Clarification



Suite à la rencontre entre le Haut Commissaire et l’ensemble du corps de

presse accrédité à l’ONU de Genève mercredi matin 4 décembre 2002, plusieurs

articles ont été publiés sur la situation à Haïti après une

réponse du Haut Commissaire à une question du correspondant de Radio

Métropole. Ces articles comportent plusieurs affirmations qui ne

correspondent pas à la réponse faite par le Haut Commissaire à la question

posée par ce journaliste. Le texte exact de la réponse du Haut Commissaire

est le suivant :


Jean-Edouard Rigaud, Radio Métropole : Comme vous le savez, depuis trois

semaines il y a des manifestations systématiques contre le gouvernement en

place qui ont été violements réprimées. J’aimerais savoir votre position du

côté de droits de l’homme par rapport aux violation systématiques des droits

de l’homme en Haïti venant d’un état qui se réclame démocratique, et

deuxièmement j’aimerais savoir votre opinion concernant la situation des

journalistes en Haïti. Il y a deux journalistes assassinés, 20 journalistes

qui ont demandé l’asile politique en France et aux Etats-Unis, des

journalistes arrêtés, des journalistes kidnappés, des journalistes dans le

maquis. J’aimerais savoir votre position sur ça, merci.


Sergio Vieira de Mello : Sur  la première, vous pouvez imaginer quelle est ma

position. Elle est  identique à celle que j’adopterais, par exemple, dans le

cas du Timor Oriental que je connais beaucoup mieux que Haïti, suite aux

événement que se sont produits hier à Dili, donc c’est une condamnation

catégorique de violences de quelque type que ce soit, et en particulier de

violences qui s’attaquent à des cibles civiles, premier point. Et vous savez

que Louis Joinet, qui est le rapporteur spécial pour Haïti, a fait une longue

déclaration très détaillée sur cette question.


Deuxièmement, et je l’ai dit la semaine dernière lorsque nous célébrions à

Vienne le dixième anniversaire de l’Institut de la presse internationale dont

le siège est a Vienne, je condamne formellement toute attaque contre des

journalistes. J’ai moi même perdu un ami en Afghanistan récemment, un

caméraman, que je connaissais bien, je suis trop conscient que, un peu comme

les fonctionnaires des Nations Unies, les journalistes sont des cibles

privilégiées parce qu’ils sont des témoins, et des témoins courageux. Alors,

toute attaque à des journalistes, tout attaque à leur liberté d’action, de

travail, qui est celui de nous donner à tous une information objective qui

est elle même un droit fondamental de la personne humaine, je le condamne

dans les termes les plus extrêmes. Et je continuerai à m’employer, avec les

associations de journalistes, pour que cette question soit traitée avec tout

le sérieux qu’elle mérite par toutes les instances internationales, notamment

 le Conseil de Sécurité.