La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) a appris avec stupeur la tentative d?assassinat perpétrée contre la veuve du journaliste assassiné Jean Léopold Dominique, le mercredi 25 décembre 2002 vers six heures P.M. dans sa résidence de Pétion-ville.
Cette attaque qui a coûté la vie à l?un des agents de la sécurité rapprochée de Madame Michelle Montas, le jeune Maxime Céïde, est la conséquence directe de l?impunité dont jouissent aujourd?hui encore les assassins de Jean L. Dominique et de Jean Claude Louissaint.
La NCHR considère cette attaque comme une nouvelle offensive des assassins de Jean L. Dominique d?empêcher la conclusion de l?instruction ouverte autour du double assassinat du 3 avril 2000. Cette attaque témoigne aussi de la puissance des assassins du directeur de Radio Haïti Inter et du manque de volonté du pouvoir de favoriser la conclusion de l?enquête annoncée pour ce mois-ci.
La NCHR note que plusieurs témoins importants dans le cadre de cette affaire ont été physiquement éliminés : Jean Robert Lalane a été tué et son cadavre porté disparu à la morgue de l?Hôpital de l?Université de l?état d?Haïti alors que Panel Rénélus alias « Ti Panel » a été lynché à l?intérieur d?un sous-commissariat de Police de Léogâne sous le regard passif des policiers en poste ce jour-là.
La NCHR note également que le Commissaire de Police de Léogâne, Jean Baptiste Michel-Ange, inculpé par le Juge Claudy Gassant dans le cadre de ce lynchage a été muté à Carrefour, en remplacement du Commissaire Josaphat Civil, suite à l?enquête ouverte autour de l?assassinat des trois (3) jeunes frères de Carrefour et de l?assassinat d?un témoin important, Constant Aspiller, dans le cadre de ce dossier.
La NCHR condamne ce support public du pouvoir à ceux qui entravent les enquêtes criminelles. La passivité dont font montre les forces de Police dans l?exécution des mandats d?amener émis contre des personnes impliquées dans le double assassinat du 3 avril 2000 est une cause non négligeable de l?attaque du 25 décembre 2002. Les victimes s?accumuleront tant et aussi longtemps que les criminels sont dans la ville.
La NCHR enjoint le pouvoir exécutif à tout mettre en ?uvre pour assurer la protection de toutes les personnes concernées par l?enquête et favoriser la poursuite, l?arrestation, le jugement et la condamnation des assassins de Jean L. Dominique, Jean Claude Louissaint et Maxime Céïde,
Port-au-Prince, le 26 décembre 2002