A l’heure du bicentenaire de l’indépendance, le «président des pauvres» affiche un piètre bilan. Dans un pays à la dérive, marqué par la violence et le non-droit, il est toujours président et les pauvres n’ont jamais été si pauvres



C’est un infâme cloaque. Un fatras de tôles rouillées, flottant sur des flaques irisées et verdâtres. Dans une puanteur tenace, des gamins nus ou en haillons pataugent sur des amas d’immondices, tandis que leurs aînés, souillés jusqu’au torse, s’échinent à curer un égout engorgé. Bienvenue à Ti’Ayiti, l’une des enclaves les plus sordides de Cité-Soleil, l’immense bidonville de Port-au-Prince. Assourdis par le vent de fronde qui balaie depuis un mois Haïti, les échos du bicentenaire du seul Etat souverain né d’une révolte d’esclaves, célébré le 1er janvier, n’ont guère égayé ce bourbier. Pour autant, nul ici n’accable Jean-Bertrand Aristide, le président que défient dans la rue les campus et les élites. Rien, chez les humbles, ne paraît ternir l’aura du prêtre défroqué. «On lui ment, tranche Noëlsaint Dieufait, maire adjoint de Cité-Soleil. Au Palais national, Aristide me reçoit comme un prince. Mais une muraille de Jéricho a surgi entre nous.» Alors, Noëlsaint embouche la trompette du complot. La misère? L’effarante mortalité infantile, les ravages du sida, le chômage, dont pâtissent les trois quarts des actifs, l’analphabétisme, qui entrave un adulte sur deux? Tout ça, c’est la faute aux colonialistes – Américains et Français en tête – que hérisse la fierté de la «première République nègre»; aux patrons mulâtres, exploiteurs impénitents; aux étudiants manipulés; voire aux ministres et conseillers, «qui nous paient pour qu’on chante leurs louanges». «Titid» (Aristide), il va de soi, ne peut être partout. «Sur un appel de lui, claironne un caïd du quartier, gabardine kaki et cagoule de laine retroussée sur le front, on fonce par milliers au Champ-de-Mars», terminus de tous les défilés. Entretienec
Vincent Hugeux
En partie régentée par des gangs armés, Cité-Soleil reste l’un des ultimes bastions du mouvement Lavalas – en créole, l’avalanche – la nébuleuse militante dévouée corps et âme à l’ancien curé salésien de Saint-Jean-Bosco. C’est dans ces taudis que le pouvoir recrute les «chimères», jeunes nervis lancés aux trousses de l’ennemi. A l’heure des comptes, ces héritiers des tontons macoutes de l’ère Duvalier et des «attachés» apparus au temps de la junte de Raoul Cédras (1991-1994) viennent empocher sur le seuil du ministère de l’Intérieur les quelques billets de 25 gourdes (un demi-euro environ) que mérite leur zèle. Le 5 décembre dernier, on a ainsi vu une cohorte de chimè, convoyés et guidés par des policiers en tenue, donner l’assaut à la faculté des sciences humaines, théâtre d’un meeting pacifique. Dans leur sillage, des locaux dévastés et une trentaine de blessés, dont le recteur Pierre-Marie Paquiot, les deux jambes fracturées à coups de barre de fer. Les errements de la police nationale (PNH), bricolée voilà dix ans sur les décombres d’une armée putschiste dissoute, reflètent la dérive d’un régime enclin, pour survivre, à orchestrer la violence. Ses unités antiémeutes peuvent tout autant protéger une foule de marcheurs des rafales d’un commando de chimères que harceler les manifestants ou les livrer aux casseurs. «Une police politisée, passive ou complice», accuse Hérold Jean-François, directeur de Radio Ibo. «Un corps mal formé, mal payé, mal équipé, infiltré par les macoutes, perméable à la corruption et rongé par l’argent de la drogue, admet en écho une ministre d’Aristide. Jamais nous n’avons pu en faire un instrument d’ordre et de sécurité.» Sur injonction du magistrat français Louis Joinet, expert nommé par le secrétaire général de l’ONU, les autorités ont promis en août dernier de démanteler les «brigades spéciales», milices supplétives opérant en tee-shirts noirs. «On les a vus à l’?uvre trois semaines plus tard», soupire un avocat de Cap Haïtien (nord).


