Originally: The Outlaws Laws

LA LOI DES HORS-LA-LOI


Quand Madame Mildred T. Aristide, citoyenne américaine, n’occupant
aucune fonction reconnue par la Constitution haïtienne dans
l’administration publique ne se contente pas  de faire partie ou
d’accompagner une délégation officielle d’Haiti aux Nations-Unies mais
la préside, quand Monsieur Yvon Nepune Premier Ministre de facto refuse
de faire la preuve qu’il n’avait jamais renoncé à sa nationalité
haïtienne, quand il est de notoriété publique que beaucoup de membres
du parti fanmi lavalas et hauts fonctionnaires du gouvernement de facto
sont de nationalité étrangère, il n’est pas acceptable que ce
gouvernement flanqué de ses “parlementaires” contestés, immoraux,
impliqués dans toutes sortes d’activités illégales et de trafics
illicites s’attaque maintenant aux citoyens haïtiens d’origine
étrangère et aux etrangers qui travaillent en Haiti, qui investissent,
créent des emplois et de ce fait, réduisent l’indicible taux de chômage
qui sévit dans le pays.

Il est temps que cesse ce chantage coloriste qui s’alterne et se
perpétue en Haïti au gré des intérêts sordides et mesquins de quelques
individus.

La nation haïtienne, dans sa diversité et sa multiplicité, est une et
indivisible.

En effet, nous sommes tous les fils et les filles de l’émigration.
Nous sommes tous arrivés un jour ou l’autre sur ce coin de terre que
nous chérissons et dont nous partageons la tragique histoire. D’aucuns
sont venus dans les cales de navires, d’autres sur les ponts et
d’autres en avions. Liberté, égalité, fraternité; depuis 1804, le
contrat social a été et est  de vivre libre et  de vivre ensemble.

Cette nouvelle flambée démagogique de xénophobie selective et
d’incitation à la haine sociale survient au lendemain de la grève
générale largement justifiée, suivie et lancée par les 184
organisations de la société civile appuyée par la plupart des partis et
forces politiques du pays.

Ce discours pseudo-nationaliste, à fort relent raciste, antinational
revient chaque fois que les usurpateurs sont à court d’arguments
spécieux et de réponses concrètes face aux urgentes revendications
d’une population aux abois qui, elle-même, fait face à la montée
vertigineuse de l’insécurité, de la cherté de la vie, de l’impunité, de
la crise énergétique, bref, fait face à la grave crise socio-économique
et politique du pays.

Il devient de plus en plus urgent pour nous de forcer ce gouvernement
illégal et illégitime à quitter le pouvoir avant qu’il ne soit trop
tard. Plus la crise perdure, plus nous nous approchons de violences
socio-politiques graves nous exposant tous au danger et à cette
répression sans borne qui a déjà annoncé ses couleurs avec les
persécutions répétées des journalistes par des bandes armées à la solde
du gouvernement lavalas, l’exécution sommaire des trois frères de
Carrefour par des membres de la PNH et le récent assassinat crapuleux
de l’étudiant en médecine Eric Pierre.

Nous ne devons plus nous remettre aux déclarations de bonnes intentions
de certains membres de la communauté internationale et nationale qui se
donnent bonne conscience et  se cachent derrière une résolution 822  de
l’OEA, écran de fumée, qui entretient la confusion et permet la
multiplication de faux-semblants et de manoeuvres dilatoires par ce
régime honni.
Cette résolution lui permet aussi de tenter de se
perpétuer au pouvoir, en bouclant dans la controverse un mandat usurpé
tout en étant partie prenante du choix de sa succession, en dépit des
souffrances du peuple haïtien qui croupit dans l’ignorance et la misère
la plus abjecte.

Que commande aujourd’hui, l’intérêt national ? Que nous fassions à
nouveau l’expérience d’une soi-disant alternance du type
Aristide-Préval, Préval-Aristide ? Que, sous prétexte de modération,
d’esprit de compromis et de pragmatisme, nous essayons de coller les
morceaux avec ceux qui ont déjà fait la preuve de leur mauvaise foi, de
leur intransigeance, de leur cupidité et de leur incompétence dans la
gestion du pays ? 

Ou que l’on pense déjà résolument à un nouveau départ et à poser les
bases d’un véritable état de droit et de progrès en Haïti ?

Pour nous le choix est vite fait. En toute logique et pour le salut de
la Nation, il ne saurait avoir d’hésitation. Nous ne sommes pas dupes
et comprenons bien les enjeux et ce macabre petit jeu auquel se livrent
des compatriotes, des  lobbyistes,  et des investisseurs étrangers
intéressés afin de nous maintenir dans une perpétuelle situation de
crise à leur profit personnel.

Il nous faut nous rendre à l’évidence, malgré la posture
pseudo-légaliste et opportuniste de ceux qui étalent aujourd’hui leur
attachement aux valeurs constitutionnelles et démocratiques, qui
critiquent les propositions extraconstitutionnelles de certains
citoyens et partis politiques, mais qui s’étaient tus lors des
élections frauduleuses et inconstitutionnelles des 21 mai et 26
novembre 2000.

Aujourd’hui, Monsieur Métayer, un évadé de prison nomme et révoque dans
l’administration publique tandis que l’on décerne un soi-disant mandat
d’amener au citoyen Himmler Rébu pour avoir tenté d’exercer ses droits
constitutionnels en accompagnant une manifestation pacifique de
syndicalistes haïtiens.

Nous ne devons pas accepter l’inacceptable et nous devons nous battre
pour le respect des règles éthiques et l’instauration d’un véritable
État de droit dans le pays où les lois et tous les citoyens seront
respectés, malgré l’attitude faussement intellectualiste, très
accommodante, de quelques donneurs de leçons.

L’heure n’est pas aux tergiversations.

Si nous ne prenons pas les bonnes dispositions aujourd’hui pour un
véritable changement démocratique, nous risquons de le payer cher et de
beaucoup le regretter plus tard et trop tard.

Unissons-nous, prenons toutes nos responsabilités pour donner la
réplique à ces apprentis dictateurs afin de libérer le pays le plus
vite possible de ces alchimistes politiques du XXIè siècle et permettre
ainsi de restaurer la confiance et l’espoir afin que les citoyens et
citoyennes de bonne volonté de tous les credo politiques, de toutes les
confessions religieuses et de toutes complexions tégumentaires, en
évitant les extrêmes, puissent se remettre  à  travailler pour le
renouveau d’Haïti.

Port-au-Prince , le 24 janvier 2003


Dr Dunois Erick Cantave
Secrétaire Général du KONAKOM du Renouveau