La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) dénonce : Autorité Politique Locale /  Police Nationale d?Haïti / Organisations Populaires Pro-Gouvernementales dans la perturbation des activités du week-end de solidarité projetées au Cap-Haïtien par le Front de l?opposition du Nord. L?annonce de ces activités a donné lieu à des déclarations, des prises de positions   inacceptables et à des évènements révélateurs du niveau de politisation de la Police Nationale.




  1. Monsieur Frantzy Jules (alias Oye) se présentant comme un partisan farouche du pouvoir en place a menacé par la voix des ondes de nager dans le sang au cas où ces activités se réaliseraient effectivement. Il a dit vouloir profiter de cette occasion pour venger le militant Donat Julmiste, tué au cours de la manifestation du 6 avril 2003 organisée par des partisans lavalas.


Il faut se rappeler que ce même 6 avril 2003, des hommes armés circulant à bord du véhicule du Délégué Départemental, le Docteur Myrtho Julien ont grièvement blessé le jeune Evens Lucien, alors que ce dernier montait la garde autour d?une barricade à Carrénage. Il est décédé des suites des blessures près de quatre (4) mois plus tard.




  1. Le Délégué Départemental du Nord, le Docteur Myrtho Julien, lui-même soupçonné de participation dans les évènements du 6 avril 2003, plus particulièrement dans la tentative d?assassinat du jeune Evens Lucien au point d?être sous le coup d?un mandat d?amener du cabinet d?instruction en date du lundi 9 juin 2003, a requis le Directeur Départemental de la Police du Nord, le Commissaire Chavanne P. Lucien d?interdire toutes activités annoncées par l?opposition dont le colloque du samedi 30 août et la marche pacifique du dimanche 31 août 2003.



  1. Le Directeur Départemental de la Police du Nord, Chavanne P. Lucien, a écrit aux organisateurs du week-end de la solidarité pour leur faire part de l?incapacité de la Police à assurer leur sécurité, sous prétexte d?un manque d?effectif. Chavanne P. Lucien fait partie des nouveaux directeurs départementaux issus de la sécurité présidentielle et promus en violation du règlement de la Police comme l?avait dénoncé l?ex-Directeur a.i. de la Police Nationale d?Haïti, Jean Robert Faveur.  

La journée du samedi 30 août 2003 est marquée par :



          L?entreposage très tôt dans la matinée, de barricades enflammées en des points stratégiques de la ville. Ce mouvement est orchestré par des membres d?organisations populaires lavalas bénéficiant de la passivité, de la complicité et du support des agents de la PNH pour entraver la circulation et intimider les participants au colloque. 


          La mise en quarantaine, pendant plus de six (6) heures d?horloge, à l?aéroport  international des délégations de l?opposition, de la société civile et de la presse arrivées par avion de Port-au-Prince.



          L?agression physique des participants au colloque par des policiers en uniforme.  Plusieurs personnes en sont sorties blessées. L?intervention de la Police a été réalisée sous la direction du tout-puissant responsable du Commissariat de Police du Cap-Haïtien, le Commissaire Chily Charles. Ce dernier, ancien membre de l?Unité de Sécurité Présidentielle (USP), a été dépêché dans le Nord en mission spéciale peu avant les évènements du 6 avril 2003. Transféré quelques temps après au Cap-Haïtien, il prend la tête de toutes les activités répressives de la Police dans la ville. En témoigne son intervention brutale en date du 14 juin 2003  dans  la zone V Chada II  qui a fait trois (3) blessés graves et un mort parmi des hommes jouant paisiblement aux cartes et au domino. Chily Charles est, de l?avis général, le Directeur Départemental de fait de la Police du Nord. Il se soucie peu ou pas du tout des règles de déontologie policière dans ses agissements.



          La participation des hommes en noir avec inscription en avant et du côté gauche de leur maillot “Cap-Haïtien ? BS” au côté de la Police dans les actes de répression de la population. Faut-il rappeler que le 22 août écoulé, le porte-parole de la Police Nationale d?Haïti, Inspecteur Municipal Daphney Orlando, dans une conférence de presse donnée en réaction à la publication du rapport de la NCHR « Sur le Retour du Phénomène des Attachés » avait nié l?existence de l?Unité BS (Brigade Spéciale) au sein de la Police Nationale d?Haïti. Elle avait, à l?occasion, rappelé un communiqué de la nouvelle direction de la PNH en date du 13 août 2003 sur le port de l?uniforme noir au sein de la Police Nationale d?Haïti. Elle avait cité nommément toutes les unités spécialisées de la PNH dont celles autorisées à porter l?uniforme noir sans mentionner l?Unité BS. Que font donc ces hommes en noir avec l?inscription BS dans les opérations de Police du 30 août 2003 au Cap-Haïtien ?



          La mise en veilleuse de l?article 31 de la Constitution en vigueur. Le Directeur Départemental de la Police du Nord, le Commissaire Chavanne P. Lucien, décide d?interdire jusqu?à nouvel ordre toute manifestation publique à des fins politiques.



          L?annulation de la marche pacifique du dimanche 31 août 2003.



Les évènements du 30 août 2003 au Cap-Haïtien constituent une preuve supplémentaire du degré de vassalisation de la Police Nationale d?Haïti et du mépris des autorités responsables des droits consacrés par la Constitution. 


La NCHR rappelle à tous que la liberté d?association et de réunion sans armes à des fins politiques, économiques, sociales ou toutes autres fins pacifiques, est garantie en Haïti ;  les réunions sur la voie publique ne sont sujettes qu?à notification préalable aux autorités de Police aux termes des articles 31 et 31. 2 de la Constitution en vigueur. Un Directeur Départemental de Police peut-il suspendre un droit constitutionnel ? Un simple communiqué de la Police peut-il mettre en échec deux (2) articles de la Constitution ? Le pouvoir en place ne se rend-t-il pas compte que la Constitution du 1987 élève la liberté d?association et de réunion au rang des droits fondamentaux de l?homme comme la nourriture, la santé, le logement, l?éducation ?



La décision de Chavanne P. Lucien de suspendre, dans sa juridiction, les droits consacrés par la Constitution, est particulièrement grave et appelle d?urgence un correctif.  


La NCHR, tout en condamnant les malheureux évènements survenus au Cap-Haïtien le samedi 30 août écoulé, demande :




  1. Aux autorités de justice de poursuivre, de rechercher, d?identifier, de juger et de châtier les coupables.

 Au chef du gouvernement, Président du Conseil Supérieur de la Police Nationale d?Haïti, de rentrer sans délai la décision du Directeur Départemental de la Police du Nord de suspendre, jusqu?à nouvel ordre, deux (2)  articles de la Constitution.




  1. A l?Inspection Générale de la Police Nationale d?Haïti d?identifier et de sanctionner les policiers impliqués dans des actes de vandalisme au cours des évènements du 30 août 2003 au Cap-Haïtien.   


Port-au-Prince, le 3 septembre 2003 


National Coalition for Haitian Rights (NCHR)


9, Rue Rivière


Port-au-Prince, Haiti


Tel:   509.245.3486


Fax:  509.244.4146


Email:  nchr@haiti.maf.net


           nchrhaiti@hotmail.com