Originally: Réouverture officielle du siège du CONACOM à Port-au-Prince

Réouverture officielle du siège du CONACOM à Port-au-Prince


P-au-P., 21 juil. 03 [AlterPresse] — Les dirigeants du Congrès National

des Mouvements Démocratiques (CONACOM) ont procédé hier à la réouverture

officielle du siège de leur parti à Port-au-Prince, un an sept mois depuis

sa mise à sac, le 17 décembre 2001, par des militants lavalas.


En présence d’une foule nombreuse comprenant des représentants de divers

secteurs de la vie nationale, le coordonnateur national du parti, Victor

Benoit, a réitéré l’opposition farouche de cette formation politique à

lavalas, faisant ainsi l’historique du phénomène des “chimères” et

démontrant la fonction de ces derniers dans le dispositif de répression et d

‘intimidation mis en place par lavalas.


Mettant l’accent sur la contribution de son parti à la lutte en faveur de la

démocratie en Haiti, le professeur Victor Benoit en est venu à fixer sa

position par rapport à divers dossiers de la conjoncture actuelle dont les

récentes violences à Cité Soleil et l’incendie dévastateur enregistré au

Marché Guérite, dans le voisinage du principal port de la capitale.


Le CONACOM condamne les derniers actes de violence enregistrés à Cité

Soleil. Le parti s’interroge sur les prétentions lavalassiennes de faire de

Cité Soleil sa chasse gardée en y interdisant l’accès à certaines catégories

sociales du pays. Victor Benoit se demande alors s’il s’agit là de l’

instauration en Haiti d’une nouvelle forme d’apartheid.


L’incendie au Marché du port parait tout à fait suspect au coordonnateur

national du CONACOM. Il dénonce à ce sujet la pratique de lavalas de tolérer

et d’encourager l’activité de bandes armées dans le pays, faisant allusion

au fait connu de tous que des bandes rivales avaient pris ce marché pour

cible. Victor Benoit critique d’autre part la pratique de lavalas de

distribuer de l’argent à des victimes de catastrophes quelconques, sans

apporter de solution durable aux problèmes subséquents.


A propos de la Commémoration du bicentenaire de la République d’Haiti en

2004, le dirigeant du CONACOM a fait savoir que son parti s’oppose à toute

démagogie.


Victor Benoit prend par ailleurs ses distances par rapport aux critiques de

l’ambassadeur des Etats Unis concernant le regroupement par tendance

idéologique des partis de l’opposition. Pour lui, il s’agit d’un processus

normal, tel que cela s’est produit dans la plupart des pays de l’Est, au

lendemain de l’effondrement du sytème communiste.


Victor Benoit a formulé des propositions pour une sortie de crise incluant

la tenue d’élections générales en Haiti en 2004.


Le CONACOM est membre de l’Internationale Socialiste et du regroupement d’

opposition Convergence Démocratique. Au même titre que de nombreux autres

partis de l’opposition victimes des violences du 17 décembre, il avait reçu

du gouvernement  la réparation requise en sa faveur par la commission d’

enquête de l’Organisation des États Américains (OEA) sur ces violences, ce,

dans le cadre des résolutions 806 et 822 de l’organisation hémisphérique.