Originally: Après la rencontre de la Plate-forme Démocratique avec

Après la rencontre de la Plate-forme Démocratique avec
des leaders de la Caricom, Que faire?


 


Par Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti



opinionmaxima@yahoo.com


 


Le dossier d?Haïti doit être introduit à l?ONU. Le
Professeur Edwige Lalane, un spécialiste et  ancien
Ambassadeur d?Haïti a dit sur les ondes de Radio
Vision 2000 : c?est possible ! La Plate-forme
Démocratique peut le faire ! 


 


Le Mercredi 21 janvier 2004, sur les ondes  de Radio
Vision 2000, M. Edwige  Lalane qualifie de perte de
temps la rencontre de la Plate-forme démocratique avec
les représentant de la Caricom. L?ancien Ambassadeur,
Professeur de Droit international propose le
transfèrement du dossier d?Haïti à l?ONU. Professeur
Lalane affirme que la Plate-forme, étant devenue une
entité internationale avec laquelle la CARICOM accepte
de discuter une solution à la crise haïtienne,
réunissant la Convergence démocratique et la Société
Civile ­entités reconnues par l?OEA et les pays amis
d?Haïti dans la crise haïtienne- peut demander une
réunion du Conseil de Sécurité sur la situation en
Haïti.



Au mois de novembre 2003 nous avions écrit à ce sujet.
Nous avions même organisé des échanges avec des
patriotes en Europe; idée qu?un internaute avait
qualifié d???indécence  achevée??.



Nous entendions trouver les voies et moyens qui nous
permettraient de transférer le dossier d?Haïti à
l?ONU. Il s?agissait pour nous d?indiquer une fenêtre
en vue d?atteindre le Conseil de Sécurité sur le
Rapport de Louis Joinet. Initiative inspirée d?un
texte titré ?Suivant l?esprit de la Résolution 940 de
1994, l?ONU doit agir en Haïti??  ( Par Cyrus Sibert,
Current articles, www.haitipolicy.org )



Cette semaine sur les ondes de radio vision 2000,
l?Ambassadeur Edwige Lalane nous dit : c?est possible,
il y a moyen de le faire.


 


Rencontre à Nassau Bahamas



Contrairement à l?opinion de plusieurs haïtiens, la
rencontre de la Plate-forme avec des leaders de la
Caricom nous parait positive. Internationalement elle
renforce la légitimité de la ??Plate-forme
démocratique?? et la met dans une bonne situation pour
atteindre le Conseil de Sécurité de l?ONU. L?erreur
serait d?attendre une décision de la Caricom ou de
l?OEA. Nous avons fait l?expérience des ultimatums de
l?OEA, de la Mission de haut Niveau et de Colin
Powell. A terme, il n?y a rien. Ces pusillanimes n?ont
qu?à donner un nouvel ultimatum. Ce petit jeu fait
l?affaire de Jean-Bertrand Aristide qui s?en est servi
pour faire passer du temps. Ces ultimatums lui ont
permis de profaner quatre (4) bicentenaires. On
n?entend plus parler l?Ambassadeur des USA. Dans
quelques mois, ce dernier s?est vu manipulé
piteusement par Jean-Bertrand Aristide.



Comme d?habitude, le leader lavalas ne respecte pas
les représentants des USA affectés en Haïti. Il est
trop habitué à des contacts directs au Département
d?Etat et à la Maison Blanche.  Les deux échecs de la
diplomatie américaine en mois de 4 mois en Haïti sont
: 1. Arrêter Amiot Métayer: il est assassiné et
l?ambassade des USA passe  dans l?opinion pour
complice de l?acte. 2. Laisser l?opposition manifester
comme le veut la Constitution: le pouvoir accepte deux
manifestations de l?opposition pour célébrer 2004, et
on retourne à la case de départ. James Foley avait
dit: ??les Etats-Unis tiennent à être présents au côté
du peuple haïtien pour la Célébration de
bicentenaire?? On a vu Monsieur Foley au Palais
National, pas sur ??le béton??, où se trouvait le
peuple qui contestait l?Etat-princier, bananier et
tyrannique.



Actuellement, toutes les manifestations sont attaquées
par des gangs armés du pouvoir; la police ose même
bloquer toute initiative de l?opposition. Et dans ces
circonstances, Washington qui ne peut pas garantir ses
accords avec M. Jean-Bertrand Aristide, demande au
peuple haïtien de négocier avec lui. Les Etats-Unis
peuvent continuer à perdre leur temps: Aristide ne
changera pas! Il ne fait que manipuler ses
interlocuteurs, spécialement les diplomates
incrédules.



En ce moment de la crise, cette rencontre à Nassau
Bahamas avec des leaders de la Caricom nous a permis
d?agir en vue de convaincre les Leaders de la Caraïbe
qui, parait-il, pourraient changer de position, si
l?on considère le fait qu?ils n?ont pas répondu à
l?invitation de Jean-Bertrand Aristide pour le 1er
janvier 2004 alors qu?ils étaient   présents aux
funérailles de l?ancien Premier Ministre de la
Dominique. Le Président du Black Caucus a aussi brillé
par son absence. Y a-t-il rupture ?



