Originally: Une lumière a jailli dans les ténèbres
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Le mercredi, 9 juillet 2003, la Chambre de Commerce Américaine d’Haïti a offert un dîner forum en l’honneur de l’Ambassadeur des États-Unis d’Amérique, M. Brian Dean Curran en fin de mission. A cette occasion, M. Curran a prononcé un discours retentissant qui a paru intégralement dans le Nouvelliste du jeudi 10 Juillet. Le texte appelle des commentaires. Je remercie le Nouvelliste d’accueillir les miens dans ses colonnes.
Les mots clés que j’ai relevés sont éthique et moralité. Mais n’anticipons pas. Suivons le texte paragraphe par paragraphe puisqu’il se trouve que, de ce point de vue, il est très bien structuré.
Après les coups de chapeau usuels à l’Association hôtesse, un premier coup de patte sur un ton badin et ironique sur la succession de quatre Présidents de Amcham en 2 ans et demi comparée au nombre de directeurs de Police dans le même temps. Sens de l’humour, légèreté, sur un sujet aussi sérieux et grave ?
Après la coquetterie d’avouer « qu’après deux ans et demi, il ne savait pas grand-chose et qu’il avait encore beaucoup à apprendre », M. Curran enclenche tout de suite sur les crises politique, économique, humanitaire et morale dont il allait longuement nous entretenir avec des conseils à la clé que, n’était-ce l’humilité de l’introduction on aurait pu prendre pour de l’arrogance.
L’ambassadeur poursuit en faisant allusion à la résolution 822 qui est une feuille de route de la Communauté internationale et le gouvernement n’aurait pas saisi cette chance de ne pas capituler, de ne pas faire de « réforme en profondeur », mais d’indiquer des signes de « changement ». Je traduis : une démocratie au rabais pour pays sous-développé !
M. Curran continue : « Une solution haïtienne est la seule qui soit durable … Je veux profiter de cette occasion pour rappeler à l’opposition politique et à la société civile que nous continuons d’espérer qu’ils s’engagent activement et visiblement dans le processus d’une manière positive et que, une fois les étapes concrètes demandées par la délégation
de haut niveau franchies, qu’ils participeront à la formation d’un C.E.P. ». L’Ambassadeur, qui avoue « ne pas connaître Haïti », insiste que les Haïtiens devraient s’accommoder d’une sécurité imparfaite et de « mesures raisonnables ».
Comme l’Ambassadeur a « beaucoup à apprendre », il ignore que la solution ne peut être uniquement haïtienne puisque le problème ne l’est pas. Depuis 1915, les États Unis d’Amérique sont un acteur clé dans la vie haïtienne et leur puissance, alliée à leur assurance, influent de manière décisive sur nos crises politique, économique, humanitaire et morale.
Puis vient l’allusion aux « chimères de Washington ». Ceux du pouvoir, de l’opposition, de la société civile ?L’Ambassadeur n’élabore pas sur ce milieu qu’il devrait bien connaître pourtant.
Le paragraphe suivant est un des plus significatifs car truffé de contradictions, d’ambiguïtés et d’incohérences. Pourtant il commence par « Permettez-moi d’être clair et cohérent concernant la politique américaine en Haïti ». Le Président du 26 novembre 2000 serait le Président constitutionnel jusqu’en 2006.
Retraçons le cours des événements. Mai 2000, les élections législatives et territoriales seraient entachées d’erreurs ; ce qui, l’ambassadeur a omis de le souligner, a entraîné le départ pour l’exil du Président du C.E.P., et le retrait de la communauté internationale du processus.
Le pouvoir, sans désemparer, replâtre le C.E.P. à son goût, organise les Présidentielles, tout seul comme un grand, malgré le retrait de l’opposition et celui de l’électorat. Ces élections avec un C.E.P. sans crédibilité et sans participation de l’électorat — les meilleures évaluations donnent 10% — ont accouché d’un Président constitutionnel. Éthique ? Moralité ? Pourquoi donc tout ce tapage aujourd’hui autour d’un C.E.P. crédible auquel devraient participer l’opposition et la société civile ? Pourquoi la 822 ? Pourquoi la délégation de haut niveau OEA-Caricom ? Pourquoi une solution haïtienne où les termes sont définis par la Communauté internationale ? Éthique ! Moralité ! Intérêts ! Mépris ! Ou simple manoeuvre de sauvetage du statu quo. Rien d’étonnant du silence assourdissant des autorités de l’heure à la suite de ce discours d’un diplomate chevronné.