Un pays qui a secoué le joug de l’esclavage ne peut retourner à la barbarie


Dans ce commissariat de Cité-Soleil, deux agents tuent le temps. Dés?uvrés, désabusés et, au sens propre du terme, désarmés. Cinq jours plus tôt, l’un d’eux s’est vu confisquer son revolver de service en pleine rue. La cellule de garde à vue est vide: coffrer un gars du cru requiert un mélange d’héroïsme et de folie. Quant aux deux véhicules garés dans la cour, ils sont paralysés par les pannes. Contraint de lâcher du lest, «Titid» a annoncé, voilà peu, une énième réforme de la PNH. Reste que, de l’aveu même d’un superflic haïtien, aucune mutation, fût-elle mineure, n’échappe à la présidence. Tout juste nommé à la tête de la police, Jean-Robert Faveur a fui aux Etats-Unis en juin 2003, éc?uré par le clientélisme en vigueur. De fait, certaines promotions pour services rendus laissent pantois. Agent de base, un certain Jeanty Edner a ainsi gravi d’un coup huit échelons de la hiérarchie pour accéder au rang d’inspecteur général. Impliqué dans la liquidation d’un porte-flingue devenu encombrant, Harold Adéclat officie désormais à la direction de la logistique. Torture, extorsion, enlèvements: au péril de leur vie, les défenseurs des droits de l’homme dénoncent l’impunité déroutante dont jouissent d’autres protégés du pouvoir. Le commissaire Négupe Simon peut, sans nuire à son avancement, exécuter de quatre balles dans la tête une jeune femme coupable d’avoir, au plus fort d’une querelle conjugale, atteint d’une pierre mal ajustée son véhicule. De même, les proches de James Montas, policier violeur, ont saboté en toute quiétude une comparution, menaçant la victime et ses avocats. Quant à Josaphat Civil, il sait que ses collègues refusent d’exécuter le mandat d’arrêt que lui vaut le meurtre présumé de trois frères, commis en décembre 2002. L’exemple vient de haut. Washington suspecte plusieurs élus lavalassiens – tout comme un opposant de Cap Haïtien – de collusion avec les trafiquants de cocaïne. Ses agents ont d’ailleurs mis à l’ombre Jacques Ketant, dealer notoire familier du couple présidentiel.


Traitement «zéro tolérance»



Même motif, même punition: le Palais national régit aussi les carrières de magistrats. Aristide a beau jeu de sommer les juges d’«assumer leurs responsabilités». «Au moins 70% d’entre eux sont muselés par l’argent ou les honneurs, objecte Renan Hedouville, animateur du Comité des avocats pour le respect des libertés individuelles (Carli). Les autres subissent de terribles pressions.» Au point d’en être réduits à choisir entre la révocation, la démission, le maquis et l’exil. Les justiciables, eux, rechignent à porter plainte, par peur des représailles. «Etre victime, confie l’une des sources de Louis Joinet, c’est déjà être coupable.» Cible favorite des porte-flingues de Lavalas, les médias indépendants collectionnent les dénis de justice. Près de quatre années après les faits, les assassins de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, courent toujours. Juges terrorisés, lynchage ou décès inexpliqué de deux meurtriers supposés, mandats restés lettre morte: l’instruction est un modèle du genre. Rescapée de l’attentat qui coûta la vie le jour de Noël 2002 à son garde du corps, la veuve du journaliste, Michèle Montas, lauréate en décembre dernier du prix Reporters sans frontières, a dû trouver refuge à l’étranger puis, la mort dans l’âme, fermer la station. Le cas de Brignol Lindor, patron d’une radio de Petit Goâve massacré à la machette voilà plus de deux ans, paraît plus troublant encore. Membres d’une «organisation populaire» de la mouvance Lavalas, les dix tueurs inculpés ont avoué, sinon revendiqué leur crime. Qu’importe: aucun ne dort sous les verrous. Pis, le tribunal refuse à la famille, exilée en France, le statut de partie civile. Et ne retient aucune charge contre Dumay Bony, un élu aristidien qui avait préconisé d’appliquer au «terroriste» Lindor le traitement «zéro tolérance».


