Originally: BILAN DE L?ANNÉE 2003
BILAN DE L?ANNÉE 2003
INTRODUCTION
Nous remercions le Créateur de nous permettre d?honorer ce rendez-vous annuel. A lui tout honneur et toute gloire!
Chaque année, à pareille époque, nous vous présentons le bilan politique, économique et social de l?année écoulée. Le bilan de l?année 2003 peut être qualifié, en tous points, de catastrophique. Cette année, nous décrivons les causes et manifestations de cette catastrophe, à travers une analyse du comportement des acteurs en présence.
A. SUR LE PLAN POLITIQUE, C?EST LA CATASTROPHE.
En 2003, Haïti s?est davantage rapproché des pays qualifiés d?entité chaotique ingouvernable. Comme en Sierra Leone et au Liberia, des bandes armées à la solde du pouvoir pillent, terrorisent et tuent impunément. Toute cette barbarie se déroule sous le regard complaisant voire complice de la communauté internationale.
1. En Haïti, la communauté internationale est composée des représentations diplomatiques des pays dit amis d?Haïti, des institutions financières internationales, des organisations multilatérales régionales et internationales. Cette communauté n?est pas homogène. Elle ne parle pas d?une seule voix. Elle agit au gré de ses intérêts. Depuis plus d?un an, cette communauté se retranche derrière les résolutions 806, 822 et 1959, adoptées par le Conseil Permanent de l?Organisation des États Américains (OEA).
Sous prétexte de promouvoir un principe, celui de l?alternance démocratique, la communauté internationale cautionne la corruption, le crime politique et le trafic des stupéfiants. En témoignent les déclarations faites par Madame Judith Trunzo, Conseillère aux Affaires Publiques de l?ambassade des Etats-Unis d?Amérique, le 4 février 2003 sur les ondes de Radio Caraïbes selon lesquelles le pouvoir se servait de l?argent de la drogue pour payer les fonctionnaires publics. La Mission Spéciale de l?OEA en Haïti, dirigée par le diplomate canadien David Lee, est censée appuyer le renforcement de la démocratie. Peut-on renforcer ce qui n?existe pas?
Par son incohérence et son inconsistance, cette Mission a ruiné tout ce qui lui restait de crédibilité. De résolution en résolution, de mission de haut niveau en mission de haut niveau, de représentant spécial en envoyé spécial, la mission Spéciale de l?OEA laisse tomber le masque de la neutralité pour arborer celui de la complicité. Aujourd?hui, il ne fait plus aucun doute que l?OEA travaille au maintien de Jean-Bertand Aristide au pouvoir. D?ailleurs, la malice populaire traduit le sigle OEA par celui d?organisation des employés d?Aristide. A quel prix? Paradoxalement, toutes les institutions dont la Mission a la charge de renforcer, suite aux termes de référence concoctés avec le pouvoir, tombent en ruine.
La Justice est de plus en plus vassalisée; la police est transformée en milice; les bandes armées font la loi. Comme en Sierra Leone et au Liberia, Aristide distribue des armes à des enfants de 13 à 13 ans, alors que l?ex-prêtre dirige une organisation Lafanmi Sélavi qui est censé se préoccuper du sort des enfants des rues. Le pays est devenu ingouvernable. Les droits et libertés fondamentaux garantis par la Constitution de 1987 sont systématiquement violées.
Que fait la Mission? Elle réagit toujours en retard face aux atrocités commises par le pouvoir en place. Souvent, quand elle le fait, c?est pour déplorer, regretter mais rarement condamner. Les conseillers techniques auprès de la PNH cautionnent les brutalités commises par cette prétendue institution. Pourtant, malgré ce bilan catastrophique, on parle de révision du mandat de la Mission.
Il est temps que la communauté internationale cesse cette politique de 2 poids et 2 mesures. Alors que des manifestations de rues ont contraint des présidents démocratiquement élus à démissionner en Bolivie et en Géorgie, cette communauté continue de prôner les élections comme seule voie de sortie pacifique de la crise en Haïti. Pour une fois, qu?elle respecte le droit du peuple haïtien à l?auto détermination.
