Originally: La Communaute Internationale, l’eternele bouc emissaire.

” Il y a une aide disponible à laquelle les autorités haïtiennes ne font pas appel et qui pourrait favoriser la confiance des investisseurs étrangers et de la diaspora haïtienne “, a-t-elle ajouté. Le gouvernement des Etats-Unis a signé avec le gouvernement haïtien un accord pour lutter contre le trafic des stupéfiants. ” Quelque $650,000 dollars seront alloués si notre partenaire fait preuve de sa détermination à nous rejoindre dans la lutte contre les stupéfiants “, a souligné mme Trunzo.


Le porte-parole de l’Ambassade a rappelé également que la Résolution 822 ouvrait la voie à la normalisation des relations entre Haïti et des institutions financières internationales, telles que le Banque internationale de développement, la Banque mondiale? les ” cornes ” du bouc émissaire.


” Je suis perplexe “, a avoué, jeudi 23 janvier, la conseillère aux Affaires publiques de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, Judith Trunzo, en référence aux discours sur des ” sanctions économiques injustement imposées à Haïti. “


Full texte:


Port-au-Prince, le 23 janvier 2003

MISE AU POINT DU PORTE-PAROLE DE L’AMBASSADE DES ETATS-UNIS

EN CE QUI CONCERNE L’ETENDUE DE L’AIDE AMERICAINE A HAITI

J’avoue que je suis perplexe. J’entends à nouveau parler de “sanctions
économiques injustement imposées à Haiti”. On laisse supposer que la source
de ces soi-disant sanctions est externe, et le bouc émissaire est toujours
la communauté internationale. En tant que porte-parole de l’Ambassade
américaine, j’assume la responsabilité de n’avoir pas assez bien souligné
pour le public le niveau des efforts du gouvernement des Etats-Unis et
l’intérêt profond que portent notre gouvernement ainsi que d’innombrables
groupes privés au bien-être du peuple haitien. Comment dois-je donc réagir
face à ces accusations sans fondement et contre toute évidence?

Récemment, un lecteur d’un journal de la capitale a indiqué que l’aide
américaine existait bel et bien mais qu’elle n’était pas assez visible. En
ce qui concerne le secteur privé américain, il y a des centaines d’Haitiens
qui sont soignés par des équipes de médecins visitant mensuellement Haiti,
mettant à contribution leur compétence et leur temps; des églises et des
villages haitiens qui bénéficient de l’aide de commnunautés religieuses à
travers les Etats-Unis; des écoliers et des étudiants qui bénéficient de
bourses d’études et d’autres formes de soutien provenant d’individus ou
d’ONGs américains — toutes ces personnes reçoivent quotidiennement un
apport, une aide offerte dans la meilleure tradition du volontariat
américain.

En ce qui concerne le secteur public américain, il y a des millions – je dis
bien, des millions d’Haitiens qui bénéficient de l’aide officielle
américaine. Dans le secteur de la santé, prenons, par exemple, un réseau de
125 centres de santé financés par notre agence d’aide à l’étranger, mieux
connue sous le sigle de l’USAID. A travers ce réseau, environ 2.5 millions
d’Haitiens ont accès à des soins de santé et ceci a eu pour effet entre
autres la réduction de la malnutrition chronique chez les enfants;
l’amélioration de la santé maternelle et infantile; l’accroissement du
pourcentage d’immunisation, et le recours au planning familial. Pour chaque
mère ayant survécu grâce aux soins prodigués par ces centres, l’aide
américaine n’est pas invisible. Pour les 22,000 femmes enceintes et mères
allaitantes, ainsi que les 45,368 enfants âgés de moins de cinq ans qui sont
inscrits dans les programmes de suivi de croissance de l’USAID incluant la
vaccination et les suppléments alimentaires, l’aide américaine n’est pas
invisible. Pour les 9,348 orphelins et enfants abandonnés qui reçoivent
quotidiennement un repas dans 84 orphelinats du pays, l’aide américaine
n’est pas invisible. Pour les 8,000 personnes nécessiteuses, telles les
vieillards, les handicapés et les malades chroniques qui bénéficient de
l’assistance alimentaire, l’aide américaine n’est certainement pas
mystérieuse.

Ce ne sont que des exemples. Je serais très contente d’arranger des
briefings pour ceux qui veulent vraiment avoir des données sur l’étendue
d’un programme d’aide s’élevant à $56 millions de dollars pour l’année
fiscale (octobre 2001-septembre 2002). Mais j’aimerais aussi souligner qu’il
y a une aide disponible à laquelle les autorités haitiennes ne font pas
appel et qui pourrait favoriser la confiance des investisseurs étrangers et
de la Diaspora haitienne. Par exemple, le gouvernement des Etats-Unis a
signé avec le gouvernement haitien un accord pour lutter contre le trafic
des stupéfiants et quelques $650,000 dollars seront alloués si notre
partenaire fait preuve de sa détermination à nous rejoindre dans la lutte
contre les stupéfiants. La Résolution 822 négociée et signée par tous les
membres de l’Organisation des Etats Américains, y compris Haiti, ouvre la
voie à la normalisation des relations entre Haiti et des institutions
financières internationales, telles que le BID, la Banque Mondiale, etc. Ces
institutions attendent une action concrète de la part d’Haiti – par exemple,
la présentation d’un programme, ainsi qu’un plan relatif à la question des
arriérés accumulés par le pays (car, il ne faut pas oublier que l’argent qui
est prêté par les institutions financières internationales est celui des
contribuables de tous les pays — c’est-à-dire de simples citoyens de
partout dans le monde qui veulent savoir que la gestion des fonds qu’ils ont
contribués est saine et fructueuse).

Dans l’espoir que cette lettre reflètera le souci constant que se fait mon
pays – voisin de l’île d’Haiti, et terre adoptive de la dynamique communauté
haitiano-américaine — pour les difficultés actuelles auxquelles le peuple
haitien est confronté, je vous prie de croire, chers lecteurs et auditeurs,
en l’expression de ma considération distinguée.


Judith D. Trunzo, PhD 
Conseiller aux Affaires Publiques