Zéro tolérance: la formule date du 28 juin 2001. Ce jour-là, Jean-Bertrand Aristide invite les Haïtiens à éradiquer l’insécurité. Fidèle à sa vieille fascination pour la justice populaire, il déclenche en fait une vague de règlements de comptes et d’expéditions punitives. Bien sûr, Titid voulait ainsi, à l’en croire, astreindre les délinquants aux seules rigueurs de la loi. Mais le mal est fait. Et ses effets perdurent. «Dans le mois écoulé, précise un prêtre, nous avons recensé une centaine d’assassinats, crapuleux pour l’essentiel. Dans ma paroisse, on a ramassé deux têtes coupées exposées à la vue de tous. Il s’agit d’entretenir un climat de terreur. De prouver que nul n’est à l’abri. Pas plus l’enfant des rues que la marchande ou l’homme d’affaires. Cette volonté de châtier soi-même, c’est aussi la rançon d’une justice discréditée.» La soif de jistis peut bien demeurer l’une des incantations rituelles du lexique aristidien: «Le pays, écrit Louis Joinet dans un rapport accablant, glisse de l’Etat de droit à l’Etat d’impunité.»


«Nous vivons sous une dictature hypocrite, avance Hérold Jean-François. Un despotisme épris du langage de la démocratie.» «Sous les Duvalier, renchérit l’avocat Renan Hedouville, le combat nous opposait à une tyrannie sans fard. Au fond, tout était plus simple.» A une nuance près: le téléphone cellulaire, le réseau Internet et les radios contestataires déjouent la répression. «D’autant, argue un activiste, que, depuis la déroute de Baby Doc [1986], nous avons pris goût à la liberté.» Evêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Pierre-André Dumas, exerce volontiers la sienne. Pour preuve, cette sainte colère relayée début décembre par Télé Haïti, la seule chaîne indépendante – et câblée – du pays. «Trop, c’est trop! tonne le prélat quadragénaire. Assez de meurtres, de viols, de brutalité, de gabegie, de corruption, de combines, de trafic de drogue et de mensonge. Assez de juges vendus ou bâillonnés, d’extorsions. Un pays qui a secoué le joug de l’esclavage ne peut retourner à la barbarie. Chaque fois qu’un être se croit investi de pouvoirs divins, l’humanité recule. L’heure de la délivrance approche.» Trois heures après notre entretien, une balle a traversé la voiture de l’évêque, sans l’atteindre. Depuis, il change d’abri chaque nuit.


Le naufrage de Haïti, ce bout d’île désolé des Caraïbes, est aussi celui d’un capitaine égocentrique et populiste. «Je croyais en Titid, confesse Gary, futur sociologue. Son élection, en 1990, m’a comblé. Tout comme son retour, quatre ans plus tard, lorsque les troupes américaines ont chassé la junte. C’était un homme d’Eglise. Il incarnait une exigence morale. Qu’est-il devenu? Un chef de bande, occupé à raviver les anciennes blessures sociales et raciales. Pauvres contre nantis. Noirs contre métis. Après deux cents ans d’histoire, un tel spectacle nous fait honte.» Reclus dans sa villa cossue de Tabarre ou dans un immense palais d’un blanc virginal, vainement rebaptisé «Maison du peuple», isolé par une coterie de courtisans médiocres souvent issus des services de sécurité, le frêle prêcheur au strabisme sartrien s’obstine à invoquer des valeurs dévoyées, usées jusqu’à la corde. La concertation, le dialogue, la dignité. On l’entend répéter à l’envi que la violence est «inacceptable», que l’université ou le droit de vote sont «sacrés». Et, puisque la magie du verbe s’étiole, puisque le charisme d’hier ne rassasie plus, et à grand-peine, que les crève-la-faim, l’ancien disciple de la théologie de la libération se tourne vers les divinités de ce vaudou dont les patriarches flétrissent les méfaits de l’Occident chrétien.