2. Parmi les pays dit amis d?Haïti, le États-Unis jouent un rôle déterminant dans la vie politique haïtienne. En 2003, ils sont trop occupés en Irak pour s?intéresser au cas d?Haïti qui n?a pétrole ni canal inter océanique. En dépit des menaces que fait peser la situation actuelle d?instabilité sur leur sécurité intérieure, à travers notamment le trafic des stupéfiants et les boat-people, les Etats-Unis continuent de soutenir le pouvoir de Jean-Bertrand Aristide. Pour se donner bonne conscience, l?Ambassadeur Brian Dean Curan nous a gratifié en fin de mandat d?une oraison funèbre, tandis que les État-Unis prennent la posture de l?éléphant se cachant derrière une souris : l?OEA.
La Position de la France et des autres pays de l?Union Européenne est plus nuancée. Ils se sont montrés plus promptes à condamner les actes odieux du pouvoir en place. Pourtant, ces pays continuent de supporter la présence d?Aristide au pouvoir. Comme son collègue américain, l?Ambassadeur Yves Gaudeuil a dans un discours d?adieu prédit une tempête politique. Cette tempête a changé de cap. Elle ébranle actuellement le pouvoir de Jean-Bertrand Aristide.
3. Sans vision ni programme, le pouvoir Lavalas utilise la barbarie, la terreur et la peur comme mode gouvernement. Mr Aristide n?a qu?un programme : commémorer le bicentenaire de l?indépendance d?Haïti le 1er janvier 2004. Dans quelles conditions?
2003 marquait le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture. Aristide ne s?est pas montré à la hauteur de l?événement. Il a préféré détourner l?attention du peuple haïtien en réclamant de façon démagogique la restitution des indemnités payées à la France pour la reconnaissance de l?indépendance d?Haïti.
2003 marquait aussi le bicentenaire de la création du drapeau à l?Archaïe. Aristide ne s?est pas montré à la hauteur du symbolisme de l?événement. Il n?a pas su poser des actes ouvrant la voie à une réconciliation nationale.
2003 marquait enfin le bicentenaire de la bataille de Verretières. Encore une fois, Aristide n?a pas été à la hauteur de l?événement. Dans sa petitesse, il a prononcé un discours de haine raciale et de purification ethnique au Haut du Cap, annonçant des horreurs à Milosevic.
Ces 3 rendez-vous manqués préfigurent la commémoration du bicentenaire de l?indépendance. Sur fonds de fatras, de rues défoncées, de black out, de misère et de division, Aristide se prépare à rendre les bourgeois, les opposants politiques et la communauté internationale responsables du bilan catastrophique de son règne.
Malgré tout, Jean-Bertrand Aristide utilise toutes les stratégies pour se maintenir au pouvoir, même par personne interposée, au-delà de 2006. Cela se comprend. Qui peut mieux que lui garantir son impunité pour tous les crimes commis depuis 1994? Qui peut mieux que lui assurer une jouissance paisible des richesses qu?il a accumulées aux dépens des deniers publics? Ces crimes étant imprescriptibles, Aristide ne pourra se soustraire aux poursuites du Tribunal Pénal International.
Tout au cours de l?année 2003, le pouvoir Lavalas a excellé dans ce qu?il sait mieux faire : les assassinats politiques, la violation des droits humains, la pratique de l?impunité. En 2003, Jean-Bertrand Aristide a commandité l?assassinat de plusieurs de ses partisans. Parmi les plus célèbres, citons Ronald Camille dit Cadavre, Félix Bien-Aimé dit Féfé, Amiot Métayer dit Cubain sans oublier Wilson Lemaire dit Colibri. En bon disciple de François Duvalier, Aristide a démontré que la reconnaissance en politique était une lâcheté. Il n?a pas su écouter les conseils de Bell Angelot, Directeur Général du Ministère de l?Intérieur. Celui-ci le mettait en garde de ne pas scier la branche sur laquelle il était assis. Il a démontré que Lavalas pouvait manger ses propres fils.
