas, le jeudi 22 janvier 2004.

Les agresseurs sont rentrés au Lycée Tertulien Guilbaud pour perpétrer leur forfait. Les policiers aidés de cireursde bottes et de débardeurs ont forcé plusieurs élèves à rouler dans la boue , rapportent les correspondants de presse. En dépit de ces humiliations , les manifestants qui étaient nombreux dans les rues ont réaffirmé leur détermination à combattre le régime Lavalas.

Pendant que la police réprimait les opposants , les lavalassiens déambulaient dans les rues sans difficulté.

A Jérémie , également, les partisans du Pouvoir ont organisé une manifestation qui s?est déroulée sans incident.

Aux Gonaïves , une nouvelle manifestation pour appeler à la démission du président Jean Bertrand Aristide s?est déroulée sans difficulté contrairement à celle de mercredi . Cette manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes a été organisée par la branche Artibonite de la Fédération des Etudiants Universitaires Haïtiens (FEUH).

A Ouanaminthe, ville située sur la frontière avec la République Dominicaine, les habitants ont manifesté pour la première fois contre le Chef de l?Etat. A l?initiative des étudiants , beaucoup de personnes ont défilé dans les rues pour dire non au régime de Jean Bertrand Aristide.

Originally: L?Eglise retire sa proposition de sortie de crise

Mardi, 20 janvier 2004 11:04 (Metropole)

L?Eglise retire sa proposition de sortie de crise, dénonce l?augmentation de la violence et réclame des protagonistes une
décision personnelle et patriotique.


La Hiérarchie Catholique est très préoccupée par la situation qui prévaut dans le pays depuis l?attaque sanglante des partisans armés
du Président Aristide sur l?Université , le 5 décembre dernier. Dans une résolution , les évêques font le retrait de leur plan du 21
novembre et soutiennent que le climat de violence actuel contraste avec l?appel au dialogue et la paix lancé par le Pouvoir.

Réunis en assemblée extraordinaire au Cap-Haïtien, le dimanche 18 janvier 2004, les évêques affirment qu?ils ont réflechi sur les
réalités du pays et « se sont laissés interpellés par le drame que vit le peuple haïtien aujourd?hui » .

« Il est évident que la situation qui prévaut actuellement en Haïti se détériore chaque jour davantage, les différentes composantes de la
société doivent exprimer librement leurs profondes inquiétudes », écrivent ces évêques dans un communiqué. « L?Eglise Catholique qui se
fait l?écho des joies et des peines, des souffrances et des angoisses des humains particulièrement des plus faibles, s? est toujours
engagée en Haïti à accompagner le peuple », poursuit le texte.

« L?Eglise avait de bonne foi présenté à la nation le 21 novembre 2003 une proposition conjoncturelle de sortie de crise.
Malheureusement depuis le 5 décembre 2003, nous assistons à une escalade de la violence, une insécurité croissante qui ont créé une
situation intenable dans le pays au point que des secteurs invités à participer à la recherche de solution refusent maintenant de prendre
part à toutes négociations », soulignent les signataires du communiqué. Ils déclarent noter que des états de la communauté
internationale ont même jugé bon de faire leur la proposition du 21 novembre 2003 pour exprimer leurs propres attentes.

Dans l?intervalle,continue la Hiérarchie Catholique, des évènements encore plus graves tels que les violences exercées sur des enfants,
des étudiants et les multiples attaques brutales des bandes armées contre des manifestants causant la mort ont été enregistrés .
Préoccupés , les évêques haïtiens déplorent le fait que des gangs armés intègrent dans leur rang des mineurs pour intimider la
population. L?Eglise Catholique dénonce également les arrestations arbitraires et la répression exercée contre les médias dont les
émetteurs ont été saccagés récemment .

Ces faits déplorables ont provoqué l?indignation et laissent planer dans l?esprit de beaucoup de doute sur la volonté réelle du pouvoir
de rechercher une entente, soulignent les signataires du communiqué. « On ne prône pas sincèrement la paix en tolérant la perpétration de
tels actes contre les personnes et la propriété privée ». Le texte continue : « Dans sa mission d?accompagnement du peuple, à l?écoute
des protestations contre les abus du pouvoir et du refus exprimé contre son propre message en raison du contexte qui a changé,
l?église prend acte de la difficulté à appliquer sa proposition telle qu? elle a été formulée le 21 novembre 2003 ».

Dans ce cadre , l?Eglise invite les protagonistes à faire preuve de patriotisme .« Nous croyons sincèrement qu?il est encore temps pour
chaque acteur de prendre une décision personnelle courageuse et patriotique de nature à éviter au pays une catastrophe irréparable en
cette année du bicentenaire de l?indépendance d?Haïti », estiment les auteurs du communiqué. Toujours désireuse d?accompagner le peuple,
l?Eglise Catholique se dit prête à tout échange constructif pouvant conduire à un changement en profondeur au bénéfice du peuple haitien

La proposition du 21 novembre 2003 prévoyait la formation d?un comité de sages chargé d?encadrer le Président Aristide au départ du
Parlement et la constitution d?un conseil électoral avec la présence de l?Opposition. Ce plan avait reçu l?appui de M. Aristide , des
Etats-Unis et de la France mais a été jugé dépassé par l?Opposition et la Société Civile de même que certains évêques.

Dans ce cadre , le vice-président de la Conférence Episcopale , Guire Poulard, s?est ouvertement prononcé en faveur de la démission de
M.Aristide . Récemment , un autre évêque , Pierre André Dumas, a célébré une messe politique et donné sa bénédiction à une marche de
la Plate-forme Démocratique , regroupement d ?organisations de l?Opposition , de la Société Civile et d?étudiants, qui vient de
publier un plan de sortie de crise . Ce plan prévoit la démission de M.Aristide et son remplacement par un gouvernement d?union nationale.

La nouvelle position de l?Eglise survient au moment où se tient , ce mardi 20 janvier, une importante rencontre à Bahamas entre
l?Opposition haïtienne , la Société Civile , le secteur privé et la CARICOM sur la crise politique qui frappe le pays depuis plus de
trois (3) ans. 

Haïti-crise-Eglise


PORT-AU-PRINCE, 20 jan (AFP) – L’Eglise reconnaît que son compromis politique est difficilement applicable




La Conférence épiscopale d’Haïti (CEH), organe dirigeant de l’Eglise catholique haïtienne, a reconnu mardi que sa proposition de compromis politique pour sortir Haïti de la crise institutionnelle paraissait aujourd’hui difficilement applicable, en raison de “l’escalade de la violence”.


La conférence épiscopale “prend acte de la difficulté à appliquer sa proposition” du 21 novembre dernier, “en raison du contexte qui a changé”, a-t-elle annoncé dans un communiqué.


Cette proposition prévoyait de profondes réformes dans la police et d’assister le président Jean Bertrand Aristide par un conseil de neuf sages émanant de la Cour de cassation, des partis politiques (pouvoir et opposition), des églises (catholique, épiscopale et protestantes), du patronat et des organisations de défense des droits de l’homme.


Ces mêmes entités auraient ensuite désigné des représentants dans un nouveau conseil électoral de consensus, afin de préparer des élections législatives puis présidentielle.


Cette proposition avait successivement reçu l’aval des Etats-Unis, principal partenaire politique d’Haïti, qui avaient estimé que la proposition pouvait être éventuellement réactualisée, puis de la France.


Mais les évêques ont pris acte mardi de la détérioration quotidienne de la situation et de “l’escalade de la violence”, visant notamment “les enfants, les étudiants et les familles”, ainsi que des “attaques brutales de bandes armées, et (de) l’utilisation de gangs armés intégrant même des mineurs pour terroriser la population”.


“Ces faits déplorables ont provoqué l’indignation et laissent planer dans l’esprit de beaucoup le doute sur la volonté réelle du pouvoir de rechercher une entente” indique la Conférence.


“On ne prône pas sincèrement la paix en tolérant la perpétration de tels actes contre les personnes et la propriété privée” soulignent les évêques.


“Nous croyons sincèrement qu’il est encore temps pour chaque acteur de prendre une décision personnelle, courageuse et patriotique, de nature à éviter au pays une catastrophe irréparable en cette année du bicentenaire de notre indépendance”, écrivent-ils encore.


Début janvier, la fronde anti-Aristide a franchi une nouvelle étape avec la signature d’un texte commun par les représentants de la société civile et des partis d’opposition demandant sa démission et celle de son gouvernement dans les plus brefs délais. Depuis plusieurs semaines, des manifestations à répétition sont organisées en ce sens, surtout à Port-au-Prince.


Une rencontre est prévue mardi et mercredi à Nassau (Bahamas) entre les représentants de l’opposition et la Caricom (organisation des Etats de la Caraïbe).


La semaine dernière, le président haïtien Jean Bertrand Aristide, qui entend rester à son poste jusqu’en 2006, s’est engagé à organiser des élections législatives en Haïti “dans les prochains six mois”, alors que depuis une semaine le pays se trouve sans Parlement, le mandat des députés et des deux tiers des sénateurs étant arrivé à échéance.








 


 


 




Bahamas : Début prévu ce 20 janvier d’une consultation de la CARICOM avec l’opposition haïtienne


Posté le mardi 20 janvier 2004


P-au-P., 20 janv. 03 [AlterPresse]— Des membres des secteurs politiques, privés et sociaux haïtiens faisant partie de la Plateforme Démocratique (opposition) se rendent ce 20 janvier aux Bahamas pour une rencontre avec la Communauté Économique de la Caraïbe (CARICOM) autour de la crise politique haïtienne.


Les personnalités qui prendront part aux discussions sont Victor Benoit, Micha Gaillard, Ariel Henry, Luc Mesadieu, de la Convergence Démocratique, Maurice Lafortune, Fritz de Catalogne, Hans Tippenhauer, Frankel Deriska du Groupe 184 et Lionel Etienne de la Chambre franco-haitianne, a confirmé AlterPresse.


Evans Paul, porte-parole de la Convergence Démocratique, a réitéré ce 20 janvier que l’opposition va « informer la CARICOM » sur les événements en Haïti. Il sera demandé à la CARICOM de prendre position « aux cotés du peuple haïtien », qui réclame la Démission démission du président Jean Bertrand Aristide, a ajouté Evans Paul.


Dans la soirée du 19 janvier, la Conférence Épiscopale haitienne a retiré sa proposition de solution à la crise, émise le 21 novembre dernier. Cette proposition, considérée comme une référence par le président Aristide et la Communauté internationale, a appelé à un « compromis » pour résoudre la crise.