Plus loin : « Nous attendons à ce que l’opposition et la Société civile participent à la formation et au fonctionnement du C.E.P. Les États-Unis … supporteront un tel C.E.P. ainsi que l’organisation d’élections libres et justes ». Qu’en est-il du soutien des États-Unis au C.E.P. 2000, particulièrement à son Président qui n’a pu se résoudre à cautionner les élections du 21 mai 2000 ? Qu’est-il advenu du soutien des États-Unis au directeur de la Police, M. Faveur choisi en consensus par le Pouvoir et la Mission OEA ? Si on veut parler de cohérence et de crédibilité, un C.E.P. crédible ne semble pas suffire. Il faudrait de plus et surtout une communauté internationale unie et crédible dont on peut prendre les garanties au premier degré.
Suit une mise en garde contre toute atteinte à la Constitution et pour faire bonne mesure une allusion au duvaliérisme. « Les pages de l’histoire ne peuvent pas être retournées ! » Mais l’histoire ne se répète t-elle pas souvent si les intérêts des Puissants en décident ainsi ?
Et pour conclure sur la crise politique, M. Curran nous recommande de confier notre avenir aux éduqués de Harvard, Columbia, Stanford, Georgetown, Sorbonne, HEC,
Mc Gill, Laval… Coup de chapeau à la diaspora, à la culture occidentale et moderne, à la pensée unique ?
Sur la crise économique, M. Curran est rassurant, car le Pouvoir qui n’arrive pas à résoudre la crise politique a signé un accord avec le F.M.I. et négocie avec la BID pour un déblocage de l’Assistance. Sur ces « garanties », le « Privé » devrait investir, bien que la justice « soit à vendre » et que même des compagnies américaines se seraient plaintes à l’Ambassade, car des décisions de justice en leur faveur n’ont pas été exécutées. Il est inutile de s’étendre sur l’incohérence et la mauvaise foi de ces propos : l’Ambassadeur ne connaît pas Haïti !
La crise humanitaire est traitée par l’Ambassadeur pour montrer les gros efforts de la communauté internationale et sert de justification pour débloquer l’aide tout en augmentant notre dette nationale que nos petits enfants ne finiront pas de payer même s’ils ne voient pas les résultats de ces programmes que ces dettes auraient financés. Mais quelle importance ? Faisons semblant de sortir de la crise d’aujourd’hui !
Nous en arrivons à la crise morale. M. Curran s’abrite d’abord derrière une déclaration de la Conférence épiscopale des Evêques catholiques, avec laquelle il est d’accord, ce qui lui permet de s’en prendre au Pouvoir, à l’opposition et à la Société civile. L’Ambassadeur avance des chiffres que je n’ai aucune raison de mettre en doute. 30% des élèves du secondaire auraient accès à la drogue et l’utilisation aurait augmenté de 30% en un an. Encore une raison majeure pour réaliser un compromis politique, d’accepter une démocratie au rabais pour préserver nos enfants et assurer leur avenir. Assurance de qui et pourquoi ? Deux cents années d’histoires nous ont rendus incrédules.
Et pour finir, les trafiquants de drogue sont connus et nous les Haïtiens, faisons commerce avec eux. M. Curran nous recommande de refuser de vendre des marchandises ou des services à des citoyens sur lesquels pèse une présomption de trafic de drogues, alors que le Pouvoir les tolère ou du moins ne constitue pas un dossier clair démontrant qu’ils sont délinquants, alors que les États-Unis, qui en font une priorité, ne prennent pas une position claire et publique malgré les arrestations de ces derniers temps opérées dans l’opacité la plus complète.
Et le clou ! « Vous éduquez leurs enfants ». Je veux croire à un lapsus car le méchant loup de La Fontaine avait déjà utilisé cet alibi pour dévorer l’agneau.
