Originally: Barrons la route au gouvernement hors-la-loi, barrons la route aux violeurs !

CONAP


Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes


 Barrons la route au gouvernement hors-la-loi, barrons la route aux violeurs !


 Une fois de plus, la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes se voit dans l?obligation d?indexer l?utilisation de la violence spécifique contre les femmes comme arme de répression.  Dans cette guerre que livre le gouvernement lavalasse aux populations haïtiennes les hordes lavalassiènnes, les chimères lavalassiènnes, s?adonnent au viol systématique des femmes lors de « raids » contre les populations. Récemment :


Ø       Dans la nuit du 11 au 12 décembre 2003, trois membres des familles Luissaint et Toussaint, une mère et deux fillettes ont été violées, en représailles contre les manifestations des écolières et écoliers à Petit Goive ;


Ø       Le 12 décembres 2003, une jeune femme de vingt ans, a été violée par des chimères qui ont envahi la maternité Idaï Jeanty ;


Ø       Dans la soirée du 14 décembre 2003, une collaboratrice d?ENFOFANM a été violée par un individus, armé d?une arme blanche, entré par infraction dans son domicile,


Ø       Dans la soirée du 15 décembre 2003, les chimères lavalassiènnes ont perpétré un viol collectif sur une jeune femme à Petit Goive.


Nous prenons acte que le viol comme forme de représailles politique continue belle et bien à être à l?ordre du jour tel que l?avait revendiqué les chimères lavalassiènnes lors du sit-in de la CONAP du 29 octobre 2003. De tels crimes sont possibles en raison de la logique patriarcale, où le corps des femmes est rabaissé à l?état d?objet, et dans les cas de guerre et de répression généralisée, à l?état d?espace guerrier. Les femmes haïtiennes portent sur leur corps et dans leur esprit les marques des viols perpétrés par l?armée putschiste et ses attachés/sbires durant le coup d?Etat de 91-94 ; nous ne pouvons donc oublier que la violence spécifique contre les femmes est meurtrière.  Aussi, dans de tels contextes, l?augmentation de toutes les formes de violence spécifiques contre les femmes passe inaperçue


Nous ne pouvons nous taire lorsque les autorités en place nient toutes les violences perpétrées contre les populations par leurs agents et mercenaires. Nous ne pouvons pas nous taire lorsque que le viol des femmes relève de la violence d?Etat et est une autre dimension des agressions. Nous ne pouvons absolument  pas nous taire face aux pratiques d?impunité qui ont cours dans notre société.  Les violences contre les femmes sont condamnées par toutes les conventions relatives aux droits de la personne, même en cas de guerre.  Les auteurs de tels crimes doivent êtres punis !


Depuis le 30 octobre 2003, la CONAP a décrété le gouvernement lavalasse hors-la-loi ce qui a été entériné par l?ensemble des forces vives de la nation. Un des moyens de mettre fin au système qui a permis l?avènement du régime lavalasse, est de dénoncer et de refuser des pratiques politiques basées sur la force, sur des rapports de domination entre les sexes.


Unissons nous pour barrer la route à la violence d?Etat qui frappe particulièrement les jeunes et les femmes.


Unissons nous pour barrer la route au gouvernement hors-la-loi.


Le chef de ce gouvernement, Monsieur Aristide, et tout-es les autres criminels-les doivent être jugés !


Port-au-Prince, le 16 décembre 2003


Pour la CONAP


Myriam Merlet, ENFOFANM