« L’église prend acte de la difficulté d’appliquer sa proposition telle qu’elle a été formulée », a déclaré la Conférence Épiscopale dans un communiqué lu sur les antennes de Radio Soleil, voix de l’église catholique à Port-au-Prince. L’église a énuméré un ensemble de faits violents qui se sont produits dans le pays depuis le 5 décembre 2003 et qui font « douter de la volonté réelle du pouvoir de chercher une entente ».


L’église catholique suggère à « chaque acteur de prendre une décision personnelle courageuse et patriotique capable d’éviter au pays une catastrophe irréparable ».


Le retrait de la proposition de l’église catholique est qualifiée de « malheureux » par Dismy Cesar, conseiller politique du président Aristide, qui s’entretenait avec un journaliste de la radio prívée Vision 2000. Mais il a estimé que la proposition de l’église catholique demeure « un document de travail ».


Anthony Barbier, Directeur Exécutif du Groupe 184, a exprimé sa satisfaction du retrait de la proposition des Evêques. Contacté par AlterPresse, il a déclaré espérer que la communauté internationale « prendra note » de ce retrait. [gp apr 20/01/2004 13:00]


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PORT-AU-PRINCE, 18 déc (AFP) – Deux radios privées ont été incendiées dans la nuit de samedi à dimanche par un groupe d’inconnus armés dans la ville côtière de Saint-Marc (96 km au nord de la capitale), a annoncé dimanche une station privée de Port-au-Prince, Radio Vision 2000 citant son correspondant local.

Selon cette source, Radio LJS (Lumière de la Jeunesse Saint-Marcoise), une radio privée appartenant à Louis Jeune Ulysse, qui retransmettait les journaux d’information de Radio Visiuon 2000, a été investie par un groupes d’hommes armées qui ont mitraillé les installations avant d’y mettre le feu.

Une autre station privée locale de la ville, Radio Delta, a subi le même sort au cours de la nuit. Les deux attentats n’ont pas été revendiqués. Jeudi, deux autres stations de radio de la ville, considérées comme proches du pouvoir avaient été saccagées puis incendiées en partie ou en totalité par des activistes de l’opposition.

Il s’agit de Radio Pyramide dont le personnel et le directeur ont été menacés de mort par les assaillants et de Radio America, dont le studio se trouvait dans la maison du commissaire du gouvernement (équivalent haïtien du Procureur de la République), Fréneau Cajuste, qui a été incendiée par des partisans de l’opposition.

A cette occasion, Reporters sans Frontières (RSF), organi
sation de défense des journalistes et de la liberté de presse basée à Paris, a appelé “tous les groupes politiques à faire baisser la tension et à garantir le respect de la liberté de presse”.

Par ailleurs, un membre de l’opposition, Belfond Aristide, ancien journaliste, a été grièvement blessé par balle vendredi soir aux Gonaïves (nord-ouest) dans un attentat non revendiqué. Un doute subsiste sur la véritable cible de cet attentat car M. Aristide logeait chez lui un responsable policier de la ville qui aurait pu également être visé par cette attaque, les membres du Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite (opposition armée au président Jean Bertrand Aristide) ayant déjà attaqué ces derniers jours la maison familiale du nouveau chef de la police du département, faisant un blessé par balle.



 


 







Originally: L?obstacle est au Palais national, Aristide doit partir.

opinionmaxima@yahoo.com


Le peuple haïtien doit démontrer sa force. La Plate-forme doit boycotter les produits des pays du CARICOM. Tous les moyens pacifiques sont bons pour paralyser la machine répressive lavalas et faire partir Aristide.


Ce dimanche 11 janvier 2004 on a eu la manifestation la plus importante jamais réalisée en Haïti alors que les USA et la France tablent sur la proposition de sortie de crise de la CE (Conférence Épiscopale) pour
supporter le pouvoir pendant que dimanche dernier on a vu, à Pétion-ville,  une Église en communion
parfaite avec son peuple.


Je me demande est-ce que ce prêche n?a pas contribué à aider les gens à vaincre la peur et prendre part
à la manif : le Seigneur est avec vous, bonne marche ! Tels ont été les derniers mots de l?Évêque qui
consacrait  haut et fort la caducité de la proposition de la CE.


Pour répéter Mgr Guir Poulard : Bravissimo !


La classe politique et la plate-forme démocratique ne dénoncent pas suffisamment la répression
systématique du pouvoir. Ils ont tellement parlé de liberté d?expression (manifester) et de conditions de
sécurité favorables à de bonnes élections ; le pouvoir croit pouvoir tenir en organisant la répression
systématique et des actes d?intimidation avant, au cours et après les manifestations. La Convergence a eu
tort de ne pas exploiter les révélations de Léon Manus contre la mascarade organisée par le pouvoir lavalas
contre le bon sens et les normes démocratiques. Conséquence, Aristide mène, à cor et à cri, une campagne
pour le respect de son présumé mandat. Le terrain légal a été trop vite abandonné pour laisser cours au
terrain politique qui est lent d?effets. Fraudes pour fraudes, aux USA le conflit avait été tranché par une
institution étatique tandis qu?en Haïti l?institution étatique appelé à le faire n?a pas pu le faire. Ses
membres avaient pris le marquis. Son président a du s?enfuir pour s?échapper à la mort et deux autres
membres se trouvaient dans la même situation. Cela est inconcevable de nous demander d?aller aux
élections avec un pouvoir de même nature et qui frappe ces derniers temps sans gants.


La justice haïtienne doit entendre JB Aristide sur les révélations de Léon Manus qui avait, pour pouvoir
s?enfuir,  été aidé par cette même communauté internationale qui nous demande de dialoguer avec Aristide.
Pourquoi n?a-t-elle pas demandé à Aristide de dialoguer avec Manus pour corriger les bêtises des joutes de
l?année 2000 ? A-t-elle voulu nous mettre devant un fait accompli en renforçant la férocité de Néron ?


Cette communauté internationale-les USA compris- est incapable de  garantir les accords trouvés avec le
pouvoir lavalas. Pour preuve, Jean Robert Faveur est en exil. Quant à l?Administration Bush, malheur à celui qui compte sur elle comme garante d?un quelconque accord politique. Durant les 4 ans passés, sa politique étrangère, en Amérique latine est un échec. Elle défend difficilement son projet de zone de libre échange. Une gauche populiste et démagogique est en pleine extension dans l?hémisphère occidental. En Haïti, un PPN (Parti Populaire National) de Ben Dupuy, avec son credo extrême gauche dépassé, avec son concept haineux alliance-macouto-bourgeois, cherche à accéder à la présidence à travers Aristide par des méthodes entristes. Les membres du PPN représentent le fer de lance de la répression.


Bush n?a pas pu supporter le Président Bolivien, un bon allié de l?Amérique qui a perdu son pouvoir pour avoir défendu des projets économiques pro-américain.


Le peuple haïtien, représenté par la Plate-forme démocratique, doit choisir ses interlocuteurs. Il ne faut
plus rencontrer les coloristes du Black Caucus et du CARICOM, ni les affairistes de l?OEA. Ces coloristes sont en retard. Ils ne peuvent pas comprendre l?unité qui existe en Haïti. Ils sont figés aux rhétoriques noiristes des années 50. A voir le Premier ministre des Bahamas, le Président Sud africain et Jean-Bertrand Aristide au Palais national ce 1er janvier 2004, on pourrait dire trois hommes qui violent une jeune fille. Ils ne pensent qu?à leur fantasme, ignorant la volonté de la victime : peuple haïtien. Au sommet de leur jouissance, ils sont incapables de comprendre la réalité : Haïti bouge, le temps d?Aristide est révolu, les coloristes peuvent aller jubiler ailleurs.


Quant à la  Congresswoman de Californie, elle est insignifiante. Elle s?est diminuée en justifiant sa présence comme une amie d?Aristide. Ces genres de relations privées ne nous intéressent pas.


A partir d?aujourd?hui, les pays amis d?Haïti et l?Eglise Catholique nationale doivent être  les interlocuteurs. Il ne faut pas réhabiliter ces sinécures que nous avons démasquées au prix de grands sacrifices. Le CARICOM vient de vous le prouver. Une rencontre avec l?opposition suffit pour justifier ses prétentions : Aristide est très populaire en Haïti. Vous devez avoir le courage de Dessalines pour radicaliser votre position et matérialiser la liberté. Ne laissez pas ces affairistes abuser du peuple haïtien au nom de la diplomatie. Il faut savoir trancher.


Ca suffit Aristide doit partir ! C?est une question de principe.


Le Nonce Apostolique et les pays amis d?Haïti vous demandent de négocier avec Aristide. Les actes de
répression et de violation des droits humains, les cas d?arrestations illégales et de bastonnades, les
attaques contre la presse, les détentions illégales, les prisonniers politiques représentent des faits à
exhiber pour prouver que le pouvoir est anti-démocratique. On ne doit pas accepter que la Police puisse
arrêter sans raison des opposants, les maltraites et le lendemain les relâche sans punir les policiers
coupables, sans réparation, ni dédommagement. C?est ce qui se fait au Cap-Haïtien, au Plateau Central, aux
Gonaïves et dans plusieurs départements du pays.


L?Opposition ne doit se laisser entraîner par les discours du pouvoir : sur des terrains sans substance. Le
monde contemporain est très sensible au cas de violation des droits de l?homme. En absence d?idéologie,
c?est le nouveau leitmotiv mondial. (Marcel Gauchet, La démocratie contre elle-même). La plate-forme
démocratique doit dénoncer chaque semaine les cas de violation des droits humains, de répression et
demander par des communiqués numérotés, comme le Groupe des 184 l?a si bien fait pour Baker et Apaid, la libération des prisonniers politiques, nommément cités. Il faut une commission sur cette affaire. Il faut
paralyser la machine répressive d?Aristide en utilisant ses actes comme preuves de sa nature anti-
démocratique, justifiant son départ. Au lieu de s?attaquer à des manifestations au vu de la presse
internationale, il désorganise l?opposition en terrorisant ses membres.


Une campagne solide sur ce point est indispensable. C?est ce qu?Aristide avait fait en exile : dénoncer
systématiquement la répression dans les villes et dans les mornes.


Le monde doit savoir avec répétition que Jean-Bertrand Aristide a exilé le Président du Conseil Electoral de
l?année 2000 pour accaparer tout le pouvoir. S?il a toujours la force, s?il peut récidiver. On vous dira qu?il y
aura des policiers internationaux en Haïti : le 7 janvier 2004 des représentants du CARICOM étaient en Haïti et sous leurs yeux des chimères ont massacrés des manifestants pacifiques. On ne veut plus de protestions électorales en Haïti. Le 7 janvier dernier, Aristide nous a démontré que si son pouvoir est menacé par une libre expression citoyenne, ses sbires du Palais pourront toujours agir. Et cela contre l?institution policière, observateurs internationaux ou pas.