Notre responsabilité d’Haïtiens dans notre situation est notre affaire. Je plains ceux qui parmi nous n’ont ni sens collectif ni culture de la solidarité citoyenne et qui ont placé le reste de la Nation sous le choc des applaudissements nourris qui ont ponctué et salué les propos de M. Curran. Je me suis pris à dire à la suite de cet illustre personnage historique : « Père, pardonnez leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ! » Mais mon estomac se révulse et la prière me reste accrochée dans la gorge car ils savent ce qu’ils font.
The vehicle of the American chargé d’affaires was severely damaged during the incident. French security agents whisked away the American diplomat, Luis Moreno, to safety.
Originally: La caravane de l’espoir
La caravane de l’espoir…
Jeune citoyenne d?Haïti, je me retrouve fatiguée, oh si fatiguée d?une situation qui languit depuis trop longtemps déjà? J?ai soif de travailler et de mettre mon énergie et mes capacités au défi, non seulement pour ma propre satisfaction, mais aussi pour contribuer enfin, au développement de notre pays. J?ai soif de voir s?effacer ce pli soucieux sur tant de visages et de voir Haïti transformée en une grande chaîne de travail, car tant parmi nous n?attendent que ce moment pour mettre en ?uvre toutes leurs capacités et connaissances afin de se lancer vers la réussite.
C?est dans cet état d?esprit que j?ai accompagné la caravane de l?espoir dans son expédition à Cité Soleil…
Et ce samedi 12 Juillet, j?ai été victime d?un système terroriste et dictatorial, d?un système de violence et d?impunité. Je ne sais par où commencer pour vous expliquer ce que j?ai ressenti face à ces dizaines de « chimères » qui encerclaient nos véhicules contenant plus de 200 personnes, les bombardant de pierres jusqu?à la démolition totale de toutes les vitres, jusqu?à blesser des dizaines de passagers. Femmes, jeunes, journalistes, hommes d?affaires, diplomates, blancs, noirs, mulâtres? personne n?était épargné. Ce que j?ai ressenti ? Eh bien la peur bien sûr? Qui ne l?aurait pas ressenti dans de pareilles conditions ? Mais plus que la peur, j?ai eu un sentiment de très grande tristesse? Je n?étais même pas enragée d?observer notre police impassible, dont le rôle semble t-il, consistait à limiter les dégâts plutôt que de les arrêter : « Ou mèt kase kèk tèt, mè pa kase twòp ! » avait-elle l?air de dire. Non, ce que j?ai ressenti face à cette injustice, c?était surtout un sentiment d?accablement et une énorme tristesse m?envahir?
En laissant mes enfants ce samedi matin, j?étais tiraillée entre mon devoir de mère qui se devait d?être présente à leurs côtés et celui de me battre pour leur offrir le meilleur de ce monde. Et en les retrouvant ce soir là, j?ai senti les larmes me monter aux yeux. Des larmes qui provenaient, non pas de l?événement que je venais de vivre, mais de l?impuissance que je ressentais de ne savoir comment leur offrir un avenir dans ce pays ? En tant que mère, car vous mamans d?Haïti vous l?avez probablement déjà ressenti, en tant que mère, j?en ai ressenti un profond déchirement?
Mais l?espoir est toujours là? Nous ne saurions nous laisser abattre par une bande de « chimères ». Nous ne saurions laisser ces vauriens nous voler l?espoir d?un meilleur avenir pour nous et nos enfants dans NOTRE pays.
Parents d?Haïti réveillez vous ! Oui l?espoir est toujours là. C?est à nous de lutter contre le défaitisme et contre le découragement pour offrir le meilleur à nos enfants.
Ne restons donc pas impassibles, car nos enfants nous regardent, nous attendent, nos enfants espèrent en nous.
Haïti Leve Pye Ou !
Ref. : Témoignage d?une jeune femme présente à la caravane du 12 Juillet
Originally: DISCOURS PRONONCÉ PAR M. DAVID LEE, CHEF DE LA MISSION SPÉCIALE DE L’OÉA
Organisation des États Américains
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Radio Métropole Coverage: Chief Faveur at Haiti Democracy Project Forum
Ex-chief of police Jean-Robert Faveur warns of illegal acts in Haiti. Accompanied by Judge Claudy Gassant.
Originally: Juin 2003 : de coups de théâtre en coup fourré
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