Le Président Thabo Mbeki, de l?Afrique du Sud semble
les conseiller de changer de position, après ce qu?il
a vu en Haïti. Notons que le Ministre Sud-africain des
Affaires étrangères a précisé, lors d?une conférence
de Presse, que l?Afrique du Sud ne peut pas attendre
un Président populaire pour aider Haïti et que le
Premier Ministre jamaïcain avait signalé que Monsieur
Thabo Mbeki suivait de prêt la situation. Toutefois il
serait une erreur de faire confiance à ??ce fer de
lance?? de la diplomatie Lavalas qu?est la Caricom.



Le résultat de la rencontre en question est positif:
Aristide doit 



1. Démanteler les gangs armés (Ce qui sous-entend un
changement en profondeur au niveau de la police) 



2. Libérer les prisonniers politiques, stopper les
attaques contre la presse et les violations des droits
de l?homme. 



3. Définir les règles (Constitutionnelles) du jeu
pour les manifestations.



4. Discuter avec l?Opposition pour un Nouveau Premier
Ministre.


 


Considérons, les trois (3) premiers points:



Il s?agit d?une demande d?application de la Résolution
822. Ce qui se soldera inévitablement par un échec.
Bell Angelot l?avait dit au mois d?avril 2003 sur
Radio Venus FM au Cap-Haïtien: ? Le pouvoir ne peut
pas couper la branche d?arbre sur laquelle il est
assis.?? On peut dire déjà que la Caricom s?aligne sur
la position de l?Union Européenne (UE),  des Pays Amis
d?Haïti (France, Canada et Etats-Unis), des Nations
Unies (UN) et récemment du Groupe de Rio.



Donc on ne doit pas attendre. Il faut avancer. Si la
Caricom cherche à gagner du temps au profit
d?Aristide, en perspective des élections américaines,
elle ne doit pas nous avoir.



Que faire?



Il faut trouver un moyen de saisir l?ONU.
L?Ambassadeur Edwige Lalane nous dit que c?est
possible. Alors en avant!



Les Etats-unis, l?administration Bush, semblent
vouloir étouffer la crise haïtienne au niveau
régional. Avec tous les déboires de la crise
irakienne, Bush semble être embarrassé  dans sa
position de défenseur du statu quo en Haïti. Imaginez
l?administration Bush à l?ONU défendant le Régime
Lavalas et Jean-Bertrand Aristide alors qu?elle défend
son action en Irak au nom de la démocratie. L?échec du
concept ??Nation Building?? serait consacré par la
situation en Haïti. L?Ambassadeur américain à l?ONU
serait mal à l?aise  des défendre Aristide face au
Rapport de Louis Joinet sur les droits de homme en
Haïti. Comment défendre Lavalas quand on s?est
toujours montré contre les Militaires Birmans, la
Révolution iranienne, le Régime castriste, etc.?
Comment supporter le Parti Fanmi lavalas quand on agit
contre le Parti Baas en Irak, deux partis-Etat? C?est
le moment de coincer Washington pour qu?il puisse
lâcher Aristide. Parfois des dirigeants américains
sont indécis, il faut les faire marcher.



C?est un moment historique pour la Plate-forme
démocratique. Il faut foncer sans hésitation. Pour
obtenir les résultants de 1994 Aristide a pris des
décisions risquées comme dénoncer le traitement
affligé aux réfugiés de Guantanamo. Malgré les mise en
gardes de Clinton, à Miami il a attaqué Clinton en
attaquant sa politique contre les réfugiés haïtiens.
On a l?impression que nos leaders ne peuvent pas
trancher, qu?ils ont trop d?amis étrangers, trop de
choux à ménager.



Des prises de position de Louis Joinet des Nations
Unies, de la Caricom, du Parlement Européen, de la
Présidence de l?Union européenne, du Représentant du
Nonce Apostolique en Haïti, de la Conférence
Episcopale d?Haïti, des pays membres du Groupe de Rio
et même de OEA, on peut dégager une médiane :



1. Les élections ne sont pas possibles, elles
n?apporteront pas la paix escomptée ;



2. Les violations des droits de l?homme sont
systématiques en Haïti ;



3. Il faut lutter contre l?impunité et réformer la
police politico-partisane.



4. L?opposition doit pouvoir manifester en toute
liberté.


 


Cette médiane suffit pour renverser le régime
tyrannique d?Aristide.



1. Sans parlement le pouvoir lavalas est isolé. Louis
Joinet vient de répondre négatif, pour Haïti,  à une
question que les irakiens viennent de  poser aux
Nations Unies: Les élections sont-elles possibles?



2. Toute tyrannie n?existe que par la  répression
qu?elle exerce. Si l?on paralyse la capacité
répressive du régime Lavalas : s?en est fait de lui.
Pour cela il faut demander systématiquement des
réformes pour neutraliser la police et la Justice.
Pourquoi pas le retour de Jean-Robert Faveur à la tête
de la PNH?