L?obstacle est au Palais national, Aristide doit partir. Lors des élections, durant la journée, la police sera
professionnelle pour les médias internationaux. La nuit arrive, en ville et à la campagne, les hommes du
palais agiront. Il sera ridicule pour l?opposition de contester à nouveau les résultats. Comme argument le
pouvoir vous dit qu?il y plus de sécurité ailleurs qu?en Haïti. Il faut toujours rappeler qu?en Haïti la violence vient du Palais, c?est l??uvre du pouvoir lavalas. Les forces de sécurité publique y sont associées. 


Il faut dénoncer les exactions du pouvoir, en permanence. Il faut l?obliger a réduire ses deux marges de
man?uvre : Impunité et répression (policière et judiciaire).


Quand l?opposition banalise et oublis les exactions du pouvoir, Aristide paie des spots publicitaires pour
garder en vie les vestiges idéologiques et argumentaires de son régime.


N?oublier pas les prisonniers politiques et les cas de répression à travers tout le pays. Aristide n?est au
pouvoir que par la répression.


Je dénonce la campagne de répression qui sévit dans le Nord. Aucune station de Radio locale n?ose
présenter des éditions de nouvelles. Le pouvoir- la police -saute sur toutes les occasions pour arrêter,
bastonner et garder en prison de membres de l?opposition. Il profite de la mort du Directeur départemental
pour arrêter un membre de l?Opposition, celui qui avait apporter une lettre à la police pour manifester le 11
janvier dernier. Alors que la population du Nord ne connaissait même pas M.Cadet Jeanty  qui n?a passé que 48 heures dans la ville avant son assassinat, la répression y est systématique. Seuls les autorités savaient que le Directeur était présent.


Signalons qu?à chaque rencontre des Chefs d?Etat, Le président Aristide a, au moins un mort à déplorer. Au
mois de septembre en partant pour le sommet des Chefs d?Etat de la Caricom, le Président a pleuré Gracias
Dorcin du Cap-Haïtien. Pour ce sommet de l?OEA, il y a un mort à Miragoane et le Directeur Départemental Nord de la Police : Drôle de coïncidence. En tout cas, après ces violences du 7 janvier 2004, qui ont été sévèrement critiquées par Washington, cette coïncidence donne au pouvoir lavalas et a Monsieur Aristide l?opportunité de prouver que la violence est dans les deux camps. Le délégué Nord parle déjà d?un secteur qui refuse de régler les différends pacifiquement. Il est a signaler que Myrtho Julien, Délégué Départemental Nord a précise dans la presse que le Directeur de la police dont seuls les officiels du pouvoir étaient au courant de sa présence au Cap-Haïtien  a été enlevé, maltraite, torture et exécute, que le corps a été retrouve en arrière de sa voiture.


Nous ne sommes pas mieux informes que le Nonce Apostolique, ni l?Administration Bush. Ils ont en Haïti toute
une infrastructure de renseignement à leur disposition. Comme ils ont réduire le concept d?ordre
constitutionnel a la personne de Jean-Bertrand Aristide, ne les laisser pas réduire « liberté d?expression »
en Liberté de manifester suivant le parcours de la police qui, en coordination avec les chimères,
augmentera chaque jours les zones de tension, vous laissant ainsi sur la place Saint-Pierre de Pétion ville.


Si les élections doivent se dérouler sur tout le territoire national, on doit pouvoir manifester sur tout le
territoire national en toute quiétude et sans contraintes.


La nation attend la Conférence Episcopale Haïtienne. Quant au Nonce Apostolique, il doit faire attention
pour ne pas finir comme Aristide : une « Honte Apostolique. »


Cyrus Sibert,
Commentateur politique
Radio Maxima
14 janvier 2004

Nouvelle manifestation des étudiants dans la capitale

Les étudiants étaient encore dans les rues de Port-au-Prince, le jeudi 15 janvier 2004 . En nombre imposant , ils ont sillonné plusieurs artères de la capitale pour dire non au Pouvoir de Jean Bertrand Aristide. Ils s?en sont également pris aux représentants de la communauté internationale et à certains responsables religieux .

Une nouvelle fois , les protestataires ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la mobilisation anti-Aristide. Ils étaient plusieurs milliers dans les rues de la capitale à réclamer la démission du gouvernement en place . A l?avenue Christophe entre autre , les manifestans ont scandé des slogans défavorables au Pouvoir Lavalas , où Jean Bertrand Aristide est mis en accusation .

Les manifestants plus que jamais déterminés s?en prennent à la communauté internationale et à certains responsables religieux . Ils les appellent à changer de position .

« Il n?est pas question de reprise normale des activités scolaires face à la dégradation de la situation actuelle », affirment les étudiants qui se montrent toujours prêts à gagner les rues jusqu?au départ de Jean Bertrand Aristide du Pouvoir . Une fois encore , ils demandent le soutien des élèves , parents et responsables des établissements scolaires .


La manifestation de plusieurs milliers d?étudiants a obtenu le soutien de beaucoup de jeunes filles. Ces jeunes justifient leur présence à la marche par la nécessité d?un changement de pouvoir pour une nouvelle Haiti .

La manifestation des étudiants a vu descendre dans les rues beaucoup de jeunes filles, le jeudi 15 janvier 2004, à Port-au-Prince . Ce qui étonne plus d?un , c?est qu?elles sont toutes aussi déterminées que les hommes dans la lutte pour porter le Président Jean Bertrand Aristide à remettre sa démission. Elles voulaient également dire non aux exactions commises par les partisans du Pouvoir sur les opposants . Sur le parcours de la marche, elles ont scandé toutes sortes de propos défavorables au Chef de l?Etat .




Cette manifestation a été l?occasion pour les manifestants de dénoncer la nouvelle tentative de bâillonnement de la presse à travers l?acte de sabotage du 13 janvier . Les étudiants ont rappelé l?importance de la presse pour la population .


 



 


 


 


Journée de tension à Port-au-Prince . Les obsèques d?un opposant transformées en manifestation réprimée par la police

La Police Nationale d?Haiti (PNH) a dispersé brutalement une manifestation d?étudiants et proches de Maxime Desalmour tué le 7 janvier 2004 , qui s?apprêtait à passer devant le Palais National, ce vendredi 16 janvier .

Des agents de l?Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) aidés de membres d?Organisations Populaires pro-Lavalas ont tiré des rafales d?armes automatiques et fait usage massif de gaz lacrymogène pour repousser les manifestants qui portaient le cercueil de Maxime Desalmour après les funérailles déroulées à l?Eglise du Sacré-C?ur . L?intervention brutale de la Police Nationale et des membres d?OP a fait plusieurs blessés qui sont actuellement soignés au centre hospitalier du Canapé-Vert.

Une véritable chasse à l? homme a suivi l?intervention faite par la police . Plusieurs quartiers environnant le Champ de Mars ont été bombardés de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants déjà éparpillés . Cette même avalanche de grenade lacrymogène s?est poursuivie jusqu?à l?avenue Christophe où se situe la Faculté des Sciences Humaines . Les étudiants en possession de la dépouille ont dressé des barricades avec des carcasses de véhicules et répliqué à l?aide de pierres aux tirs d?armes automatiques et de gaz lacrymogène .

Maxime Desalmour , un étudiant de la promotion 93-94 de la Faculté des Sciences , a été tué par balles par des inconnus le 7 janvier dernier ,à Lalue, lors d?une gigantesque manifestation d?étudiants et de l?Opposition contre le régime de Jean Bertrand Aristide. Cette manifestation avait été dispersée par des membres d?OP et des agents de sécurité de la garde présidentielle en civil .

Jusqu?à l?impression de ce texte , la situation était toujours tendue à la Faculté des Sciences Humaines où les parents en compagnie du dirigeant de l?Opposition , Evans Paul, négociaient avec les étudiants les modalités de remise de la dépouille de Maxime Desalmour .


 



Originally: Déclaration de la Présidence au nom de l’Union européenne sur la situation politique en Haïti

Déclaration de la Présidence au nom de l’Union européenne sur la situation politique en Haïti
15 janvier 19:54:00


Emetteur : Présidence de l’Union Européenne


L’Union européenne est très préoccupée par l’évolution actuelle de la situation socio-politique en Haïti, qui est accompagnée d’une forte dégradation de la situation de sécurité générale du pays. Elle déplore que le gouvernement haïtien n’ait pas pu prévenir les incidents qui ont fait registrer des graves violations des droits de l’homme dans différentes villes au cours des dernières semaines. Elle ne peut pas rester indifférente aux représailles exécutées ou annoncées contre des membres de la société civile, de l’opposition, des universités et de la presse.


L’Union européenne condamne en particulier la violence perpétrée par des gangs armés contre des manifestants pacifiques. Elle exhorte les autorités à garantir à tout haïtien le droit de pouvoir s’exprimer librement et de manifester pacifiquement comme le prévoit la Constitution du pays. Elle invite une nouvelle fois les autorités haïtiennes à prendre les mesures nécessaires afin de favoriser le rétablissement d’un climat de paix civile.


L’Union européenne est en effet persuadée que la solution à l’actuelle crise politique doit être obtenue par le dialogue et elle demande à tous les acteurs politiques sans exception de s’abstenir de toute forme de violence.


Dans la situation de polarisation qui prévaut et qui fait obstacle à une issue à la crise politique et institutionnelle, l’Union européenne appelle instamment toutes les parties à renouer sans délai un dialogue politique, soit directement, soit en acceptant une médiation des églises locales ou toute autre médiation utile et crédible.


Au moment où Haïti ne dispose plus d’Assemblée Législative, ce dialogue peut seul ramener la paix civile, favoriser le rétablissement des droits et des libertés, et contribuer à restaurer le climat de sécurité nécessaire a l’organisation d’élections libres, en respectant les dispositions stipulées dans les Résolutions 806 et 822 ainsi que dans la Résolution 1959, adoptée par l’Assemblée Générale de l’OEA le 10 juin dernier à Santiago du Chili.


L’Union européenne rappelle que la mise en oeuvre desdites résolutions serait de nature à ouvrir la voie à la reprise progressive de l’aide suspendue partiellement en application de l’article 96 de l’Accord de Cotonou.


Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République slovaque, la République tchèque et la Slovénie, pays adhérents, la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie, pays candidats, l’Albanie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, la Bosnie-et-Herzégovine, la Croatie et la Serbie-et-Monténégro, pays du processus de stabilisation et d’association, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège, pays de l’AELE membres de l’Espace économique européen, se rallient à cette déclaration.