Ceux qui ne sont pas éliminés physiquement sont livrés à la DEA. Le trafic de la drogue est l?une des sources de financement occulte du pouvoir Lavalas. Ce trafic est toléré au plus haut niveau. Cependant, pour acheter du temps des américains, Aristide ne recule devant aucune manoeuvre. Il a livré personnellement son compère Jacques Kétant et son ami Eliobert Jasmin. Hector Kétant n?a pas eu cette chance. Il l?a fait exécuter.
Pris de panique, de nombreux rats ont abandonné le navire. C?est le cas, par exemple, de l?inspecteur Jeannot François de la PNH, de Johnny Occilius de la mairie de cité soleil et de Jean Dady Siméon porte parole de la PNH. Ces trois se sont réfugiés à l?étranger. A cela s?ajoute les défections spectaculaires des sénateurs contestés Dany Toussaint et Prince Pierre Sonson.
Ces derniers ont handicapé la procédure d?amendement de la Constitution de 1987, initiée par le parlement. Jean-Bertrand Aristide a toujours développé une allergie avec 3 points précis de la Constitution de 1987 : la présence de l?armée d?Haïti, l?interdiction de la double nationalité et celle de briguer un troisième mandant. Il croyait pouvoir s?en défaire en manipulant la Constitution grâce au contrôle absolu du parlement.
4. La performance d?un parlement se mesure au nombre de lois qu?il vote par an. En 2003, le pouvoir lavalas a réussi le pari de transformer le parlement haïtien en un pot de chambre. Il n?a pas su profiter d?une majorité presque absolue dans les deux chambres pour transformer ses intentions en loi. Le bilan des deux chambres est tout aussi catastrophique.
5. La police Nationale d?Haïti est pourrie. Elle est de plus en plus corrompue et politisée. En 2003, Jean-Bertrand Aristide a complété le processus de transformation de cette jeune institution en une milice totalement dévouée à sa personne. Craignant pour sa sécurité personnelle, Aristide a non seulement engagé les services d?une compagnie de sécurité américaine mais il a placé à tous les postes de commandement d?anciens membres de sa sécurité personnelle. L?incorporation de chimères est complété par le recrutement de la 14e promotion et l?intégration de criminels déportés par les Etats-Unis vers Haïti.
Les organisations de promotion des droits humains ne cessent de dénoncer implication d?agents de la PNH dans la perpétration d?actes répréhensibles. Cette année, la NCHR a dénoncé la présence d?attachés au sein de la police. Auparavant, cette organisation de promotion des droits humains avait dénoncé l?implication de la police dans l?enlèvement et l?assassinat des 3 fils de Viola Robert. Les citoyens de Hinche ont assistés impuissants à l?assassinat d?une femme enceinte par le commissaire de police.
En trois mois, 3 directeurs généraux se sont succédés à la tête de l?institution. L?un d?eux, Jean Robert Faveur, a préféré prendre le chemin de l?exil plutôt que soumettre aux diktats du palais national. Aujourd?hui, la police est accusée d?implication dans des actes d?enlèvements (kidnapping). Selon les informations fournies par la Bannière, un puissant de cité soleil, l?inspecteur Bonnet, qui suivait les traces de sympathisants du pouvoir impliqués dans l?enlèvement de la femme de Réginald Boulos, a été tué par balles par des hommes armés à bord d?une motocyclette. La famille de Bonnet pleurent sa perte. Mais ses assassins continuent de circuler en toute impunité.
6. La Justice haïtienne est entièrement assujettie au pouvoir exécutif. L?impunité devient la règle. Les magistrats aussi bien assis que debout attendent des ordres du palais national avant de se prononcer sur un dossier. Aux Gonaïves, l?action publique n?a jamais été mise en mouvement contre les présumés assassins d?Amiot. La raison en est que le pouvoir a désigné comme commissaire du gouvernement un juge de paix qui n?a aucune compétence juridique pour remplir la fonction.
