Un jeune homme de seize ans. Son nom : Louisma Jonathan. Un enfant des rues.


Amené au Commissariat de police du Champ de Mars,  à Port-au-Prince, dans la nuit du 14 au 15 octobre, il est brutalement matraqué par quelques policiers en poste à ce moment là.


Puis, on le livre à des chiens.


 


Sévèrement mordu; sur tout le corps, Louisma Jonathan reçoit à l?heure actuelle, des soins dans une clinique privée.


 


C?est le « Hot line », le service d?appel d?urgence, récemment inauguré par le CARLI (Centre d?action et de recherche pour les libertés individuelles), qui a rendu public de cas ce torture infligé à un mineur. Le CARLI  rappelle que cet acte de barbarie tombe sous le coup de la Constitution(art 19), de la Déclaration Universelle (art.5) et de la Convention pour la Protection des enfants mineurs (art. 19) que le Gouvernement s?est engagé à respecter.


 


Le Centre ?cuménique des Droits Humains s?adresse, de manière formelle et spécifique aux Autorités de l?Etat Haïtien, directement responsables ou interpellées d?office par ce cas odieux de sadisme, parmi lesquelles la directeure de la Police Nationale, Me Jocelyne Pierre, l?Inspecteur Général, Commissaire Evans Sainturné, le Ministre de la Justice, Me Calixte Delatour, le Commissaire du Gouvernement, Me. Josué Pierre-Louis,  le Protecteur du Citoyen, M.Necker Dessables, l?Ambassadeur David Lee, chef de la Mission Spéciale de l?OEA, chargée d?aider à la professionnalisation de la Police Nationale, selon des termes de référence signés en février 2003.


 


Le Centre ?cuménique demande que le cas du jeune Louisma Jonathan fasse l?objet d?une action immédiate, qu?une enquête exhaustive soit menée aboutisssant, à un rapport de l?Inspecteur Général de la Police Nationale et à la présentation des coupables devant le Tribunal Correctionnel pour qu?ils soient sanctionnés. Cet acte odieux ne saurait avoir le sort des cas quotidiens d?assassinats, hold-ups, kidnappings, qui se succèdent lugubrement et pour lesquels la Police Nationale n?est pas à court d?excuses et d?alibis.


 


Au nom de la Loi, au nom de la Justice nous demandons que la vérité soit établie, les responsabilités adjugées et l?impunité répudiée. Si cela n?est pas fait, et sans avoir besoin d?évoquer les noms de Caradeux et de Rochambeau, ne  pourrait-on y voir une  confirmation de l?inanité de toute  célébration du bicentenaire de l?Indépendance de notre pays?