La dictature n’a pas sa place aux Amériques…
Posté le: mardi 13 janvier 2004


 


Par Kieran Murray


 


MONTERREY, Mexique (Reuters) – Le président américain George Bush, qui a déclaré lundi lors de l’ouverture du Sommet des Amériques que les habitants du continent avaient reçu de Dieu un droit à la liberté, a appelé à une transition démocratique sur l’île de Cuba.


Un peu plus tôt, Bush et son homologue mexicain Vicente Fox ont publiquement cherché à montrer que leur querelle relative au bien-fondé de l’intervention irakienne appartenait au passé.


S’il a spécifiquement cité les dirigeants vénézuélien et haïtien, le chef de la Maison blanche a adressé ses plus vives critiques au plus vieil adversaire de Washington, le président cubain Fidel Castro.


“Fort de notre exemple démocratique, nous devons continuer à soutenir le peuple courageux de Cuba, qui endure depuis près d’un demi-siècle les tyrannies et l’oppression”, a déclaré Bush lors de la cérémonie d’ouverture du sommet.


“La dictature n’a pas sa place aux Amériques. Nous devons tous oeuvrer à une transition rapide et pacifique vers la démocratie à Cuba”, a-t-il ajouté.


Mais le continent américain a connu ces dernières années d’un point de vue politique un recentrage à gauche, ce qui a eu pour conséquence de remettre en question le traditionnel leadership des Etats-Unis en Amérique.


LE VOTE DE LA COMMUNAUTE HISPANIQUE


Ce virage s’est notamment ressenti en Argentine, au Brésil et au Venezuela, trois pays dont les nouveaux dirigeants ont tous établis des relations amicales avec Castro, au pouvoir depuis 45 ans à La Havane malgré les efforts de Washington pour l’en déloger, ou du moins pour l’isoler sur la scène internationale.


Le soutien accordé pendant la Guerre froide par les Etats-Unis à plusieurs régimes répressifs d’Amérique latine et -plus récemment- la guerre en Irak ont contribué à un scepticisme grandissant sur le continent américain à l’endroit de Washington.


Bush a déclaré lundi à Monterrey qu’un soutien ferme à la démocratie donnait “de l’espoir et de la force à ceux qui luttent pour préserver ces droits donnés par Dieu”, dans une référence pas même voilée au Venezuela et à Haïti.


Le président vénézuélien, Hugo Chavez, est actuellement sous la menace d’une procédure de l’opposition pour organiser un référendum sur son mandat avec le soutien de Washington.


Son homologue haïtien, Jean-Bertrand Aristide, est la cible de manifestations quotidiennes organisées par l’opposition, qui l’accuse de corruption et de fraude électorale.


Concentré qu’il était sur les dossiers afghan et irakien, et sur sa “guerre contre le terrorisme”, Bush ne s’est pas tellement préoccupé ces dernières années de l’Amérique latine.


Mais à 10 mois de l’élection présidentielle américaine, le président cherche à retrouver la confiance de ses homologues du continent, afin de s’attirer le vote de la communauté hispanique des Etats-Unis.


Alors que certains d’entre eux s’opposent à Washington sur les dossiers commerciaux et diplomatiques, Bush a cherché lundi à capitaliser sur l’amélioration de ses relations avec Fox.


BUSH RENCONTRE LULA


Dès son arrivée à Monterrey, les deux hommes se sont retrouvés, oubliant devant les caméras leurs divergences sur la question irakienne pour se féliciter de leurs progrès respectifs dans la lutte contre l’immigration clandestine, ainsi que de leur collaboration dans la “guerre contre le terrorisme”.


Bush et Fox ont pris leurs fonctions presque en même temps, il y a trois ans, et se sont vite liés d’amitié, partageant notamment un goût commun pour les bottes de cowboy et la vie au grand air. Acceptant une invitation au Texas en mars, Fox a félicité son voisin du Nord pour la capture de Saddam Hussein.


La réconciliation de Bush et Fox pourrait augurer d’une diplomatie plus souple des Etats-Unis en 2004, à en croire un haut responsable de l’administration Bush.


Celui-ci a ainsi expliqué que les responsables américains chercheraient en 2004 à réparer les relations entre Washington et ses alliés traditionnels à l’occasion de plusieurs réunions internationales prévues au cours de l’année, comme le sommet Etats-Unis/UE, le sommet de l’Otan à Istanbul ou celui du G8.


“2004 va être une année au cours de laquelle nous tenterons d’avancer avec une vision commune”, a dit ce responsable, selon lequel les pays opposés à la guerre en Irak auront “une occasion en 2004 de se rallier à cette vision commune”.


En fin de journée, le président américain s’est entretenu à Monterrey avec l’autre poids lourd du continent, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, chef de file de l’opposition latino-américaine au projet américain d’une vaste zone de libre échange.


Comme elles l’avaient été la veille, les rues de Monterrey ont été lundi le théâtre d’une manifestation de centaines de personnes dénonçant la politique de Washington.


Les responsables de la Maison blanche souhaitaient profiter du Sommet des Amériques, qui se poursuit mardi, pour avancer sur le dossier commercial, et notamment sur leur projet de Zone de libre échange des Amériques (ZLEA). Ils comptaient en outre proposer des sanctions contre les gouvernements jugés “corrompus”.


Voulant montrer l’exemple, la Maison blanche a annoncé lundi que Bush avait décidé d’interdire l’entrée sur le territoire américain de toute personne impliquée dans une affaire de corruption.


Mais plusieurs pays d’Amérique latine, Brésil en tête, ont insisté pour que le sommet s’en tienne à ses objectifs initiaux, à savoir le combat contre la pauvreté et la lutte pour la démocratie.


 


La mobilisation anti-Aristide: Les étudiants sont dans les rues déjà par milliers


By Haitiwebs- Ouest Jan 12, 2004, 11:11



La manifestation des étudiants en médecine vient de prendre le béton  plus déterminés que jamais, la manif commence à grossir d’une minute à l’autre….


Plusieurs milliers de personnes sont actuellement dans les rues pour manifester pacifiquement à Port-au-Prince pour réclamer la démission du président Jean-Bertrand Aristide et demander Justice.


Cette manifestation, à l’appel des étudiants en médecine grossit d’une minute à l’autre ; elle a déjà essuyé des jets de pierres des activistes Lavalas qui n’ont pas chômé.


Quelques tentatives de partisans du pouvoir de troubler le défilé du cortège par des jets de pierres ont échoué, devant la fermeté de la police anti-émeute présente pour encadrer le cortège. Pour cette semaine c’est la deuxième fois que la police tient à sa devise Protéger et Servir.


Une branche de la manif est actuellement est dans la zone Carrefour Ti four ils scandent un slogan : Teleko sispan peye chimè. .


Jusqu’à Présent aucun incident à déplorer.



Saint Marc Des milliers de manifestants dans les rues


Jan 12, 2004, 11:37


Des dizaines milliers d?opposants déterminés ont marché, ce lundi 12 janvier dans la ville de Saint Marc fief d’une Organisation Populaire pro Lavalas Bale Wouze, pour obtenir le départ du président Jean-Bertrand Aristide 


 


 Ils étaient déjà plusieurs milliers d?opposants au départ de cette marche pacifique, à Saint- Marc ont rapporté plusieurs correspondants de cette ville .


La manifestation de la Fédération des Etudiants et Universitaires Haïtiens (FEUH) branche Saint Marc s?est déroulée ce lundi dans la ville de Saint Marc sans aucun incident. Les organisateurs ont salué le « bon travail » de la police.



On n’assassine pas une idée.

 Par Jacky DAHOMAY
 
 Ainsi donc, Aristide à lâché ses chiens, ses fameux chimères, contre les
opposants, contre les étudiants, contre toute la société civile haïtienne. Sans
doute est-il persuadé qu’en procédant de la sorte, il pourra venir à bout du
puissant mouvement de contestation de son pouvoir tyrannique. Mais il commet par
là la même erreur dans laquelle s’enlisent tous les tyrans, d’ici ou d’ailleurs,
de jadis comme de naguère. Car lorsqu’une idée neuve envahit un peuple, quelle
que soit la manière dont elle advient, par le petit peuple ou par les classes
moyennes, elle est porteuse d’un espoir irréversible donc impérissable. Devant
la détermination farouche des intellectuels, des artistes, des étudiants (ceux
qui bien souvent voient clair avant les autres), les chiens finissent toujours
par se taire et leur maître par s’en aller ou mieux, par être dévoré par ses
propres molosses.

Cette idée neuve, quelle que soit d’ailleurs sa provenance, brille d’un éclat
irrépressible dans le ciel noir d’Haïti. A sa manière, elle dit le passé : une
indépendance acquise très tôt, au bout d’une haute lutte héroïque, mais dont
l’héroïsme même marque les limites. La liberté fut posée
en effet par les anciens esclaves dans l’immédiateté mais non dans la médiation
des institutions. L’Etat fut accaparé par les classes dominantes mais dans la
reproduction de l’Etat colonial c’est-à-dire en vue d’un usage de colonisation
interne. Ainsi fut marginalisée la grande majorité du peuple, le « pays en
dehors ». Ces deux siècles d’histoire virent l’éclosion de nombreux tyrans. On
croyait en avoir fini avec eux, lors de la chute de Duvalier et avec l’élection
de Jean-Bertrand Aristide. Ainsi fûmes-nous fourvoyés par notre précipitation,
en Haïti comme à l’étranger, comme  nous aussi,  amis d’Haïti, pressés que nous
étions de voir naître enfin la nation haïtienne et  se réaliser l’intégration
démocratique des classes populaires. Certains lavalassiens avaient le verbe
haut, au nom du peuple. Nous en étions intimidés sans comprendre qu’ils se
préparaient par là à être les prédateurs de demain. Aujourd’hui, cette idée
neuve révèle au grand jour le fourvoiement de l’espérance démoc
l’expérience Lavalas. L’histoire, douloureusement, est passé par là. Il en est
toujours ainsi de ses tragiques leçons.
 