En 2003, les victimes sont poursuivies en lieu et place des coupables. Dans le cas des agressions subies à Cité Soleil le 12 juillet 2003, c?est le responsable du groupe des 184 qui est harcelé par la justice; alors que les agresseurs courent les rues en toute impunité. Le rapport du représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits humains dresse un bilan catastrophique de la justice haïtienne. A Port-au-Prince, le Parquet n?a toujours pas mis l?action publique en mouvement contre les agresseurs du Recteur et du Vice-recteur de l?université d?état d?Haïti à la faculté des sciences humaines, le 5 décembre 2003.
7. Les droits et libertés fondamentaux garantis par la Constitution de 1987 sont violés par ceux-là mêmes qui sont chargés de les faire respecter. La presse indépendante, les journalistes sont persécutés. Ils sont nombreux les journalistes qui ont choisi soit de se mettre à couvert soit de se réfugier à l?étranger pour ne pas subir le sort réservé à Jean-Dominique ou à Brignol Lindor. Les libertés d?association et de réunion sur la voie publique sont souvent suspendues par de simples communiqués de la PNH. Des leaders politiques et des membres d?organisations de la société civile se font fouetter par des partisans armés du pouvoir sous le regard complice de la police.
8. La classe politique haïtienne n?a pas baissé les bras. Elle poursuit sa résistance par rapport aux pressions de toutes sortes qu?elle reçoit pour signer un accord avec Aristide. Ce qui signifierait son arrêt de mort. Pour la première fois dans l?histoire politique de ce pays on a vu une alliance entre personnalités et partis politiques de l?opposition durer aussi longtemps. Cette alliance a empêché la réalisation du projet dictatorial conçu par Aristide. Aujourd?hui encore, elle résiste malgré ses limites.
9. La société civile haïtienne quoique en gestation, a suppléé aux carences de la classe politique. Le groupe des 184, formé en décembre 2002, a pris le relais de la mobilisation en faveur de la démocratie. La diversité de sa composition et sa capacité de mobilisation civique et citoyenne lui valent beaucoup d?admiration. Cette société civile s?affirme davantage dans la lutte contre la dictature. Les déboires subies aux Cayes, à Cité Soleil, au Champ de Mars ainsi que les brutalités dont sont victimes les étudiants de l?université d?état d?Haïti ont servi de catalyseur à sa mobilisation. En décembre 2003, une plate-forme des organisations de la société civile de groupes civiques, d?étudiants et de partis politiques, sorte d?alliance civique et patriotique, assure la coordination du mouvement qui conduira inéluctablement à la chute du pouvoir d?Aristide.
10. L?église, elle aussi, s?est mise plus ou moins à l?écoute du peuple. Presque comme en 1986, on entend de plus en plus la voix d?évêques, de prêtres, de pasteurs s?élever pour dénoncer et condamner l?intolérable. Parmi eux, citons Mgr Guire Poulard, évêque de Jacmel, Mgr Dumas, évêque coadjuteur de Port-au-Prince, le Père Joachin Samedi de la paroisse Sainte Hélène à Jérémie. A la fin de novembre, la Conférence épiscopale a fait une proposition de sortie de crise, rejetée par l?ensemble de la classe politique. Comme un médicament, cette proposition a expiré. Toutefois, on peut toujours s?en inspirer pour la formation du gouvernement de transition vers la démocratie, le progrès et le développement durable, après le départ de Jean-Bertrand Aristide du pouvoir.
11. Comme en 1929, en 1946, en 1956, en 1986, le mouvement étudiant est à l?avant-garde de la plupart des changements politiques majeurs survenus dans ce pays. Cependant, les fruits ont toujours trahi la promesse des fleurs. Cette fois, il faut éviter le messianisme et l?improvisation. Les défis et les enjeux aussi bien économiques que sociaux sont énormes.
B. SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE, C?EST AUSSI LA CATASTROPHE.
En 2003, sans production, sans exportations, sans tourisme et sans aide externe substantielle, l?économie haïtienne est en régression. Haïti a battu tous les records de mauvais classement. Le pays est parmi les derniers en matière de développement humain et parmi les premiers en matière de corruption. L?économie haïtienne est classée parmi les moins ouvertes et les moins compétitives du monde.
