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DECLARATION DU SECTEUR PRIVE DES AFFAIRES
NON A L?INTOLERABLE !
Le Secteur privé des affaires, à l?unisson, élève aujourd?hui sa voix
indignée pour dire au pouvoir Lavalas, que le pays ne peut plus, ne
veut plus supporter l?intolérable et l?inacceptable.
Le Secteur privé ne peut plus, ne veut plus accepter que des groupes
d?individus se réclamant du parti lavalas et agissant sous la haute
protection d?autorités étatiques et de la police, prennent l?initiative de bloquer le pays et la vie nationale par l?instauration d?un climat de terreur, comme ce fut le cas ce 22 novembre 2002.
Alors qu?ils utilisent la violence armée, comme relatée par la presse
et l?ensemble des citoyens témoins de leurs forfaits, ces groupes de
bandits appuyés publiquement par des officiels du pouvoir, se croient
permis d?insulter la conscience nationale en présentant leur action
criminelle orchestrée, planifiée et mise en oeuvre avec les taxes des
contribuables et les équipements de l?Etat, comme une action «pacifique et spontanée » entreprise par la population.
Aussi, suite à cette nouvelle journée de violence du 22 novembre 2002 et à la complicité tantôt passive, tantôt active de la police nationale;
suite aux exactions récentes commises par des membres d?organisations populaires lavalassiennes contre de simples fonctionnaires de l?Administration et des services publics, contre des membres de la presse, des médias et le secteur des affaires au Cap-Haïtien en raison de leur participation à la marche pacifique du 17 novembre dernier organisée par l?Initiative Citoyenne;
suite au comportement brutal de la Police qui a ouvert le feu contre des lycéens qui manifestaient pacifiquement à Petit-Goâve;
suite aux affronts à toute forme d?éthique publique et de justice,
qui continue à se manifester dans notre pays, notamment dans les cas
de « l?Armée cannibale » aux Gonaïves, du groupe « Domi nan bwa » à
Petit-Goâve et de « Bale wouze » à St-Marc;
suite à l?exécution spectaculaire et scandaleuse d?un blessé en
pleine salle d?urgence de l?hopital de l? Université d?Etat d?Haiti ;
suite aux persécutions et au maintien arbitraire de citoyens en
détention ;
suite aux intimidations de journalistes et de médias, notamment au
Cap-Haitien et aux Gonaives ;
suite aux tracasseries politiques sous forme de répression fiscale
exécutée par la DGI, la Douane, le Conatel contre des entreprises et
des citoyens qui entendent exercer librement leurs droits
fondamentaux garantis par la Constitution ;
suite à la vaste escroquerie tolérée et non réprimée des coopératives
financières ;
suite aux excès de dépenses publiques du gouvernement engendrant un
déficit budgétaire insoutenable ayant des incidences négatives sur le
taux de change, le coût de la vie et l?économie nationale.
Le Secteur privé des Affaires dans toutes ses composantes, insulté et
bafoué, dit NON, mille fois NON, à cet état de choses qui ne peut et
ne doit plus continuer.
Se référant aux Résolutions 806 & 822 de l?OEA et aux situations qui
les ont engendrées, les associations du Secteur Privé interprètent la
journée du 22 novembre 2002 comme un retour à l?état d?esprit qui
avait déclenché les événements inqualifiables du 17 décembre 2001.
Toute récidive de tels actes mettra définitivement en danger l?avenir
de la nation.
En conséquence, le Secteur privé décide d?intensifier sans délai la
concertation avec les secteurs organisés du pays, en vue de prendre
les dispositions qui s?imposent.
Dans l?intervalle, les associations patronales exigent du pouvoir
exécutif l?arrestation d? Amiot Metayer et des autres évadés du 2
Août 2002, défi permanent à la justice; l?arrestation de Paul Raymond
et de René Civil qui, en plus de graves antécédents, ont revendiqué
publiquement les violences et la paralysie de la capitale le 22
novembre dernier.
De plus, les associations patronales demandent la révocation
immédiate des fonctionnaires qui ont brillé par leur excès de zèle et
ont failli à leur responsabilité.
De l’attitude du pouvoir, dépendra celle des autres partenaires
engagés dans le processus initié par la Résolution 822 de
l’Organisation des Etats Américains (OEA).
Les organisations du secteur privé suivent attentivement l’évolution
de la situation nationale qui déterminera leur position future.
Le secteur privé invite tous les secteurs à respecter les règles du
jeu dans l’exercice de leurs droits constitutionnels, sans
provocation ni démesure.
En dernier lieu, les associations patronales rappellent à la Police
Nationale son devoir de neutralité dans sa mission constitutionnelle
de « protéger et servir » la nation.
Port-au-Prince, le 23 novembre 2002
Pour authentification
Association des Industries d?Haïti (ADIH)
Chambre de Commerce et d?Industrie d?Haïti (CCIH)