 Mais cette idée désigne aussi un espoir nouveau. Nouveau car guéri de toute
illusion populiste. S’il arrive à des hommes bons d’épouser des causes injustes,
il existe aussi des hommes mauvais qui épousent des causes justes. Aristide est
de ceux-ci. Au fond, nous le savions. Son large soutien populaire cependant
absolvait sa dangerosité potentielle. Telle fut notre erreur. Celle de croire
que le peuple a toujours raison dans ses choix. Nous oublions alors, la grande
leçon des Lumières françaises : que le peuple n’est pas la populace, qu’il a
toujours besoin d’être éclairé. D’où le rôle des intellectuels. Or, en Haïti,
trop nombreux sont les intellectuels qui se sont effacés devant la figure
d’Aristide, cet anti-intellectuel. Ce que nous comprenons maintenant, c’est que
l’expérience tyrannique aristidienne était comme un passage presqu’obligé vers
la vraie démocratie. L’espoir dit maintenant aux Haïtiens ce qu’il ne faut pas
faire. Mais cette leçon est universelle. De loin, de l’autre
 
Certes, Aristide et ses partisans ont encore des arguments ; le premier avancé
est qu’un Président ayant été élu pour cinq ans, il est normal et
constitutionnel qu’il arrive au terme de son mandat. L’opposition devrait donc,
selon cette logique, respecter les règles démocratiques et se présenter aux
élections. Deuxième argument : les opposants sont les « bourgeois » et non le «
petit peuple » dont Aristide serait le représentant définitif, à vie si on peut
dire. De façon gravement démagogique d’ailleurs, le tyran de Tabarre encourage à
une haine raciale contre les mulâtres, pogrom qu’il baptise « luttes de classe
» ! De tels arguments ont leur portée, notamment auprès d’imbéciles hypocrites
ou chez ceux qui, dans la communauté internationale, préfèrent pour des raisons
purement machiavéliques, l’ordre arisitidien, tout ignoble qu’il soit, à une
démocratie réelle. Mais cette rhétorique est fallacieuse.

Car la démocratie ne peut consister en une stricte observance, dans n’importe
quelles conditions, de règles dénuées en outre de tout leur contenu principiel.
Des élections ont-elles encore une signification si ne sont pas respectées les
règles démocratiques élémentaires : liberté de la presse, liberté de
circulation, liberté de propagande ou de manifestation ? Lorsque des individus
particuliers, des non policiers appelés « chimères », s’arrogent le droit de
faire régner la terreur, la violence, avec la bénédiction du Président et de ses
fonctionnaires du Palais national, peut-on encore parler sérieusement
d’élections ? Lorsque le chef suprême de l’Etat corrompt la police et les juges, paie des agitateurs armés (ce qui n’est pas prévu dans la Constitution), il trahit tous les principes constitutionnels et ceux de l’Etat de droit. Dans n’importe quelle démocratie digne de ce nom, il serait déchu de ses fonctions.

Enfin, les Lavalassiens se trompent s’ils croient qu’ils jouissent d’un large
soutien dans les classes populaires, plus averties qu’on ne le croit. Celles-ci
savent bien qu’Aristide s’est enrichi honteusement et qu’il les a trahies. Cette
déception grave inhibe le petit peuple et l’empêche d’être le moteur du
mouvement pour la démocratie. Et puis, il sait bien que les vrais
bourgeois sont tous ces lavalassiens qui se sont enrichis sur le dos de l’Etat
ou dans des trafics illicites dans le même temps où les classes moyennes se sont
appauvries. Les pauvres constatent qu’ils sont aujourd’hui victimes des chimères
comme hier des « attachés » de Cédras et avant-hier des tontons macoutes. Au
fond, Aristide a répété le même geste ancestral des dominants : s’emparer du
pouvoir pour faire de l’Etat un Etat prédateur et reproduire une nouvelle
bourgeoisie parasite d’Etat. L’ex-prêtre des bidonvilles a poussé ce rôle
délétère de l’Etat jusqu’à son accomplissement ultime. Au nom du peuple ! Tous
ces crimes, dans une démocratie de demain, devront être jugés. Il faut en finir
avec l’impunité traditionnelle. Les lieutenants lavalassiens d’Aristide doivent le savoir.
 
Or, l’intégration du peuple dans une nation véritable suppose comme condition
indispensable un Etat non prédateur, fort dans ses institutions démocratiques.
Aristide est le dernier obstacle qu’il faut lever si on veut intégrer réellement
les classes populaires dans une nation comme communauté de citoyens. Telle est
l’urgence actuelle. La conjoncture historique présente fait que ceux qui jouent
véritablement un rôle révolutionnaire en Haïti sont tous ceux qui, quelles que
soient leurs conditions diverses et variées, sont porteurs de l’espoir d’un Etat
et d’institutions démocratiques dignes de ce nom, ceux qui sont les bâtisseurs
de la nation après deux siècles d’errements. Ils sont donc les militants de
cette idée neuve. Quelle que soit la stratégie qu’Aristide peut adopter, il a
déjà perdu. Jamais il ne pourra assassiner une telle idée. Il est trop tard. Et
que des individus, bandes de malfaiteurs, s’arrogent le droit de piller, de
voler, de tuer, de réprimer, sans que la police pu
bénédiction du chef de l’Etat, c’est qu’on est revenu à l’état de nature, selon
la formule célèbre du philosophe  Hobbes. La guerre civile menace, car la
résistance à une telle oppression est un droit naturel et sacré.


 Jacky Dahomay

L’auteur est agrégé de philosophie, professeur en Guadeloupe. Il est membre
 du Comité de réflexion dirigé par Régis Debray sur les relations entre la
 France et Haïti. Ce texte a été publié dans “Le Nouvelliste” à Port-au-Prince.



=Manifestation d’envergure contre le président Aristide
AFP


Mis en ligne le 11/01/2004
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Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche en fin de matinée à Port-au-Prince pour réclamer la démission du président Jean Bertrand Aristide, a constaté un journaliste de l’AFP.


Cette manifestation, à l’appel de la Plate-forme démocratique de la société civile et des partis d’opposition, est la plus importante de toutes celles organisées par l’opposition depuis l’automne.


Quelques tentatives de partisans du pouvoir de troubler le défilé du cortège par des jets de pierres ont échoué, devant la fermeté de la police anti-émeute présente pour encadrer le cortège.


La manifestation avait commencé avec le rassemblement de mille manifestants après un service religieux à l’Eglise Saint-Pierre de Pétion-Ville, une banlieue résidentielle du sud de la capitale.


L’évêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Pierre André Dumas, avait exhorté les manifestants durant la messe à «ne pas avoir peur», leur assurant que la «victoire» était au bout du chemin, et qualifiant le compromis de sortie de crise proposé fin novembre par les évêques haïtiens d’affaire «passée qui devait rester dans le tiroir où elle se trouve».


Ce compromis, qui prévoit de profondes réformes dans la police et d’entourer le chef de l’Etat d’un Conseil de neuf sages issus de la société civile et de l’opposition, a reçu l’appui des Etats-Unis et de la France et a été accepté par M. Aristide.


La plate-forme de l’opposition l’a cependant refusé, y voyant »une tentative désespérée» du président haïtien pour garder le pouvoir.


Partis de Pétion-Ville, les manifestants portaient une large bannière arborant, avec les armes d’Haïti et la devise du pays »L’union fait la force», l’inscription «Marchons pour une nouvelle Haïti».


Les organisateurs avaient demandé aux participants de rentrer leurs chemises dans leurs pantalons pour bien montrer qu’ils ne portaient pas d’armes.


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Deux cents ans de crise – Haïti : non à l’intolérable


Depuis son indépendance, le pays semble tourner en rond et s’enfoncer dans un appauvrissement toujours plus grand


Jean-Fred Bourquin
Journaliste


 


Alors que les commémorations du 200e anniversaire de la libération d’Haïti ont été un fiasco, le pays s’enfonce chaque jour davantage dans une impasse politique. Le Parlement sera officiellement dissous le 12 janvier. Malgré l’annonce tardive par le gouvernement de la création d’une commission chargée d’organiser ces élections, aucune liste électorale n’existe vraiment et l’opposition bloque le processus, convaincue qu’il sera truqué.


D’aucuns pensent que ce vide institutionnel est voulu par le président Aristide, qui cherche à gouverner seul, par décrets. Le Sénat ne se réunit plus. Selon le quotidien Le Nouvelliste (28-30 novembre), «les séances se font par à-coups. Il est difficile de déterminer à quand remonte la dernière séance… ».

Janvier 2004 devait être un moment de fête et d’orgueil pour les Haïtiens, l’occasion de relever la tête au nom de tous les esclaves emmenés par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines, victorieux des troupes françaises du général Leclerc. Or la population ne se reconnaît pas dans les maigres commémorations détournées à sa gloire par un président qui s’identifie aux héros historiques. Pour l’économiste Camille Chalmers, opposant actif qui fut membre du gouvernement en exil de Jean-Bertrand Aristide, «même si le mouvement populaire qui a entraîné le renversement de Duvalier peine à se recomposer, des signes montrent que la société ne reste pas inactive».

Il y a quelques mois se créait le «groupe des 184» rassemblant diverses strates de la société — syndicats, organi
sations professionnelles, Chambre du commerce et de l’industrie ainsi que des associations représentant les neuf régions du pays — dans le but d’élaborer un projet de société civile et de parvenir à une unité nationale jamais réalisée. Fin novembre, c’était au tour des artistes et des écrivains de s’unir au sein d’un collectif au nom sans équivoque : Non. Aristide et le «pouvoir Lavalas» terrorisent et affament le peuple mais ne parviennent pas à le faire taire. Le slogan «Non à l’intolérable !» fleurit sur toutes les lèvres. Le mécontentement donne désormais de la voix : à Port-au-Prince, où les étudiants manifestent aux cris de «À bas Aristide», mais aussi en province, à Petit-Goave, à Jacmel et surtout à Gonaïves, ville historique où fut proclamée l’indépendance et qui ne voulait pas accueillir Jean-Bertrand Aristide le 1er janvier.







 


Les médias indépendants rapportent les événements avec une grande liberté de ton et ne ménagent pas leurs critiques à l’endroit du président, de la police et des fameuses chimères, groupes violents issus d’organisations populaires dégénérées qui s’attaquent aux manifestants. Avec un grand courage, intellectuels, artistes, journalistes, juristes et entrepreneurs montent aux créneaux au mépris de leur sécurité.


Le sociologue Laennec Hurbon relève qu’avec Duvalier, «les choses étaient relativement claires. La violence était celle de l’État. Avec Aristide, elle est beaucoup plus insidieuse, on ne sait jamais d’où elle vient et où elle va frapper». Hurbon a analysé le discours du président du 18 octobre : «J’y ai relevé le mot “sang” par 96 fois. Aristide déclare que “le sang appelle le sang” et parle de têtes coupées. Le 28 novembre, trois têtes d’hommes inconnus et décapités étaient exposées aux yeux de tous, sur des tas de détritus dans la rue, à trois endroits de la capitale.» À côté de ces têtes, une liste anonyme d’hommes à abattre sur laquelle figuraient les noms de Camille Chalmers et de l’écrivain Lyonel Trouillot, notamment. La liberté d’expression est de plus en plus menacée. Des journalistes ont été assassinés, tels Jean Dominique (3 avril 2000) ou Brignol Lindor (3 décembre 2001), alors que d’autres subissent des pressions sans équivoque, à l’exemple de Liliane Pierre Paul, qui a reçu une enveloppe contenant, pour tout message, une balle. La radio et la télévision d’État ainsi que le journal L’Union sont devenus les vecteurs de la propagande d’Aristide. La télévision Télé Timoun a été rachetée par la Fondation Aristide pour la démocratie. Depuis lors, elle oeuvre en faveur du président et de son parti Lavalas.

