Quand les duvalieristes tentent de refaire surface à West Palm Beach


Miami, 6 janv. 03 [AlterPresse] — Entre trois  et cinq cents partisans
de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier se sont réunis le samedi 4
janvier 2003 à l’hotel Sheraton de West Palm Beach pour débattre de
l’opportunité de reprendre le pouvoir en Haiti, a constaté le
correspondant de Alterpresse.



Cette réunion convoquée a été coordonnée par un groupe de duvalieristes
vivant à l’étranger, dont le Dr. Frantz Bataille, Fritz Altidor et
Pierre Antoine Baptiste, un ancien présentateur de nouvelles à la Radio
Nationale d’Haiti.



“Nous sommes prêts à prendre part aux prochaines élections générales
dans le pays, une fois que (le Président) Aristide donne sa démission”,
a déclaré Véronique Mitterand, modératrice de la rencontre.



Les macoutes prévoient l’organisation d’une convention en Haiti pour
designer les candidats qui devraient les représenter aux élections. Jean
Claude Duvalier serait même “prêt à retourner en Haiti pour aider à la
reconstruction du pays”, selon les organisateurs, qui soulignent que
l’ex dictateur “piaffe d’impatience de venir d’abord aux États-Unis
avant de se rendre en Haïti”.



La rencontre s’est déroulée dans une  ambiance de fête et de
retrouvailles entre frères macoutes, au rythme de la musique intitulée
“Nou renmen Duvalier” (Nous aimons Duvalier) de l’orchestre Tropicana,
tandis que plusieurs sympathisants criaient “vive Duvalier”.



L’ex-dictateur a eu une communication téléphonique avec les
organisateurs de la réunion en pleine séance. Des participants ont
réaffirmé leur foi dans l’ancien régime. Un septuagénaire a déclaré haut
et fort “je suis macoute et je mourrai macoute”.



Certains des organisateurs de la réunion ont adopté un ton hostile et
arrogant pour répondre aux questions des journalistes à propos des
multiples crimes et exactions commis par le régime des Duvalier, ainsi
que les détournements de fonds.



On estime entre 40.000 et 50.000, les victimes des 29 années de terreur
macoute en Haïti. Au départ de Jean-Claude Duvalier les détournements de
fonds vers les banques étrangères etaient évaluées à environ 500
millions de Dollars.