La rumeur, seule ressource inépuisable du pays, et les chancelleries prêtent à Sö Ann, prêtresse du culte ancestral, une influence croissante sur l’élu et son épouse Mildred, une avocate rencontrée au temps de l’exil à Washington. «Voilà son refuge, la matrice de l’identité haïtienne, constate un déçu. Il trône au centre de la toile qu’il a tissée. Au fil des ans, le pouvoir a amplifié ses travers mentaux.» Faut-il pour autant parier que les jours de celui que protège une escouade de gardes du corps américains sont comptés? «Pas si vite, nuance un envoyé du Département d’Etat. Certes, Aristide n’a jamais traversé une telle tempête depuis son retour, mais on aurait tort de sous-estimer l’habileté et l’instinct de survie d’un leader qui, dans le désert politique local, reste le plus populaire.» Sous le sceau de l’anonymat, un ponte de la police le dépeint sous les traits du cynique, «prêt à tuer père et mère pour sauver son fauteuil, dopé par les turbulences au point d’en inventer si besoin».


 


Bien sûr, les défections affaiblissent un clan qui a perdu le monopole de la rue. Trois ministres – Education, Tourisme et Environnement – ont démissionné, effarés par le saccage de la fac de sciences humaines. «Une catastrophe», concède en privé le Premier ministre Yvon Neptune. Sentant le vent tourner, une poignée d’élus Lavalas ont fait de même. Mais il est des reniements dont on s’accommode, tel celui de Dany Toussaint, ancien chef de la police de la capitale. En refusant de lever son immunité, le Sénat lui a épargné une probable inculpation dans l’affaire du meurtre de Jean Dominique…


A Gonaïves (ouest), là même où fut proclamée en 1804 l’indépendance, les gangs armés qui tiennent les quartiers de Raboteau et Jubilé, jusqu’alors acquis à Titid, ont basculé après l’assassinat de leur chef Amiot Métayer, alias Cubain, victime d’un traquenard monté par un homme de main de la présidence. Quelques jours avant la découverte de son cadavre mutilé, le 23 septembre dernier, l’ambassadeur des Etats-Unis avait sommé Aristide de neutraliser ses sbires les plus voyants, à commencer par celui que ses partisans avaient à l’été 2002 libéré en défonçant au bulldozer le mur de la prison. Depuis, l’Armée cannibale de Cubain, devenue le Front de résistance de l’Artibonite, a juré la perte de l’idole déchue. En dépit d’incursions répétées et coûteuses, les troupes d’assaut de la PNH n’ont pu, à ce jour, réduire des insurgés prompts à riposter. Tout juste ont-elles réussi à incendier la maison du défunt et à raser le mausolée carrelé où trônait son buste, et sur lequel flottait la bannière étoilée et le bleu ciel des Nations unies. Bilan du dernier trimestre 2003: 36 morts et 85 blessés. On s’abstient d’ailleurs d’acheminer à l’hôpital ces derniers, touchés le plus souvent par des «tirs marrons», version créole de la balle perdue, de peur de les livrer ainsi à un pouvoir honni; des infirmières les soignent à domicile, avec les moyens du bord.