Deux cents ans de galère

La séparation de la population en deux mondes radicalement différents en serait l’une des origines. Selon l’écrivain et peintre Frankétienne, «cette séparation date de la libération après 1804, elle découle de ce que les Noirs et les mulâtres des villes ont voulu reprendre les grandes cultures laissées par les Blancs et y faire travailler des paysans qui se sont rebellés de crainte de se retrouver dans une situation de quasi-esclavage. Ce refus a entraîné un mouvement de rejet des paysans qui ont été repoussés plus profondément dans les campagnes, avec pour conséquence notamment la non-reconnaissance des paysans en tant que citoyens (ils n’ont pas d’acte de naissance) et un investissement quasi nul au niveau des infrastructures routières, scolaires et sanitaires dans les campagnes».

De son côté, Camille Chalmers souligne que «les paysans ont développé une économie vivrière, tournée vers le marché intérieur, alors que l’oligarchie commerciale a développé une économie de plantations et d’exportation». Selon ce spécialiste du développement, «la tension entre ces deux populations n’a jamais été résolue. Elle est la cause de la plupart des problèmes. Haïti n’a jamais réalisé son unité et n’est pas encore une nation avec sa société civile, ses institutions, un projet pour l’ensemble de la population».

La dernière tentative de moderni
sation de l’économie date du retour de Jean-Bertrand Aristide, en 1994. Sous la houlette des Américains, un plan d’ajustement économique a été concocté sous le signe de la libéralisation et de l’ouverture du marché. Résultat de cette «politique», selon Camille Chalmers : «La chute de la devise nationale et du pouvoir d’achat et une concurrence plus vive avec les produits importés, souvent de mauvaise qualité.» C’est ainsi que les États-Unis exportent dorénavant vers Haïti du riz et du maïs fortement subventionnés, contribuant ainsi à déstructurer l’agriculture haïtienne et à faire disparaître bon nombre d’exploitations. Autre projet en cours : la construction de très grandes usines de traitement de tissus sur l’une des dernières plaines fertiles du pays.


L’espoir n’est pas mort

L’espoir est mince, pour reprendre les mots de Frankétienne. Nombreux sont ceux qui ne baissent pas les bras. Même si, comme le dit Michèle Pierre-Louis, directrice de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), «construire dans ce pays, c’est déjà un acte subversif», de nombreux signes montrent que la reconstruction est encore possible. Mais il y a urgence, et les spécialistes tels Laennec Hurbon et Camille Chalmers ne la conçoivent qu’à partir d’une vraie démocratie basée sur l’unité nationale. La tâche, selon eux, est vaste mais précise : structurer la société civile et les mouvements sociaux, revitaliser la paysannerie, qui assure tout de même 50 % des besoins du pays, lancer une réforme agraire, développer les équipements, redistribuer les revenus, mettre sur pied de véritables finances publiques et déclarer le créole langue nationale dans un pays dont 90 % de la population ne comprend pas les textes officiels, tous rédigés en français.

L’éducation semble être l’une des seules planches de salut. Au prix d’immenses sacrifices financiers, les parents tentent d’envoyer leurs enfants à l’école. Les établissements publics étant inexistants, les écoles privées se multiplient à
Port-au-Prince, mais peu d’entre elles assurent un enseignement de qualité. Les Haïtiens misent sur l’éducation pour sortir de l’impasse, pour sortir aussi du pays et aller grossir les rangs de la diaspora (2,5 millions d’Haïtiens vivent à l’étranger sur une population de huit millions de personnes). Une diaspora qui envoie chaque année 920 millions de dollars à «ceux qui sont restés au pays». Une manne qui pourrait, selon Chalmers, contribuer au financement de projets collectifs et participer à l’amélioration de l’enseignement : 950 professeurs d’origine haïtienne qui enseignent dans des universités nord-américaines pourraient y contribuer.

2004 sera-t-elle une année charnière pour Haïti, qui fait le compte de 200 ans de déception dans l’indifférence générale ? Les élites de l’opposition tirent les leçons de l’histoire et cherchent à rompre avec un cercle vicieux qui engendre dictature sur dictature. Quant au régime Lavalas, il ne semble plus guère être soutenu que par une poignée de fidèles et de politiciens corrompus, sans stratégie, qui s’enrichit aux dépens d’une population épuisée mais qui n’a peut-être pas dit son dernier mot. N’avait-elle pas réussi en 1986 à renverser Bébé Doc ?









Second jour de grève contre Aristide en Haïti 


par Amy Bracken


PORT-AU-PRINCE (Reuters) – La plupart des banques, des écoles, des stations essences et des entreprises haïtiennes sont demeurées fermées vendredi, au second jour d’une grève visant à obtenir le départ du président Jean-Bertrand Aristide. Un porte-parole de la présidence a estimé que ce mouvement n’était pas révélateur de l’état de l’opinion publique.


Reste que cette grève, qui n’a pas été suivie dans les services publics et dans les petites entreprises, intervient dans un contexte de tensions croissantes entre partisans et opposants du président.


Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans des affrontements entre ces deux camps à Port-au-Prince. Washington a condamné vendredi les autorités haïtiennes, accusées d’avoir laissé des “bandes soutenues par le gouvernement” attaquer des manifestants réclamant le départ du président.


Un des chefs de file de la grève, le docteur Jean Henold Buteau, a affirmé que la vingtaine de médecins de sa clinique suivaient ce mouvement, de même que les médecins des hôpitaux de Port-au-Prince, à l’exception des urgentistes.


“La grève n’est pas générale parce que les petits commerçants ne peuvent pas se permettre d’arrêter de travailler”, a-t-il dit, tout en jugeant que le mouvement était une réussite.


CORRUPTION


Mario Dupuy, un porte-parole de la présidence, a condamné la grève et appelé au dialogue.


“Ce mouvement est une menace pour le droit à l’éducation et la liberté économique de chaque citoyen, de même que pour les libertés de déplacement”, a-t-il dit dans un communiqué.


Des manifestations organisées pour réclamer le départ d’Aristide ont lieu quasi quotidiennement. Depuis la mi-septembre, des dizaines de personnes ont trouvé la mort dans les violences politiques.


Le 1er janvier, les festivités organisées à l’occasion du bicentenaire de l’indépendance avaient déjà tourné à l’émeute.


Aristide a été en 1991 le premier président haïtien démocratiquement élu. Mais peu après, il a été chassé du pouvoir par un coup d’État militaire.


A son retour d’exil en 1994, grâce à l’aide des forces américaines et de l’Onu qui ont écarté le dictateur Raoul Cedras, Aristide a repris ses fonctions mais sa popularité a commencé à décliner.


Son parti a remporté haut la main les élections législatives de 2000 et Aristide a été réélu cette année-là à la présidence, mais les dirigeants de l’opposition ont mis sérieusement en doute la légitimité des deux scrutins.


Certains anciens partisans ont accusé alors Aristide de trahir ses alliés et d’oublier ses promesses électorales. Les bailleurs de fonds internationaux ont commencé à se demander où finissaient les sommes prêtées et des opposants, tant en Haïti qu’en exil, ont pointé du doigt la corruption du régime Aristide.


Plus la population a manifesté ouvertement son opposition au chef de l’Etat, plus les forces de police, les milices du parti au pouvoir et des bandes de malfrats ont répliqué par des menaces ou des violences physiques.


Haïti reste un pays affligé par une pauvreté extrême et des violences politiques. Le taux de chômage dépasse les 70% de la population active, le revenu moyen n’atteint pas un dollar par jour et l’espérance de vie moyenne oscille autour de 50 ans.


 

Le CARICOM est favorable à la tenue d?une rencontre à l?étranger entre le Président Aristide et les leaders de l?Opposition et de la Société Civile pour trouver une solution à la crise politique.

L?information est révélée à Radio Métropole par l?un des dirigeants de l?Opposition , Evans Paul.La question a été évoquee ce mardi 6 janvier 2004 lors d?une rencontre à Port-au-Prince entre les membres de la Plate-forme Démocartique et les representants d?uné délégation de la Communauté Caraïbe conduite par son secrétaire exécutif adjoint Colin Granderson , ancien responsable de la Mission Civile d?Observation des droits de l?Homme OEA/ONU (MICIVIH) durant la période du Coup d?Etat militaire ( 1991-1994) . Selon le CARICOM , cette table ronde pourrait avoir lieu à la Jamaïque ou aux Bahamas.

Lors de cette réunion , les membres de la Plate-forme ont invité la CARICOM à observer le comportement du pouvoir Lavalas dans le cadre des prochaines manifestations de l?Opposition avant de se lancer formellement dans cette entreprise. M. Paul a souligné à l?attention de M.Granderson la répression violente des marches de l?Opposition par la police et les partisans armés de M. Aristide.

La Plate-forme Démocratique qui vient de publier une alternative à Lavalas organise une nouvelle manifestation anti-Aristide , ce mercredi 7 janvier , suivie de deux (2) journées de grève générale , jeudi 8 et vendredi 9 janvier. Les manifestations anti-gouvernementales se multiplient à travers le pays et , fait sans précédent dans l?histoire d?Haïti, des milliers de gens ont gagné les rues , le 1er janvier, jour de l?Indépendance , pour demander à M. Aristide de quitter le pouvoir.

Les membres de la Plate-forme qui ont déclaré le régime Lavalas « hors la loi » croient que le temps du dialogue avec le Président Aristide est révolu. Evans Paul affirme qu?il est « très difficile » de parler de rencontre avec le dirigeant Lavalas dans les circonstances actuelles.

Selon une source digne de foi, M. Aristide ne serait pas défavorable à la proposition du CARICOM qui s?est jusqu?ici révélé un allié sûr dans la crise , notent les observateurs. D?autres sources indiquent que la Jamaïque se préparerait à lancer une invitation formelle au Chef de l?Etat haïtien pour engager des discussions avec l?Opposition en vue de résoudre la crise vieille de plus de trois (3) ans.


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Par Louis-Philippe Dalembert, écrivain haïtien, ex-pensionnaire de la villa Médicis.


Difficile de lire dans les journaux français les articles relatifs à la restitution, par la France, de la dette de l’indépendance haïtienne sans en être sinon choqué, du moins ressentir un certain malaise. Confusion plus ou moins pilotée en sous-main par le Quai d’Orsay, ignorance, voire indifférence ?


