Rosemond Jean veut aller jusqu?au bout


Rosemond Jean a relancé sa lutte pour le remboursement des capitaux placés, ce mardi 1er avril. Il a de nouveau rendu l?Etat responsable de la faillite des coopératives. Il a demandé à ses alliés d?attendre les nouveaux mots d?ordre.


« Nous sommes prêts à aller jusqu?au bout pour que l?Etat haïtien rembourse les coopérateurs victimes. Nous maintiendrons cette position même au péril de notre vie, a déclaré ce mardi 1er avril Rosemond Jean, le coordonnateur de la Coordination Nationale des Sociétaires Victimes des Coopératives en Faillite (CONASOVIC). Un jour après sa libération, il pense que son combat a perturbé le gouvernement qui a réagi à son encontre en l?emprisonnant pendant six mois.

« L?Etat est le principal responsable de la faillite des coopératives d?épargne. Il a pour devoir de rembourser les coopérateurs lésés, comme il l?a fait pour les victimes du 17 décembre », a laissé entendre le coordonnateur du CONASOVIC. M. Jean a cité les encouragements du Président Aristide aux Haïtiens pour qu?ils investissent dans ces caisses populaires comme l?une des implications de l?Etat dans cette affaire.

Pour Rosemond Jean, la crise des coopératives est beaucoup plus grave qu?on ne le croyait. « Toutes les communes de la République d?Haïti ont compté des victimes du système coopératif. L?Etat a le devoir de placer un mot juste », a-t-il ajouté. Il a critiqué la procédure de remboursement utilisée par le Conseil National des Coopératives (CNC). Selon lui, le fait de garder une bonne partie du capital investi par le sociétaire est déjà une injustice. Mais le pire, c?est que le Président avait annoncé que le fonds de dédommagement des coopérateurs était disponible. « Le secteur coopératif est atteint du mal de la corruption qui ronge le pays », a enfin affirmé Rosemond Jean, qui a expliqué que même le désordre est mal fait par le pouvoir en place. Au cours de sa première intervention dans la presse, il a passé outre les conseils de son juge correctionnel qui lui a interdit toute déclaration en public. Il a confié cette question à la charge de ses avocats.

En présence de deux de ses avocats, M. Jean a retracé pour les travailleurs de la presse les circonstances qui ont conduit à son arrestation. Selon ses dernières révélations, il a été appréhendé par des agents du BLTS (Bureau de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants) à sa sortie d?une station de télévision de Port-au-Prince. Après son arrestation, il a été conduit au commissariat de Pétion-Ville, au Palais National et enfin au poste de police de Carrefour.

Il a invité tous les sociétaires victimes à ne pas abandonner la lutte. La lutte des coopérateurs doit enclencher une vitesse supérieure et arrivera à bon port, pense-t-il. Il n?a pas manqué de remercier les diverses organisations qui ont ?uvré pour l?obtention de sa libération.