«Twop san koulé/Fok Aristid alé/Ak tout akolit li yo.» Trop de sang a coulé. Il faut qu’Aristide parte avec toute sa clique. Prisé des étudiants, le slogan tient encore du v?u pieux. Il fédère pourtant le Groupe des 184, mosaïque de mouvements émanant de la «société civile», qu’anime Andy Apaid, 52 ans, patron prospère – textile et électronique – d’ascendance libanaise. Qui l’eût cru? Un tel pedigree déchaîne la ranc?ur des aristidiens. A les entendre, le nouveau venu, natif des Etats-Unis, n’est que l’ultime avatar d’une longue lignée de bourgeois prédateurs et apatrides, hier complices des putschistes galonnés, prêts à tout pour reconquérir les leviers du pays, perdus par les urnes. Un peu court. «Pourquoi lui refuser notre confiance? rétorque David, agronome en herbe. On a confié le pays au ”prophète des pauvres” et voyez le résultat. Lui n’est plus prophète, mais les pauvres sont restés pauvres. Autant essayer un entrepreneur assez fortuné pour rester à l’abri de la tentation.» Plus que son caractère hétéroclite, deux périls guettent le vaste forum au sein duquel le diplômé côtoie le paysan, l’ouvrier, la féministe ou la star de la musique caraïbe. D’abord, son «nouveau contrat social», programme de transition idéaliste et flou, peine à séduire les plus humbles. «Il y a dans ce pays une misère noire et un fric fou, résume un curé, qui planque dans sa paroisse une demi-douzaine de rebelles traqués. Pas facile d’atteler l’une à l’autre.» Dans l’arène électorale haïtienne, où le compromis et le partage n’ont pas cours, le c?ur et les tripes importent plus que la tête; et il ne suffit pas de déclarer un président élu «hors la loi» pour abréger son mandat; ni de louer la «maturité» du peuple pour engranger les suffrages. Ensuite, l’union sacrée scellée avec la Convergence démocratique, alliance de partis traditionnels, risque d’éclater dès que s’entrebâilleront les grilles du Palais national. Le cimetière des illusions haïtien regorge de leaders providentiels. «Il faut enfin, insiste un combattant des droits humains, sortir du messianisme pour entrer dans la modernité politique.» C’est mal parti. Echalas décharné et grisonnant de Ti’Ayiti, Camille jure que personne – «ni vous, ni moi, ni Titid» – «ne peut sauver la patrie. Seul Dieu le peut».


A Cité-Soleil, le bidonville de Port-au-Prince, immense bourbier qui reste l’un des ultimes bastions du mouvement Lavalas, toujours dévoué corps et âme au président Aristide.


Partout dans Port-au-Prince, des banderoles aux couleurs du drapeau exigent la Restitisyon. En clair, la restitution par la France des 90 millions de francs-or d’indemnités arrachés au jeune Etat souverain par les colons vaincus. Racket révoltant, mais qui alimente en haut lieu une frénésie démagogique sans bornes. Au prix d’un calcul d’actualisation aussi savant qu’énigmatique, Aristide estime à 21 685 155 571,48 dollars – soit environ 20 milliards d’euros – le montant dû. «Tout Haïtien ressent cette rançon coloniale comme une profonde injustice, qui a lourdement compromis l’envol du pays, admet un enseignant de Gonaïves. Mais la diversion ne trompe personne. Si la France a une dette morale envers nous, qu’elle l’acquitte en construisant des routes et des ponts, ou en dotant les bas quartiers d’eau courante et d’électricité. Mais surtout pas d’argent. Du cash, pour quoi faire? Pour remplir les poches des copains d’Aristide et payer les chimères? Pas question.» Empoisonné, le dossier a pesé sur les travaux de la commission conduite par Régis Debray, chargée par l’Elysée et le Quai d’Orsay de repenser les relations franco-haïtiennes à l’horizon 2020. Auteur d’une confession intitulée Les Masques, le philosophe savait-il qu’il trouverait à Port-au-Prince celui du malheur?