Rappelons les faits : le 1er janvier 1804, après treize ans d’une guerre sans merci, Saint-Domingue, le fleuron des colonies françaises de l’époque, devient indépendant sous le nom d’Haïti. La réaction de la métropole ne se fait pas attendre : elle impose un embargo à la jeune nation. C’est que l’ancienne colonie faisait vivre un Français sur huit. Après des années de tractations, en 1825, Haïti se voit obligé de verser à la France de Charles X la somme de 150 millions de francs lourds «destinés à dédommager les anciens colons». En échange, en fait, de la reconnaissance de son indépendance durement acquise. Le versement de cette somme est en outre assorti d’un accord d’exclusivité en faveur des produits français qui entrent désormais en Haïti sans droits de douane. La somme est empruntée à une filiale de banque française, la première et la seule du pays jusqu’au début du XXe siècle.


Pour rembourser l’emprunt ainsi contracté, l’état haïtien a eu recours pendant plus d’un siècle à la levée de lourds impôts sur la paysannerie. En 1942, le gouvernement d’Elie Lescot a même lancé un appel à souscription national pour réunir ce qui devait être la dernière tranche du remboursement jusqu’auprès des élèves du primaire. La dette ne sera définitivement soldée, remboursée au dernier sou, qu’en 1972. Voilà les faits.


Le 7 avril dernier, jour du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture au fort de Joux, dans le Jura, M. Aristide, dont le pays exige le départ, tente de faire diversion et réclame à la France la restitution de cette dette. Dans son discours à l’emporte-pièce et sans véritable argumentation, il confond d’ailleurs restitution et réparation. Confusion reprise depuis ad libitum. On jubile au Quai d’Orsay. Le paiement d’éventuelles réparations pour l’esclavage en tant que crime contre l’humanité est un dossier multilatéral, qui dépasse de loin les relations entre la France et Haïti. Irrecevable donc. En outre, on a eu un aperçu, il y a deux ans à la conférence de Durban, de la difficulté à traiter de cet argument. La restitution de la dette de l’indépendance est un dossier bilatéral. Pour l’heure, on est en face d’un marché de dupes où chacun, M. Aristide d’un côté, le gouvernement français de l’autre, essaie de manipuler l’opinion des deux peuples et de tirer la couverture à soi. Que le tyran Aristide tente d’utiliser la demande de restitution de la dette pour détourner l’attention des Haïtiens de l’essentiel et s’accrocher au pouvoir, cela ne fait aucun doute. Faut-il ajouter que ce régime corrompu et répressif, dont tous, Haïtiens du dedans comme de la diaspora, souhaitent le départ, n’est pas le mieux placé pour défendre un tel dossier ?


Une fois ces données admises, le malaise tient de l’impression que la situation chaotique d’Haïti fait l’affaire de certains. Pourquoi, sinon, forcer aussi souvent les Haïtiens à se prononcer dans un tel contexte sur la question de la restitution de la dette de l’indépendance ? Il s’agit d’abord et avant tout, il me semble, de chasser du pouvoir un apprenti dictateur. Où est le rapport avec la dette de l’indépendance ? N’est-il pas permis d’être anti-Aristide et pour la restitution en même temps ? L’objectif serait-il de profiter de la confusion actuelle pour empêcher le dossier de revenir sur le tapis après le départ d’Aristide et le classer une fois pour toutes dans le rayon pertes et profits de l’Histoire ? Loin de nous l’idée de rendre la France seule responsable du désastre économique d’Haïti. L’incurie, la corruption et l’incompétence des Haïtiens eux-mêmes y sont certainement pour beaucoup. La mainmise des Américains au début du XXe siècle a achevé la dérive de ce petit pays. Mais le versement de la dette de l’indépendance à la France et l’emprunt ainsi contracté y ont aussi contribué.


Le malaise participe aussi de la difficulté à trouver aujourd’hui dans l’Hexagone, où pourtant la liberté d’opinion relève presque du sacré, des personnalités intellectuelles pour plaider en faveur de la restitution de cette dette. Dès que la question est abordée, soit elle est tournée en dérision, sous prétexte qu’il s’est passé trop de temps, soit l’accent est mis sur les malversations et les atteintes aux droits de l’homme de l’actuel gouvernement haïtien. Ce dernier argument est bien sûr imparable. Mais il ne saurait suffire à évacuer la question. Tout se passe comme si intellectuels et journalistes étaient autant de ministres des Affaires étrangères français, dont le souci premier est de défendre les intérêts de la France.


Si envisager des compensations de l’esclavage se révèle très complexe, il n’est pas interdit de parler de restitution d’une dette immorale et inique, dont la France ne sort pas grandie. Reste, bien sûr, à savoir sous quelle forme et à quel gouvernement haïtien. La députée de la Guyane, Christiane Taubira, a suggéré au début de l’année 2003 la création d’un fonds d’intervention qui irait en priorité à l’éducation, la santé ainsi que le logement, et qui serait géré par des personnalités haïtiennes et françaises. L’idée aurait pu être retenue, mais elle n’a guère rencontré d’écho. C’est vraiment dommage qu’au pays de Victor Hugo et d’Emile Zola il n’y ait qu’une députée, originaire d’une ancienne colonie, pour réclamer officiellement la restitution de la dette de l’indépendance haïtienne. La France pourtant aurait tout à gagner, et pas seulement en termes d’image et de grandeur.


 


 

Originally: Le président Mbeki a annulé sa visite aux Gonaïves à la dernière minute.








 Jeudi, 1 janvier 2004 17:18


 



Le 200 ème anniversaire de l?Indépendance d?Haïti , ce jeudi 1er janvier 2004, a été commémoré dans une ambiance de chaos à Port-au-Prince et aux Gonaïves.Manifestations anti-Aristide réprimées par la police , tirs d?armes un peu partout dans la capitale et dans la Cité de l?Indépendance, plusieurs blessés par balle , tel est le décor de cette journée historique .

Au Palais National, devant plusieurs milliers de sympathisants , le Président Jean Bertrand Aristide, après la montée du drapeau avec sa femme suivie d?une cérémonie culturelle, a renouvelé sa détermination de terminer son mandat de cinq (5) ans qui s?achève le 7 février 2006. M. Aristide qui ne peut plus être président a exprimé le désir de son parti Fanmi Lavalas de rester au Pouvoir jusqu?en 2015. En ce sens , il a fait une déclaration en 21 points représentant un programme qui doit être réalisé à partir des 21 milliards de dollars réclamés à la France en guise de réparation à la dette de l?Indépendance. Au passage, il a invité l?Opposition et la Société Civile à aller aux élections législatives , cette année.

Auparavant , le seul Chef d?Etat présent , Thabo Mbeki , de l?Afrique du Sud avait exprimé ses préoccupations par rapport à la crise actuelle et salué la Révolution haïtienne qui a montré au monde noir la voie de la liberté , le 1er janvier 1804. De son côté , le premier ministre des Bahamas , Perry Christie, représentant du Caricom, a exprimé sa fierté d?être en Haïti en dépit de certains problèmes migratoires entre les deux (2) pays. Pour sa part, la députée américaine de Californie , Maxine Waters, représentant du Black Caucus , a rappelé son amitié à Haïti.

Pendant que le Chef de l?Etat prenait la parole, des milliers de manifestants de l?Opposition ,fait sans précédent pour un 1er janvier, à l?appel de la Plate-forme démocratique, gagnaient les rues de Port-au-Prince pour réclamer sa démission. Partis de Pétion-Ville , ils ont longé la route de Delmas en réaffirmant leur détermination de combattre le régime Lavalas. A mesure que les manifestants progressaient, la foule grossissait et la police a décidé de passer à l?action. A l?angle de Delmas et de Nazon ( Carrefour de l?aéroport) , des policiers du Palais National ont tiré en direction des manifestants. Quelques instants après, des agents du CIMO sont intervenus pour barrer la route aux opposants.

La route de Nazon s?est transformée en un véritable champ de bataille. Pour répondre aux tirs et aux lancées de gaz lacrymogène de la police, les manifestants ont érigé d?imposantes barricades avec des pierres et des pneus emflammés. Cette situation allait se poursuivre à Lalue , à Bois-Verna et à Turgeau. Dans ces quartiers , des partisans armés du Pouvoir tiraient dans toutes les directions et effectuaient une chasse à l?homme. Au moins dix (10) personnes ont été blessées dont trois (3) par balles.

C?est dans cette ambiance d?anarchie que le Président Aristide a effectué une visite éclair aux Gonaïves où il a prononcé un bref discours en présence de plus d?un millier de sympathisants venus des régions avoisinnantes. Dans la Cité de l?Indépendance, aucune cérémonie religieuse , patriotique et culturelle n?a été organisée. L?allocution de M. Aristide s?est effectuée sur fond de tirs nourris en présence du premier ministre Yvon Neptune. (ndlr: les journalistes haïtiens et étrangers ont rapporté par erreur la présence du président Mbeki qui a annulé sa visite aux Gonaïves à la dernière minute)

Dans la soirée du mercredi 31 décembre 2003,le podium sur lequel M. Aristide devait prendre la parole a été bondé de matières fécales.


Les confrères rapportent que le cortège présidentiel a été pris sous les feux des membres du Front Anti-Aristide qui ont fait face à la riposte des policiers haïtiens appuyés par les militaires sud-africains. Finalement , M. Aristide a pu regagner la capitale par hélicoptère. Après son départ, la police a procédé à plusieurs arrestations et a tenté sans succès d?empêcher la tenue d?une manifestation anti-gouvernementale.

Dans la journée, plusieurs dizaines de prisonniers se sont évadés du Pénitencier National à Port-au-Prince. A Gros-Morne, dans l?Artibonite , des détenus se sont également échappés suite à une intervention d?un groupe de manifestants anti-gouvernementaux qui ont saccagé le sous-commissariat de police. Une marche appelant au départ de M.Aristide a été également organisée à Jacmel.

La Plate-forme démocratique rassemblant les étudiants , les organisations de la société civile et les partis de l? Opposition annonce la présentation d?une alternative à Lavalas pour ce vendredi 2 janvier , jour des aïeux.

Pour France 2 , la fête du Bicentenaire s?est transformée en tragédie. Pour d?autres confrères, c?est le Bicentenaire de la honte. Pour de nombreux observateurs, la situation est critique et les risques d?affrontement armé sont de plus en plus grands.