1. L?année 2003 débute par une augmentation substantielle du prix du carburant. Les effets sur l?ensemble des marchés sont dévastateurs. Cette hausse du prix du carburant affecte le coût du transport de la construction et celui des services de base (eau, électricité, téléphone). Le carburant représente un intrant important dans la production de biens et de services. D?abord les entreprises qui l?utilisent dans la production d?énergie électrique ont assisté presque impuissantes à une hausse considérable de leurs coûts de production. Ce qui les rend moins compétitive par rapport aux mêmes biens et services importés de l?étranger. Quant aux consommateurs, ils sont devenus les dindons de la farce. Ils sont rémunérés en gourde mais consomment dans des prix indexés sur le dollar américain. Ils sont peu nombreux les consommateurs qui arrivent à joindre les deux bouts.
2. Sans plan ni vision, le gouvernement ne dispose pas de politique économique appropriée pour atténuer les effets de cette augmentation de prix. Au contraire, insouciant, il continue d?activer la planche à billets pour financer ses dépenses somptuaires et improductives. En quoi la construction de places publiques contribue-t-elle à la croissance de l?économie nationale? Les conséquences du déficit public se reflètent dans l?augmentation du taux d?inflation qui a atteint le niveau de 40% en rythme annuel et du taux de change de la gourde par rapport au dollar qui atteint le niveau moyen de 42 gourdes pour un dollar américain.
3. Contrairement à la République Dominicaine, Haïti n?a pas profité de la dépréciation de sa monnaie pour rendre attractives ses exportations et accroître son tourisme. Le niveau d?instabilité socio politique éloigne de ses rives les investissements privés directs aussi bien nationaux qu?étrangers. Conséquence, le chômage devient endémique. Sans la drogue et les paiements de transferts des haïtiens vivant à l?étranger, l?économie haïtienne serait déjà tombée en faillite.
C. SUR LE PLAN SOCIAL, C?EST ENCORE LA CATASTROPHE
En 2003, Haïti occupe la 157e place en matière de développement humain. Le pays présente toutes les caractéristiques d?un pays ravagé par la guerre civile. La moitié de sa population vit en dessous du seuil de la pauvreté avec moins d?un dollar américain par jour. Il a le troisième taux de famine le plus élevé du monde après la Somalie et l?Afghanistan. Sa population a moins accès à l?eau potable que les résidents d?Éthiopie ou de Sierra Leone. Le taux de malnutrition est plus élevé en Haïti qu?en Angola et l?espérance de vie à la naissance est moins élevée qu?au Soudan.
1. Sur le plan écologique, c?est la désolation. A la moindre averse, le pays est inondé. Cette année, les populations de Saint-Marc, de Port-de-Paix et des quartiers populeux de la zone métropolitaine sont parmi les plus touchées par les inondations. Les instances publiques, chargées de prévenir les désastres, ont failli.
2. L?insécurité enlève le sommeil des citoyens. Couplée à la pauvreté, elle pousse une bonne partie de la population à l?exode. De nombreux cadres ont choisi de s?installer à l?étranger. La horde des enfants de rues augmente, avec une présence de plus en plus marquée de fillettes. C?est par milliers que les Bahamas, la République Dominicaine et la Floride refoulent les haïtiens qui fuient la misère en quête de meilleures conditions de vie.
CONCLUSION
Le Bilan de l?année 2003 est catastrophique sur tous les plans. Cette catastrophe révolte la conscience citoyenne. En guise de v?ux, il importe d?éviter les erreurs du passé. Les haïtiens ont la responsabilité d?éloigner le chaos des rives du pays. Ils ont pour devoir de placer le pays sur la voie irréversible de la démocratie, de l?état de droit, de la bonne gouvernance et du développement durable. Pour ce faire, Haïti a besoin d?une vision, d?un plan de développement à long-terme et d?un leadership collectif et avisé. Cette responsabilité incombe aux élites politiques, intellectuelles, économiques et religieuses.
Michel Soukar
Fin décembre 2003