Originally: Célébration du bicentenaire de la bataille de Vertières
PORT-AU-PRINCE, 18 nov (AFP) – Le président haïtien Jean Bertrand Aristide a célébré mardi au Cap-Haïtien, à 260 km au nord de Port-au-Prince, le bicentenaire de la bataille de Vertières, défaite du corps expéditionnaire de Napoléon venu rétablir l’esclavage aboli par la Révolution française, a constaté l’AFP.
Dans un discours imagé en créole et en français prononcé devant plusieurs milliers de personnes, le président haïtien a exalté cette “victoire sans pareil contre l’exclusion et le racisme”, stigmatisant le “colonialisme et l’esclavage de Napoléon Bonaparte”, tout en s’abstenant de prononcer le mot France et de toute attaque contre elle.
“Nous avons obtenu cette victoire pour marcher vers d’autres victoires”, a-t-il dit, reprenant plusieurs fois la devise des anti-esclavagistes haïtiens “Liberté ou la mort”.
“Nous remporterons la victoire de la restitution et de la réparation” a-t-il aussi déclaré, allusion à la restitution de la “dette de l’indépendance (payée par Haïti à la France pour obtenir la reconnaissance de son indépendance)” pour laquelle son gouvernement réclame 21 milliards de dollars à Paris.
Dans une allusion à la crise haïtienne, il a également dénoncé les “putschistes terroristes qui veulent nous remettre dans un coup d’Etat” et les sanctions internationales contre Haïti.
Pour protester contre les incidents de vendredi au cours desquels un rassemblement pacifique de la société civile n’a pu se tenir à Port-au-Prince, l’Union Européenne a décidé de boycotter cette commémoration. Ses trois ambassadeurs résidents (Allemagne, Espagne et France) et son délégué en Haïti étaient absents de la tribune officielle.
Les Etats-Unis ont choisi de se faire représenter par un diplomate de rang inférieur, leur ambassadeur James Foley ayant annoncé que bien que “les héros d’Haïti sont ceux du monde entier”, sa présence avait “été malheureusement rendue impossible par les événement du (vendredi) 14 novembre”.
L’ambassadeur du Canada, Kenneth Cook, qui a estimé que l’événement “appartenait à l’histoire universelle et à celle du continent américain”, selon des sources diplomatiques, était présent à la cérémonie.