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Institut Mobile d?Education Démocratique
14 A, Delmas 43, Port-au-Prince Haïti Tel . 249-1011, 552-7472 Courriel : reseauhsiimed@yahoo.fr
L?Institut Mobile d?Education Démocratique (IMED) et Haïti Solidarité International (HSI) expriment ses profondes préoccupations vis-à-vis de certains faits conjoncturels qui reflètent une accentuation dans la dégradation de la situation des droits de l?homme en Haïti.
Premièrement, la menace que le gouvernement de la République fait pesant sur la liberté de la presse. En effet, trois autorités du régime lavalas, Me Calixte Delatour, M. Mario Dupuy, M. Harry Céant ont ressuscité la loi prise par l?ex dictateur Jean-Claude Duvalier en 1977, faisant obligation aux stations de radiodiffusion de se mettre au service du pouvoir établi ; sous prétexte d?accorder deux minutes par heure à l?Etat pour diffuser des idées à caractère civique. Dans le contexte actuel ou la presse est de plus en plus pressurée, le recours à cette loi de Duvalier ne rassure pas. N?est-on pas en présence d?une man?uvre du pouvoir pour obliger les médias à participer à sa campagne de propagande politique ? Cette décision du gouvernement parait d?autant plus anormale que la loi en question n?est plus de mise depuis le vote de la constitution de 1987 ..En effet cette constitution dispose en son article -297. que « Toutes les lois, tous les décrets-lois, tous les décrets restreignant arbitrairement les droits et libertés fondamentaux des citoyens sont et demeurent abrogés. Or, justement cette loi de 1977 est dictatoriale dans sa conception : elle a fait obligation aux médias d?agir contre leur gré !. C?est une atteinte caractérisée à la liberté d?opinion.
Deuxièmement, l?assassinat de Amyot Métayer dans des conditions suspectes. Le crime est odieux. Pourquoi cet assassinat dans le contexte actuel ? Qui à intérêt à se débarrasser de ce personnage qui a fait l?actualité, depuis les évènements des Gonaïves en août 2002 ?
Quelque soit l?être humain, personne n?a le droit de lui enlever la vie et l?état est garant de celle-ci selon l?article 19 de la constitution de 1987 stipulant que l?état a l?impérieuse obligation de garantir le droit à a vie et l?article 6.1 du pacte international relatif aux Droits Civils et politiques stipulant que Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie. Dans tous les cas, le dernier mot doit revenir à la justice et nous attendons que les premiers interrogatoires de la dernière personne ayant vu Amyot Métayer vivant puissent apporter des éclairages sinon des éclaircissements sur un meurtre suspect.
L?assassinat de Amyot Métayer est un dossier que tous les défenseurs des droits de la personne humaine doivent suivre de près.