Monsieur le Secrétaire, Secrétaire Eagleburger, Sénateur DeWine,
Charge Leo, ma famille, chers amis et collègues:
Je suis profondément reconnaissant au Président Bush et au Secrétaire
d’Etat Powell de m’avoir choisi comme ambassadeur des Etats-Unis à
Haïti, et au Sénat pour la confiance qu’il a placée en moi. Je me
sens honoré et fier de représenter notre pays auprès de la République
d’Haïti.
Je voudrais en particulier remercier ma femme, Kate Suryan, qui
m’accompagne dans ce voyage et qui continuera à travailler en Haïti
avec l’Organisation Panaméricaine de la Santé ainsi que
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Je suis reconnaissant
envers mes parents, James et Helen Foley, deux éducateurs qui nous
ont élevés, mon frère Kevin et moi, pour donner le meilleur de
nous-mêmes. Et je voudrais également remercier tous les membres de ma
famille qui ont fait le déplacement de Buffalo, N.Y. et d’autres
coins plus éloignés pour venir célébrer cette occasion. Ils ne sont
pas ici uniquement pour moi, mais pour honorer nos grands-parents,
qui ont immigré d’Irlande, et qui ont entamé notre parcours en
Amérique dans les années 1920 et qui seraient — tout comme les
parents de mon père — immensément fiers aujourd’hui. Merci à vous,
Secrétaire Eagleburger, ainsi qu’à votre épouse Marlène, mes
conseillers et amis pendant pratiquement mes 20 ans de carrière au
Service Diplomatique.
Kate et moi irons prochainement dans le pays le plus pauvre de
l’hémisphère, l’une des nations du monde les plus affligées de nos
jours. Mais, je crois qu’il est important de mettre l’emphase sur
l’aspect positif — tout d’abord, Haïti célèbrera prochainement son
200ième anniversaire d’indépendance, indépendance obtenue suite à la
première révolte d’esclaves réussie des temps modernes. Les Haïtiens
sont des gens qui ont raison d’être fiers et qui ont inspiré le
monde, non pas simplement par leur lutte glorieuse contre l’esclavage
humain et leur riche culture, mais particulièrement par leur
remarquable courage face à tant de souffrance et de privation.
Les Américains se sentent profondément concernés par la souffrance
des Haïtiens. Nous nous soucions parce que nous sommes voisins.
Nous nous soucions à cause des centaines de milliers d’Américains
d’origine haïtienne qui travaillent dur et apportent leur
contribution à notre pays. Et nous nous y intéressons à cause des
valeurs que nous chérissons.
Aujourd’hui, bon nombre de citoyens américains, d’organisations non
gouvernementales (ONG), de docteurs, de groupes de confessions
différentes et de volontaires du Corps de la Paix sont en Haïti pour
donner un sens à ces valeurs. Le gouvernement américain, avec
l’appui du Congrès, fournit une assistance humanitaire significative
pour aider à nourrir les affamés et à soigner les malades. Mais la
vérité c’est que toute assistance, si nécessaire soit-elle, ne sera
pas plus que des palliatifs en l’absence d’institutions publiques
honnêtes et efficaces.
Mais ce qui est remarquable, c’est que le défi d’un bon gouvernement
ne représente pas simplement la clé de toute autre chose, c’est
également la seule partie de l’équation qui se trouve entièrement
entre les mains des Haïtiens. En fait, il n’y a pas de solution
américaine à la crise haïtienne — il n’y a pas d’issue de secours,
pas de formule magique capable de se substituer à la volonté des
leaders politiques haïtiens d’agir pour le bien de leur propre
peuple.
Cela commence, bien sûr, par le principe d’élections libres et par la
détermination de passer le pouvoir de façon pacifique, périodique et
constitutionnelle. Haïti a eu trop de présidents à vie. Ce dont
Haïti a besoin maintenant plus que toute autre chose c’est un
engagement des leaders de la classe politique, tant du gouvernement
que de l’opposition, de combattre l’anarchie, l’impunité et le trafic
des stupéfiants. Le gouvernement a pour responsabilité première
d’assurer l’autorité de la loi. Mais, tous les politiciens, quelle
que soit leur tendance politique, ont la responsabilité de faire
passer leur pays avant eux-mêmes.
Ceci ne veut pas dire que les Etats-Unis ne peuvent pas aider. Il y
a neuf ans de cela, nous avons investi massivement de l’argent et nos
troupes afin de restaurer le président démocratiquement élu et
d’aider à jeter les bases de la démocratie et du développement. Mais
les grands espoirs engendrés à cette époque se sont vite dissipés.
Nous demeurons toutefois engagés au processus démocratique en Haïti
et aux efforts entrepris par l’Organisation des Etats Américains pour
promouvoir des élections libres et honnêtes dans un climat de
confiance et de sécurité, comme prescrit dans la résolution 822 de
l’OEA.
Je crois sincèrement qu’un gouvernement haïtien capable d’organiser
des élections libres et honnêtes, de procéder au désarmement des
gangs, de respecter la constitution et de lutter contre le
narcotrafic, bénéficierait du soutien et du partenariat des
Etats-Unis aussi bien que de la communauté internationale. Ces
étapes sont cruciales pour avancer collectivement afin de prévenir la
ruine écologique et canaliser le potentiel du peuple haïtien si
travailleur vers les moyens d’assurer son existence et de participer
à l’économie internationale. En fait, je ne pense pas qu’il y ait
une meilleure façon pour la République d’Haïti de célébrer son
200ième anniversaire d’indépendance que de rompre avec un passé
autoritaire et de jeter les bases de stabilité politique et
d’autosuffisance économique au 21ème siècle.
Monsieur le Secrétaire, j’anticipe déjà de travailler avec vous et
votre dynamique équipe chargée des affaires bilatérales de cet
hémisphère (WHA), conduite par l’Assistant Secrétaire Noriega, et de
mener la mission américaine en Haïti dans la ligne que vous vous êtes
fixée au Service Diplomatique. Nous servirons nos intérêts nationaux
en Haïti avec l’objectif de donner le meilleur exemple de ce que
signifie d’être américains et fonctionnaires publics des Etats-Unis.