3. Le démantèlement des gangs entraînera l?implosion
du pouvoir.



4. Des manifestations continues et sans violence
bloqueront le pays, il sera bien obligé de partir.
Aucune instance internationale ne peut nous demander
de ne pas manifester. C?est un principe démocratique
inviolable.



Signalons qu?alors que l?Union Européenne et Louis
Joinet dénoncent le projet d?Aristide d?organiser des
élections dans six (6) mois,  jusqu’à présent
Washington fait silence. Bush semble vouloir des
élections en Haïti à tout prix. A Monterrey Aristide a
déclaré: ??Je suis très content d?organiser des
élections.??



Le Président des Etats-Unis a-t-il confié au leader
Lavalas la Mission d?organiser des élections à tout
prix? La répression actuelle et les manifestations
lavalas visent-elles à préparer ses joutes à
l?irakienne (100% au temps de Saddam Hussein) en Haïti
ou à  aggraver la crise en vue de miner la réélection
de Bush? Notons toutefois qu?alors qu?une délégation
de la Plate-forme discutait à Nassau Bahamas, Aristide
maltraitait les étudiants.


 


L?intensité de la mobilisation bloquera le pays.
Washington ne pourra pas accepter une telle situation
en pleine campagne électorale.



Ne vous en faites pas pour les manifestations-carnaval
du pouvoir lavalas. Jean-Claude Duvalier avant son
départ pouvait mobiliser plus de monde que ce que nous
voyons dans les rues en faveur d?Aristide. Les
manifestations en faveur des militaires durant le coup
d?Etat (1991-1994) attiraient plus de monde que ce que
nous voyons actuellement à Port-au-prince. Les
manifestations du pouvoir sont coûteuses, il finira
par s?épuiser. Notre    mobilisation est inversement
proportionnelle à la répression. Le problème est la
répression.


 


Il faut dénoncer systématiquement les cas de
violations des droits humains et entreprendre des
initiatives au niveau de l?ONU – à partir du Rapport
de Louis Joinet, de la nouvelle position de la
conférence Episcopale, du rapport de OEA constatant
son incapacité, de la demande de la Caricom et des
pays amis d?Haïti –   pour paralyser la machine
répressive du pouvoir lavalas. Des demandes peuvent
être formulées: Mission d?observation des droits de
l?homme au niveau des Commissariats de la Police
Nationale d?Haïti et Bureaux de plaintes à travers le
pays. Au mois de Mars la Caricom ne sera pas la seule
à constater que le pouvoir est de mauvaise foi, le
Conseil de sécurité pourra décider sur Haïti.



??De la même manière que l?Église dénonce les
violations des droits humains faites par le pouvoir,
la plate-forme démocratique doit emprunter la même
voie pour affaiblir la thèse douteuse de la Caricom
faisant croire qu?Aristide jouit encore d?une
quelconque popularité. Lors même qu?il le serait on
aurait pris en exemple Fidel Castro qui peut réunir
1,000,000 de cubains sur la place de la révolution à
la Havane et cela ne l?empêche aucunement d?être un
dictateur d?une autre espèce !
       
En juillet 1974 Haïti ­ même avec une économie
florissante –  Haïti s?est vue refusée l?accès à la
Caricom pour n?avoir pas été un pays démocratique et
qui, de même ne respectait pas les droits de l?homme.
Comment se fait-il qu?en ce moment la Caricom et le
pouvoir se trouvent si proche l?un l?autre alors que
l?exportation est presque nulle et la situation des
droits de l?homme se détériore d?avantage. Ne
devrait-on pas mettre en question les relations
douteuses d?Aristide et son organisation lige ???
Cyrus Sibert, Aristide cherche-t-il à miner la
réélection de Georges W. Bush ? 19 janvier 2004.


 


Entre les lignes l?Église Catholique demande une
action de l?internationale.  Elle a rétracté sa
proposition pour éviter à la communauté de l?utiliser
comme ??leurre de leur attente?? dit-elle.


 


Le dossier d?Haïti à l?ONU aura beaucoup plus
d?écoute. On pourra contourner le silence des médias
américains. A l?intérieur du pays la mobilisation
s?intensifiera, et Aristide partira.



Sans doute, face à de telle initiative, Bush demandera
à Aristide de jeter l?éponge pour ne pas compliquer sa
politique étrangère.



L?histoire nous commande de prendre les mesures qui
s?imposent, en bons nationalistes. Pour l?indépendance
d?Haïti, Dessalines avait tranché. De même la cause
démocratique pour un Etat-Nation à partir de 2004
exige une position démocratique radicale. Ne vous
laissez pas leurrer par des promesses de ??Pays
amis??.  Les Etats-Unis ne peuvent même pas défendre
son projet de libre échange en Américaine.



??Les Etats-Unis ne sont plus le donneur de lecons,
l’intraitable Yankee et  le tribunal politique suprême
 et de dernier recours en ce point stratégique de
l’Hémisphere Occidental.??( Daly Valet, Haiti,
Washington et la Nouvelle Amerique latine,
groupedeDalyValet@yahoogroupes.fr, dalyv@yahoo.com)


 


C?est le moment idéal: En avant!


 


 


Cyrus Sibert
23 janvier 2003
Haïti