L’éditorial du Monde


L’exemple haïtien


LE MONDE | 02.01.04 | 12h23


Le Monde ÉDITORIAL


TRISTE BICENTENAIRE. Première république noire née d’une révolte d’esclaves il y a deux siècles, Haïti célèbre cet anniversaire sous le signe du chaos et d’un président, Jean-Bertrand Aristide, qui, après avoir symbolisé l’espoir démocratique, a cruellement déçu ses partisans, chez lui et à l’étranger. La communauté internationale, dont tous les regards sont aujourd’hui légitimement fixés sur l’Irak, ne perdrait rien à s’attarder un instant sur l’expérience haïtienne de ces dix dernières années. Les leçons que recèle cette expérience fournissent en effet le contre-exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire en Irak.


Le 19 septembre 1994, vingt mille soldats américains débarquaient à Port-au-Prince, sur ordre du président Bill Clinton. Jusqu’au dernier moment, la junte putschiste, qui occupait le pouvoir après en avoir chassé M. Aristide, avait refusé d’y croire, malgré les injonctions d’une mission de médiation dont faisait partie un certain Colin Powell, et ne s’était décidée à fuir qu’une fois les avions de l’US Air Force en route.


Aristide, dont les Américains se méfiaient mais qui était élu, revint au pouvoir dans la foulée. Il fut question d’aide au renforcement des institutions démocratiques, de formation d’une police et d’une armée professionnelles, bref, de “nation building”, de soutien à la construction d’un Etat viable. Pour cela, et afin de rétablir un climat de sécurité, le maintien de la force étrangère qui avait rétabli Aristide était essentiel. Mais, à Washington, Bill Clinton se heurta à l’opposition des républicains, devenus majoritaires au Congrès en novembre 1994 ? ceux-là mêmes qui sont à la Maison Blanche aujourd’hui. Les républicains n’avaient qu’un souci : ramener les troupes à la maison. Le contingent américain passa à 15 000, puis à 6 000. Puis l’administration Clinton demanda à l’ONU de prendre le relais.


A New York, de laborieuses négociations s’engagèrent. La Chine et la Russie étaient contre. La France voulait envoyer des gendarmes, mais les Etats-Unis n’avaient guère envie de voir ces Français débarquer dans leur “arrière-cour”, déjà passablement francophone. L’ONU ne voulait envoyer de casques bleus que dans un contexte “stable et sûr” ? autant dire jamais, en Haïti. L’envoi de 6 000 soldats fut finalement décidé, qui devinrent bientôt 3 000, puis 1 200. Le 31 juillet 1997, les derniers casques bleus plièrent bagage. La sécurité, bien sûr, n’avait pas été rétablie. La nouvelle police, qui avait remplacé l’armée dissoute par Aristide, se révélait impuissante. Les militaires démobilisés s’agitaient. Et, surtout, ni les GI américains ni les casques bleus n’avaient voulu prendre le risque de désarmer les milices.


Petite république caraïbe, Haïti n’a pas l’importance stratégique de l’Irak. Mais le symbole que représente l’histoire de sa création méritait que la communauté internationale s’y engageât avec plus de fermeté lorsque la démocratie aurait pu avoir une chance. Les mêmes erreurs ? jeu solitaire des Etats-Unis, pusillanimité de l’ONU ? ne devraient pas être répétées en Irak. L’exemple d’Haïti montre ce qu’il en coûte.


 

« Eviter à tout prix que le chaos dans l?île ne devienne un sujet d?actualité. » Voilà, selon Robert Rotberg, professeur à la Harvard School of Government, la priorité quant à l?avenir d?Haïti que partagent les Démocrates et les Républicains aux Etats-Unis à moins d?un an de la prochaine présidentielle américaine. « Les Républicains ne veulent pas d?une nouvelle distraction et les Démocrates savent que si les problèmes d?Aristide occupent les médias, les Républicains les mettront sur le compte du gouvernement Clinton. »


 En 1994, sensible à l?intérêt que portent les Noirs américains au sort des Haïtiens, Clinton envoie 20 000 soldats pour réinstaller Aristide au pouvoir. Sa visite l?année suivante dans le pays marque le premier passage d?un président américain dans l?île depuis Roosevelt en 1934. A mesure que, selon les mots du professeur Rotberg, « Aristide se comportait de moins en moins en jésuite et de plus en plus en typique politicien haïtien corrompu », le président démocrate prend ses distances pendant son deuxième mandat. En arrivant à la Maison-Blanche, George Bush aurait voulu se retirer encore plus des questions haïtiennes. Mais sa politique se fait plus confuse alors que le chaos politique s?installe dans le pays. D?un côté, les Etats-Unis aimeraient qu?une force d?opposition soit capable de rivaliser avec Aristide, et ils soutiennent la création de la Convergence démocratique, principal parti d?opposition.


D?un autre côté, ils préfèrent travailler dans un environnement qu?ils connaissent. En juillet 2003, Brian Dean Curran, l?ambassadeur américain à Port-au-Prince, souligne que les Etats-Unis considèrent qu?Aristide est le président légitime d?Haïti jusqu?à la fin de son mandat en 2006, mais rappellent que les élections législatives de 2000 étaient truquées et que « le gouvernement de Haïti porte la responsabilité de rectifier » ces erreurs. Arrivé à Port-au-Prince il y a trois mois, le nouvel ambassadeur James Foley presse Aristide d?opérer des réformes politiques. Le président haïtien ne s?est pas encore exécuté. Mais l?arrestation par la police haïtienne de deux barons de la drogue en juin et octobre dernier, réclamés depuis longtemps par les Etats-Unis, indique qu?il prend au sérieux le risque d?être lâché par les Etats-Unis. S?il ne veut pas attirer l?attention sur Haïti, le gouvernement américain sait qu?il ne peut pas ignorer l?île. Car, explique Bob Maguire, directeur du programme d?études d?Haïti du Trinity College de Washington, ce que Bush redoute plus que tout, c?est « le spectre de boat people d?Haïti s?approchant de la Floride » . Ceux-là ne bénéficient pas des statuts privilégiés des Cubains. En octobre 2002, le gouvernement américain justifiait la détention et le renvoi de 211 Haïtiens arrivés en bateau sur les côtes de Floride par le risque terroriste qu?ils auraient pu représenter. Le discours serait difficile à maintenir si ces vagues d?arrivées se multipliaient. 228 000 Haïtiens vivent en Floride. Et depuis quatre ans, on sait que l?Etat du sud peut faire basculer une élection.

Originally: Haiti/bicentenaire : « miel » et troubles

La journée du bicentenaire
d’Haïti se déroule dans une situation de forte tension, de manifestations
anti-gouvernementales, de violence contre les manifestants, faisant
un nombre indéterminé de blessés à Port-au-Prince.

Une première partie des cérémonies officielles a eu lieu dans la
matinée au palais national à Port-au-Prince. Dans son discours, le président
Jean-Bertrand Aristide a rendu hommage aux fondateurs de la nation et a
promis du “miel” à la population.

« Ici, de la nuit de l’esclavage, surgit un soleil de liberté », a
lancé le chef de l’État en présence de milliers de partisans, de membres du
gouvernement, parlementaires et de dizaines d’hôtes étrangers, dont le président sud-africain, Thabo Mbeki, et le premier ministre de Bahamas, Perry Christie.

Dans ce discours principalement en Créole, Français, Anglais et
Espagnol, Aristide a relevé que la révolution haïtienne est l’unique révolution
anti-esclavagiste à travers le monde. Il a également souligné des
apports d’ Haïti au processus de libération de plusieurs peuples dans le monde.

Aristide a annoncé que des élections se tiendront cette année en
Haïti. Il a fait part à la population de la « déclaration du bicentenaire », un
document en 21 points, où il a promis la reconstruction du pays pour les 10
années à venir. L’horizon de la « déclaration du bicentenaire » se situe en
2015.

La déclaration dont a fait état Aristide, prévoit une diminution
substantielle, entre autres, du taux de mortalité infantile, de la
malnutrition, du taux de mortalité maternelle et l’augmentation du taux de scolarisation.

Aristide s’est félicité de la construction de plus de cent lycées
dans le pays pendant la période lavalas, c’est-à-dire durant au moins les 10
dernières années.

Aristide a également parlé de l’augmentation de la disponibilité
d’infrastructure routière, électrique, téléphonique et hydraulique.
La déclaration projette d’augmenter l’accès à l’eau potable de 48% à 75%

de la population.

Aristide a également promis la mise en terre de 45 millions de
plantes et la construction de 10.000 logements sociaux et de réduire le taux de
pauvreté de 55% à 28%.

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, le seul président ayant
répondu à l’ invitation du gouvernement, a transmis un message « de solidarité »
de la part des africains. Selon le président sud-africain, la révolution
haïtienne inspire une bataille pour « la régénération des  Africains ».

Le premier ministre de Bahamas, Perry Christie, a, de son coté,
souligné que l’indépendance de Haïti est un motif de « fierté pour tous les
peuples ».

Au moins une dizaine de personnes a été blessée lorsque la grille du
palais a cédé sous la pression de partisans du pouvoir qui prenait part à la
cérémonie.

Aux Gonaives (Centre-oeste), malgré une situation de tension qui a
prévalu depuis la veille, Aristide s’est rendu sur place au milieu des tirs
et a trouvé, selon les correspondants locaux, portes closes et rues vides.

Devant environ un millier de personnes, transportées par des bus
d’une compagnie mixte,  Aristide, qui était accompagné de membres du
gouvernement et de quelques invités étrangers, don le président sud-africain, a
prononcé un très bref discours. « Election oui, coup d’État non », a déclaré
Aristide.

A Port-au-Prince, la police a violemment interrompu a plusieurs
reprises des manifestations anti-gouvernementales de plusieurs milliers de
personnes, en majorité des jeunes. Les manifestants qui voulaient se diriger vers
le palais national ont ete stoppé a coups de gaz lacrymogenes et de tirs
a l’ arme automatique.

La situation de Port-au-Prince s’est compliquée avec l’évasion d’un
nombre indéterminé de prisonniers de la prison centrale. Les circonstances
de cet incident n’ont pas encore été déterminées et les responsables n’ont
pu fournir de bilan.

Des manifestations anti-gouvernementales ont également eu lieu a
Jacmel (Sud-est) et Gros-Morne, proche de Gonaives. A Gros-Morne, le commissariat
de police a été pris d’assaut et plusieurs véhicules ont été
incendies. Des policiers ont été blessés, selon une correspondance en provenance de
la zone.

L’atmosphère générale était marquée par l’indifférence de la grande
majorité de la population de la capitale vis-à-vis des cérémonies officielles.

Les rues n’ont présenté aucun aspect de fête. Dans plusieurs des rues du
centre-ville et d’ailleurs, les ordures n’ont pas été enlevées.